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Incidences foncières du développement de l'irrigation sur les espaces pastoraux dans les vallées des Dallols Maouri, Fogha et du fleuve(région de Dosso)

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par Maman Abass AMADI
Université Abdou Moumouni de Niamey  - Master2 2013
  

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3.8 : Les difficultés liées à l'accès aux ressources pastorales et à la mobilité pastorale

C'est la variabilité dans le temps et dans l'espace de certaines ressources naturelles qui justifie la mobilité de ceux qui l'exploitent (Winter in L D, 1998).

Au paravent, la vallée du fleuve et ses anciennes vallées fluviatiles, aujourd'hui fossiles sont des milieux non aménagés, donc favorables à l'élevage sans contraintes aucune. Mais, ces dernières décennies avec la remontée du front agricole due à la dégradation des terres et à la baisse des productions, ces vallées ont attiré l'appétit des agriculteurs. Les dallols sont le domaine de nappes phréatiques peu profondes souvent moins de cinq mètres qui affleurent en des nombreux bas fonds. Ainsi, face aux différentes crises alimentaires, la population, l'Etat et les partenaires ont procédé à la mise en place des grands projets d'aménagements des ces espaces.

Aujourd'hui, en dehors du Nord Dogondoutchi (Dankassari, Soukoukoutane, Dogon Kirya), où le dallol n'a que traversé une des petites portions de ces communes, les cultures de contre saison ont envahi ces vallées fossiles. L'élevage est donc coincé sur les plateaux pauvres et dégradés, la descente des animaux vers ces vallées cause toujours des problèmes avec les barricades des sites irrigués clôturés et la fermeture des certains couloirs de passages conduisant les éleveurs aux ressources pastorales dont disposent ces endroits humides surtout en saison sèche (mares, puits, fourrages,...).

Photo 3 : image d'un site clôturé et d'un point d'eau ceinturé par les cultures (enquête, 2013)

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Dans l'ensemble des 19 communes traversées par les dallols et la vallée du fleuve (de Dogondoutchi à Gaya en passant par Tibiri et Dioundiou), il ressort clairement qu'avec l'extension du développement de l'irrigation, le secteur de l'élevage est confronté à des problèmes sérieux, multiples et variés. Au lieu que ces deux secteurs se complètent pour asseoir les bases solides d'une véritable production et d'une gestion durable des ressources, on assiste à une recomposition de l'espace en faveur du développement de l'irrigation sur ces vallées pourtant favorable aussi à l'élevage. Qui plus est, la plupart des sites sont clôturés avec des grillages.

Face à cette situation, les éleveurs sédentaires et transhumants rencontrent d'énormes difficultés pour accéder aux ressources pastorales des vallées.

A la lumière de l'analyse des ressources pastorales, on constate le non respect du tracé de la plupart des couloirs de passages, le rétrécissement et le non balisage de ces espaces. Il est aussi important de souligner, la disparition complète de certains de ces couloirs servant du relais entre les plateaux, et les vallées et le non respect de droit d'usage en commun de ces ressources. C'est ce qui explique la désorganisation du système d'élevage quand les éleveurs descendent à la recherche des points d'eaux. Avec l'extension, le grignotage et la suppression des couloirs de passages, l'élevage est soumis à des épreuves très dures. L'exploitation des sous produits agricoles et de toutes les ressources précédemment citées n'est plus possible. Alors, en saison sèche les poches des dallols et de la vallée du fleuve constituent des endroits où se trouvent toutes ces ressources pastorales en permanence. La présence de fortes potentialités favorables à l'élevage qui a d'ailleurs très peu d'équivalent au Niger, explique largement que l'élevage ne peut être exclu dans le contexte des dallols et au contraire, doit même être pris en compte dans le cadre du schéma d'aménagement foncier. Il faut en suite noter qu'il n'existe aucune aire de pâturage sur les vallées des dallols comme le souligne un éleveur « nous n'avons pas des aires de pâturages, nous utilisons seulement les jachères, dans certaines communes les aires de repos des animaux sont attribuées aux étrangers ou aux commerçants ».

Face aux séries des difficultés que vivent les éleveurs, une très grande partie des ces acteurs a quitté la région pour les pays voisins comme le Bénin, le Mali, le Nigéria. Depuis lors, certains éleveurs ne veulent même pas venir au Niger. Selon le directeur départemental de service d'élevage de Gaya, « ils sont réticents même s'il s'agit d'un appel à la vaccination, ils estiment qu'ils n'ont plus rien à faire dans un milieu toujours à problème ».

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