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à‰valuation de la valeur nutritionnelle des aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes communautés rurales de la province du sud-Kivu en RDC : cas des Bashi, Barega et Bafuliro.

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par Justin OMBENI
Institut supérieur des techniques médicales de Bukavu - Licence en nutrition et diététique 2014
  

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2.12.11. Les parties comestibles des AST d'origine animale

Passés maîtres dans les techniques de survie, les Autochtones utilisent toutes les parties de l'animal, y compris les intestins, les viscères ou abats et les oeufs. Les ruminants comme l'orignal, le wapiti, le caribou, le chevreuil, l'antilope et le bison font souvent partie du régime autochtone traditionnel. La pratique autochtone consiste à se servir de l'animal entier pour la nourriture et d'autres fonctions utilitaires.

La viande musculaire est mangée crue, bouillie ou rôtie; le coeur, la cervelle, le foie et les rognons sont mangés crus; les intestins sont habituellement séchés. Parfois, le sang est mélangé à de la farine ou sert à faire de la saucisse. La moelle, une riche source de gras, peut se manger crue. Si les recherches montrent que la consommation d'abats peut être une source importante d'éléments nutritifs dans le régime des Autochtones (surtout le calcium et la vitamine A), on manque de données détaillées sur la consommation d'abats dans le régime traditionnel pour en évaluer les avantages et les risques potentiels (Batal et al. 2005).

La pratique de manger l'animal entier peut poser des risques de salubrité alimentaire. Par exemple, le foie et le rein de nombreux d'animaux chassés par les Inuits du Nord québécois ont une teneur élevée en cadmium, un contaminant chimique (Fontaine et al. 2008).

Le savoir traditionnel détenu par les habitants des communautés nordiques, cumulé grâce aux observations effectuées tout au long de l'année par des générations successives, et allié à une connaissance intime de l'environnement local, a dicté l'évitement du foie d'ours polaire et des poumons de caribou. Les chasseurs ont été d'une aide irremplaçable pour focaliser l'enquête scientifique sur les contaminants nordiques en proposant des endroits propices au prélèvement d'échantillons (Furgal et Keith 1998).

2.12.12. Partage d'aliments en famille

La tradition de partage des aliments figure parmi les pratiques alimentaires les plus intéressantes des trois groupes d'Autochtones. Il s'agit d'une valeur fondamentale qui vise à prévenir le gaspillage de nourriture, mais ce partage dénote aussi un autre principe : celui de la responsabilité envers la collectivité.

La mise en commun des aliments traditionnels sert à maintenir les liens sociaux au sein du groupe, grâce au partage du produit de la chasse ou de la récolte et au banquet communautaire (Deutch 2003). Parmi les avantages des aliments traditionnels soulignés par les Autochtones euxmêmes, citons le bien-être, la santé, les loisirs, le contact avec la nature, la spiritualité, le partage, l'esprit communautaire, la fierté et l'estime de soi, l'économie et l'éducation des enfants (Van Oostdam et al. 1999, Van Oostdam et al.2003). D'après Kuhnlein et al (2004), plus de 80 % des participants inuits conviennent que la récolte et l'utilisation des aliments traditionnels par la famille offre un large éventail d'avantages sur le plan social, culturel, spirituel, économique et nutritionnel.

Généralement, après une chasse, une pêche ou une récolte, les aliments sont partagés d'abord avec les enfants mariés et les parents, les personnes âgées et d'autres dans le besoin, puis d'autres familles et membres de la communauté (DeLormier, Kuhnlein et Penn 1993).

Des abats recherchés comme le foie, le rein et le coeur sont offerts aux personnes âgées en signe de respect. Le repas est le point culminant d'une série d'activités culturelles chargées de sens entourant la récolte, le traitement, la distribution et la préparation de la nourriture (Willows 2005). La récolte aide aussi les jeunes à acquérir des qualités comme la responsabilité, la patience et le respect; elle développe les compétences nécessaires pour vivre de la terre (Van Oostdam et al. 2003). Dans le Nord québécois, 30,3 % des Cris ont dit pêcher ou chasser pour eux-mêmes, tandis que d'autres obtenaient du poisson, du gibier à plume ou du gibier de membres de leur famille (64 %), de leurs parents (52 %) et d'amis (31 %) (Dewailly et Niebour 2005).

La manipulation sécuritaire des aliments partagés revêt une importance particulière. Récemment, on a assisté à quelques initiatives de commercialisation de spécialités des régions nordiques, comme l'omble chevalier, le boeuf musqué et le caribou, par des détaillants, en gros et en ligne, comme Kivalliq Arctic Foods Ltd (Mason, Dana et Anderson 2009).

Cette nouvelle entreprise fournit non seulement un revenu stable pour les Autochtones du Nord, mais peut rendre les aliments traditionnels plus accessibles aux Autochtones urbanisés, si leur revenu est suffisant. De plus, cela a pour effet d'uniformiser les procédés de préparation/transformation des aliments qui assurent la salubrité alimentaire.

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