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à‰valuation de la valeur nutritionnelle des aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes communautés rurales de la province du sud-Kivu en RDC : cas des Bashi, Barega et Bafuliro.

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par Justin OMBENI
Institut supérieur des techniques médicales de Bukavu - Licence en nutrition et diététique 2014
  

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2.7.2. AST d'origine animale

Les produits forestiers non ligneux d'origine animale sont le gibier et ses produits dérivés, les insectes (chenilles, criquets, escargots, etc.), les poissons d'eau douce, les reptiles, les oiseaux, etc. Ils furent, sont aujourd'hui et resteront certainement pendant longtemps encore, la principale source de protéines animales pour les populations locales (Malaisse 1997). Ils contiennent, d'après Okitolonda (2000), des protéines de haute valeur biologique par leur composition équilibrée en acides aminés.

La FAO (1992) souligne même que leur teneur en protéines est en général plus élevée que celle des animaux domestiques. Dans les différentes villes congolaises, le gibier et le poisson se classent respectivement le deuxième et le troisième parmi les divers produits de forêt liés à la culture alimentaire congolaise, après les produits agricoles alimentaires (maïs, manioc, riz).

Dans sa publication sur l'exploitation des AST d'origine animale, Phanzu (2005) indique que 35,7 % de PFNL sont représentés par le gibier, 21,4 % par les insectes, 21,4 %) par les reptiles, 7,1 % par Oiseaux et par 14,3 % par les autres produits animaux.

(i) Gibier

Dans les différentes zones forestières de la RDC, le gibier fournit la part la plus importante des protéines après le poisson et constitue également une source des revenus. Malheureusement la quantité consommée et vendue par jour et par habitant dans ces zones n'a pas connu une évaluation scientifique approfondie.

Toutefois, les espèces consommées comme gibier sont nombreuses et diversifiées (Pendje et Baya 1992, Gata 1997, Wetshi et al.1987, Toirambe 2002, Toirambe 2005, Sabuni 1978, Malaisse 1997, Marachto 2002, Ndona 2004, DeMerode et al. 2004 : Anomalurops sp.(anomalure), Atherus africanus (athérure), Caphalophus dorsalis (céphalophe à dos noir), C.leucogaster (céphalophe ventre blanc), C. monticola (céphalpophe bleu), C nigrifons (céphalophe à front noir), Cercocebus albigena (singe, cercocèbe joues grises), C. galeritus (cercocèbe agile), Cercopithecus cephus (singe moustache), C.nicitans (singe hocheur), C. neglectus (singe, cercopithèque de brazza), Colobus guereza (colobe guereza), Crossarcuhus obscurus (mangouste brune), Dendrolyrax arboreus (daman des arbres), Hylochoerus meinertzhagebi (hylochère), Loxodonta africana (éléphant), Manis giganthea (pangolin géant), M. tetrdyctala (pangoloin à logue queue), M. tricuspis (pangolin à écailles tricuspides), Nandinia binotata(nandinie), Panthera pardus (panthère), Panthera leo, Pan paniscus (Bonobo), Pantroglodytes (chimpanzé), Potamochoerus porcus (potamochère ou phacochère), Syncerus cafer nanus (buffle de forêt), Tragelaphus euryceros (Bongo), T. scriptus (guib arnaché), T. spekei (sitatunga), Tryonomys swinderianus (aulacode), Viverra civetta (civette), Rat-palmiste, Rat aquatique, Aonyx congica (loutre à joues bleues), Hyemoschus aquaticus (chevrotain aquatique), Hippopotamus amphibius (Hippopotame), Potamogale velox (Potamogale), Okapi et bien d'autres encore.

Ichikawa (1996) rapporte dans son article intitulé « Déterminismes écologiques et culturels des choix alimentaires des chasseurs-cueilleurs Mbuti du Zaïre » habitants les forêts d'Ituri, (1996) que les Mbuti sont des chasseurs-cueilleurs qui ont lié avec les cultivateurs des relations qualifiées de symbiotiques : « les Mbuti approvisionnent les cultivateurs en gibier et en divers produits de la forêt, leur servent de main-d'oeuvre polyvalente en échange des produits cultivés, d'outils ou d'autres objets de fer, et des divers articles d'importation ».

Les Mbuti consomment plus de 200 espèces animales. Ils considèrent comme comestibles toute espèce de mammifères de moyenne et de grande taille, et toutes les espèces d'oiseaux, à l'exception des hirondelles, des bergeronnettes, des rapaces nocturnes et des engoulevents.

Il a été observé sur les marchés urbains que peu de personnes consomment le gibier (surtout les grands mammifères) sous forme de viande fraîche. La raison principale est que ces animaux ne se rencontrent que dans des sites éloignés des grands centres urbains. La viande ne peut parvenir aux consommateurs urbains que sous forme séchée ou fumée.

Ce type de viande coûte de loin plus cher que la viande fraîche ; mais la valeur marchande varie selon la nature et la taille du gibier et également selon le milieu. Par exemple 1 kg de viande d'éléphant, d'hippopotame, de buffle, de chimpanzé, d'okapi, etc. coûte plus cher dans les centres urbains et de plus en plus encore cher à Kinshasa que dans les villages où sont chassés ces animaux, et aussi plus cher que les rongeurs. La vente de gibier de grande taille comme les ongulés et les primates se réalisent en morceaux ou en quartiers ; par contre celle des petits gibiers (par exemple les rongeurs, les carnivores, les pangolins, les hyracoidés et quelques reptiles) se fait en entièreté (Toirambe 2005).

(ii) Oiseaux

La RDC possède des écosystèmes favorables au développement harmonieux des oiseaux. Ces derniers sont capturés par les amateurs en vue de leur consommation. Mais, il a été constaté que leur importance dans l'alimentation des riverains de forêts est relativement très négligeable.

Toutefois, quelques espèces sont friandisées et font même l'objet d'un braconnage dans leur biotope de prédilection, notamment les pintades au Katanga, le canard sauvage dans la cuvette centrale, les perdrix, les calaos, les pigeons verts, les oies, etc. De nombreux oiseaux de petite taille sont surtout chassés par les enfants (Malaisse 1997, FNPP 2002).

(iii) Poissons d'eau douce

La faune ichtyologique de la province ichtyologique du Congo, reste encore imparfaitement connue et moins étudiée (Teugels et Guégan 1994). Cela est d'autant vrai que les informations disponibles sont, dans la plupart de cas, anciennes ou fragmentaires voire inexistantes pour certaines zones.

Les espèces de poissons pêchées dans les ruisseaux, les rivières, les lacs et le fleuve Congo sont nombreuses et très diversifiées. Aujourd'hui, on connaît plus de 1000 espèces mais les espèces les plus recensées dans les marchés ne dépensent pas une cinquantaine. Signalons que l'importance de cette richesse ichtyologique est bien différente d'un cours d'eau à un autre et également d'une région à une autre (Wamuini 2010).

(iv) Reptiles

Les reptiles fournissent peu d'aliments aux populations forestières. Néanmoins, la grande estime dans laquelle sont le plus souvent tenues les viandes de crocodiles, de tortues et de certains serpents (vipère, python) ressort de nombreux commentaires tant en milieu rural qu'urbain. La valeur marchande de quelques reptiles consommés par la population du Katanga est élevée.

Malheureusement, la vue d'un serpent provoque immanquablement une vive réaction de la part des villageois, particulièrement des enfants et des femmes. Il inspire souvent une grande peur suite à sa forme, son mode de locomotion, à la rapidité de son attaque et surtout à la réputation mortelle de sa morsure.

(v) Insectes et les crevettes

Les insectes jouent un rôle important dans les régimes alimentaires des peuples du monde entier, particulièrement dans les régions tropicales et subtropicales. Ils représentent une source de nourriture acceptable, principalement intéressante pour les populations rurales vivant en autosubsistance, dans la mesure où ils peuvent être trouvés en abondance et faciles à récolter. Etant riches à la fois en protéines et en lipides, ils améliorent sensiblement la qualité du régime alimentaire. Ils constituent en outre une source de revenus pour la majorité de ramasseurs (Shango 2010). Les insectes les plus recherchés sont :

Les chenilles sont très prisées aussi bien par les populations rurales que par les populations urbaines. Les espèces les plus consommées appartiennent à diverses familles, notamment : Attacidae, Notodontidae, etc. Elles se nourrissent des feuilles de différentes espèces forestières telles que Bridelia ferruginea, B. micrantha, Erythrophleum suaveolens, Entandrophragma spp., Petersianthus macrocarpus, Triplochyton scleroxylon, Trema orientalis. On les récolte pendant la petite saison sèche durant les mois de juillet et août et parfois septembre ;

Les larves d'Oryctes sp. (Hanneton) et de Rhynchophorus phoenicis (Mpose) qui se développent dans les troncs d'Elaeis guineensis et de Raphia sp. En décomposition. Elles constituent une friandise appréciée surtout par les populations forestières de l'Equateur, urbaines et rurales. On les récolte toute l'année.

Les criquets qui apparaissent surtout en début des saisons sèches. Ils sont consommés tant par les populations locales qu'urbaines. Les espèces faisant l'objet d'une récolte assidue pendant la période favorable sont Ruspolia differens (la sauterelle verte) et Brachytrupes membranaceus (grillon);

Les termites : leur récolte est effectuée à l'occasion des vols d'essaimage, principalement lors du retour des pluies. Les termites de la famille de Macrotermitidae sont les plus convoitées, surtout l'espèce Macrotermes falciger

Les crevettes (Caridina africana) et les crabes (Potamonautes bayonianus) sont récoltés dans les rivières et ruisseaux du sous-bois des forêts hydromorphes, surtout pendant les saisons sèches. Ils sont très appréciés par les populations des zones forestières.

En villes, les chenilles sont vendues chez les grossistes par sac de 40 kg et chez les détaillants par des mesures communément appelées « sakombi » (100 sakombi = 1 sac) et « ekolo » (1 ekolo = 3 sakombi) ou parfois par des tas. Le prix suivant la loi de l'offre et de la demande présente des écarts énormes entre les lieux de production et ceux de consommateurs urbains. Il est par exemple de 35$ le sac à Monkoto (non loin de Mbandaka dans la province de l'Equateur), de 50$ à Mbandaka, de 120$ à Kisangani et de 140 $ à Kinshasa. Associant le coût de transport par bateau (5$) et les taxes estimées à environ 3,5$, il s'observe que la marge bénéficiaire du produit à Kinshasa est de 276% (Toirambe, 2006)

(vi) Autres petits animaux

Quelques petits animaux comestibles ont été répertoriés, présentant une alimentation ethnique très appréciée par les consommateurs. Il s'agit notamment :

Des gros escargots ou Achatina sp. qui sont diversement appréciés par les différentes ethnies locales du pays (surtout celles des provinces de l'Equateur et Orientale) et sont récoltés en abondance pendant les saisons pluvieuses ;

Des grenouilles, surtout Strongylopus fasciatus dont les cuisses sont, pour d'aucuns, une friandise. Notons que cette espèce est très recherchée par les grands restaurateurs des centres urbains et à Kinshasa, elle se vend à 10$ le kg.

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