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Incidences foncières du développement de l'irrigation sur les espaces pastoraux dans les vallées des Dallols Maouri, Fogha et du fleuve(région de Dosso)

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par Maman Abass AMADI
Université Abdou Moumouni de Niamey  - Master2 2013
  

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CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE

Pour bien comprendre et cerner ce sujet, nous avons prévu de faire le point de la problématique avant de poser véritablement le problème. Ce chapitre traitera donc du cadre théorique de cette étude ainsi que, la méthodologie qui nous a permis à réaliser ce document.

1.1Cadre théorique de l'étude

1.1.1 Revue de la littérature

La pratique des cultures irriguées a fait l'objet de nombreuses études réalisées à des niveaux différents. La préoccupation première des pays sahéliens en général et du Niger en particulier est de subvenir aux besoins alimentaires de leurs populations. Le Niger peine encore à répondre aux grands défis qui se posent à lui. L'un de ces défis est surtout La souveraineté alimentaire. C'est dans cette logique, que le gouvernement nigérien s'est lancé dans la généralisation et l'intensification de la pratique de l'irrigation aux différentes échelles (PDES, 2012). Depuis lors, une attention particulière est mise sur les cultures de contre saison particulièrement les cultures maraîchères en raison de leur multiple contribution à la sécurité alimentaire en comblant surtout les déficits alimentaires par les revenus générés.

Les travaux de DAMBO, (2007) ont abondé dans le même sens en montrant l'importance de ces cultures liées à la sécurité alimentaire dans le département de Gaya. Ces cultures sont sensées résoudre au moins en partie le déficit alimentaire devenu chronique engendré par les sécheresses répétitives et les autres calamités naturelles. Il a aussi par la suite, montré les contraintes liées à la cohabitation de deux secteurs (agriculture et élevage) dans le contexte des dallols et la vallée du fleuve.

Dans cette zone, l'extension des superficies irriguées a accentué l'exacerbation des tensions entre acteurs ruraux.

Parlant toujours de l'avenir de la cohabitation entre l'élevage et l'irrigation privée dans le sud du département de Gaya JOANNE C, (2007), tire la conclusion suivante « éleveurs et agriculteurs se côtoient sur un même espace, aujourd'hui principalement occupé par l'agriculture dont la pratique a tendance à s'intensifier. Cela se traduit par une extension des terres mises en cultures entraînant donc nécessairement une réduction de l'espace disponible pour l'élevage.

C'est ainsi que, dans une note adressée aux décideurs en 2007, la réflexion des groupes de chercheurs sur l'avenir de l'élevage et du pastoralisme au sahel et en Afrique de l'Ouest s'est

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résumée en ces termes : La réduction drastique de pâturage due à l'extension des surfaces cultivées, l'occupation agricole des espaces pastoraux stratégiques (ressources alimentaires de saison sèche) et « l'oubli » de l'élevage dans les grands aménagements hydro - agricoles nuisent à l'accès du bétail aux ressources. Ce qui subsiste des difficultés et des conflits liés au déplacement des troupeaux dans la région.

Les travaux de Bertrand G et al, (2011), ont abondé dans le même sens. En effet, dans une étude réalisée dans la partie orientale, méridionale et centrale en milieu rural Tchadien, ils ont fait ressortir les contraintes que subie l'élevage et le pastoralisme liée à l'extension des cultures irriguées : l'extension des superficies cultivées provoque la complexification dans le déplacement des animaux. Les axes de transhumance sont assez très restreints, parfois carrément obstrués et c'est sur des kilomètres. Les troupeaux sont ainsi pris au piège et cette situation dégrade les relations agriculteurs et éleveurs. Cela se traduit progressivement par une précarisation des droits d'accès aux ressources pastorales.

A cet effet, l'explosion démographique est à l'origine du défrichement incontrôlé des espaces jadis considérés comme aire de pâturage, de séjour des animaux (ABDOUL K, 2012).

Au-delà de l'explosion démographique, les analyses de HAMBALY, (2006) dans la région de Gaya ont relevé deux autres facteurs pouvant expliquer l'ampleur et la persistance des conflits fonciers. Il s'agit de l'exploitation partagée des ressources naturelles au tour des bas fonds, de la contestation des anciens modes d'accès à la terre et des problèmes de grignotage des limites des terres.

C'est dans le même ordre d'idée, que NDOYA-ALLAH Bantiga, (2013), a tiré la conclusion suivante en parlant des dynamiques des cultures maraîchères aux abords des ouadis à l'est du Tchad : aujourd'hui, les problèmes fonciers se posent avec une urgence nouvelle. En effet, même si par endroit l'on constate que les espaces sont infinis, il apparait clairement que la pression sur les terres commence à se faire sentir. Cette pression est particulièrement marquée là où (abords des ouadis) l'agriculture et l'élevage occupent une place dans l'économie de ces populations. Pratiquant pour l'essentiel une agriculture et un élevage extensif, agriculteurs et éleveurs de cette localité sont en concurrence sur certaines terres. Le risque de saturation foncière pourrait aussi multiplier les conflits autour de la terre : c'est le cas entre pasteurs et agriculteurs par exemple pour l'accès à l'eau et au pâturage.

Ainsi, la dynamique du front pionnier a progressivement modifié les relations tissées entre l'agriculture et l'élevage : si des formes de complémentarités ont été développées, les concurrences spatiales se sont accrues (ALEXIS G et al, 2011). Le pastoralisme, l'agro-pastoralisme et l'agro-élevage trouvent une inscription spatiale de plus en plus concurrentielle

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pour l'accès aux ressources naturelles. Dans une étude menée dans l'Ouest du Burkina Faso, sur les relations agriculture-élevage et recomposition des territoires ruraux, ces auteurs ont montré les problèmes que rencontrent les éleveurs et leurs troupeaux face à l'envahissement des espaces pastoraux et aux difficultés liées à l'accès à l'eau et aux pâturages faute du développement de l'irrigation. Il s'agit là, des espaces périphériques et des bas-fonds qui sont longtemps délaissés par les agriculteurs. Ce sont des terres lourdes et saisonnièrement inondées donc, impropres à la culture.

On constate ainsi, les mêmes préoccupations dans la zone des dallols et de la vallée du fleuve Niger au Niger.

La plupart des espaces auparavant dévolus à l'élevage comme pâturage ont ainsi été mis en culture. L'élevage a été la grande victime de la « course à la terre » (TERSIGUEL P, 1995). Des pistes à bétail ont été aménagées pour sécuriser les cultures face aux dégâts des animaux. Cet aménagement est un bon exemple pour le changement de la fonction des espaces pastoraux (Alexis G et Bernard T, 2012).

Ce cas de figure se présente avec une certaine acuité dans la zone du fleuve. En effet, dans la région de Dosso, ces zones constituent le sanctuaire des conflits entre les éleveurs et les agriculteurs. En saison sèche, les vallées des dallols et du fleuve constituent les endroits les mieux adaptés pour l'exploitation des ressources pastorales au regard de ses fortes potentialités. Mais, ces dernières années, le développement de l'irrigation sur ces espaces a exacerbé la multiplication des conflits entre les producteurs ruraux.

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