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La francophonie et la prévention des conflits post électoraux en Afrique:cas de la Côte -d'Ivoire

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par Stéphane Aloys MBONO
Université de Lyon 3 - Master  2011
  

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B- Le rôle limité de la Mission d'Information et de contacts en Côte d`Ivoire

La Francophonie s'est déployée en Côte d'Ivoire à travers une Mission qui était conduite par Gérard Latortue.

e Gérard Latortue, ancien Premier ministre d'Haïti, chef des missions électorales en Côte d'Ivoire (2O1O -2011).

Au terme du Rapport rendu par cette mission, on peut prendre connaissance de la nature de cette délégation ainsi que de son mandat. En effet, la délégation de l'OIF, qui a séjourné en Côte d'Ivoire du 27octobre au 04 novembre2010 en ce qui concerne le premier tour, et du 24 novembre au 02 décembre 2010 pour le second tour, était une Mission d'information et de contacts76(*) .Déjà à travers sa dénomination, on peut se rendre compte du caractère limité de son action qui ne se structure pas véritablement autour d'une volonté d'impacter sur le processus électoral ivoirien. Lorsqu'on prend connaissance du rapport qu'elle a rendue, on se rend compte que « son mandat consistait à prendre la mesure des efforts déployés par l'ensemble des acteurs politiques ivoiriens en faveur de la tenue des élections libres, fiables et transparentes ainsi qu'à rendre compte des éventuelles difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre du processus électoral dans ce pays »77(*).De par cette disposition qui est en quelque sorte la feuille de route de la délégation de la Francophonie, il est clair que cette organisation n'était pas vraiment partie prenante du processus électoral. Son mandat précise bien que son objectif est de « prendre la mesure des efforts déployés par l'ensemble des acteurs politiques ivoiriens »78(*).Nulle part dans le rapport de la délégation, il n'est fait état de la volonté de l'OIF de participer à des actions visant à impacter dans le processus.

Autre élément qui peut témoigner du rôle limité de cette mission d'information et de contacts, c'est l'effectif de la délégation. En effet, pour les deux tours, la délégation était composée de seize personnes seulement. Il est à préciser que toutes les personnes composant la délégation ne se sont pas retrouvées au même moment dans le pays .Une partie, c'est - à dire douze, étaient présents, en ce qui concerne le premier tour, et dix pour le second tour. Mais en ce qui concerne le chef de la délégation, en l'occurrence Gérard Latortue, il était présent et dirigeait celle-ci lors des deux tours. Pour une élection aussi sensible et particulière comme l'a elle-même reconnue la mission dans son rapport, il est quand même à reconnaitre que l'effectif qui était en Côte d'ivoire pour cette élection, était vraiment insuffisant.

Au terme du rapport produit par la délégation, la mission de l'OIF entendait veiller à ce que le processus électoral ivoirien respecte certains paramètres, parmi lesquels :

- L'efficacité et la crédibilité de l'ensemble des acteurs et des structures impliqués dans le processus électoral.

- La pleine participation des citoyens aux scrutins et le traitement égal des candidats.

- Le respect effectif de la liberté de la presse et de l'accès équitable des différentes forces

politiques aux médias publics et privés.

- La soumission aux résultats d'élections libres, fiables et transparentes79(*).L'ambition de la mission est certes louable, mais elle souffre de manquements qui rendent finalement l'action de la délégation limitée. Si l'on prend la dernière articulation qui concerne la soumission aux résultats d'élections libres, fiables et transparentes, on peut dire qu'à ce niveau, les actions effectives ne sont pas à la hauteur de l'ambition affichée de la mission. Ceci se justifie par le fait qu'on se serait attendu à ce que la Francophonie agisse véritablement dans le sens de favoriser l'acceptation des résultats en participant à l'élaboration de l'élection à la base. La Francophonie ne s'est pas occupée des éléments qui constituaient des éventuelles sources de réclamations post électorales. Comment comprendre que la Francophonie ne se soit pas impliquée pour qu'on ait une élection qui ne souffre d'aucune contestation afin que les acteurs se soumettent aux résultats des urnes. En effet, une des sources du conflit ayant opposé le camp d' « ADO » à celui de Gbagbo est bien que le second camp a estimé -à tort ou à raison-que les urnes ont été bourrées et que des militants ont été empêchés d'effectuer leur devoir civique dans des zones CNO, qui sont des zones contrôlées par les FN, qui étaient favorables au candidat Ouattara. Pourtant, les parties avant d'aller aux élections, avaient convenu que cette zone soit démantelée militairement, que les armes soient restituées. Or, ceci n'ayant pas été fait, cela a fourni un excellent alibi pour contester les résultats issus des urnes proclamés par la CEI et certifiés par l'ONUCI.

Au total, la Francophonie a joué un rôle limité en Côte d'Ivoire. Son mandat est bien circonscrit, ce qui ne lui permet pas d'impacter véritablement dans le processus électoral ivoirien. On peut trouver comme explication son encrage insuffisant dans l'évolution de la crise qui perdure dans ce pays, ce qui la place dans une posture d'acteur subsidiaire de prévention des conflits post électoraux.

* 76 Rapport mission d'information et de contacts op.cit P.3.

* 77 Rapport mission d'information et de contacts P.3.

* 78 ibid

* 79 ibid

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams