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Incidences foncières du développement de l'irrigation sur les espaces pastoraux dans les vallées des Dallols Maouri, Fogha et du fleuve(région de Dosso)

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par Maman Abass AMADI
Université Abdou Moumouni de Niamey  - Master2 2013
  

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3.11: Discussions des résultats

Les vallées des dallols Maouri, Fogha et du fleuve sont des zones qui disposent d'énormes potentialités en ressources naturelles qui sont diverses et variées. Parmi ces ressources, on peut identifier la disponibilité des terres agricoles particulièrement le potentiel irrigable avec une capacité agronomique assez importante et l'eau.

Au regard des chiffres avancés par les études récentes, la vallée du dallol Maouri est estimée à 30000 ha (Dambo, 2007) et de 120000 ha pour la vallée du fleuve qui traverse l'ensemble de la région de Dosso. De celui-ci, seulement 6500 ha sont mis en valeur soit 7% du potentiel. Cependant, l'irrigation est pratiquée de façon archaïque et traditionnelle. En effet, même si les types des sols sont aujourd'hui connus dans la zone du fleuve et des ses affluents fossiles (les dallols), il manque une étude pédologique pouvant permettre la caractérisation de ces types des sols. Autrement dit qu'à chaque type de sol doit nécessairement correspondre un type de cultures.

8 Dans tous les périmètres aménagés, des terres destinées au parcours et au passage du bétail doivent être réservées.

9 Abel, 1990. Miehe, 1991. Thébaud, Miehe et Grell, 1995

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Mais, il est important de souligner que le développement de l'irrigation est en pleine expansion surtout avec le projet de mise en valeur par les partenaires au développement rural et l'Etat. Ces cultures ont permis aux producteurs de faire face aux déficits alimentaires et au-delà de subvenir à leurs besoins.

Si cette activité, requière d'énormes avantages aux pratiquants, il n'en demeure pas moins que ce développement de l'irrigation sur les espaces pastoraux a des incidences.

Le problème central est celui de la coexistence de systèmes de culture et de systèmes d'élevage en principe très complémentaires et en pratique compétitive dans un espace où la production annuelle de biomasse végétale est insuffisante pour couvrir les besoins énergétiques et vivriers de la population rurale et les besoins fourragers du cheptel (Pieri, in Raynaut, 1997 :184).

En effet, la cohabitation de l'agriculture et de l'élevage dans cette zone au sein d'un même espace a désamorcé le lien de tissu social entre ces deux acteurs. De ce fait, les rapports sont devenus tendus et le risque de conflit n'est pas à écarter dans ces conditions. L'exemple des événements de Farin Gumé et de la commune de Doumega sont assez illustratifs. En effets, à ce niveau les éleveurs ont été victimes des dégâts matériels et même humains en 2012. Dans cette dernière commune, les éleveurs étaient mis au cours de la même année en quarantaine et empêché d'exercer l'élevage.

Les problèmes auxquels ils sont confrontés sont entre autres les difficultés d'accès aux ressources pastorales à savoir les sous produits agricoles, les ressources fourragères, les mares et certains points d'eaux dont disposent ces milieux faute d'envahissement des couloirs de passages des animaux. Donc, l'équilibre qui existait entre les zones des plateaux et les vallées sont entrain d'être remis en cause parce que l'extension des chapelets des sites clôturés a changé la dynamique du système et de la mobilité pastorale. Du coup, cette pratique a inévitablement entraîné de changement dans la structure paysagère et la gestion de l'espace. Peut-on à ce niveau, parler de la recomposition et du changement du statut foncier ?

Cela est du à un manque de statut clair et de plan de gestion intégrée et concertée des ressources foncières.

Si tel est le cas, quel serait alors l'avenir d'une activité dont sa contribution dans le PIB national n'est pas de moindre ?

Pourtant, la mobilité est reconnue et définie clairement comme droit fondamental des éleveurs dans le code rural10.

10 Ordonnance n° 2010- 29 du 20 mai 2010 relative au pastoralisme : titre II, article 3

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Cette situation a fait quitter beaucoup d'éleveurs vers les pays voisins et leurs troupeaux. A ce sujet, ils ne manifestent aucunement pas le désir de retourner aux Niger malgré les menaces qu'ils courent dans certains pays.

Par ailleurs, l'une des préoccupations majeures qu'on peut relever à l'issue de cette étude est aussi la méconnaissance du code rural et de ses structures de démembrements (les commissions foncières) faute des missions des sensibilisations et de vulgarisations dans certaines communes. Même au plan national, le taux d'installation des commissions foncières de bases est très faible. Il est de 17,56% selon le bilan diagnostic de 20 ans d'expérience du code rural en 2013.

A cela, s'ajoute d'autres facteurs entre autres des dérives en matière de la gestion et où de la gouvernance foncière, le manque des formations et de renforcements de capacité et le faible niveau de certains cadres en charge de cette tache. Ces fléaux justifient combien de fois que l'Etat est absent dans l'application et le processus de vulgarisation des structures du code rural.

A la lumière de ce qui se précède, on se rend à l'évidence que malgré le potentiel irrigable dont dispose la zone d'étude, on constate une faible mise en valeur. Seulement, 6500 ha sont mis en exploitation en 2011. Concernant les modes d'accès, il existe en général dans l'ensemble de la zone d'étude quatre modes d'accès aux sites irrigués à savoir l'héritage (43,01%), le prêt (39,76%), l'achat (13,97%) et en fin le gage avec 3,22% de la population enquêtée.

Il ressort aussi clairement que le développement de l'irrigation dans les vallées des dallols et du fleuve a des incidences. Seul, l'aménagement de cet espace partagé pourrait régler cette situation dans ces milieux très riches et humides qui attirent l'appétit des agriculteurs et des éleveurs. L'exploitation apaisée et durable exige la complémentarité entre les différentes activités à travers la complémentarité des utilisations de l'espace.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon