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La transition démocratique en Mauritanie à  travers la revision constitutionnelle de 2012

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par Mohamed Sarr
Université de Tunis El Manar - Mastère de recherche 2016
  

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Paragraphe II : Les lignes dures de l'opposition et le poker face du raïs

Le principe du « test de la rotation58(*) » est une mesure essentielle dans l'étude des démocratisations et de consolidation. Il est clair que les élections sont des échéances significatives dans la mesure où elles servent d'indicateurs d'alternance. Les premières élections des autorités politiques à l'issue du processus transitoire constitue le signal de la fin du processus transitionnel et le début d'une phase de consolidation ou de « seconde transition » selon O'donnell. Cette phase ne peut être testée, de manière effective, que par les prochaines échéances électorales, car elle nous renseignerait de l'habituation des acteurs ou non, si réellement les acteurs ont la capacité de croire aux règles démocratiques qui devient la seule règle du jeu. Là; se situe la différence entre la période transitoire où les acteurs feront les règles et la période post-transitoire où le comportement des acteurs face aux règles préétablis détermine leurs comportements. Nous avons vu le comportement de Aziz dans la période post-accord de Dakar et le refus de se comporter selon les dispositions post-transitionnelles des accords. Donc, les élections législatives de Novembre 2013 qui ont vu principalement la majorité de l'opposition, à savoir l'opposition des accords Dakar59(*), les boycotter et aussi les présidentielles du 21 Juin 2014, boycottées par la majorité des acteurs politiques60(*) de l'opposition, auraient été un bon baromètre pour tester l'habituation démocratique des acteurs et la confiance aux règles du jeu démocratique, hélas, il n'en est pour rien car avec une participation de 56% Aziz triomphera avec ses 81,89%61(*) ! Un score qui rappelle celui de Al Sisi en Egypte ou de Bouteflika en Algérie, face aux miettes des autres candidats. Ce qui est à retenir ici c'est qu'il y a de l'immobilisme chez les acteurs politiques au pouvoir, qui se manifeste par un jeu de poker face et une radicalisation chez l'opposition. D'abord, avec Aziz et l'UPR, il est difficile de deviner les cartes qu'ils ont entre leurs mains, si réellement ils veulent d'une démocratisation consensuelle ou d'un rétablissement du statu quo ante ? Déjà les accords d'Octobre 2011 ont été décriés et dénoncés par les mêmes acteurs de la CAP qui l'avait signé, il se dit trahit et ceux de Dakar sont aux oubliettes. Ensuite, le refus perpétuel de l'opposition est d'abord expliqué par l'amère expérience de Dakar qui est comme une pierre dans la gorge qu'ils ont du mal à avaler, combiné par une assurance réelle qu'ils n'ont plus rien à gagner avec ce raïs dont ils n'ont plus confiance, mieux vaut donc un maintien dans sa ligne dure qu'un pacte avec le diable. Dans tous les cas, l'essence de la démocratie c'est le compromis, la concertation entre toutes les forces politiques significatives, surtout pour un pays comme la Mauritanie qui a de longues périodes d'autoritarisme donnant naissance à des problèmes sociaux fondamentaux. Les amendements qui ont été faits ont été une avancée dans le cadre de l'institutionnalisation sociopolitique et des pratiques démocratiques. Car ils ont permis l'accès des femmes aux mandats électoraux, l'élargissement de la représentation, la criminalisation de l'esclavage et des putschs, la reconnaissance de la diversité culturelle...etc., cependant ce dialogue et les accords qui y ont résulté n'engageait que quelques acteurs62(*), et c'est loin du dialogue national inclusif serein entre toutes les sensibilités nationales pour le fondement d'une démocratie stable. Alors dans cette situation, le régime quand l ne se consolide pas, cela deviendrait autre chose, fort similaire à une démocratie, mais qui ne l'est pas.

* 58 Le teste de rotation dans les démocratisations exposées par HUNTINGTON S., Troisième Vague, Les démocratisations de la fin du XXème siècle, Nouveaux Horizons, 1991, p.265.

* 59 Sauf APP de Messaoud membre de la CAP. Supra note 50

* 60 Les présidentielles seront boycotté par tous les opposants historiques en la personne de Ahmed Daddah, Messaoud et Ould Maouloud, les seuls figures de l'opposition qui y prendront part sont Ibrahima Moctar Sarr et Biram Dah Abeid, indépendant, car son parti n'est pas reconnu légal.

* 61 Communiqué de la CENI du 22 Juin 2014 sur les résultats http://www.ami.mr/fr/index.php?page=Depeche&id_depeche=27435

* 62 Seul 360 participants avec respectivement 60 participants par parti politique ont pris part à ces rencontres, la société civile et les autres partis n'y ont pas pris part

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote