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Analyse de l'impact de l'agrégat monétaire M3 sur l'inflation en haiti de 2000 à  2010

( Télécharger le fichier original )
par Ronald Jocelyn
Université d'Etat d'Haiti - Licence 2005
  

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III.1.2- Secteur fiscal

Tandis que les recettes totales ont progressé en moyenne annuelle de l'ordre de 17.5% au cours de la période d'analyse, les dépenses totales ont progressé de 16.5%. Toutefois, les déficits se sont poursuivis en raison du poids plus élevé des dépenses comparées aux recettes mais dans une plus grande proportion au premier quinquennat des années 2000.

-0.5%

-1.0%

-1.5%

-2.0%

-2.5%

-3.0%

-3.5%

-4.0%

0.0%

Graphique 5 : Déficit budgétaire en % PIB nominal de 2000

à 2010

Sources : données produites par l'IHSI, le MEF, la DGI et l'AGD, et calcul de l'auteur

Les recettes en provenance de l'AGD (22%) progressent en moyenne annuelle plus vite que celles provenant de la DGI (14%) au cours de la période sous étude, ceci serait le fruit de la part de plus en plus importante que prend le commerce international dans l'économie haïtienne.

De leur côté, comment les variables monétaires se sont-elles comportées ? o Contexte et antécédents

Suite au retour à l'ordre constitutionnel en 1994, Haïti a conclu avec le Fonds Monétaire International (FMI) un accord portant sur un programme de réformes structurelles qui devrait

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couvrir la période 1996-1999, dénommé Facilité d'Ajustement Structurel Renforcé (FASR). Cependant les difficultés d'ordre technique jointes aux tumultes politiques ont rompu le processus.

Toutefois, pour préserver les acquis économiques, les autorités haïtiennes ont décidé de suivre l'évolution de l'activité économique dans le cadre d'un programme financier-relais (Staff Monitored Program) qui devrait aboutir au décaissement de fonds de l'aide bilatéral et au prompt rétablissement de la FASR, une fois les conditions réunies.

En dépit de la ratification d'un nouveau Premier Ministre en décembre 1998, le plein rétablissement de la capacité institutionnelle de l'Etat n'était pas encore en vigueur ; puisque le corps législatif a été dissout en janvier 1999 après le constat de sa caducité. Ces remous de l'actualité politique ont conduit à la suspension des prêts déjà négociés et à une diminution considérable de l'assistance externe.

Dans un tel contexte marqué par d'autant d'incertitudes politiques, comment la Banque Centrale s'en est-elle prise pour conduire la politique monétaire ?

III.1.3- La politique monétaire en 1999

La BRH s'est fixé pour objectif pendant l'exercice fiscal 1998-1999 la baisse du taux d'inflation et la stabilité du taux de change. Conséquemment elle a utilisé deux des instruments dont elle dispose pour la gestion monétaire : les bons BRH et les interventions sur le marché des changes.

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Les Bons BRH

Malgré la baisse des taux d'intérêt42 sur les différentes maturités au premier trimestre et au début du deuxième trimestre de l'exercice fiscal 1998-1999 ; les taux d'intérêt sont passés de 13.2% à 6.8% sur les bons à 7 jours, de 16.1% à 8.6% sur les bons à 28 jours et de 19.7% à 10.3% sur les bons à 91 jours ; les bons BRH sont de plus en plus utilisés, en témoigne la hausse de l'encours moyen sur l'exercice. Ce processus a permis à la BRH d'assécher les excédents de liquidité du système, l'encours des bons a enregistré une croissance fulgurante passant de 1 679 millions de gourdes à 3 105 millions de gourdes en septembre 1999, soit une hausse de 85%. La rémunération réduite sur les bons BRH n'a pas eu de mauvaises retombées sur les objectifs de la politique monétaire, mais plutôt les a consolidés à cause du climat non favorable à l'investissement qui prévalait à l'époque.

L'expansion de l'encours des bons résulte de la liquidité importante du système bancaire jointe à la faiblesse des activités de crédit due à la morosité de l'activité économique. On comptait vingt-neuf (29) semaines sur cinquante-deux (52) pendant lesquelles il n'y a eu aucun prêt sur le marché interbancaire. Conséquemment le taux d'intérêt sur le marché interbancaire a été réduit graduellement de moitié (passant de 15% à 7%).

Interventions sur le marché des changes

Au cours de cet exercice, la BRH a eu une présence tout à fait active43 sur le marché des changes, il n'y a pas en un seul mois au cours duquel elle n'est pas intervenue sur ce marché, que ce soit du côté de l'offre ou de la demande. En outre, la Banque Centrale a utilisé les ventes de

42 Ils sont restés quasiment stables au cours des trois derniers trimestres.

43 Pour la première fois de son histoire, la banque de premier rang du système bancaire haïtien a effectué des achats nets de l'ordre de 32.7 millions de dollars EU (achats de 46.115 millions et ventes de 13.415 millions).

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devises comme instrument d'appoint destiné à renforcer l'impact des bons tant et aussi longtemps que la nécessité d'éponger les excédents de gourdes sur le marché des changes s'avérait urgente.

Les résultats obtenus

Conformément aux objectifs qu'elle s'était fixée, la BRH a eu une stabilité relative du taux de change au cours de l'exercice 1998-1999 caractérisé par un taux de change annuel moyen de 16.9386 gourdes et un écart-moyen de variation inférieur à une gourde.

Grâce au bon usage des instruments de gestion monétaire dont elle dispose notamment les interventions sur le marché des changes et le taux d'intérêt sur les bons BRH - renforcée par une gestion saine des finances publiques - la BRH contribue grandement à maîtriser le taux d'inflation à 8.13% en 1999 contre 12.72% en 1998.

Mais alors, comment la politique monétaire s'était poursuivie au cours de la première moitié des années 2000 ?

SECTION 2 : LA POLITIQUE MONETAIRE AU COURS DU PREMIER QUINQUENNAT DES ANNEES 2000

Les incertitudes politiques amorcées dans le pays en 1999, vont perdurer voire s'amplifier durant tout le premier quinquennat des années 2000. Ainsi, à l'instar de l'exercice antérieur, les autorités ont décidé de suivre l'activité économique en 2001 dans le cadre d'un programme financier-relais non conclu formellement avec le FMI. Ce programme prévoyait que le financement monétaire ne devait pas dépasser 700 millions de gourdes pour l'exercice.

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Cependant, l'organisation des élections présidentielles au premier trimestre (novembre 2000) jointe au ralentissement considérable de l'activité économique - et à la baisse44 du cours du pétrole sur le marché international - a fait progresser les dépenses publiques beaucoup plus vite que les recettes. En effet, dès le premier trimestre le financement du déficit budgétaire avoisinait 800 millions de gourdes contre 700 millions prévues dans le cadre du programme pour l'ensemble de l'exercice. Dans un tel contexte, comment la BRH s'en est-elle prise pour mener la politique monétaire au cours de la première moitié des années 2000 ?

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand