WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Presse congolaise et son financement

( Télécharger le fichier original )
par PASSI BIBENE
Senghor dà¢â‚¬â„¢Alexandrie - Master 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.3 Télédiffusion au Congo-Brazzaville

Comparée à la radio, la télévision est d'une apparition relativement récente au Congo-Brazzaville. Elle a fait son apparition au Congo deux ans après l'accession à l'indépendance politique. C'est en 1962 que l'Office de Coopération Radiophonique (OCORA) expérimentait la télévision à Brazzaville, en réalisant un essai dans le cadre de l'Assistance Technique fournie par la France aux États africains. Ainsi, le 27 novembre 1962, Fulbert Youlou, premier Président de la République du Congo, inaugure à Brazzaville la télévision nationale congolaise (dite Télé-Congo), la toute première station de télévision en Afrique noire francophone au sud du Sahara64(*). Diffusées en noir et blanc jusqu'en 1970, ses « premières émissions (27-11-62) ont attiré environ 10.000 personnes ».65(*) Dans ses débuts, Télé-Congo, comme toutes les autres télévisions nationales d'Afrique francophone, est marquée par une « centralisation administrative excessive »66(*), mais aussi caractérisée par une forte dépendance technique à l'égard de la France, un manque ou, un peu plus tard une pléthore en personnel, tantôt par la prédominance des programmes étrangers dont « 90 à 95 % en provenance de Paris 67(*)». Suite à la guerre civile de 1997, les installations de la télévision seront endommagées, puis réhabilitées à la fin des conflits armés opposant les partisans de Denis SASSOU-NGUESSO à ceux de Pascal LISSOUBA. Depuis 2010, les programmes de Télé-Congo sont diffusés sur satellite, en plus du nouveau siège dont le plateau technique a été partiellement renouvelé.

En dehors de la télévision nationale, le Congo dispose de plusieurs chaînes de télévision privées estimées à 14 en 2007 (CSLC) et 17 en 2005, selon l'Observatoire Congolais des Médias. Le plus grand nombre de chaînes de télévision sont implantées à Brazzaville et Pointe-Noire, mais il faut signaler l'existence d'un peu plus de sept (7) télévisions départementales de proximité qui sont en quelque sorte des "antennes départementales" de relais pour Télé-Congo, la chaîne nationale. Parmi ces chaînes privées les plus récentes, on peut citer, à titre d'exemple :

- Digital Radio Télévision, créée le 28 novembre 2002 à la faveur d'un partenariat publicitaire (sur une période de trois ans pour un montant de 200 millions de F CFA) passé entre la Compagnie française de l'Afrique de l'Ouest (CFAO) et le général homme d'affaires Norbert Dabira ;

- Top TV, créée en 2009 par Claudia Lemboumba Sassou Nguesso, fille du président de la République du Congo dans le but de soutenir la candidature de Denis Sassou-Nguesso, candidat à sa propre succession à la présidentielle de 2009. « Une fois celui-ci réélu, Top TV est devenue généraliste. Pour le moment, il n'est pas encore question de rentabilité, mais seulement de stabilité »68(*);

En 2009 est aussi fondé Média Numérique TV (MN TV) de Maurice NGUESSO, frère du président de la République pour un investissement global de 300 millions de F CFA.

Le marché de la télévision

En dépit de l'ouverture médiatique, « le parc télévisuel de l'Afrique reste le plus faible avec moins de 3 % du parc mondial en 2004 »69(*). Toutefois, au Congo, la diversification du paysage télévisuel a fait de la télédiffusion un terrain sur lequel les opérateurs publics et privés se livrent à la concurrence sans délaisser l'amateurisme. Ainsi, la plupart de ces chaînes émettent en ondes hertziennes et relève encore d'un système analogique. Peu d'entre elles sont sur satellite et assurent une couverture totale du territoire national. Pour les télévisions proprement congolaises, elles sont toutes des chaînes conventionnelles ne nécessitant aucun payement ou abonnement pour y avoir accès.

D'où le fait que la télévision à péage en terre congolaise (Canal + par exemple) est synonyme de télévision occidentale. Ce qui suppose que dans ce cas, le coût d'accès aux chaînes étrangères n'est pas nul comme c'est le cas avec les chaînes de la République démocratique du Congo (RDC). En effet, dans l'hypothèse d'un abonnement au bouquet de Canal +, le consommateur doit supporter le coût de l'installation de la parabole. Cette contrainte économique restreint l'accès à ces chaînes de télévision aux classes aisées et moyennes, bien que le coût de l'abonnement ait aujourd'hui baissé. Le succès rencontré par le groupe Canal + qui s'installe dans les grandes villes illustre tout de même la faiblesse de l'offre télévisuelle nationale limitée à la politique et faisant une faible place aux programmes de divertissements/ sport et musique.

Le site officiel du gouvernement (www.congo-site.com < http ://www.congo-site.com >) rapporte qu'en 2001, le nombre de postes téléviseurs pour 1000 habitants était estimé à treize (13). Cette faible possession de la télévision fait encore du petit écran un bien de luxe dans certaines familles et localités du pays, d'autant plus que cette possession dépend de l'électricité dont la desserte n'est pas assurée dans tout le pays.

Autrefois outil de ségrégation sociale et économique, aujourd'hui média de prestige et de séduction, la télévision est un support de communication onéreux en matière d'installation, d'équipement et de production. La télé reste un instrument de démarcation sociale entre différentes couches sociales tant en ville qu'en campagne. Son fonctionnement normal requiert plusieurs compétences et moyens à la fois ; ce qui peut, en partie, expliquer son faible développement au Congo.

Plus enclines à rechercher l'admiration voire l'adhésion du public à la vision des acteurs politiques, les télévisions congolaises perdent de la crédibilité devant l'offre médiatique internationale qui propose une « représentation médiatique fortement biaisée par un souci de spectacularisation et de représentativité »70(*), dans une visée sans doute de captation d'audience. Les télévisions congolaises se trouvent ainsi en marge de l'économie de l'attention soutenue qui commande les médias actuellement.

* 64 Tidiane Dioh, Histoire de la télévision en Afrique noire francophone, des origines à nos jours ; Paris, 2009 ; P. 93

* 65 Bekombo Manga; Brazzaville à l'heure de la télévision congolaise. In: Revue française de sociologie ; http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/;

* 66 Tidiane Dioh, Histoire de la télévision en Afrique noire francophone, des origines à nos jours ; précité P. 226,

* 67 Idem; P.97

* 68 http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2646p096.xml0/

* 69 Hervé Bourges in Géopolitique africaine n°37 de juillet-septembre 2010; P.338

* 70 Jocelyne Arquembourg, L'événement et les médias; Paris; 2011, P.6

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams