WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse criminologique sur les espaces verts dans la ville de Lubumbashi

( Télécharger le fichier original )
par Pierre Nguz Mbaz
Université de Lubumbashi - bachelier 2015
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

ECOLE DE CRIMINOLOGIE

B.P. 1825

Lubumbashi

ANALYSE CRIMINOLOGIQUE DES ESPACES VERTS DANS LA VILLE DE LUBUMBASHI

Par : NGUZ MBAZ Pierre

Option : criminologie économique et

Environnementale

Mémoire présenté et défendu en vue de

L'obtention du diplôme de bachelier

Directeur : professeur KANTENGA MWAMBA

SEPTEMBRE 2016

Table des matières

Epigraphe .................................................................................................................................................................I

Dédicace...................................................................................................................................................................II

Remerciements......................................................................................................................................................III

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI Erreur ! Signet non défini.

Introduction générale 4

Chapitre premier : Construction théorique de l'objet d'étude 6

Section 1 : Présentation de l'objet de recherche 6

1.1. Espace vert 6

1.2. Du thème à l'objet de recherche 7

1.3. Rapport du chercheur à l'objet 8

I.4. Inscription de l'objet en criminologie 10

I.5. Aperçu historique sur le développement et la gestion des espaces verts 11

Section 2 : Etat de l'art 12

Section 3 : Problématique 16

Section 4 : Évolution de la question de départ 22

Chapitre deuxième : Cadre méthodologique de la recherche 24

Section 1 : La démarche intellectuelle et l'approche de la recherche 24

1.2. Approche qualitative 25

Section 2 : La délimitation du champ d'analyse 26

2.1. L'échantillon 26

2.2. Présentation du site de recherche 27

Organigramme 28

2.3. La recherche au sein de la Coordination urbaine de l'environnement 31

Section 3 : Méthode de collecte te d'analyse des données 32

3.1. La technique documentaire 33

3.2. L'observation directe 33

3.3. L'entretien semi-directif 34

3.4. Technique de l'analyse des données 34

3.5. Difficultés rencontrées et leur contournement 35

Chapitre troisième : La gestion et la disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi 37

Section 1 : Les acteurs de la gestion des espaces verts 37

1.1. Division des affaires foncières 37

1.2. Coordination Urbaine de l'Environnement 38

1.3. Service d'Urbanisme et Habitat 39

1.4. La population 40

Section 2 : Les discours des acteurs sur les espaces verts 41

2.1. Les discours de valorisation des espaces verts 42

2.2. Les discours de dévalorisation des espaces verts 45

Section 3 : Les logiques autour de la disparition des espaces verts 48

3.1. La logique conflictuelle 49

3.2. La logique de capitalisation 51

3.3. La logique politique 53

Conclusion générale 55

Bibliographie 57

Introduction générale

Lubumbashi est la deuxième grande ville et aussi la capitale économique de la République démocratique du Congo. Elle connait actuellement une grande expansion démographique caractérisée par l'apparition de nouvelles constructions. Pour ce qui concerne l'urbanisation de la capitale cuprifère, les colons avaient prévu les espaces verts dans plusieurs coins de la ville qui permettaient ainsi de l'embellir avec des espèces d'arbres différents. Nous constatons de nos jours que les espaces verts qui étaient autrefois mis en valeur par la présence d'arbres, sont de plus en plus remplacés par des constructions.

Etant étudiant finaliste à l'Ecole de criminologie (option criminologie économique et environnementale), nous avons décidé de faire de cette situation notre objet de recherche. Car, notre préoccupation est de comprendre le processus à travers lequel les espaces verts disparaissent et sont remplacés par des bâtis ou d'autres bâtiment. Nous voulons mettre au clair les logiques qui sous-tendent cette disparition en identifiant les acteurs impliqués et en analysant leurs discours. Pour cela, nous avons opté pour une recherche de nature qualitative dans le but de comprendre les logiques autour de la disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi plus précisément dans les commune Kamalondo et Lubumbashi.

Notre travail est reparti en trois chapitres. Dans le premier chapitre, il s'agira tout d'abord de définir les notions préliminaires liées à la gestion des espaces verts et à la notion de paysage. Ensuite, une construction théorique de l'objet d'étude sera proposée afin de donner une présentation de l'objet de recherche et l'inscrire en criminologie. Afin de saisir le contexte dans lequel s'inscrit notre objet d'étude, nous avons exploré de nombreux ouvrages aussi bien universitaires, municipaux, journalistiques que scientifiques. Une compilation des travaux portant sur la thématique des espaces verts sera présentée en vue d'en déterminer la démarcation avec notre recherche. Nous présentons aussi à travers le même chapitre, une problématique qui reprend les principales grilles de lecture que nous avons mobilisées.

Dans le deuxième chapitre, nous proposerons la démarche intellectuelle et l'approche de la recherche, la délimitation du champ d'analyse ainsi que la présentation du site de recherche. Il sera aussi question de présenter les méthodes de collecte et de l'analyse des données.

En ce qui concerne le troisième et dernier chapitre, nous présenterons les résultats de notre recherche en faisant une analyse des discours des acteurs où nous avons pu relever les logiques autour de la disparition des espaces verts à Lubumbashi plus précisément dans les communes sous étude.

Chapitre premier : Construction théorique de l'objet d'étude

Certes, un travail scientifique exige la précision sur l'objet à l'étude. La protection de l'environnement devient une préoccupation de toute l'humanité. À travers l'observation faite sur la réalité environnementale dans la ville de Lubumbashi, nous sommes arrivé à construire l'objet d'étude sur le phénomène observé.

Aujourd'hui, la criminologie a intégré la criminalité économique et environnementale en précisant des idées nouvelles allant de la biodiversité, de la question des pollutions à la définition des nouvelles façons d'envisager l'urbanisme en général. La ville de Lubumbashi qui est la deuxième grande ville de la RD Congo connait à chaque minute, un taux d'accroissement de la population, donc la présence des espaces verts est nécessaire dans à partir de leurs multiples rôles que nous allons démontrer dans le troisième chapitre.

Dans un premier temps, il sera question pour nous de présenter l'objet de recherche dans la première, suivie de l'état de l'art à la deuxième section et la troisième section est consacrée à la présentation de problématique. Enfin, la dernière section porte sur l'évolution de la question de départ.

Section 1 : Présentation de l'objet de recherche

1.1. Espace vert

La notion d'espace vert appartient au vocabulaire de la planification urbaine et paysagère comme à celle de l'urbanisme paysagé. Dans les agglomérations urbaines, l'espace vert désigne des terrains non encore bâtis, végétalisés ou arborés, boisés ou agricoles, (Kassay Ngur, 2008 :4). A cet effet, les espaces verts sont souvent perçus comme des réserves foncières et donc des terrains à développer quand l'opportunité se présente.

Ce sont des espaces plantés ou garnis des végétations. Mais, précisons que tout espace planté ou garni des végétations ne doit pas nécessairement être compté comme espace vert. Peut-être compté comme espace vert, un jardin ou un espace planté, comportant en majorité des végétaux permanents et notamment des arbres de haute tige. L'espace vert est un milieu de détente et de récréation, lieu de promenade et de découverte de la nature, c'est un équipement public/privé très prisé des citadins. Au-delà de leur rôle social, les parcs, les squares, les jardins privés sont des espaces gérés et entretenus qui composent le "grain de verdure" d'une ville. Certes, les espaces verts sont aussi des milieux remaniés dont l'environnement et les pratiques culturales modifient les équilibres naturels. Le concept d'espace public est aujourd'hui appliqué à des domaines très diversifiés.

1.2. Du thème à l'objet de recherche

Ce nouveau concept n'a pris son essor dans les textes scientifiques que vers la fin des années 1990, avec l'article de Costanza (Fisher, 2009 ; Barnaud 2011 ; De Goot, 2010). Cette équipe multidisciplinaire (économistes, géographes et écologues) a défini les services éco- systémiques comme «  l'ensemble des bénéfices directs et indirects rendus à la société par les fonctions des écosystèmes ».

Dans cette recherche, nous nous sommes donné comme objet de comprendre la disparition des « espaces verts » à Lubumbashi. C'est à partir de nos observations que nous sommes arrivé à proposer un objet d'étude. Lubumbashi, la capitale du cuivre, hier « Elisabethville» a cédé son sourire à la tristesse. « Les espaces verts » de cette ville sont effacés de la carte géographique au profit des habitats précaires, sous prétexte d'éliminer l'insalubrité et l'insécurité.

L'Etat est une personne morale qui est représentée directement par les institutions sensées gérer ces espaces comme le service de la Division des affaires foncières, la Coordination urbaine de l'environnement ainsi que le Service d'urbanisme et habitat. En réfléchissant sur la disparition des espaces verts, nous voulons aussi comprendre comment ces institutions étatiques sont impliquées dans leur gestion.

Notre préoccupation consiste à analyser la gestion des espaces verts à Lubumbashi où nous constatons de plus en plus leur disparition et leur remplacement par les stations de carburant, qui se multiplient, dans un contexte de réchauffement de la planète. Cette disparition menace la sécurité humaine dans la ville de Lubumbashi.

En effet, l'exploitation des stations de carburant est une source potentielle de pollution atmosphérique, de la pollution du sol, des eaux et constituent une nuisance pour la population environnante de par leur stockage dans la citerne ; leur utilisation pose déjà problème. Pour comprendre cette disparition, nous nous sommes concentrés sur les discours des acteurs.

L'observation nous a permis de nous intéresser à la problématique de l'aménagement du territoire plus particulièrement à la gestion des espaces verts dans la ville de Lubumbashi. Il existait une politique de gestion des espaces verts, aujourd'hui d'après notre observation et constat sur terrain, nous sommes arrivé à l'hypothèse qu'il en existe plus dans la ville. Nous constatons de plus en plus la disparition dédits espaces.

C'est ce qui nous a amené à chercher à comprendre comment se gèrent les espaces verts hérités de la colonisation et ensuite comprendre leur disparition dans la capitale cuprifère de la République Démocratique du Congo.

Des sites qui constituaient autrefois une forêt urbaine ont été graduellement remplacés par des stations de carburant et d'autres investissements tels que les écoles, les maisons d'habitation ou de commerce etc. Cette forêt contenait des espèces de flore et de faune qui contribuaient à l'équilibre écologique de ladite ville.

Kaufman (repris par Lupitshi wa Numbi, N., 2006:5) note qu'une fois le thème défini et le champ circonscrit, l'objet « est donc ce qui parvient à être séparé de la connaissance commune et de la perception subjective du sujet grâce - bien entendu - à des procédures scientifiques d'objectivation ». Pour notre part, nous avons essayé de clarifier certains concepts qui structurent la présente recherche.

Sur le plan urbanistique, dans la ville de Lubumbashi (la capitale du cuivre de la RDC), les colons avaient prévu les espaces verts pour un cadre de vie urbaine verdoyant et permettant de se détendre, d'embellir la ville ainsi que de se protéger contre les effets néfastes. Dans la présente recherche, au lieu de présenter les causes de la disparition de ces espaces verts comme objet de recherche, nous avons choisi de faire une analyse sur la disparition des espaces verts à Lubumbashi.

1.3. Rapport du chercheur à l'objet

Aujourd'hui, la criminologie s'intéresse à la question environnementale plus particulièrement aux effets néfastes que découleraient de la megestion de l'environnement. Etant étudiant en criminologie économique et environnementale, nous avons choisi de travailler sur la gestion des espaces verts à Lubumbashi à l'issue de nos études de baccalauréat.

Les espaces verts contribuent à l'équilibre écologique de la ville ; de plus en plus, le monde lutte contre le réchauffement climatique et les polluants d'origine humaine, les espaces verts jouent le rôle de neutralisation de nombreux gaz se trouvant dans l'atmosphère. La vie est possible sur la terre suite à la présence d'autres espèces. Lorsqu'on les détruit, il y a non seulement l'apparition des problèmes de changement climatique mais aussi la disparition d'une génération des espèces importantes.

Parmi les raisons personnelles qui nous ont amené à travailler sur les espaces verts, dans un premier temps, ces espaces faisaient la fierté de la capitale du cuivre ; de nos jours, ils sont en train d'être effacés de la carte géographique au profit des stations de carburant et aussi spoliés par les habitats précaires sous prétexte de diminuer l'insalubrité et l'insécurité dans la ville de Lubumbashi.

La seconde raison est que nous nous souvenons bien qu'autrefois nous avions l'habitude dès qu'il est 17h 00 ou 18h 00, de nous réunir sur un jardin, qui constituait l'espace vert de la Commune Katuba. La majorité des jeunes faisaient leurs rencontres là-bas et les autres y partaient pour les affaires personnelles.

Une année plus tard, le site a été récupéré par un homme d'affaire pour y ériger une station de carburant. Après quelques années, il a été aménagé dans la Commune de Kamalondo un bon espace vert très important pour la Commune au croisement de l'avenue Babemba et le boulevard Katuba. Les jeunes talentueux de cette Commune avaient pris l'habitude chaque week-end d'y présenter les spectacles musicaux, théâtraux et d'autres manifestations ; nous partagions juste de bons moments et même lorsque nous étions stressés, il suffisait d'y rester seul pendant certaines heures pour retrouver l'équilibre psychique.

Vers 2015, il y a eu des « on-dit » faisant l'objet de l'attribution du parc à une autorité de la place. On a cru à une simple spéculation, pourtant ceci s'est avéré fonder. Premièrement, c'était un député qui avait pris possession pour s'octroyer afin d'y implanter ses propres activités de vente de bières.

Il n'avait pris qu'une portion de l'espace pour ses activités et la partie restante était réservée aux activités de jeunes du quartier. Quelques mois plus tard, nous avons trouvé un enclos en tôles, personne ne pouvait alors y accéder sous peine d'être réprimés par les gardes qui avaient été mis à sa protection. En fait, c'était alors une autre personne plus influente que le député désigné. Pire encore, le nouveau possesseur gourmant qu'il était, est allé au-delà des limites du parc occasionnant un contentieux parcellaire avec une église environnante.

Deux semaines plus tard, la construction était lancée à une vitesse peu ordinaire. Certes, nous croyions en la construction d'un super marché, il nous semble que c'est une station de carburant doublée d'un super marché. C'est en fait une troisième station qui y était érigée dans presque moins de cinquante mètres carrés, plus précisément dans l'angle compris entre le boulevard Kyungu wa Kumwanza et l'avenue Babemba. Tous ces constats nous ont amené à choisir ce thème pour en faire une recherche scientifique qui du reste cadre avec notre formation en criminologie économique et environnementale.

I.4. Inscription de l'objet en criminologie

La criminologie étant une science interdisciplinaire, elle analyse les situations problèmes et cherche à les comprendre ; c'est la raison pour laquelle plusieurs chercheurs ont réfléchi sur ce que doit être l'objet d'étude en criminologie, ils sont arrivés au résultat selon lequel l'objet devrait être celui d'élucider la question criminelle.

En outre, la criminologie est l'étude scientifique de la nature, des causes, du développement et du contrôle criminel à la fois d'un point de vue individuel et social. Donc, l'objet que nous sommes en train de traiter a une place en criminologie du fait que nous cherchons à élucider une situation problème dans domaine de la criminologie environnementale.

La criminologie a évolué jusqu'à devenir un champ d'étude, car l'une des caractéristiques de la criminologie est de vouloir produire une connaissance socialement utile ou de vouloir contribuer à une amélioration des conditions de vie en société. (Pires, A., 2008 :72)

En criminologie, Lombroso, C., (2008 :49) avec sa typologie du « criminel né » montre que ce dernier a un comportement qui est propre à lui, difficile de l'éduquer à nouveau, il affiche un caractère héréditaire.

D'autres auteurs soutiennent que le crime est normal parce qu'une société qui en serait exemptée est tout à fait inconcevable ; donc chaque société a une forme de crime propre à elle, il est vrai que les crimes naissent du jour au jour, pour sécuriser ce qui nous procure la vie, on doit juste avoir une stratégie.

Nous avons constaté que la planification de la ville n'a pas été respectée, ceci peut nous conduire à ce que Merton appelle désorganisation sociale, comment lui interprète cette notion ? Quelle vision a-t-il par rapport à la réalité vécue dans la ville de Lubumbashi ? Peut-on parler de la désorganisation sociale pour ce qui est de la ville de Lubumbashi ?

Durkheim et Parsons (1917 : 69) proposent la perspective fonctionnaliste, ils mettent en évidence la contribution sociale positive de la déviance, quelle est la fonction que remplissent les espaces verts à Lubumbashi ? Chaque situation problème a toujours eu une fonction, celle-ci peut être négative ou positive.

Kienge-Kienge, R. ( repris par Lupitshi wa Numbi, N., 2005 : 12) soutient que la criminologie du passage à l'acte en cherchant à considérer les pratiques délinquantes comme des faits sociaux bruts ou empiriques, a beaucoup de peines à rendre compte de l'effet que la réaction informelle ou institutionnelle de la société produit sur les comportements sociaux. La réaction sociale est bien positionnée pour comprendre les phénomènes et mieux les décrire.

L'objet de recherche est inscrit en criminologie de la réaction sociale dans le sens que nous nous sommes éloigné de la causalité pour mieux comprendre la disparition des espaces verts. Si, hier, ces espaces faisaient la fierté de la ville, aujourd'hui nous constatons qu'avec l'évolution de la société, ils sont entrain tous de disparaître.

Comme nous l'avons souligné, après la colonisation, la gestion des espaces verts était bien prise en compte ; de nos jours, on tend vers la faillite, il y a un risque accru d'inondation et de glissement de terrain et d'autres faits catastrophiques.

En effet, la présence des espaces verts semble être associée à plusieurs effets positifs sur l'environnement et sur la santé physique et mentale de la population ; les arbres réduisent les polluants comme la poussière, l'ozone et les métaux lourds, la ville prend de l'ampleur du jour au jour, les activités augmentent davantage, il serait important de montrer les différentes fonctions que remplissent les espaces verts à Lubumbashi.

I.5. Aperçu historique sur le développement et la gestion des espaces verts

Depuis la période coloniale, tous les projets qui ont été planifiés pour l'aménagement de la ville de Lubumbashi sont restés pour la plupart inexploités. Quant aux espaces verts, ils sont restés dans un état déplorable et chaotique. Les autorités urbaines qui se sont succédé n'ont pas contribué à l'amélioration de la situation sous étude.

Certes, il sied de dire qu'à l'époque coloniale, l'aménagement de l'espace vert était bien entretenu et constituait une préoccupation des autorités politico-administratives. Après l'indépendance, les espaces laissés par les colons et ceux qui étaient gérés par les natifs se sont dégradés. La nature est en train de disparaître au fil du temps, pour justifier cette disparition des espaces verts à Lubumbashi, on crée une source de justification sous prétexte qu'ils occasionnent l'insécurité.

Les concentrations urbaines et la révolution industrielle avec leur cortège des dégradations du milieu naturel ont contribué à la disparition des espaces verts à Lubumbashi. La ville n'avait ni les proportions ni les densités gigantesques que nous reconnaissons aujourd'hui, si bien que les atteintes de l'homme à la nature n'étaient à peu près nulles ou du moins négligeables. Le problème ou les atteintes aux espaces verts se posaient de manière totalement différente que nous l'avons aujourd'hui.

Kassay Ngur (2008:13 ) souligne que  «  les espaces verts de l'époque coloniale suivaient la logique du Centre Périphérie (une logique qui a donné naissance à la discrimination raciale et toute sa conséquence sur le plan social)». Les « espaces verts » de la périphérie où vivaient les noirs couvraient la forêt naturelle. Son aménagement et sa croissance dépendaient plus de la nature. Par contre, au centre où l'homme blanc résidait, les espaces verts couvraient les lieux aménagés pour les jeux, la récréation, les jardins, les promenades, les ornements des routes et des carrefours, etc. L'administration coloniale par le service des espaces verts de la mairie s'occupait de son entretien.

Kassay Ngur précise encore qu'après l'indépendance, vers les années 1966, des profonds bouleversements qu'ont connus la RD Congo, amena l'Ex chef de l'Etat à prononcer un discours et précisant que « le sol de nos ancêtres ne pouvait plus faire l'objet d'une quelconque appropriation ». Ce discours avait modifié l'ordonnance de la gestion des terres et a donné naissance aux textes juridiques ci-après : - Loi Bakajika n° 66/343 du 7/06/1966. Cette loi rendait seulement les terres et les concessions appartenant aux particuliers et aux sociétés privées à l'Etat, - La loi constitutionnelle du 31/12/1971 qui précise que le sol et le sous-sol deviennent la propriété exclusive, inaliénable et imprescriptible de l'Etat congolais, cette loi renforça la loi Bakajika.

Section 2 : Etat de l'art

Afin de cerner l'évolution de la prise en compte de la multifonctionnalité des espaces verts urbains et les services qui leur sont attribués, nous avons effectué une revue de la littérature scientifique en rapport avec le sujet. L'une des contraintes rencontrées réside dans l'ambigüité du cadre conceptuel employé par les différentes disciplines scientifiques concernées.

Les espaces verts dans la ville de Lubumbashi contribuent au maintien de l'équilibre environnemental d'autant plus que l'accroissement de la population urbaine menace la présence des espaces verts à Lubumbashi, aucune institution n'en prend soin. Or, lorsque la ville est surpeuplée, la population a besoin de beaucoup d'espaces pour la détente et aussi des espaces verts pour alimenter l'air en oxygène.

Beaucoup de personnes ignore encore l'utilité des « espaces verts » dans une ville ; d'autres pays, qui ont compris leur utilité mais avec retard, par manque d'espace vide, cherchent à créer des espaces verts artificiels parce que 89% de l'espace urbain est goudronné, puis envahi par les bâtis. Beaucoup d'espaces verts ont été perdus à Lubumbashi, c'est ce qu'on appelle la richesse perdue, il y a lieu d'y réfléchir pour prévenir et agir pour le compte de tout le monde, et non pas pour la destruction de toute l'humanité. Dans la ville de Lubumbashi, le mécanisme le plus facile de lutter contre les gaz à effet de serre est de protéger les espaces verts.

Franck Courchamp (2009 : 3) montre qu'aujourd'hui, « l'espèce humaine est l'agent le plus important de changements environnementaux de notre planète ». Avec la population qui ne cesse de croître, les ressources de la planète diminuent, nous transformons les forêts, les prairies et les déserts pour satisfaire nos besoins et désirs. Nous avons de plus en plus les preuves selon lesquelles le changement climatique d'origine anthropique met l'environnement naturel en danger. Cette hypothèse va nous amener à questionner la gestion de l'environnement actuel tout en dressant une liste complète des réponses qu'offre la science.

Selon Michelot (2014 : 257),  la gouvernance permet d'interpeller les processus de coordination de décision, d'évaluation, de validation des normes dans toute leur implication au niveau de l'ensemble des acteurs. Si la gouvernance n'arrivait pas à accomplir sa tâche primaire, chacun pourrait faire ce qui lui revient à l'esprit alors que, les gouvernants, leurs responsabilités doivent toujours plonger sur toutes les structures sans exception.

Le même auteur (2014 : 255) souligne que  l'originalité du concept est de ne pas se limiter au sort de seules espèces ou habitats remarquables mais de s'intéresser au maintien voire au développement spatiaux multiples, locaux et globaux. Le nécessaire serait d'interroger les sociétés sur les modèles de justice environnementale que nous souhaitions construire, nous dévons établir une régularité dans tout, entre le fait et les éléments du système.

Michel (2014 : 61) confirme que « les préoccupations environnementales ne se limitent pas à la protection de la nature et à la lutte contre les pollutions. Sans recourir au concept vaste et flou de qualité de la vie, il est cependant indispensable de prendre en considération un ensemble d'éléments qui traduisent le souci nouveau du qualitatif dans l'utilisation et l'aménagement de l'espace tant dans le milieu rural que dans le milieu urbain ». Il y a lieu d'analyser le risque d'atteinte à l'environnement, l'homme est lui-même acteur principal de la transformation de l'écosystème en même temps, il est mis à l'épreuve.

Quant à David, L.B, (2006 :11), il souligne que  «  ce qui existe réellement ce ne sont pas les choses, mais les choses en train de se faire, elles n'existent qu'à travers les interprétations que les hommes en font ». Le pragmatisme est une méthode d'accès à une conscience opérante du monde chez les individus, la théorie est un mode d'orientation pour l'action, elle soulève la question des mobiles de sa mise en oeuvre, de son contenu et de son éthique. Il est vraiment important de connaître ce qui se joue entre les acteurs dans la détermination mutuelle de leurs comportements pour définir leurs gestes ».

Selon Pascal, M. (2003 : 3), « le permis d'environnement est obligatoire pour l'exploitation de toute installation reprise dans la liste des installations classées, il représente une autorisation administrative qui fixe les conditions techniques de fonctionnement d'une installation classée dans le but de protéger l'environnement, la santé et la sécurité de la population ». À Lubumbashi, la plupart des espaces verts ont été remplacés en majorité par des stations de carburant, qui représentent une source potentielle de nuisance à la longue sur la population.

Selon Lugrin M, (2008 : 8), la défense des espèces d'arbres nécessite une attention constante, son coût est un investissement dans notre qualité de vie, on y veillera lors de plantation et en cas de conservation d'arbres lors de constructions. Aujourd'hui, l'évolution des relations homme et la nature dans le milieu urbain est récente ; pour les autres, les nouveaux paysages caractérisent le centre-ville et la périphérie, donc tous gardent leurs formes, zone artificielle bâtie et aménagée.

Selon Bénédicte, F.Tavignot (2004 : 5), «  le développement durable est l'une des variables d'ajustement nécessaire à son évolution face aux déséquilibres environnementaux et sociaux croissants. Nous devons prendre en considération les enjeux du développement durable sans oublier la question quotidienne du réchauffement climatique ainsi que la problématique des énergies non renouvelables.

Selon Stephen Vida (2006 : 2012), les espaces verts contribuent au soutien de l'aménagement préventif des lieux et des espaces habités pour atténuer l'impact des changements climatiques sur la santé des populations vulnérables. La présence de l'arbre est d'une importance capitale dans la vie quotidienne, elle a un rôle que personne ne peut ignorer, les espaces verts sont associés à des effets positifs sur l'évaluation médicale de la santé mentale, ainsi que sur le stress. Au cas où ceci n'est pas pris en compte, ça devient un problème. La gestion doit être meilleure parce que les espaces verts emmagasinent moins de chaleur solaire comparativement aux secteurs où l'on trouve surtout des bâtiments et d'autres investissements.

Selon Bougé, F. (2009 :7), pour le bonheur, la sauvegarde du monde, il est plus essentiel de le végétaliser que de le minéraliser ; planter est plus urgent que bâtir. L'homme a un besoin plus vital d'arbres, de plantes et d'herbe que de béton, des pierres et de bitumes. Selon Donnadieu (repris par Bougé, 2008 :9), « le végétal n'est cependant pas qu'un régulateur dans la ville, c'est aussi un médiateur social, c'est-a- dire ce par quoi l'identité et la qualité de la ville adviennent, ce par quoi l'agglomération devient une cité appropriée ou appropriable par les habitants ». Les situations problèmes liées à ce sujet sont nombreuses et palpables dans la ville de Lubumbashi ; la plante stocke une quantité d'énergies solaires qui permet aussi la photosynthèse.

Selon Piedrafita (2007 : 5), la problématique de la pollution des sols et en particulier la pollution ponctuelle n'a été prise en compte que très tardivement malgré les conséquences négatives que ceci a entrainé sur la santé et l'environnement. Plusieurs sources d'origine urbaine en sont responsables. Néanmoins, notre recherche porte sur la gestion des espaces verts à Lubumbashi, on prélèvera les différents investissements sur les espaces verts.

Pour Bavon N'sa Mputu (2014 :7), la République Démocratique du Congo doit relever un premier défi important dans la conservation de la biodiversité notamment au regard des espèces abritées dans ses aires protégées. Un deuxième enjeu, très stratégique, réside dans le maintien de son rôle de château d'eau de l'Afrique. Un troisième enjeu important se situe dans le processus de lutte contre le changement climatique, par l'effet d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre, que sont en mesure de remplir ses forêts.

Les espaces verts sont considérés comme étant une forêt urbaine, leur destruction déséquilibre la biosphère, aujourd'hui la criminologie contribue au développement durable en étudiant les situations problèmes qui sont liés à l'environnement.

Selon Bougé, F. (2009 : 230), la place de l'espace vert en ville a une influence sur l'efficacité politique menée par la collectivité, il soutient aussi l'hypothèse selon laquelle l'espace vert a une influence sur la ville. De nombreuses études ont été déjà faites au sujet des espaces verts dans les pays occidentaux et même en Afrique, le but pour nous, c'est de s'inspirer de ce qui est dit et ensuite de l'appliquer à la compréhension du phénomène de la disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi.

Section 3 : Problématique

Plusieurs théories en sciences sociales sont utilisées comme angle d'approche pour orienter un objet d'étude dans un courant précis et pour bien l'élucider. Il n'est pas du tout facile d'arriver à pointer de doigt une théorie qui cadre bien avec l'objet de recherche. Car « la problématique est l'approche ou la perspective théorie qu'on décide d'adopter pour traiter le problème posé par la question de départ » (Quivy, R. et Van Campenhoudt, L., 2006 :101),

Quivy, R. et Van Campenhoudt, L. (2006 :105) constatent «  qu'on part des résultats du travail exploratoire à l'aide des repères fournis par les cours théoriques ou par des ouvrages et articles de référence, on tente de mettre à jour les perspectives théoriques qui sous-tendent les approches rencontrées et on peut en découvrir d'autres. Les théories naissent à chaque apparition de la nouvelle technologie ».

La science évolue à chaque minute qui passe, dans le temps ancien il y a eu les théories qui ont existé et qui continuent à être valorisées aujourd'hui, mais on n'est pas sans ignorer que chaque siècle a un système propre qui le caractérise, un pas de plus c'est de prendre la direction d'une nouvelle méthode.

La problématique n'est pas statique, elle change au fur et à mesure qu'il y a une transformation sociale. Selon Quivy Raymond et Luc Van Campenhoudt (2006 : 86), «  les problématiques de recherche évoluent avec les transformations de la société, notamment les transformations technologiques et leurs conséquences sur les échanges sociaux ».

Nous nous inscrivons dans une logique de comprendre la disparition des espaces verts Car « la problématique est en même temps une sorte de tension construite par le chercheur entre prés-savoir insuffisant et de phénomène. Elle traduit une incompréhension et une orientation de la volonté de mieux comprendre » (Paillé, P. et Mucchielli, A. 2003 :16).

Ces problématiques nouvelles ont des implications sur la méthode de collecte des données. Suite à nos observations quotidiennes pour expliciter notre recherche, nous avons choisi les théories ayant trait avec la recherche, déjà le paragraphe qui suit précisera l'angle sous lequel nous abordons notre recherche. Pour ce qui est de la problématique, Quivy, R et Van Campenhoudt, L (2006 : 77) notent qu''il s'agit «  d'une approche ou d'une perspective théorique qu'on décide d'adopter pour traiter le problème posé par la question de départ ».

Pour analyser la disparition des espaces verts, les présupposés théoriques mobilisés qui nous ont paru essentiels pour notre objet de recherche sont  La sécurité, et la planification urbaine.

3.1. La sécurité humaine

La présente sous-section aborde les relations entre la sécurité environnementale et la sécurité humaine. Étant donné que le mot sécurité humaine est polysémique dans la mesure où il englobe plusieurs aspects en elle, nous allons, dans un premier temps, décortiquer la notion de la sécurité et ensuite, nous nous pencherons sur la sécurité environnementale, un concept relié à la sécurité humaine.

Selon les Nations unies (2009 :32), « la sécurité humaine est une approche axée sur les individus et reconnait que la stabilité durable, non seulement des Etats, mais également des sociétés qu'ils représentent, est impossible tant que la sécurité humaine fait référence à la fois aux droits des citoyens à vivre dans un environnement sécurisé. En outre, la sécurité humaine est une interprétation de la responsabilité de protéger qui à la place justifie l'intervention dans les affaires internes d'un Etat ».

La théorie de la sécurité humaine est apparue depuis quelques années avec les Nations unies. Cette théorie est importante pour nous parce qu'à l'heure de la mondialisation, ce concept présente une grande importance en insistant sur les menaces les plus graves, qui pèsent sur les hommes et qui sont visibles dans la ville de Lubumbashi.

« Les menaces et les défis qui pèsent sur la sécurité transcendent la défense nationale, le respect des lois et de l'ordre pour inclure toutes les dimensions politiques, économiques et sociales permettant de vivre à l'abri du risque et de la peur.  L'attention est passée de la sécurité de l'Etat à la sécurité des personnes sans pour autant que ces deux soient exclusives l'une de l'autre. Cette théorie fournit les outils utiles pour l'application du concept de la sécurité humaine y compris une stratégie méthodologique pour le développement, la mise en oeuvre et l'évaluation des programmes et du projet de sécurité humaine ».

Dans cette perspective, compte tenu de la réalité de la ville de Lubumbashi par rapport à la gestion des espaces verts, la sécurité humaine comme théorie vise, premièrement, la protection des libertés fondamentales et la protection de l'individu contre les menaces graves ou généralisées.

Aujourd'hui, « les espaces verts » sont devenus les espaces commerciaux, on ne prend plus soin de l'être humain alors que ces espaces peuvent améliorer l'exercice des libertés et faciliter l'épanouissement de l'homme.

Les Nations unies (2009 :56) ont formulé les principales caractéristiques de cette théorie :

- « Elle est centrée sur la personne : elle met l'individu au centre de l'analyse, par conséquent, la sécurité humaine considère une large gamme de conditions qui menacent la survie, les moyens d'existence et la dignité. Elle identifie le seuil au-dessous duquel la vie humaine est menacée de façon intolérable ».

- Elle est multisectorielle : elle représente une compréhension globale des menaces, y compris les causes d'insécurité liées par exemple à la sécurité personnelle, de la communauté politique.

Selon les Nations unies, «  les menaces et les défis pesant sur la sécurité transcendent la défense nationale, le respect des lois et de l'ordre pour inclure toutes les dimensions politiques, économiques et sociales permettant de vivre à l'abri du risque et de la peur ».

Le fait de préserver un environnement sain contribue à la sécurité de l'homme parce que promouvoir la sécurité humaine suppose de prendre les mesures préventives pour réduire la vulnérabilité et les risques.

La notion de sécurité humaine traite de la sauvegarde des libertés civiles essentielles Il s'agit à la fois de protéger les individus contre les menaces aigues qui pèsent sur leur sort et de leur donner les moyens de prendre leur destin en main. « Ceci signifie également élaborer des systèmes qui donnent aux gens les bases de la survie, de la dignité et du bien-être minimum. La sécurité humaine concerne plusieurs types de liberté : la liberté de la personne face à ses besoins, face à la peur, la liberté d'agir en son propre nom ». (Karim Hussein, 2004 :31).

Selon le Rapport mondial sur le développement humain 1994 du PNUD intitulé : «Nouvelles dimensions de la sécurité humaine », qui est considéré comme étant la première initiative importante visant à exposer le concept de sécurité humaine, celle-ci est décrite comme ayant « deux aspects principaux : d'une part, la protection contre les menaces chroniques, telles que la famine, la maladie et la répression et, d'autre part, la protection contre tout événement brutal susceptible de perturber la vie quotidienne ».

À l'analyse, la notion de sécurité est très large, elle concerne aussi la protection de l'homme contre les méfaits de l'environnement ; c'est ainsi que l'on parle de la sécurité environnementale. Celle-ci établit un lien entre la sécurité humaine, l'environnement et les ressources naturelles, la sécurité environnementale met en relation les questions environnementales et la société.

La communauté internationale ne s'intéresse que depuis récemment aux questions environnementales et commence petit à petit à faire un lien avec la sécurité humaine. Selon White (2008 :12), le dommage environnemental connaît, sous la perspective criminologique, trois principales visions : l'approche légale-procédure et l'approche légale-procédurale et l'approche socio-légale. Car, la différence entre le dommage social et le crime social, occasionné par un acte cause des atteintes à l'environnement » (Marion Damien, 2041 : 20).

La notion de la sécurité a toute fois évolué au fil du temps, aujourd'hui il est vrai que les facteurs environnementaux ont une incidence sur les conflits et les niveaux de stabilité. Cette théorie s'intéresse aux phénomènes comme l'épuisement des ressources naturelles et la pollution pouvant à terme mener à des catastrophes et à des tensions régionales.

Les questions de la sécurité environnementale facilitent la fabrication d'un discours hâtif sur les moyens à prendre pour faire de ces questions des cas de sécurité. De plus, elles suscitent les enjeux environnementaux au sein de certaines populations, elles ouvrent la voie à une règle de sécurité, et par le fait même, à la manipulation et au contrôle de ces mêmes populations.

La ville de Lubumbashi est confrontée à un défi qui demande à ce que nous puissions modifier la manière de penser pour qu'elle cesse de menacer le système qui entretient sa vie. La présence des espaces verts est importante, décontamine l'agent de guerre chimique qui pourrait être utilisée en raison de leurs effets toxiques directs sur les hommes.

Selon Marc Hufty (2005 : 135), « la notion de la sécurité environnementale se réfère en première approximation à la fois aux problèmes de sécurités provoqués par l'environnement aux sociétés ». Marc Hufty présente un schème illustratif de différents rapports de causalité de la perturbation de l'environnement.

Rapports de causalité société------------ Environnement

I.

Société environnement

(activité sociale crise environnementale

II.

Environnement société

événement environnemental crise sociale

Exemple :

Déforestation perte de diversité biologique

Chimique organique pollution

Exemple :

sécheresse famine et conflit

Tornade effondrement institutionnel, épidémies

La disparition des espaces verts à Lubumbashi est un phénomène qui semble passer inaperçu au quotidien, ce n'est que lorsque l'individu et sa collectivité sont touchés directement qu'on s'en préoccupe.

Selon Marc Hufty, la relation entre la société et son environnement prend dans certains cas la forme d'une boucle. Cette notion de la sécurité environnementale pour les uns, il s'agit d'un concept nouveau qui recèle un important potentiel de découverte tant sur le plan théorique que pratique et qui a été détachée de la sécurité humaine. Pour les autres, il s'agit d'un enjeu classique.

Aujourd'hui, nous devons modifier la façon de penser pour que les communautés cessent de menacer le système qui entretient la vie. La sécurité environnementale est une notion de base qui mène vers la sécurité humaine, s'il y a dégradation de l'environnement et raréfaction des ressources de tension dans de nombreuses régions.

Selon Schubert repris par Marion (2004 : 9), la sécurité environnementale est un discours politique né aux Etats-Unis depuis les années 1980. Plusieurs Etats occidentaux ont utilisé cette notion de la sécurité environnementale afin d'élargir le concept de sécurité. La destruction de l'environnement met en péril la vie de beaucoup de personnes, surtout de celles qui en dépendent directement et cette dépendance pourrait justifier le mode de gestion environnementale pratiquement sur les espaces verts.

La notion de sécurité environnementale implique de ce fait, une protection réciproque entre l'environnement et la société. La disparation des espaces verts qui est notre objet de recherche, exprime la manière à travers laquelle la société arrête de protéger l'environnement et vice versa. La théorie de la sécurité humaine, prise dans une approche environnementale, nous donne des outils nécessaires pour analyser les relations entre les personnes et leur environnement. Et dans la présente étude, cette théorie nous permettra de comprendre comment la société lushoise protège son environnement.

La notion de la sécurité humaine s'est justifiée par rapport à la planification d'une ville, c'est la raison pour laquelle la prochaine théorie prône la planification urbaine.

3.2. La planification urbaine

La planification urbaine est l'angle théorique que nous avons adopté, cette approche théorique est sous-entendue dans le problème posé par la question de recherche. Jérôme Chenal (2010 : 54 ) définit la planification urbaine comme «  un outil théorique permettant d'atteindre un développement urbain durable », la planification a une vision de territoire à moyen et à long terme en cherchant à rationaliser les moyens pour atteindre ses buts.

Notre motivation de pouvoir choisir cette théorie, c'est la manière dont elle articule les besoins en infrastructures et services avec l'accroissement de la population, aussi parce qu'elle a une vision sur l'environnement dans un périmètre donné.

Elle propose un cadre de coordination de l'action publique et privée pour le développement social. La planification urbaine organise l'action humaine ayant un impact sur les territoires tout en cadrant le développement et en minimisant les effets néfastes à la population urbaine.

Selon Jérôme Chenal (2010 : 65), le grand thème de la planification est « l'environnement ». Selon lui, l'environnement est le point de départ pour tout développement durable d'une société, il est la première vision de la planification d'un territoire.

La planification urbaine est très importante dans la ville de Lubumbashi de par ses fonctions de prévision et d'action sur l'environnement des villes. La planification urbaine intervient à différents niveaux, ce qui nous intéresse plus c'est la partie économique par laquelle sont pris en compte le coût et la rentabilité des investissements effectués souvent. Cette rentabilité ne mesure pas directement en finances ainsi qu'en équipements publics tels que les espaces publics. Selon Jérôme Chenal, (2010 :66) « l'objectif de maitriser la croissance urbaine, ensuite le niveau écologique qui permet de contrôler le développement urbain dans la perspective d'atteindre un équilibre social par l'intégration des différents groupes sociaux à la société ».

Selon Jean R. (87 :4), «  la ville est le lieu privilégié du pouvoir d'Etat, par l'exercice de la planification, l'Etat gère la ville en fonction de son intérêt premier, c'est-à-dire la domination de l'espace social. Il en résulte qu'à travers la ville comme enjeu de la planification, apparaît le social comme enjeu de la domination de l'Etat ».

La ville doit être la première préoccupation du pouvoir judiciaire, parce qu'elle est considérée comme un îlot de chaleur. La disparition des espaces verts commence à poser des sérieux problèmes, la ville sera en danger face aux changements climatiques ainsi que l'érosion sans pour autant oublier l'insécurité humaine. Il y a destruction de ce qui permet de garantir la vie alors que la prolifération des stations-services à Lubumbashi occupe la plupart d'endroits qui contenaient la forêt urbaine.

La ville étant vaste, les dirigeants peuvent penser autrement pour planifier la ville à nouveau surtout que dans la ville de Lubumbashi, l'application des principes de développement durable dans la municipalité reste encore non encadrée au niveau législatif. Pour mieux expliciter notre objet de recherche, c'est-à-dire pour préciser clairement ce que nous cherchons à analyser et à comprendre, nous nous sommes donné une question de recherche.

Section 4 : Évolution de la question de départ

Apres avoir donné un aperçu des enjeux environnementaux et de leur importance par rapport aux questions de la sécurité humaine, nous allons proposer notre formulation de la question de recherche. Car, « la meilleure manière d'entamer un travail de recherche en sciences sociales consiste à s'efforcer d'énoncer le projet sous la forme d'une question de départ, notent Quivy, R et Van Campenhoudt, L., (2006 : 35).

Tout travail scientifique doit avoir une question de recherche qui précise déjà le paradigme dans lequel s'inscrit l'objet d'étude. La criminologie environnementale analyse les situations qui posent problème au niveau environnemental ou écologique.

Par la question de recherche, notent Quivy Raymond et Luc Van Campenhoudt (2006 : 35), « le chercheur tente d'exprimer le plus exactement possible ce qu'il cherche à savoir, élucider, mieux comprendre ». Suite aux différents investissements sur les espaces verts, avons constaté leur disparition et transformation en stations services. Après un certain temps, ils ont été remplacés progressivement, ceci nous a amené à formuler la question de départ comme suit : Quels sont les enjeux explicatifs qui justifient l'investissement sur les espaces verts à Lubumbashi ? 

Cette question nous a paru imprécise et moins claire, c'est ainsi que nous avons proposé une autre. Après avoir réfléchi sur la clarté de la question de recherche, pour notre part nous avons formulé la question de cette manière : comment comprendre la disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi ?

Cette question qui nous a paru univoque, précise et pertinente, a été déclinée en sous question ci-après :

- quelles sont les fonctions des espaces verts dans la ville Lubumbashi ?

et « que fait-on des espaces verts dans la ville de Lubumbashi? 

Kerisit, M. (repris par Lupitshi wa Numbi, N. 2006 :4) soulignent que  «  le chercheur qualitatif se pose une question et recueille des informations pour y répondre ; il traite les données, les analyse et essaie de démontrer comment elles permettent de répondre à sa question initiale ».

Outre ce chapitre théorique où nous avons décortiqué les principaux outils et angles théoriques de la présente recherche, le chapitre qui suit, est une explicitation des outils méthodologiques et leur mise en oeuvre dans le cadre de cette recherche.

Chapitre deuxième : Cadre méthodologique de la recherche

Apres avoir présenté les bases théoriques de la recherche, le présent chapitre aborde le dispositif méthodologique. Car, il nous a fallu mettre en oeuvre des techniques et des méthodes dans la collecte des données.

Ce chapitre se structure autour de trois sections consacrées respectivement à la démarche et à l'approche de la recherche, à la délimitation du champ d'analyse et aux méthodes de collecte et de l'analyse des données.

Section 1 : La démarche intellectuelle et l'approche de la recherche

La présente recherche s'inscrit dans une démarche logique inductive et dans une approche qualitative, les précisons sont davantage données dans les sous sections qui suivent.

1.1. La démarche inductive

Selon Rossi, J. (repris par Tshinyama Kadima, 2014 :129), « l'induction se caractérise par le passage des observations à la loi. Il s'agit de rassembler des données et d'en donner une lecture les réduisant à un système de lois qui sont indépendantes de la personne qui les décrit ». Le présent travail s'inscrit dans une démarche inductive.

La gestion des espaces verts dans la ville de Lubumbashi nécessite des stratégies précises. Les gestionnaires pourraient savoir ce que disent la population à ce sujet, les espaces verts nécessitent d'être entretenus à la fois pour de raison de sécurité, d'esthétique et pour le bien être de la communauté et non à la disparition. Donc il y a plusieurs mécanismes qui sont d'ailleurs complémentaires pouvant aider à bien gérer les espaces verts et faire valoir leur utilité.

Nous avons eu recours à la démarche inductive parce qu'elle nous permet, après un certain nombre d'observations, de proposer un concept théorique de l'objet à l'étude à partir du travail de terrain. Ce qui signifie qu'au départ, nous n'avions pas d'hypothèses à vérifier mais plutôt, nous avons approché certains acteurs pour mieux observer ce que nous avons cherché à expliciter.

Donc nous nous sommes laissé conduire par le terrain pour ainsi produire une connaissance criminologique du phénomène examiné. Les données ne se produisent pas au hasard ou par imagination, nous avons une direction ou la ligne à suivre. Outre la démarche inductive, nous avons inscrit notre recherche dans une approche qualitative.

1.2. Approche qualitative

Selon Franche Comte (2008 :3), « la recherche qualitative est celle qui produit et analyse des données descriptives, telles que les paroles écrites ou dites et le comportement observé des personnes. La recherche qualitative a un but, le chercheur s'intéresse à connaitre les facteurs conditionnant un certain aspect du comportement de l'acteur social mis au contact d'une réalité. Donc cette recherche place l'accent sur les phénomènes qui se développent au sein des acteurs ».

En effet, nous allons chercher à comprendre la disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi. Pour évaluer la gestion de ces espaces, nous nous inscrivons la recherche qualitative.

Selon Franche (2008 : 3), « on fait de la recherche qualitative pour détecter des besoins, pour poser un choix, prendre une décision, pour cerner les phénomènes ». Cette méthode de la recherche qualitative est importante pour nous, dans le sens qu'elle est menée avec une certaine rigueur scientifique.

Il existe plusieurs perspectives d'approche des données, pour notre part, nous avons mobilisé l'analyse qualitative. Elle considère la réalité comme une construction humaine, reconnaît la subjectivité comme étant au coeur de la vie sociale et conçoit son objet en terme d'action-signification  des acteurs (Joséphine, M. 2006 : 2).

Selon Mucchielli (1996 : 2 ), «  la visée de l'analyse qualitative est de donner sens, de comprendre les phénomènes sociaux et humains complexes. Par conséquent, les enjeux de l'analyse qualitative sont ceux d'une démarche discursive et signifiante de reformulation, d'explicitation ou de théorisation de témoignages, d'expériences ou de pratiques ». Par rapport à la réalité de la destruction des espaces verts à Lubumbashi, nous cherchons le sens que prend cette disparition.

Selon Paillé et Mucchielli (2003 :3 ), « l'analyse qualitative invite le chercheur à la création de sens à travers l'intercompréhension, l'intersubjectivité et la transparence, car, la façon de comprendre le monde est fortement influencée par notre sensibilité théorique et expérientielle ».

On comprend que, les espaces verts ont une influence sur la régulation de la température dans le milieu urbain. Cette approche nous permettra d'approcher les perspectives des acteurs sur le sens qu'ils construisent de la disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi.

De nos jours, tout le monde cherche à quitter le milieu rural vers le centre urbain, une bonne politique de la gestion des espaces verts permet un équilibre écologique. Nous avons inscrit notre recherche dans l'approche qualitative, outre l'objet précisé dans notre question de recherche, notre objectif est de comprendre les comportements des acteurs et ensuite de réfléchir sur les logiques qu'ils construisent de la disparition des espaces verts. L'approche qualitative est du type semi-directif c'est-à-dire qui a un trait à l'entretien semi-directif et à l'observation directe, notre dispositif méthodologique comprend ces outils.

Cette approche a permis au chercheur que nous sommes de nous intéresser aux discours des acteurs impliqués pour en savoir plus. Donc nous allons progressivement étudier leurs discours pour comprendre les points de vue des acteurs sur la disparition des espaces verts.

Section 2 : La délimitation du champ d'analyse

2.1. L'échantillon

Dans une recherche qualitative, l'échantillon doit respecter les critères de l'homogénéisation, de la diversification et de la saturation. Pires (repris par Marion, 2014 : 54) explique que l'homogénéisation consiste à choisir un groupe relativement homogène, c'est-à-dire un milieu organisé que le chercheur veut étudier.

Selon Matthew, B. et Michael Huberman (2003:63), « l'échantillonnage suppose que l'on décide non seulement des personnes que l'on va observer ou interviewer mais aussi des milieux ». A cette étape, nous avons sélectionné une catégorie des personnes qui seront interrogées sur la gestion des espaces verts et leur disparition dans la ville de Lubumbashi.

Car, on met du sens dans ce qui est dit et pour mieux situer les gens, ce qu'ils disent, ce qu'ils font, donc le chercheur se situe mieux dans son milieu d'observation et il reprend confiance (Dan, 2008 : 226). Pour cette recherche, l'échantillon du milieu a été pour nous le meilleur pour éclaircir l'objet de recherche. Chaque travail scientifique a toujours eu une délimitation dans le temps et dans l'espace, le chercheur tiendra compte de cela. La ville de Lubumbashi est très vaste et a connu durant ces dernières années, la disparition de plusieurs espaces verts. Mais dans notre recherche, nous nous sommes intéressé uniquement  au parc Kamalondo que nous considérons comme notre champ d'étude.

Nous avons constaté la disparition d'un espace vert dans Commune de Kamalondo. Comme c'était le cas à la Commune de Lubumbashi où la population avait constaté la disparition des espaces existants tels que Kiwele, le parc Tuendelee et le Square. Le parc Kamalondo, qui est l'objet de notre étude, était jadis appelé « paradis » mais aujourd'hui s'est transformé en une station-service.

2.2. Présentation du site de recherche

Nous avons effectué notre recherche à la Coordination Urbaine de l'environnement et nous avons fait deux mois au sein de cette coordination où nous avons palpé de doigt quelques réalités relatives à notre formation.

2.2.1. De point de vue géographique et historique

Le Service Urbain de l'Environnement et Conservation de la Nature est situé sur l'avenue Tabora contre l'avenue Mwepu dans l'enceinte du bâtiment de l'hôtel de ville. Le ministère de l'environnement a été créé par l'ordonnance loi 95/231 de juillet 1975, il n'existait pas jadis mais le Service de l'Environnement était attaché à la présidence de la République du Zaïre, qui avait une mission principale de promouvoir et de coordonner toute activité.

Le ministère de l'environnement et conservation de la nature est chargé de promouvoir et de coordonner toutes les activités relatives à l'environnement et conservation de la nature et tourisme et l'hôtellerie, et de prendre toutes les initiatives et les mesures tendant à la pleine réalisation de cette mission, conformément aux progrès actuels de la science. Outre l'ordonnance précitée, nous faisons également allusion à l'ordonnance N077/022 du 22 juillet 1977 portant transfert des services qui devraient constituer l'actuel ministère de l'environnement.

Le ministère de l'environnement est né de la fusion de la direction ou les sections des eaux et forêts lui ont été cédées, la direction de la pollution industrielle, la direction des travaux publics et aménagement, de la culture et arts. À sa création, le ministère était dirigé par une femme qui était considérée comme vice-première ministre de l'environnement. À la Coordination Provinciale de l'Environnement, au total six coordonnateurs sont passés à la tête, le septième est en fonction jusqu`à présent.

À la Coordination Urbaine de l'Environnement, il y a au total trois coordinateurs qui sont passés et le quatrième qui est en exercice jusqu'à présent. La Coordination Urbaine de l'Environnement assure le pilotage et le contrôle de l'ensemble de l'activité liée à l'environnement.

Organigramme

Coordination Urbaine

Secrétariat

Cellule des services généraux

Cellule d'assainissement

Cellule conservation de la nature et reboisement

Cellule de surveillance continue

Cellule de contrôle et inspection

Supervision commune L'shi

Supervision commune Kampemba

Supervision commune Kamalondo

Supervision commune Kenya

Supervision commune Katuba

Supervision commune Rwashi

Supervision commune Annexe

Agent

Agent

Agent

Agent

Agent

Agent

Agent

Source : Coordination urbaine de l'environnement

2.2.2. La responsabilité de la Coordination Urbaine de l'Environnement

Elle a la responsabilité de coordonner dans la ville ou district toute activité relative à l'environnement, d'assurer la mise en exécution des textes légaux en matière de l'environnement. Elle met en place les mécanismes de planification, de suivi et de l'évaluation pour le bon fonctionnement de la Coordination.

Il doit tenir à jour un tableau permettant une bonne supervision de l'ensemble des activités de la structure et présentant le résultat attendu. Elle doit initier chaque année les processus de planification budgétaire, tenir à jour le système d'évaluation du personnel de la Coordination conduisant à une mise en place de la formation adaptée et au maintien d'un haut niveau de compétence, d'informer régulièrement le coordinateur provincial de toute difficulté actuelle ou à venir.

Etablir périodiquement en temps réel le rapport d'activité de la coordination urbaine chez le coordinateur provincial. Cette coordination est subdivisée en deux structures :

1) Le service administratif ;

2) Le service technique.

2.2.3. Du point de vue administratif

A. Le service Administratif

Cette cellule est constituée des services généraux qui s'occupent de toute administration de la Coordination Urbaine. Celle-ci est chargée de la gestion des ressources humaines et financières ainsi que du secrétariat et de l'intendance. Elle s'occupe de préparer des prévisions budgétaires, l'entité centralisée, l'approvisionnement en matériels et en équipement, l'accueil des visiteurs et de l'information du public.

B. Le service technique

Ce service est constitué de cellules restantes ainsi que les supervisions, il s'occupe de toutes les activités effectuées sur le chantier. Quant à ce dernier, à la tête, nous avons le coordinateur urbain, qui est suivi des chefs cellulaires et qui ont comme tâches respectives :

C. La Cellule d'assainissement du milieu

Celle-ci est dirigée par un technicien auxiliaire d'assainissement du milieu, ses activités consistent entre autres à élaborer un plan mensuel d'assainissement du milieu ; de superviser les travaux d'assainissement réalisés par les brigades. Cette cellule a aussi l'activité d'analyser et traiter ses informations, de centraliser toutes informations, d'approvisionner en eau potable, d'évacuer et de traiter des eaux d'égouts et des déchets industriels.

D. La cellule de la surveillance continue de l'environnement

Cette cellule s'occupe de la réduction voir même de la lutte contre les différentes sources de pollution qui peuvent causer les dangers.

Enfin, il se charge du contrôle des conditions d'exploitation au terme des établissements  et décide conformément à la loi de leur ouverture, de rédiger pour le compte de la hiérarchie un rapport en respectant le délai. Il lui faut avoir un sens de la communication et de confidentialité.

E. La Cellule de la conservation de la nature et reboisement

Cette cellule s'occupe des statistiques des poissons, de charbon de bois, des suivis de la conservation de la nature dans une ville et district. Animé par un chef de cellule, elle contrôle l'entrée et la sortie de notre ville, des produits, des eaux et des forêts ; elle centralise toutes informations relatives à la gestion des forêts, des airs protégés et des reboisements. Il lui incombe aussi de faire le suivi des analyses et de traiter les informations. Cette Cellule s'occupe aussi d'assurer le pilotage de la forêt, de mettre à jour le répertoire des sites reboisés et déboisés et de superviser l'opération des reboisements.

F. Les Cellules de contrôle et inspection(BCVI)

Cette cellule s'occupe des activités de Police en ce qui concerne les attributions de la Coordination urbaine de l'environnement et conservation de la nature. Les documents de l'environnement ci-après sont contrôlés par la cellule de contrôle et d'inspection : le permis d'exploitation, la taxe rémunératoire annuelle. La cellule se charge aussi de superviser le contrôle et l'inspection de la ville et du district.

Centralisé tous les dossiers de contentieux exploitant avec les agents, il doit rédiger un rapport d'activité quotidien et mensuel destiné au coordinateur urbain.

Dans cette cellule, il faut avoir la capacité à convaincre, dynamique avoir un sens de la confidentialité.

G. La Cellules de l'information et éducation environnementale (I S E)

C'est une nouvelle cellule qui aura pour but de participer à la promotion des valeurs et des normes environnementales, à la collecte des informations relatives à l'éducation environnementale et la sensibilisation du public aux normes environnementales. Elle s'occupe de la rédaction du rapport d'activité régulier en respectant le délai.

2.3. La recherche au sein de la Coordination urbaine de l'environnement

En tant que chercheur, nous avons été orienté dans les différentes cellules selon les thèmes de recherche. Notre recherche s'est réalisée dans la Cellule de la conservation de la nature et la gestion de ressources naturelles renouvelables. Cette Cellule a pour but de proposer des techniques pour gérer et pour conserver toutes les ressources capables de se renouveler.

Mis à part les différents travaux présentés ci-haut, la Cellule de la conservation de la nature et ressources renouvelables nous a intégré dans l'élaboration du rapport annuel de l'an 2015 et proposé un modèle d'activité pour l'année 2016. Cette cellule a également pour tâche la protection de la biodiversité et des écosystèmes dans un équilibre naturel global. Mais cette protection n'est pas respectée par les particuliers et par les agents eux-mêmes.

Les réalités environnementales actuelles et la vitesse de dégradation du tissu environnemental lié au changement climatique «  la protection de la forêt constitue la clé pour la pérennisation de la vie sur terre d'autant plus qu'elle joue un rôle important dans la régulation du cycle hydrologique, du climat et de la diversité de la vie. L'environnement naturel subit chaque jour des dommages importants dus à l'exploitation forestière abusive, de l'industrialisation et d'autres activités humaines ». Selon Lugrin, M (2008 :36)

Ces activités détruisent les écosystèmes écologiques si elles ne sont pas accompagnées par les services compétents du ministère de l'environnement et développement durable et aussi d'un reboisement sur le long terme.

Les plantes jouent un rôle très utile sur la vie humaine, elles sont des richesses importantes. A travers les plantes, nous sommes protégés contre les différentes maladies, elles protègent les maisons contre les vents violents, elles nous fournissent de l'oxygène nécessaire dans les milieux urbains que nous respirons Sans elles, la vie pour l'humanité serait impossibles, elles ont d'autres effets qui sont probablement plus importants.

Notre rôle durant toute la période de recherche du début jusqu'à la fin était basé sur la protection des plantes et à sensibiliser la population d'en faire une bonne gestion, nous avons eu à faire les prospections de toute la ville de Lubumbashi. Le premier jour sur terrain, nous avons eu comme tâche de reboiser le parc Kaseba en plantant 60 plantules de différentes espèces.

L'objectif principal de la descente sur terrain était celui de répertorier le nombre d'arbres qui se trouve sur les avenues de la ville de Lubumbashi, il fallait détecter ceux qui présentent un danger de par leur emplacement tout en tenant compte de leur inclinaison. Nous devrions connaître aussi le nombre d'arbres se trouvant en ville.

Section 3 : Méthode de collecte te d'analyse des données

La méthodologie est une étape importante dans la recherche scientifique, elle est une réflexion sur les techniques et les méthodes qui conviennent pour pouvoir élaborer un travail scientifique.

De ce fait, Pires (repris par Tshinyama Kadima, 2009 : 50) affirme que «  la fonction de la méthodologie n'est pas de dicter des règles absolues de savoir-faire, mais surtout d'aider l'analyste à réfléchir pour adapter le plus possible ses méthodes, les modalités d'échantillonnage et la nature des données à l'objet de sa recherche en voie de construction ».

Donc à ce niveau déjà, nous arrivons à distinguer le savoir scientifique et d'autres savoirs, chaque méthode appliquée doit être accompagnée des arguments de sa construction. Il faut signaler comment faire pour avoir une direction de recherche bien précise, étant donné que la criminologie est basée sur l'empirie, c'est-à-dire, il faut des données issues du terrain pour pouvoir fonder validement la connaissance que construit un chercheur du phénomène étudié. C'est ainsi que Kaufmann (2004 :8) déconseille l'improvisation.

3.1. La technique documentaire

Nous avons recouru à la documentation comme technique de collecte des données, dans la mesure où nous avons eu à analyser plusieurs sources documentaires dans la collecte des données. Nous avons exploré plusieurs documents relatifs à notre objet de recherche et des notions importantes ont été recueillies.

Ainsi, nous avons trouvé sur terrain des informations pertinentes à notre recherche mais qui étaient disponibles dans des documents. C'est ainsi que la collecte des données s'est effectuée à la fois à travers la documentation et auprès des personnes impliquées sur la disparition d'espace vert de Kamalondo.

3.2. L'observation directe

Selon Franche Comte (2008 : 2), observer est un processus incluant volontairement l'intelligence, orientée par un objectif terminal ou organisateur et dirigé sur un objet pour en recueillir des informations. Selon Jean-Louis (2000 : 23), l'observation peut être définie comme la considération attentive des faits afin de mieux les connaître et de collecter des informations à leur propos.

Selon Albert Muluma (2003 :109), l'observation est directe lorsque le chercheur vit lui-même l'action sur le terrain, lorsque l'action est vécue sur place. L'observation directe est une technique de collecte des données que nous avons mobilisée dans cette recherche. Cette observation est fondée sur le contact direct du chercheur avec la réalité étudiée. Nous, étant observateur direct, nous avons utilisé les informations de sens, vue et ouïe pour collecter les données de terrain.

Dans notre travail, cette technique nous permet d'observer la réalité et de collecter directement les données. L'observation scientifique n'est pas quelque chose de naturel, un processus qu'il suffirait de laisser se développer de lui-même. Elle suppose, au contraire un effort de la part du chercheur (Jean-Louis, 2012 : 3).

Selon Gaston Bachelard (1884 :1962), « le fait scientifique n'est pas seulement à constater mais qu'il est aussi conquis et construit ». L'observation directe porte directement sur le phénomène étudié, il s'agit d'entrer directement en contact avec les acteurs concernés.

Dans notre recherche de terrain, nous avons essayé d'identifier l'ensemble d'acteurs impliqués dans la gestion de l'espace vert Kamalondo. Nous avons distingué deux catégories d'acteurs, notamment les acteurs étatiques en tant que gestionnaires d'espace, la population bénéficiaire et les acteurs politico-économiques.

Avec la croissance actuelle de la démographie dans la ville de Lubumbashi, nous avions observé de plus en plus la diminution des espaces verts dans ladite ville, alors que ces derniers contribuent à l'équilibre écologique.

3.3. L'entretien semi-directif

Selon Lupitshi Wa Numbi (2006 :16), le recours à l'entretien comme instrument de recherche ou de recueil des données est dicté par la nature de la recherche qualitative ainsi que celle de l'objet d'étude. Notre objet d'étude consiste à comprendre la disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi.

Nous avons choisis l'entretien semi-directif, nous nous sommes rendus dans d'espace vert de Kamalondo pour rencontrer les personnes ressources et nous avons conversé avec elles.

Selon Albert Muluma (2003 :11), « l'entretien est un procédé d'investigation scientifique, utilisant un processus de communication verbale, pour recueillir des informations, en relation avec le but fixé ». L'entretien semi directif a été utile pour notre recherche puisqu'il a permis de recueillir les différentes opinions provenant de la population sur la manière dont les espaces verts bien que gérés mais disparaissent.

Ce modèle d'entretien, notamment semi directif a été intéressant pour nous dans la mesure où nous avons pu converser avec nos interlocuteurs en partant d'une question pour ensuite approfondir la connaissance sur le thème abordé. Dans l'ensemble, nos entretiens ont duré environ 10 à 15 minutes, tout dépendait des informations fournies par l'informateur. Le but de nos entretiens sur le terrain était sans doute de comprendre la disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi.

3.4. Technique de l'analyse des données

Selon Melaine Grawitz (2001 : 786), « la première étape d'analyse consiste, comme dans les autres enquêtes, à établir pour toutes les variables de distribution de fréquences permettant de faire ressortir les comparaisons à effectuer ».

La nature en milieu urbain apporte des bienfaits collectifs et individuels reconnus. De nombreux travaux scientifiques s'intéressent aux services rendus par la biodiversité, en ville, la régulation climatique locale ou la santé sont des exemples bien renseignés. La prise en compte des services éco-systémiques dans le cadre de politiques publiques est un enjeu fort pour l'aménagement de la ville.

Dans le cadre de notre recherche, nous optons pour l'analyse thématique dans la perspective de Madeleine et Nicole. Selon Madeleine, M. et Nicole, S. (2013 :2), l'analyse thématique sert à dégager le thème présent dans un corpus pour ensuite en faire l'analyse. Une autre raison de cette analyse est aussi le fait qu'il s'agit d'une approche subjectiviste à partir de laquelle le chercheur reformule, interprète et théoriser les phénomènes à l'étude.

L'analyse thématique selon Madeleine et Nicole (2013 : 3), s'inscrit dans l'ensemble des méthodes de recherche qualitative caractérisées par le recours à des méthodes et techniques d'approche directe du sens des phénomènes humains et sociaux. Dans cette démarche, selon ces auteures, le traitement et l'interprétation des données se rattachent à deux logiques particulières :


· La thématisation du corpus selon une logique classificatoire : c'est l'organisation des données impliquant une « segmentation » des entretiens.


· L'examen des thèmes et des catégories qui émergent selon une logique interprétative du corpus. L'objectif est de donner du sens aux informations recueillies.

Cette technique d'analyse nous a permis d'interpréter les données collectées sur terrain lors de la descente et de donner un sens à ce phénomène de la disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi.

3.5. Difficultés rencontrées et leur contournement

La recherche scientifique n'a jamais été une mince à faire, elle a ses règles et ses lignes de conduite, ses principes ainsi que ses objectifs. Elle doit être empirique et non une imagination. Il est vrai qu'aucune recherche ne peut être sans épreuve. Ce qui avait attiré notre tension :

- Nous avons éprouvé des difficultés suite à la non révélation de certaines informations par certaines personnes mieux placées dans les services. La plupart des personnes rencontrées et les agents des services concernés par l'environnement ignoraient tout des espaces verts.

- Nous n'avons pas pu communiquer comme nous pouvions le souhaiter et collaborer avec les chefs hiérarchiques.

- De ce fait, les descentes sur terrain et la collecte des données n'étaient pas aisées. Il a fallu d'énormes dépenses financières au moins 5000 fc par jour pour motiver les enquêtés et notre transport.

Pour contourner toutes ces difficultés, nous avons pris de la patience et usé de la stratégie d'attendre jusqu'à ce que nous puissions faire parler au moins les enquêtés qui au départ, nous avaient opposé le refus.

Le peu d'argent que nous avons réuni, nous a aussi permis de motiver certains enquêtés qui ne trouvaient pas la nécessité de converser avec nous. Lorsque nous manquons des sous, nous avons préféré nous rendre sur terrain à pied malgré la distance entre le lieu de notre habitation et là où nous devrions rencontrer els enquêtés.

Comme le dit Madelaine (2001 : 500), « les recherches en sciences sociales sont orientées vers ce que l'homme pense, éprouve, croit, redoute, espère. L'individu peut être interrogé, il peut aussi être observé », à partir de cette interaction, nous avons compris la disparition des espaces verts à Lubumbashi.

Chapitre troisième : La gestion et la disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi

Apres avoir posé les bases théoriques et méthodologiques de notre recherche dans les chapitres précédents, nous présentons les résultats de notre recherche dans le présent chapitre. Il sied de rappeler que notre objet de recherche s'articule sur la compréhension de la disparition des espaces verts, en partant de l'analyse du parc Kamalondo.

À travers ce chapitre, nous nous efforçons de répondre à notre question de recherche que nous avons formulée comme suit : comment comprendre la disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi ?

Ce chapitre comprend trois sections : la première section analyse les acteurs de la gestion des espaces verts. La deuxième porte sur les discours des acteurs à propos de la disparition des espaces verts. Et la dernière analyse les logiques de la disparition des espaces verts.

Section 1 : Les acteurs de la gestion des espaces verts

Dans cette section, nous nous inscrivons dans l'approche de la sociologie compréhensive qui a comme tâche de saisir les raisons qui ordonnent le déroulement de l'action. C'est ainsi que le chercheur dans cette perspective veut comprendre la manière dont les acteurs s'y prennent pour gérer les espaces verts.

Pour ce qui est de la gestion des espaces verts, trois services spécialisés interviennent, notamment le service d'Urbanisme et Habitat, la Division des Affaires Foncières ainsi que la Coordination Urbaine de l'Environnement. À part les services étatiques, il y a une autre catégorie d'acteurs non étatiques et notamment la population.

1.1. Division des affaires foncières

Dans notre recherche, nous avons découvert que la gestion des espaces verts fait l'objet de beaucoup de manoeuvres de la part des acteurs. La gestion des espaces verts est une tâche qui incombe aux services de l'environnement. Vu que ces espaces occupent des concessions, il arrive que les services des affaires foncières participent fortement dans cette gestion.

En effet, La Division des affaires foncières a pour tâche de lotir les parcelles d'habitation, en laissant en même temps des terrains pour la création des espaces verts. C'est à ce moment précis que la Division des affaires foncières confie la gestion des espaces verts à la Coordination Urbaine de l'environnement et au service d'Urbanisme et Habitat.

En revanche, il arrive que ces portions réservées aux espaces verts soient vendues pour le compte des particuliers, nous en parlons davantage dans les lignes qui suivent. Voici ce que nous rapporte un agent de la Division des Affaires Foncières :

« La gestion des espaces verts implique la participation de plusieurs services, ici à la Division des affaires foncières, nous lotissons les parcelles et nous confions certaines portions aux services de l'environnement pour qu'ils aménagent à leur tour les espaces verts ».

La Division des affaires foncières n'est qu'un acteur parmi tant d'autres dans la gestion des espaces verts. Elle a pour tâche de lotir des parcelles en prévoyant des espaces réservés à la nature puis, elle confie la gestion de ces espaces verts aux services de l'environnement. Il est important de signaler que les relations entre les différents acteurs n'aboutissent toujours pas à un consensus. Des différences d'opinions et des discordes sont tout de même observées. Car, il arrive à certains services d'exercer dans les domaines d'activités des autres, vu que les tâches de chaque acteurs ne sont pas bien précises. La Division des affaires foncières n'est pas le seul acteur dans la gestion des espaces verts.

1.2. Coordination Urbaine de l'Environnement

La Coordination Urbaine de l'Environnement a pour tâche de coordonner dans la ville ou district toutes les activités relatives à l'environnement, d'assurer la mise en exécution des textes légaux en matière de l'environnement et leur application. Elle met en place les mécanismes de planification, de suivis et d'évaluation afin de contribuer rapidement à la bonne marche de la coordination.

Actuellement, à part la Coordination urbaine de l'environnement, le service d'Urbanisme et Habitat intervient aussi dans la gestion des espaces verts d'une manière directe dans le sens que, c'est lui qui s'occupe du reboisement dans la ville sous étude.

Selon monsieur Kikondja, un agent de la Coordination urbaine de l'environnement chargé du reboisement:

 «  La gestion des espaces verts ne se fait pas sur des bases scientifiques. Elle est aléatoire, cette gestion ne dépend pas seulement de la Coordination urbaine de l'environnement, il y a plusieurs services qui s'y ingèrent. Souvent la Division des affaires foncières après avoir attribué des parcelles dans le nouveau quartier, garde des espaces libres sous prétexte qu'ils serviront de lieu de loisir et après ils y recourent pour les attribuer à d'autres personnes avec une certaine valeur ».

Après la Division des affaires foncières, vient ensuite la Coordination urbaine de l'environnement comme acteur de la gestion des espaces verts à Lubumbashi. Comme nous l'avons dit précédemment, les rapports entre les différents acteurs sont souvent conflictuels. Car, comme le sous-tend le discours plus- haut, des acteurs particuliers s'approprient des espaces verts pour des fins individuelles.

La gestion des espaces verts n'est pas une affaire aussi simple qu'elle en a l'air. Car, la disparition des espaces verts revêt une très grande complexité dans la mesure où l'implication des acteurs a une portée très large.

En effet, les agents de la Coordination urbaine de l'environnement désignent ceux de la division des affaires foncières comme responsables de la disparition des espaces verts. Car, lorsque les concessions sont confiées à la coordination urbaine de l'environnement dans le but d'y aménager les espaces verts, il arrive que des particuliers possédant une valeur sociale élevée s'approprient ces concessions. Tout ceci se fait sous le regard impuissant des services impliqués dans la gestion des espaces verts. Mise à part la Division des affaires foncières et la Coordination Urbaine de l'Environnement, un autre acteur impliqué dans la gestion des espaces verts est le service d'Urbanisme et Habitat.

1.3. Service d'Urbanisme et Habitat

D'après les données recueillies sur terrain, le Service d'Urbanisme et habitat se dit être la seule institution de l'Etat qui a la compétence de la gestion des espaces verts. En effet, ce service s'occupe de la construction et de l'aménagement du territoire. Ses compétences s'étendent également aux domaines de l'aide sociale, à l'aménagement de l'urbanisme, à l'établissement des plans locaux d'Urbanisme, à la délivrance des permis de construire ainsi qu'à la gestion des espaces publics.

Jadis le service d'Urbanisme était attaché aux travaux publics, la gestion des espaces verts était la préoccupation de la Coordination Urbaine de l'Environnement. C'est juste après l'apparition d'une loi sur l'aménagement du territoire et la gestion des espaces publics qu'on a attribué la gestion des espaces verts au service de l'urbanisme et habitat. Selon monsieur Bibo, chargé de mettre les mesures de protection sur les espaces publics et leur contrôle :

«Il y a maintenant deux ans que la gestion des espaces publics a été attribué à notre service, c'est pourquoi tu me vois ici au parc Kamalondo. C'est à nous que revient la charge de la gestion des espaces verts mais lorsque un particulier les sollicite auprès des autorités notre service est très souvent mis à l'écart ».

Le service d'urbanisme et habitat se veut le seul gestionnaire des espaces verts dans la ville de Lubumbashi. Mais le monopole de la gestion des espaces verts ne lui est pas reconnu par les autres acteurs. Car lorsqu'il s'agit du lotissement ou de la vente d'un espace vert, d'autres acteurs s'y ingèrent. En effet, il est difficile de cerner les rôles principaux de chaque acteur dans la gestion des espaces verts, car, chacun gère à sa manière. C'est ainsi que lors de la disparition des espaces verts, tous les services se rejettent la faute en désignant l'autre comme responsable.

Nous avons compris qu'il y a des interactions entre ce trio des services autour de la gestion des espaces verts. Ces interactions sont parfois d'ordre organisationnel, elles sont aussi conflictuelles. Ce manque d'unité entre les trois services rend la gestion des espaces verts moins efficace et donne l'opportunité à certains particuliers de s'accaparer des espaces verts sans être inquiété.

En effet, chaque service possède son propre domaine dans la gestion des espaces verts. La division des affaires foncières lotit les parcelles en laissant les espaces vides pour la nature, la coordination urbaine de l'environnement procède au reboisement et le service d'urbanisme et habitat s'occupe de l'aménagement du territoire. Les conflits entre ces trois services proviennent du non respect des tâches respectives attribuées à chacun d'eux.

Au-delà des services précités, il existe des acteurs plus proches des espaces verts, il s'agit de la population.

1.4. La population

Nous avons jugé nécessaire de mentionner la population parmi les acteurs de la gestion des espaces verts. Et nous précisons tout de même qu'il s'agit de la population habitant dans les alentours des espaces verts et qui les gère au quotidien. Au-delà de la population environnante, il y a aussi les personnes qui viennent d'ailleurs pour passer tout leur temps dans les espaces publics. Il s'agit des étudiants qui révisent leurs cours, des groupes des jeunes qui se divertissent, des commerçants détaillant qui exercent leurs activités dans les espaces verts...

Cette catégorie d'acteurs gère les espaces verts de manière indirecte en ce sens que, c'est elle qui en bénéficie de tous les bienfaits. Par conséquent, la présence quotidienne de cette population contribue à la mise en valeur d'un espace vert. Voici les propos d'un jeune trouvé sur terrain :

« Je viens ici très souvent, si l'Etat a aménagé cet espace, c'est pour nous la population ».

Selon Monsieur Padi :

« Le parc Kamalondo m'a vu grandir, car, c'est ici où j'aimais bien jouer quand j'étais petit. Nous aimions bien ce parc et parfois, nous entretenions même les plantes qui s'y trouvaient. Dommage que cela soit remplacé par une station-service ».

En effet, la population est un acteur majeur dans la gestion des espaces verts à travers quelques travaux d'entretiens comme le souligne l'acteur ci-haut. Les espaces verts ont une influence en milieu urbain, ce qui implique que leur gestion demande la participation des plusieurs acteurs. Les services étatiques ne se montrent pas efficaces dans la gestion des espaces verts d'où la participation de la population. Mais il sied de faire remarquer que la population est la catégorie d'acteurs la moins influente dans la gestion des espaces verts. Cela s'explique par le fait qu'elle subit toutes les répercussions relatives aux décisions provenant des autorités publiques. La population assiste à la disparition des espaces verts qui existaient depuis des longues dates laissant ainsi à certaines personnes des souvenirs d'enfance.

Précisons que les discours émis sur les espaces verts se différent d'un acteur à un autre. La section qui suit examine les discours des acteurs sur les espaces verts.

Section 2 : Les discours des acteurs sur les espaces verts

Nous nous sommes intéressé aux discours des acteurs pour saisir ce que les espaces verts représentent pour eux. Tous les acteurs que nous avons consultés, nous ont fournis des discours divergents sur les espaces verts plus particulièrement celui du parc Kamalondo. Dans la multiplicité de ces discours, nous avons retenu que les uns tendent à les valoriser tandis que les autres les dévalorisent. C'est la raison pour laquelle nous présentons en premier lieu, les discours de valorisation des espaces verts et en second lieu, les discours de dévalorisation des espaces verts.

2.1. Les discours de valorisation des espaces verts

Certains acteurs interrogés, ont montré un certain intérêt à l'égard des espaces verts. Dans cette sous-section, nous analysons les discours qui tendent à donner de la valeur aux espaces verts dans la ville de Lubumbashi. Notons que, chaque acteur accorde de l'importance aux espaces verts en fonction d'un intérêt subjectif. C'est ainsi que pour certains, les espaces verts revêtent une valeur dans la mesure où ils servent de lieu de loisir et de lieu de repos. D'autres par contre, reconnaissent aux espaces verts une valeur d'intérêt commun en le considérant comme un patrimoine naturel, comme un habitat naturel et comme un régulateur de la température.

2.1.1. Espace vert comme lieu de loisir

Les acteurs qui valorisent les espaces verts comme lieu de loisir sont majoritairement jeunes. Ils passent des journées entières dans les parcs publics s'adonnant à des jeux et des loisirs de toutes sortes. Un jeune interrogé a expliqué ce que représente un espace vert pour lui :

« Pour moi, le parc est un lieu de loisir. Je viens très souvent ici avec des amis et on y joue à des jeux, on blague, c'est difficile de s'ennuyer ici ».

En effet, des études montrent que les moments passés au grand air ont une fonction curative réelle pour les patients et les résidents des hôpitaux, des hospices de vieillards et des maisons de repos. Les individus qui ont l'habitude de fréquenter les espaces verts sont plus heureux et dorment mieux. La présence d'arbres et de plantes dans les villes calme et apaise les citoyens, diminue l'insécurité et rend l'environnement plus humain (Kassay, N., 2008 : 8).

Dans la ville de Lubumbashi, les espaces verts possèdent une valeur non n'négligeable en ce sens qu'ils servent de lieu de loisir pour les jeunes pendant les vacances. Si pour les jeunes, les espaces verts sont un lieu de loisir, pour les adultes, les espaces verts sont un lieu de repos.

2.1.2. Espaces verts comme lieu de repos

Les personnes adultes et certains jeunes considèrent les espaces verts non pas comme un lieu de loisir mais plutôt comme un lieu de repos. Pour échapper à la routine et au stress du travail, ces personnes trouvent refuge en dessous des arbres dans les espaces verts. Tels sont les propos recueillis auprès de monsieur Soya, habitant dans les environs du parc feu Kaseba Makunku :

« Le parc est un lieu de repos, on observe les arbres, les oiseaux et les jeunes qui jouent, ça permet d'oublier d'autres choses ».

Selon Kassay, N. (2008 : 9), « la végétation et la nature renforcent notre attention spontanée, permettent à notre système sensoriel de se détendre et nous insufflent une énergie nouvelle. Des visites dans les espaces verts sont synonymes de détente et aiguisent notre concentration, car nous n'avons besoin que d'utiliser notre attention spontanée. En même temps, nous recevons de l'air frais et la lumière du soleil qui sont importants pour nos rythmes diurne et annuel ».

Les espaces possèdent plusieurs valeurs selon chaque individu. Dans le cas échéant, les espaces verts servent de lieu de repos. Etant dans un milieu urbain rempli de bâtis et de sols bétonnés, les milieux qui gardent leurs états naturels attirent plusieurs personnes pour se ressourcer en air frais. Les discours émis à propos des espaces verts restent divergents, car, pour d'autres, ils sont un patrimoine naturel.

2.1.3. Espaces verts comme patrimoine naturel

Certains acteurs interrogés ont reconnu dans les espaces verts une valeur de patrimoine naturel. Car, selon eux les espaces verts sont des lieux touristiques et des symboles culturels du pays. En effet, les espaces verts existent depuis des longues dates et renferment l'histoire de plus d'une génération. Monsieur Padi a abondé dans ce sens :

« Le parc Kamalondo est plus vieux que la ville de Lubumbashi et faire disparaître cet espace, c'est perdre un patrimoine naturel d'une grande importance ».

Le parc Kamalondo existait depuis belle lurette, et était un espace reconnu sur les plans de la ville. Il regorgeait des espèces d'arbres exotiques datant de l'époque coloniale. Ainsi, faire disparaitre cet espace revient à effacer toute une histoire. En plus de cela, les parcs marquent l'identité de certaines villes dans la mesure où ils embellissent certaines contrées. Ainsi, certaines villes s'identifient facilement par rapport à leur espace vert qui symbolise une richesse naturelle. Les discours de valorisation des espaces verts ne se limitent pas à les considérer comme un patrimoine naturel mais aussi à les appréhender comme un habitat naturel

2.1.4. Espaces verts comme un habitat naturel

Les espaces verts sont des lieux dans lesquels se réfugient plusieurs espèces tant animales que végétales. Car, il est plus facile de trouver les oiseaux dans un milieu arboré que dans un milieu bâtis. Cette harmonie observable entre espèces animales et végétales donne la sensation d'être en pleine forêt. Voici les propos qui nous ont amené à faire ces analyses :

« Dans un parc, on y trouve plusieurs espèces. Il y a des insectes, des papillons, les oiseaux, c'est un abri pour plusieurs espèces ».

Les jardins et les parcs sont souvent visiblement riches en biodiversité. Il s'agit des principaux habitats des végétaux et des animaux. Les installations plus anciennes, bien établies, attirent, par exemple, les oiseaux et les mammifères dont l'habitat naturel est la forêt (Kassay, N., 2008 : 9).

Il y a une autre manière de reconnaître la valeur des espaces verts outre celle de les considérer comme des lieux de loisir ou des lieux de repos. C'est en les voyant comme une maison qui abrite plusieurs être vivants. Cette manière d'appréhender les espaces verts implique une grande considération pour les espèces non humaines en reconnaissant leur droit d'occuper les espaces verts comme habitat. La disparition des espaces verts s'expliquerait par l'ignorance de cette valeur, car, détruire un espace vert c'est tuer en même temps plusieurs êtres vivants qui y habitent. Pendant que certains discours valorisent les espaces verts en termes d'habitat naturel, d'autres les valorisent en les considérants comme des régulateurs du climat.

2.1.5. Espaces verts comme régulateur du climat

Les espaces verts remplissent plusieurs fonctions dans un milieu urbain, et parmi celles-ci, le rôle régulateur du climat parait le plus important sur le plan écologique. En effet, la présence des espaces verts dans un milieu urbain a plusieurs effets positifs comme l'explique cet acteur interrogé :

« Les espaces verts jouent un rôle important dans la nature. Donc si nous n'arrivons pas à bien les gérer, un grand changement sera constaté, car, ils remplissent des rôles multiples : ils nous procurent de l'air frais et nous épargnent parfois des vents violant qui pourraient occasionner une désolation. Donc il nous faut valoriser ces espaces et leurs valeurs doivent être reconnues de tous».

Les villes qui possèdent des espaces verts, ont des avantages écoy-systémiques remarquables que celles qui n'en ont pas. Les espace verts forment un microclimat et ont le pouvoir d'influencer la température des milieux environnants. En plus de son impact sur l'équilibre climatique, un espace vert agit comme une barrière contre les vents violents et dévastateurs.

Les rideaux de végétaux réduisent considérablement les nuisances sonores, le bruit est facilement réfléchi par les surfaces vertes. Les plantes ont le pouvoir d'absorber les sons. Il est prouvé que dans les hôpitaux, des jardins bien agencés contribuent à réduire le stress des patients et améliorent sensiblement les résultats cliniques (Kassay, N., 2008 : 10)

La commune Kamalondo assiste à une montée irrésistible des bruits provenant des terrasses en plein air, des groupes de prière, des vrombissements de véhicules, des tôliers et des garagistes travaillant sur les places publiques, des concerts de musiques profanes et religieuses, des veillées de prière, etc. Tous ces bruits finissent par entraîner les impacts négatifs sur l'organisme humain. Mais avec les avantages qu'offrent les espaces verts, tous ces bruits auraient été absorbés si le parc n'avait pas été remplacé par les bâtis.

Après avoir analysé les discours de valorisation des espaces verts par certains acteurs, passons maintenant à l'analyse des discours de dévalorisation produits par d'autres acteurs.

2.2. Les discours de dévalorisation des espaces verts

Les représentations que se font les acteurs à propos des espaces verts vont de la valorisation à la dévalorisation. Nous présentons dans cette sous-section du chapitre les propos des acteurs qui tendent à déconsidérer la présence des espaces verts dans un milieu urbain. Pour certains, les espaces verts sont une source d'insécurité, car, ils constituent un endroit propice dans lequel opèrent des malfaiteurs.

Pour d'autres, les espaces verts constituent un manque à gagner dans la mesure où ils sont perçus comme un lieu idéal des investisseurs multinationaux. Une autre catégorie d'acteurs considère quant à elle les espaces verts comme des lieux de débauche dans le sens où les jeunes qui s'y trouvent, se permettent un peu de tout. Enfin, les espaces verts sont réduits à de simples dépotoirs puisqu'ils servent très souvent de décharge d'immondices pour les habitants lointains mais aussi environnants

2.2.1. Espaces verts comme source d'insécurité

Malgré les multiples valeurs que les espaces verts possèdent aux yeux de certains acteurs, d'autres jugent moins importante la présence des espaces verts dans un milieu urbain. Ces derniers se justifient par le fait que les espaces verts sont une source d'insécurité. À ce propos, voici ce que nous rapporte un acteur interrogé :

« Il y a des malfaiteurs dans le parc comme c'est un milieu très fréquenté pendant la journée mais rarement pendant la nuit. On enregistre dans les parcs plusieurs cas des vols, des viols, d'agression et même d'enlèvement ».

Pour cet acteur, le besoin d'être sécurisé importe sur le reste, car, la présence des espaces verts conditionne un climat d'insécurité. En effet, les parcs sont très souvent pleins de monde pendant la journée mais sont quasiment déserts pendant la nuit. Cette situation d'insécurité favorise un certain mépris pour les espaces verts dans le chef de la population environnante. Ainsi, au lieu que les espaces verts reflètent un lieu de loisir, un lieu de repos, un patrimoine naturel ou encore un habitat naturel, la perception prend un autre sens. Dans ce cas, les espaces verts deviennent des abris pour les malfaiteurs et des personnes mal intentionnées.

Cette déconsidération amène certains acteurs à penser autrement en envisageant un espace vert comme un manque à gagner. Plus de détails dans les lignes qui suivent.

2.2.2. Espaces verts comme manque à gagner

La conception selon laquelle les espaces verts seraient un manque à gagner résulte du fait que certains acteurs préfèrent substituer un parc arboré par un centre d'activité plus lucratif. En effet, la plupart des parcs ayant disparus, ont été remplacés par des bâtiments commerciaux, des stations-services ainsi que d'autres activités commerciales. Cette manière d'appréhender les espaces verts explique la disparition des espaces verts comme le souligne cet acteur qui s'est ouvert à nous :

« Les espaces verts ne sont pas bien entretenus, en plus il y a des investisseurs internationaux qui cherchent des endroits où s'implanter. C'est un manque à gagner ! »

En effet, les espaces verts attirent la convoitise de plusieurs investisseurs et pour certains acteurs, il est plus préférable de transformer les espaces verts en centres commerciaux. Chaque discours possède ses arguments tendant à valoriser ou à dévaloriser les espaces verts et dans ce cas, le besoin pécuniaire est plus important que la présence d'un espace vert. Cette conception implique la déconsidération des services éco-systémiques rendus par les espaces verts à l'avantage des investissements commerciaux. Nous nous abstenons de juger tel ou tel autre discours, mais nous nous contentons d'une analyse descriptive.

Les discours de dévalorisation ne se limitent pas à la considération des espaces verts comme une source d'insécurité ou encore comme un manque à gagner mais vont au-delà en considérant les espaces verts comme de lieux de débauche.

2.2.3. Espaces verts comme lieu de débauche

Les espaces verts attirent différentes catégories d'acteurs avec des motivations diversifiées. Certains y trouvent un endroit favorable de repos mais d'autres profitent de la discrétion qu'offrent les espaces arborés pour commettre des actes « impudiques ». Ces propos sont soutenus par un acteur qui s'est confié à nous en ce sens :

« Les jeunes font du n'importe quoi dans le parc, c'est un lieu de débauche ; certains s'enivrent, d'autres fument pendant que d'autres les transforment en hôtel ».

Comme nous l'avions déjà souligné précédemment, les espaces verts remplissent plusieurs fonctions. Outre des fonctions écologiques, les espaces verts servent de lieu de passage et de point de rendez-vous pour des amoureux. Car, de la même manière que les espaces verts inciteraient les malfaiteurs à opérer tard le soir, les espaces verts incitent aussi certains jeunes à la débauche. Les discours de dévalorisation restent très divers et dans le point qui suit les espaces verts sont réduits à un simple dépotoir.

2.2.4. Espaces verts comme dépotoir

Certains espaces verts dans la ville de Lubumbashi ont comme caractéristique la présence des tas d'immondices. Cette situation résulte de la considération des espaces verts comme des dépotoirs dans le chef de certains acteurs, c'est ce qu'affirme le discours d'un monsieur interrogé à propos de la présence  des espaces verts  dans la ville de Lubumbashi:

« Les espaces verts sont mal entretenus, le feuilles mortes et les mauvaises herbes s'entassent et finissent par former des tas d'immondices et cela incite la population à y ajouter d'autres déchets ».

Pour cet acteur, la présence des immondices sur les espaces verts se justifie par le manque d'entretien des arbres qui occupent le parc. En effet, les feuilles mortes et les mauvaises herbes se décomposent au fil du temps et forment ainsi une couche considérable des déchets. Le parc finit par perdre son bel aspect et devient alors peu fréquenté à cause des mauvaises odeurs.

Les discours de valorisation et de dévalorisation ne sont pas à appréhender de manière séparée. La meilleure manière de les analyser est celle de les saisir en symbiose, car, les uns permettent de comprendre les autres. Ces discours soulignent une multiplicité des rôles que jouent les espaces verts non seulement sur le plan écologique mais aussi sur le plan social. Car, il serait très limité de croire que les espaces verts constituent uniquement de lieu de repos ou de loisir. Dans cette recherche, nous avons découvert les multiples facettes que revêtent les espaces verts et qui pourraient dans une certaine mesure justifier leur disparition.

Dans une ville aussi vaste que Lubumbashi, plusieurs espaces verts sont aménagés dans des milieux sans dépotoir officiel. C'est la raison pour laquelle certains acteurs voient dans les espaces verts un endroit convenable pour y jeter les immondices. De plus, la ville de Lubumbashi connaît une expansion démographique considérable. Pour trouver des parcelles non encore loties, il faut aller dans la périphérie de la ville. Ce qui fait que, le peu d'espaces verts présents dans la ville de Lubumbashi sont visés par plusieurs acteurs à de fins économiques. Les espaces verts constituent dans ce sens un manque à gagner pour ces acteurs.

La disparition des espaces verts trouvent alors plusieurs explications sous-jacentes selon qu'on s'intéresse aux discours de valorisation ou au discours de dévalorisation. C'est ainsi qu'on peut comprendre la disparition des espaces verts comme le moyen à travers lequel l'Etat met fin à l'insécurité, à la débauche des jeunes et à l'insalubrité que présentent les espaces verts. Dans une optique, la disparition des espaces verts peut être comprise comme une substitution d'un espace de forte insécurité en un centre commercial et productif.

Les discours de valorisation et de dévalorisation restent efficaces dans la manière de comprendre la disparition des espaces verts. Mais cette compréhension nous limite aux simples discours des acteurs alors que leurs interactions sont un fondement explicatif de leur disparition. C'est ainsi que dans la section suivante, nous débâtons des logiques sous tendues par la disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi.

Section 3 : Les logiques autour de la disparition des espaces verts

La disparition des espaces est sous tendue par plusieurs logiques que nous démontrons dans cette section. Car, la gestion des espaces verts est assurée à Lubumbashi par trois services étatiques différents comme nous l'avons déjà souligné dans les lignes précédentes. Ces services entretiennent des relations qui sont loin d'être amicales. C'est ainsi que la disparition des espaces vert répond à une logique conflictuelle observable entre la Division des affaires foncières, la Coordination urbaine de l'Environnement ainsi que le Service de l'Urbanisme et Habitat. La disparition des espaces verts répond aussi à une logique de capitalisation dans la mesure où les dossiers en rapport avec la vente de ces espaces sont une grande ressource financière. Car, chaque fois qu'un espace vert est cédé à des entrepreneurs, les agents chargés de la gestion des espaces verts y retrouvent leur compte et ils favorisent le même processus pour d'autres espaces verts. En dehors de services étatiques en charge de la gestion des espaces verts, il y a l'implication des personnalités politiques dans la disparition des espaces verts. C'est ainsi que les logiques politiques justifient aussi la disparition des espaces verts.

Pour arriver à analyser la disparition des espaces verts à Lubumbashi, la présente section a pour objectif d'établir les différentes logiques qui justifient cette disparition. Il s'agit de la logique conflictuelle, de la logique de capitalisation ainsi que de la logique politique.

3.1. La logique conflictuelle

La logique conflictuelle illustre la manière dont les services chargés de la gestion des espaces verts ont du mal à trouver un compromis dans l'exécution de leurs tâches. En effet, il existe des interactions entre la Division des Affaires Foncières, la Coordination Urbaine de l'Environnement et le Service de l'Urbanisme et Habitat qui sont observables sous forme de rapports conflictuels. Monsieur Diko, agent du service de l'urbanisme et habitat nous a confirmé ce qui suit :

« Plusieurs services interviennent dans la matière de gestion des espaces verts, alors que la loi a déjà mis les limites et les tâches de chaque division. Mais il arrive que les autres services attribuent les espaces verts aux commerçants ou aux hommes politiques sans pour autant nous consulter. Notre responsabilité n'est pas prise en compte jusqu'à présent ».

Les agents du service de l'urbanisme et habitat se plaignent du fait que leur responsabilité n'est pas prise en compte dans l'octroi des espaces verts à des particuliers. En effet, le service de l'urbanisme et habitat a pour tâche principale d'aménager le territoire. Mais ce service se trouve très souvent impuissant pour résoudre certains dossiers dans lesquels sont impliqués des acteurs de grande renommée politique. La Coordination urbaine de l'environnement réclame quant à elle le monopole du traitement de ses dossiers. En voici un récit illustratif :

« Nous on s'occupe de l'entretien des espaces verts, et chaque service a sa propre tâche. Mais il y a certains de nos dossiers dans lesquels on voit la participation des autres services parce qu'il y a du profit ».

Chaque service possède son propre domaine d'activité où il traite des dossiers relatifs à ses attributions. Mais ce que le discours ci-haut tente d'affirmer, ce qu'il y a une ingérence de la part des autres services dans la manière de traiter les dossiers. Ainsi, l'octroi ou la vente d'un espace vert à un particulier est un dossier que chaque service revendique l'exclusivité. La disparition des espaces verts s'expliquerait par les conflits d'intérêt qui caractérisent les interactions ou les rapports entre les trois services de gestion des espaces verts.

Dans notre recherche, nous nous sommes hasardé de desceller l'extension que prend la logique conflictuelle autour des espaces verts. Et nous avons découvert qu'au-delà des trois services précités, d'autres services étatiques interviennent dans le traitement des dossiers en rapport avec les espaces verts. C'est en occurrence le Service de Mine et le service d'Agriculture qui entretiennent aussi des rapports de conflit avec le service de l'urbanisme et habitat dans la disparition des espaces verts.

Les conflits d'intérêts observables entre les différents services pourraient être expliqués par la non observance des textes juridiques, cependant, se borner à cette compréhension, c'est réduire les actions de ces acteurs à des simples comportements déviants. Mais nous admettons ensemble avec Jacques Faget (2005 :3), que la déviance n'est pas inscrite dans la nature humaine, que l'homme a plutôt tendance à respecter les normes et ne devient délinquant que parce qu'il y est contraint.

Ces contraintes amènent les agents de différents services à mener des actions poursuivant des intérêts spécifiques. C'est dans la recherche interindividuelle d'intérêts que résulte la logique de conflit entre les différents services. Car, la Division des Affaires Foncières attribue des parcelles et garde des portions de terre pour des écoles, marché, stade, espace vert... Après avoir loti les parcelles, la Division des Affaires Foncières laisse la gestion à la Coordination de l'environnement et à l'urbanisme pour la gestion des espaces verts. Après un temps, les mêmes agents récupèrent les portions réservées aux espaces verts pour les revendre lorsque le quartier prend de la valeur.

La disparition des espaces verts découle d'une logique de conflit entre les divers services qui sont à sa charge. Car, l'octroi des espaces verts à des particuliers est un dossier très juteux dans lequel chaque service veut non seulement participer mais aussi avoir le monopole. Dans la section suivante, nous nous démarquons de la perspective conflictuelle pour saisir la disparition des espaces verts dans une logique de capitalisation.

3.2. La logique de capitalisation

Les espaces verts sont une richesse premièrement pour toute la communauté de la ville de Lubumbashi suite à ses multiples fonctions. Ils peuvent être utilisés comme une réserve foncière ou encore pour la lutte contre le réchauffement planétaire. Ces espaces sont perçus selon plusieurs aspects par les acteurs de la gestion.

« Parfois nous sommes en train de travailler avec un salaire qui est trop minime. Qu'est-ce que nous allons devenir, tout ce que nous faisons c'est l'assurance vie futur et donc tous les moyens sont bons »

Les espaces verts sont utilisés comme une source de capitalisation pour l'investissement par les acteurs. Ici cette logique contribue à l'équilibre des vies des acteurs qui distribuent les espaces verts à des particuliers moyennant une somme d'argent.

Ces espaces verts deviennent une source de capitalisation à travers les pratiques des acteurs de la gestion. Pour un intérêt familial par exemple, il y a eu des espaces verts qui ont connu leur disparition dans la ville de Lubumbashi. Nous constatons que s`il s'agit d'un expatrié qui veut investir dans la ville, les acteurs préfèrent les aider pour avoir la chance que leurs enfants aillent poursuivre leurs études en dehors du Congo-Kinshasa, c'est-à-dire à l'étranger.

Les espaces verts constituent une source de production de richesse, il y en a qui disent avoir trouvé leur pain quotidien en spoliant les espaces verts dans la ville de Lubumbashi.

Les agents qui ont la tâche de conserver et de gérer les espaces verts mènent des actions qui contribuent à la disparition de ces espaces dans des objectifs de survie. Pour comprendre la logique de survie des agents, nous inscrivons notre réflexion dans la théorie de l'acteur et le système de Crozier, M. et Freiberg, E., (1992 : 42). Ils conçoivent un acteur à la limite des contraintes du système et de sa liberté à agir selon ses propres motivations. Car, même dans les situations les plus extrêmes, l'homme garde toujours un minimum de liberté et qu'il ne peut s'empêcher de l'utiliser pour battre le système.

Pour certains acteurs, la présence des espaces verts dans la ville apaise les moeurs, diminue l'insécurité, rend l'environnement plus sain. D'autres pensent le contraire en affirmant que les espaces verts sont une source d'insécurité. Cette dernière conception n'émane pas que des profanes, mais aussi des agents chargés de gérer les espaces verts. Ils se justifient en ces termes :

« Quand un espace vert est sollicité par un particulier, beaucoup de gens se retrouvent à des niveaux différents. Comme les espaces verts provoquent de l'insécurité, mieux vaut les lotir. C'est notre moyen de survivre (ndjo kwishi kwetu) ».  

La disparition des espaces verts à Lubumbashi est un phénomène de long terme et relativement abstrait, qui passe inaperçu au quotidien et ce n'est que lorsque la collectivité est touchée directement que tout le monde s'en préoccupe.

Nous avons compris que, c'est souvent par méconnaissance de la valeur des espaces verts et des responsabilités qui incombent à chacun que les actions de protection des espaces verts font défaut dans la ville de Lubumbashi. Selon le juriste Y :

« Il arrive de fois que les acteurs de différents services, qui ont la charge de la gestion des espaces verts de travailler ensemble, c'est-a-dire, de prendre un espace vert pour le revendre ensuite au particulier ou à une personnalité et cela juste pour leurs intérêts ».

Les acteurs qui ont la charge de la gestion des espaces verts travaillent en collaboration dans des dossiers qui relèvent des espaces. Toutefois, la capitalisation des espaces vers a permis à de nombreux acteurs locaux de gagner un revenu. Il s'agit de l'accord entre les acteurs de différents services mettant leurs idées ensemble et les stratégies pour vider les espaces urbains. Alors que les espaces verts ont une valeur naturelle difficile à évaluer, les acteurs s'intéressent uniquement à leurs valeurs monétaires.

La valeur monétaire des espaces verts reflète généralement le coût relié à la perte de ses contributions et au besoin de compenser avec des solutions exigeant de la construction. En plus, les espaces verts appuient les politiques économiques. Cette valeur économique amène les acteurs à se mettre d'accord pour partager le bénéfice découlant de la vente de ces espaces.

En effet, les espaces verts sont perçus par la ville comme des réserves foncières, et sont fortement convoités par des spéculateurs et des promoteurs qui voient en eux des terrains qui pourront être développés dans les jours à venir. De fortes pressions s'exercent alors sur eux, et en absence des plans de protection efficace, ces espaces verts sont en danger du fait qu'ils constituent une source de profit.

La gestion des espaces verts n'est pas un enjeu prioritaire des acteurs dans la mesure où d'autres facteurs limitent la capacité d'action. D'une part, les acteurs ne disposent pas de ressources financières suffisantes et pensent à assurer leur avenir. Ces limites restreignent la portée de leurs champs d'action mais les amènent à développer des stratégies. D'autre part, les espaces verts sont à leur charge et il se trouve qu'ils sont fortement sollicités par des particuliers. C'est à ce niveau que se rencontre leur besoin financier et l'opportunité de satisfaire ce besoin en cédant les espaces verts aux investisseurs.

Dans cet ordre d'idées, Crozier, M. et Friedberg, E. (1992 :44) constatent avec force que la conduite humaine ne saurait être assimilée en aucun cas au produit mécanique de l'obéissance ou de la pression des données structurelles. Ils enrichissent leurs postulats en disant que l'acteur se saisit des opportunités qui s'offrent à lui dans le cadre des contraintes qui sont les siennes. Et ces contraintes dans le cas précis est le besoin financier.

3.3. La logique politique

Les personnalités politiques possèdent une certaine emprise sur les acteurs qui gèrent les espaces verts dans la ville de Lubumbashi. Ils se servent souvent de ce pouvoir pour s'octroyer des concessions, parmi lesquelles s'observent des espaces verts. Selon Monsieur Nsoko :

« Si nous étions dans un régime réellement démocratique, nous devrions avoir le respect des textes légaux. À Lubumbashi, les politiciens s'octroient des parcelles, leur implication dans la spoliation des terrains est trop fréquente ».

Les espaces verts n'attirent pas uniquement les investisseurs internationaux, mais aussi les personnalités politiques. La disparition des espaces verts répond ainsi à des logiques politiques, car, les espaces verts font l'objet de beaucoup de manoeuvres politiques. Cette situation relève d'une relation de pouvoir observable entre les personnalités politiques possédant une certaine influence sur les agents en charge de la gestion des espaces verts. Les personnalités politiques s'octroient les espaces verts en usant de leur pouvoir et ils ne respectent même pas la procédure officielle.

Les logiques politiques expliquent la disparition des espaces verts, car, comme nous en avons fait le constat, les bâtis érigés sur les anciens espaces verts appartiennent aux personnalités politiques. Cette situation engendre des conflits au sein des services de gestion des espaces verts. Du fait que certains se retrouvent mieux dans ces dossiers tandis que les autres sont mis à l'écart. Les espaces verts sont ainsi une source de conflit, une ressource financière et un objet de manoeuvre politique.

Conclusion générale

À l'issue de notre recherche dont l'objet était la compréhension de la disparition des espaces verts à Lubumbashi. Nous nous sommes donné comme question de recherche : comment comprendre la disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi ? Pour cela, deux théories ont été mobilisées comme grille de lecture, il s'agit de la théorie de la sécurité humaine prise dans sa perspective environnementale suivie de la théorie de la planification urbaine basée sur le principe de développement durable dans l'aménagement du territoire.

Nous avons inscrit la présente recherche dans une démarche inductive parce que nous avions privilégié les données du terrain ; nous n'avions pas s au départ des hypothèses à infirmer ou à confirmer mais au contraire, nous avons cherché à construire la connaissance de la disparition des espaces verts en partant des perspectives des acteurs impliqués dans la gestion. Nous avons opté pour l'approche qualitative parce que nous cherchions à analyser les données descriptives des acteurs tout en cherchant à connaître leur sens.

Comme méthode de recueil des données, nous avons opté pour l'observation directe complétée par l'entretien semi-directif. Ces techniques nous ont permis d'observer et de recueillir les opinions différentes provenant non seulement de la population mais aussi les acteurs directs qui ont la charge de la gestion des espaces verts. Nous avons rencontré des difficultés sur le terrain, mais quelques manoeuvres nous ont permis de les surmonter.

En effet, dans l'analyse des données collectées sur terrain, nous sommes arrivé aux résultats selon lesquels plusieurs discours sont émis sur les espaces verts dans la ville de Lubumbashi. Certains discours tendent à valoriser les espaces verts en les considérants comme des lieux de repos, car ils permettent à certains sujets de se ressourcer en air frais. De plus, les espaces verts sont considérés comme des lieux de loisir dans la mesure où ils permettent aux jeunes de s'adonner à différentes formes de divertissement. En plus, les espaces verts sont pour certains des patrimoines naturels qui conservent l'histoire de toute une génération. Les espaces verts sont aussi compris en termes d'habitat naturel vu qu'ils renferment diverses formes des espèces animales et végétales.

D'autres discours par contre tendent à dévaloriser les espaces verts en les appréhendant comme une source d'insécurité, car, les espaces verts regorgent la présence des malfaiteurs. Pour d'autres, les espaces verts sont un manque à gagner vu qu'ils sont sollicités par plusieurs investisseurs internationaux. Les espaces verts sont perçus aussi comme des lieux de la débauche vu qu'ils offrent un endroit propice et discret aux jeunes qui s'adonnent à des comportements qualifiés d'impudiques. Les espaces verts sont aussi réduits à des simples dépotoirs, car, ils servent de décharges pour les habitations environnantes.

La disparition des espaces verts est sous-tendue par plusieurs logiques. Il s'agit des logiques conflictuelles entre différents acteurs, suivies de la logique de capitalisation, ainsi que de la logique politique.

La gestion des espaces verts se traduit par une logique conflictuelle, car, il y a des tensions entre différents acteurs qui sont reconnus pour la gestion des espaces verts à Lubumbashi. Ces acteurs sont les services étatiques, la population, les personnalités politiques ainsi que les agents qui gèrent ces espaces verts à Lubumbashi.

La disparition des espaces verts devient une logique de capitalisation pour les agents, car le remplacement des espaces par des bâtiments est une ressource financière pour les agents. Mise à part la capitalisation, il y a aussi la logique politique autour de la gestion des espaces verts, car, la politique est devenue après un certain temps un outil pour les hommes forts de s'octroyer sans respecter la procédure officielle.

La gestion des espaces verts à Lubumbashi est réduite à son minimum et ne fait pas l'objet d'une approche organisée et planifiée. Pourtant, parallèlement à ce constat, les villes sont de plus en plus nombreuses à revendiquer le qualificatif de ville verte. Or, une véritable Ville verte veille au maintien et à l'amélioration continue de son environnement physique afin d'offrir un cadre de vie agréable à ses citoyens. Notre recherche ouvre les voies à des études ultérieures, car, les résultats que nous avons présentés n'ont pas la prétention d'être exhaustifs.

Bibliographie

1) Bady Kabuya, G. (2014),  Cours d'introduction à la criminologie, Lubumbashi, Ecole de Criminologie de l'Université de Lubumbashi.

2) Chenal, J. (2005), Introduction à la planification, Bruxelles, EPFL.

3) Crozier, M. et Friedberg, E. (1981), L'acteur et le système, Paris, Collection.

4) Faget, J. (2005), Sociologie de la délinquance et de la justice pénale, Paris, Dunod.

5) Fond des Nations Unies pour la sécurité, (2005),   Sécurité humaine en théorie et en pratique, New York, Nations- unies, Copyright.

6) Franck, C. (2009),  Ecologie pour les nuls, Willey, Publishing.

7) Grawitz., M. (2001), Méthodologie en science sociale, Paris, Dalloz.

8) Hufty, M. (1992),  Sécurité environnementale, Books, Lexington.

9) Impact (2015), Spécial environnement, Québec, Goethe institut. 

10) Institut National de Santé du Québec (2012), Mesure de lutte aux ilots de chaleur, Québec, publishing.

11) Kanoepfel, L. et Varone, F. (2005), « Conférence sur le politique public cadrage théorique», Lausanne, IDHEAP.

12) Kaplan, R. et Palan, S. (1989), The experience of nature, Cambridge, Cambridge university press.

13) Karim, D. (2004), Sécurité humaine Présentation des concepts et des initiatives quelles conséquences pour l'Afrique de l'ouest, Yaoundé, SAH/D.

14) Kassay, N. (2008), La politique publique de la gestion des espaces verts par l'hôtel de ville de Kinshasa, Yaoundé, Coderia.

15) Lugrin, M. (2008), Principe de gestion de la biodiversité dans les espaces verts communaux,  Genève, Publisher Onex.

16) Lupitshi wa Numbi, N, (2005),  Pratiques non réglementaires observées dans les réseaux automobile de transport en commun de lubumbashi, Lubumbashi, Mémoire DEA, Ecole de Criminologie.

17) Mathew, B., Miles, A. et Huberman, M. (2003), Analyse des données qualitatives, Paris, De Boeck.

18) Marion, D. (2014), L'étude des questions environnementale pour la consolidation de la paix : une approche intégrative et participative de la sécurité, Montréal.

19) Van Campenhoudt, L et Quivy, R. (2011), Manuelle de recherche en science sociale, Paris, Dunod.

22) Robert, Ph. (2005),  La Sociologie du crime, Paris, La Découverte.

23) Tshinyama Kadima, I. (2009), L'observation ethnographique d'un commissariat à Lubumbashi. Une compréhension des pratiques policière en contexte congolaise, Thèse de doctorat, Ecole de Criminologie, Lubumbashi.

24) Ulrich, R., Simon, F., Losito. B., Frarito and Zetson, Stress recovery during exposure to natural and urban environmental, Kinshasa, Psychologies.

25) Van Campenhoudt, L. et Quivy, R. (2011), Manuel de recherche en science sociale, Paris, Dunod.

26) White, R. (2008), Crime against nature-environmental criminology and ecology justice, Paris, William publishing.

Mail. godnguz@gmail.com

Facebook. Pierre Nguz Mbaz






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery