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L'hypothèse de la relance de la gestion d'une agglomération: le cas de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince

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par Carline JOSEPH
CTPEA - Maitre en Développement Urbain et Régional ( option gestion urbaine) 2011
  

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5.2 Une décentralisation effective

Il est généralement admis que la décentralisation offre des possibilités auxquelles les différents acteurs peuvent accéder. Le pouvoir local de décision de la commune, dotée d'une économie financière et administrative minimale guide la gestion urbaine. Les villes de l'AMP qui ne sont autres que les communes du département de l'ouest ne sont pas toujours capables d'assurer la gestion des affaires locales.

Cependant, l'article 66 de la Constitution de 1987 stipule :  « La Commune a l'autonomie administrative et financière »---Ce prescrit offre à cette collectivité territoriale l'aptitude légale à prendre des décisions, ou à poser des actes, en vue de générer des ressources propres (taxes et impôts localement perçus) destinées à financer son fonctionnement. Cependant, l'exercice de cette compétence ne permettrait pas d'atteindre l'effet escompté si les taxes et impôts communaux, dûment collectés, ne suffisent pas à garnir les caisses des Collectivités territoriales.

L'autonomie financière s'entend de la capacité de toute entité publique et privée, dotée de la personnalité morale et juridique, de disposer de ressources propres et suffisantes, de pouvoir les gérer en toute liberté en fonction des besoins locaux. Le fisc repose sur la capacité de mobiliser, notamment par les ressources nécessaires à la construction des pouvoirs locaux, dans l'intérêt des populations et pour le développement.

Tony Cantave exhibe le phénomène de l'emboitement dans les relations entre les collectivités dans son texte :''Décentralisation en Haïti : territorialisation des politiques publiques et initiatives de développement local''. Il précise que :

« La Constitution de 1987 a retenu trois (3) Collectivités Territoriales (art, 61). Elle a établi en même temps trois (3) types. Aux Départements elle a octroyé la personnalité morale (77) ; aux Communes elle leur a accordé l'autonomie administrative et financière, qui est un des attributs de la personnalité morale. Elle est muette quant au statut de la Section Communale et quant à sa définition même comme Collectivité territoriale (art.62) ; elle pose problème : elle n'a été identifiée, comme à l'accoutumée, que comme circonscription administrative (art.9-1). Par contre, la Constitution, en ce qui concerne les prérogatives des Collectivités territoriales dans le cadre de l'Etat Unitaire décentralisé qu'elle prescrit, notamment à l'article 218, n'établit aucune différence entre elles.

La Constitution établit des relations fonctionnelles entre les catégories et niveaux de Collectivités Territoriales. Chaque Conseil Exécutif est assisté d'une Assemblée délibérante (art. 63.1, 67 et 80) pour le bon fonctionnement de la gouvernance locale. En effet, le Conseil Municipal rend compte à l'Assemblée Municipale qui elle-même en fait rapport au Conseil Départemental (art.73). En ce qui concerne la Collectivité Territoriale Départementale, le Conseil rend compte à l'Assemblée qui elle-même fait rapport à l'Administration Centrale (art. 83).

Le silence est pesant en ce qui concerne les relations entre les Collectivités Territoriales de Sections Communales et la Collectivité Territoriale Communale. Et ceci se comprend aisément puisque traditionnellement la commune est composée du bourg ou de la ville et de ses sections rurales (cf. les décrets et lois régissant la commune depuis 1843 jusqu'au décret du 22 octobre 1982).

Or, toute l'histoire d'Haïti est marquée par la Centralisation assise sur l'autoritarisme. Concentrer le pouvoir, l'avoir et le savoir au niveau de la Capitale et des métropoles de province entre les mains de quelques groupuscules de nantis a été l'exercice le plus réussi exécuté par les dominants sans cesse harcelés par des rébellions paysannes, des flambées de régionalisme.

L'occupation américaine a facilité le renforcement de la centralisation par la création de l'armée d'Haïti et l'institutionnalisation administrative. Puis vint la dictature des années 60-80 qui représente l'apogée de la centralisation. Les luttes pour la démocratie eurent raison de ce régime de fer et les revendications des exclus trouvèrent un écho favorable dans la Constitution 1987 qui préconise la décentralisation comme un nouveau mode d'organisation de l'État, la concertation et la participation comme principe d'intégration sociale et la démocratie comme méthode de gouvernement.

La Constitution de 1987 en son titre V Chapitre I traite des Collectivités Territoriales et de la Décentralisation en ses articles 61,62 et suivants...

La Décentralisation est présentée non seulement comme un outil technique et administratif de gestion, des services publics mais également comme un mode d'organisation de l'État, de la société et de l'espace. « Elle doit être accompagnée de la déconcentration des services publics avec délégation de pouvoir et du décloisonnement industriel au profit des départements. »

L'objectif de la décentralisation est d'asseoir la démocratie participative, de généraliser la fourniture des services de base aux populations locales, régionales par la présence de l'État sur l'ensemble du territoire ; de responsabiliser les différents paliers de l'Etat dans l'exécution des affaires tant nationales que propres ; de favoriser le développement économique, social et culturel du pays. Bref, d'atteindre l'optimum politique et social.

Le fondement de la décentralisation est le changement de l'État pour faire face aux défaillances du système de concentration de pouvoirs et répondre aux demandes d'autonomie locale et de promotion d'affaires propres ; son principe est l'autonomisation, la localisation ou la régionalisation des affaires, l'esprit qui l'anime est l'esprit de service, de proximité, d'efficacité et de participation au plan national et local.

Les éléments constitutifs de la Décentralisation sur lesquels s'entendent généralement les auteurs sont les suivants : le transfert de compétences et de moyens d'action ; la personnalité morale et juridique dont sont dotées les Collectivités et qui réfère aux affaires locales, aux affaires propres ; l'intervention d'autorités locales élues pour la gestion autonome des affaires locales ; le contrôle du pouvoir central sur les instances décentralisées ; le découpage territorial.

En outre, la Constitution prescrit trois niveaux d'administration territoriale, trois collectivités que sont la Section communale, la Commune et le Département.

Les organes de la section communale sont le Conseil d'Administration de la section communale (CASEC) et l'Assemblée de la Section communale (ASEC). Ceux de la commune sont le Conseil Municipal (CM) et l'assemblée municipale(AM) et ceux du Département s'appellent l'Assemblée départementale(AD), le Conseil départemental (CD) et le conseil interdépartemental(CID).

La Constitution adresse l'autonomie administrative, financière et technique des Collectivités ainsi que le contrôle administratif et juridictionnel dont elles sont l'objet de la part de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif.

Elle statue également sur les contrôles horizontaux des conseils municipal et départemental par l'assemblée correspondante.

L'État partage avec les Collectivités territoriales des compétences et définit avec elles certaines relations. Les assemblées municipales et départementales font des choix de personnalités à nommer respectivement au poste de juge de paix et de juge des Tribunaux civils et des Cours d'Appel.

Les Assemblées départementales en concours avec les Pouvoirs exécutif et Législatif et la Cour de Cassation participent à la nomination des membres du Conseil électoral permanent.

Dans le domaine de l'éducation « l'administration centrale développe un véritable partenariat avec les collectivités territoriales...Aux termes des articles 32.1, 32.2, 32.4, 32.7, 32.9. L'État et les Collectivités doivent mettre l'école gratuitement à la portée de tous. Ils endossent la responsabilité de promouvoir la scolarisation massive, l'alphabétisation et l'enseignement professionnel, agricole, coopératif et technique.

La Constitution de 1987 a disposé pour que l'État unitaire d'Haïti soit décentralisé. Depuis le 13 mai 2011, le texte de la constitution amendée par la 49ème législature a paru dans le journal officiel le Moniteur. Cependant, au moment de la mise en chantier de la décentralisation, toute une problématique est dressée pour en questionner les avantages et les inconvénients.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams