WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Déforestation et dynamiques socioculturelles chez les Nkola/Ngyéli de Lolodorf: contribution à  une anthropologie du développement

( Télécharger le fichier original )
par Gilbert Aboushow NZIE
Université de Yaoundé I - Master recherche anthropologie 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

IX. II-4-1.Éthique de l'environnement

D'après BEAUCHAMP (1993) ; GANOCZY (1995) ; DES JARDINS (1995) ; LARRERE (2006) et HUYBENS (2010), il est généralement reconnu que trois modèles permettent d'expliciter différentes conceptions de l'éthique des interventions dans la nature.

Le modèle anthropocentriquesépare l'homme (sujet) et la nature (objet) et met la nature au service de l'humain, maître absolu ou intendant. Dans le modèle économique classique, l'humain est maître absolu de la nature. Il peut la soumettre à tous ses besoins sans contrepartie. Ce modèle a permis le développement de l'agriculture, des sciences et des technologies et laisse une empreinte environnementale démesurée parce que la nature est un objet exclu du champ de l'éthique. Dans la pensée du développement durable, l'humain devient plus un intendant qui doit pouvoir satisfaire ses besoins dans la nature et laisser aux générations futures des écosystèmes pourvoyeurs de tout ce dont elles auront besoin. L'éthique en lien avec la nature est utilitariste. Il s'agit de maximiser les conséquences positives pour l'humain au moindre coût, parfois y compris pour la nature, mais de manière récente seulement avec le développement durable. Ce modèle éthique conduit à anthropociser la nature, la rendre apte à répondre aux besoins humains.

Le modèle biocentriquevalorise le respect de toute vie. Tous les êtres vivants ont une dignité propre intrinsèque, quelle que soit leur utilité pour les humains. Il s'agit d'une remise en question fondamentale de la vision anthropocentrique. Elle dénonce la violence faite par les humains et ses techniques à la nature. Cette vision est basée sur une écologie métaphysique, l'éthique est déontologique : elle est faite de règles morales et d'interdits. Ce modèle éthique conduit à anthropomorphiser la nature : la nature a des facultés humaines comme le suggère James LOVELOCK dans l'hypothèse Gaïa, Terre-Mère se venge.

Le modèle écocentriquefait de l'humain un élément de la nature, comme n'importe quel autre, qui doit connaître et respecter les lois de la nature pour la maintenir dans l'état où elle se met sans lui. Une grande importance est accordée aux experts qui connaissent les lois de la nature pour prendre des décisions qui imitent son fonctionnement ou dans des versions plus édulcorées, s'en inspirent ou proposent « une gestion proche de la nature ». Les écosystèmes et leurs fonctionnements autorégulés sont centraux. Ce modèle éthique conduit à naturaliser l'humain. L'éthique est conséquentialiste (éviter les conséquences négatives sur les écosystèmes) en élaborant des bonnes pratiques basées sur les lois de la nature. Ces trois modèles sont possibles dans le cadre de l'ontologie naturaliste décrite par Descola.

Pour HUYBENS (2010),il faut métamorphoser l'éthique de l'environnement en articulant ce que chaque représentation a de mieux dans une forme renouvelée.Le modèlemulticentriquearticule les complémentarités et contradictions entre les différents modèles pour inventer une réponse contemporaine pertinente permettant d'envisager « l'économie verte » avec une nature partenaire. Elle a cependant l'avantage de mettre l'accent sur la nécessité de réfléchir les interventions humaines dans la nature en tenant compte de la « réponse » de la nature. Le caractère récursif de la relation ne s'arrête pas là cependant. Cette rétroaction de la nature sur l'humain façonne à son tour en partie l'action possible ou souhaitable de l'homme dans la nature.

Ce modèle éthique conduit à humaniser l'humanité dans ses relations avec la nature et pour cela à valoriser le dialogue entre les humains. Voir les forêts comme des « partenaires » et pas seulement comme des « ressources » ou seulement comme ayant une valeur intrinsèque ou sacrée permet de réfléchir sur les interventions humaines dans la nature comme s'il s'agissait de mettre en oeuvre une sorte de contrat qui devrait donner satisfaction tant à l'humain qu'à la nature. Concevoir un Co-pilotage, une influence réciproque entre les humains et la nature permettrait de participer à un monde plus libre (démocratique, diminue les inégalités), plus juste (création et répartition des richesses surtout avec les plus démunis, l'économie est un moyen et pas une fin), plus vert (partenariat avec la nature) et plus responsable (en portant la responsabilité avec les générations antérieures de la planète que nous laisserons aux générations futures).

Somme toute, l'environnement en tant que milieu, est une des bases de l'écologie qui privilégie les relations des êtres vivants entre eux et avec le milieu. L'environnement est un pilier et son respect est une condition sine qua non au développement durable. La plus importante différence entre les trois domaines de l'écologie, de l'environnement et du développement durable est la place et l'importance croissante de l'homme et de ses activités.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"