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Estimation et stabilité de la fonction de demande de monnaie en Algérie

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par Anissa ATMANI
Université Abderrahmane Mira - Bejaia  - Master en Scs économiques  2016
  

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2. Synthèse des travaux économétriques sur la demande de monnaie

Les études empiriques sur la demande de monnaie sont fondées sur les modèles théoriques qui viennent d'être présentés. Elles utilisent des modèles économétriques dynamiques afin de fournir plus de compréhension sur les conditions et les caractéristiques de la demande de monnaie.

De nombreuses études ont portées sur l'existence d'une éventuelle relation stable entre de demande de monnaie et ses déterminants tels que le taux d'intérêt, le revenu réel (PIB) et le taux d'inflation, en utilisant une variété de techniques empiriques et économétriques. Ghartey [1998]10 et Kallon [1992] ont étudié la demande de monnaie au Ghana en utilisant la technique de Co-intégration d'Engle et Granger [1987] et Johansen [1988]. Les résultats ont montré que la demande de monnaie au Ghana est stable. Goldfeld [1973], Nell [1999], Mcgibany et Nourzad [1995]11 ont introduit l'idée d'examiner l'effet de la signification de la volatilité des taux de change sur la demande de monnaie aux États-Unis (1974-1990), ils ont constaté que la volatilité des taux de change est liée négativement à la demande de monnaie.

Khan [1990]12, étudie l'incidence des réformes financières sur la demande de monnaie au Pakistan. En effet, dans les années 1980 les autorités monétaires ont pris un ensemble de mesures telles le passage du système de change fixe au système de change flexible, le passage des instruments directs aux instruments indirects de contrôle monétaire et la libéralisation des taux d'intérêt. Le modèle spécifié fait dépendre la demande de monnaie des variables traditionnelles. L'analyse empirique, qui utilise les techniques de cointégration et les modèles à correction d'erreurs, confirme l'existence d'une relation stable de long terme entre M2, le revenu réel, le taux d'inflation et le taux d'intérêt, ce qui n'est pas le cas pour M1. D'où la nécessité de cibler M1 dans la formulation de la politique monétaire au Pakistan.

Adam [1992], a établi une série de fonctions à équation unique pour la demande de monnaie (M0, M1, M2 et M3) pour l'économie kenyane de 1973 à 1989. L'application de la technique

10 Hamdi H. et al. (2015), «Empirical Evidence on the Long-Run Money Demand Function in the Gulf Cooperation Council Countries», International Journal of Economics and Financial Issues, n0 5(2), pp. 603-612.

11 Hanafiah H. (2012), «Exchange rate volatility and money demand in selected south east Asian countries», Economics and Finance Review, Vol. 2(10), pp. 1-7.

12Aboubakry G. (2000), Les déterminants de la demande de monnaie dans l'UEMOA : cas du Sénégal, D.E.A en macroéconomie appliquée, université de Cheikh Anta Diop.

de Johansen a suggéré que l'élasticité-revenu de la demande de monnaie était autour de l'unité pour M0, et légèrement inférieure à environ 0,8 pour les autres agrégats monétaires. Par conséquent, l'auteur a conclu que la fonction de demande de monnaie (M1) est stable. Des résultats similaires entourant Kenya pour la demande de M1 ont été obtenus par Darrat [1986], bien que l'élasticité-revenu fût étonnamment élevée avec une valeur de 1,8. Cuthbertson et Brendin [2001]13 analysent la demande de monnaie dans la République tchèque pour la période 1992-1997, en utilisant la méthode VECM. Les résultats de leur étude montrent que le niveau du PIB, le taux d'inflation et le degré de dollarisation de l'économie ont un impact sur la demande de monnaie. Les coefficients des déterminants sont statistiquement significatifs et ont le signe attendu, selon les hypothèses théoriques.

Anoruo [2002] a testé pour la stabilité de la demande de M2 au Nigeria autour de la période du Programme d'Ajustement Structurel (PAS), par l'application de la technique de JML avec des données trimestrielles entre 1986 (Q2) et 2000 (Q1). Ses résultats suggèrent que la fonction de demande de monnaie M2 était stable durant cette période et que l'offre de monnaie est un outil viable de la politique monétaire au Nigeria. D'autres études avec des conclusions semblables incluent Akinlo [2006], Owoye et Onafowora [2007], Nwafor al. [2007], Kumar et al. [2010], Iyoboyi et Pedro [2013]. Plusieurs travaux empiriques ont été menés pour comprendre la dynamique de la demande de monnaie au Nigeria, on peut citer : Tomori [1972], Ajayi [1974], Teriba [1974], Ojo et Odama [1974], Oresotu et Mordi [1992], Nwaobi [2002], Omanukwue [2010]14. Sterken [2004], a utilisé les données trimestrielles de 1966/Q4-1994/Q4 afin d'estimer la demande de monnaie (M1) pour l'Éthiopie. En utilisant l'approche JML (Johansen Maximum Likelihood), l'auteur identifie une relation entre la demande d'encaisses réelles, PNB réel, la pénurie et le prix réel d'exportation de café. L'élasticité-revenu dépasse l'unité, il conclut ainsi l'instabilité de la demande de monnaie M1 durant la période 1974 à 1975, en raison de changements dans les régimes politiques et les catastrophes naturelles. Lee et Chien [2008], Baharumshah et al. [2009] et Wu [2009]15 ont montré que la demande de monnaie en Chine a un effet significatif sur la stabilité économique et financière du pays.

13 Jordan K. (2013), «The determinants and stability of money demand in the Republic of Macedonia», Zb. rad. Ekon. fak. Rij, Vol. 31, pp. 35-54.

14 Sani D. et al. (2014), «Structural Breaks, Cointegration and Demand for Money in Nigeria», CBN Journal of Applied Statistics, Vol. 5, n0 1, pp. 15-33.

15 Hamdi H. et al., loc.cit., p. 604.

Padhan [2011]16, dans son étude sur l'Inde, estime une fonction de demande de monnaie en utilisant l'approche ECM et les données trimestrielles allant de 1996 à 2009. Dans la spécification du modèle il retient le revenu réel comme une variable d'échelle, le taux d'intérêt à court terme comme le coût d'opportunité des encaisses réelles et le taux de change réel. Les résultats obtenus révèlent l'existence d'une relation de cointégration à long terme entre la demande d'encaisses réelles et les variables explicatives retenues.

Tang [2002]17, a analysé la demande de monnaie (mesurée par l'agrégat M3) en Malaisie en utilisant une version de l'approche ECM proposé par Pesaran et al. [2001], qui est le modèle à correction d'erreur sans restriction (UECM). Les données annuelles couvrant la période allant de 1973 à 1998 ont été utilisés. L'auteur a conclu qu'il y avait une relation de cointégration à long terme entre la demande de M3 et de ses déterminants à savoir les composantes de la dépense (consommation globale, investissement et exportations), le taux de change réel et les taux d'intérêt. La demande de M3 a également été trouvé stable en Malaisie en appliquant les tests CUSUM et CUSUMSQ habituels. Chsani [2010], a examiné la demande de monnaie M2 en Indonésie en utilisant à la fois l'approche ECM et l'approche ARDL de cointégration. Les données trimestrielles pour la période 1990: 1 à 2008: 3 ont été utilisées. L'auteur suit dans son analyse Miyao [1996] et Bahmani-Oskooee [2001] en postulant que la demande M2 est déterminée par le revenu réel et le taux d'intérêt réel.

Abdullah et al. [2010]18 ont examiné la demande de monnaie pour cinq pays d'ASEAN (Association of South East Asian Nations), également en utilisant l'approche (ARDL). Ils ont constaté que l'élasticité-revenu et le coefficient du taux de change sont positifs, tandis que l'élasticité de l'inflation est négative. Cela indique que la dépréciation de la monnaie nationale augmente la demande de monnaie, en raison de l'effet de richesse.

Sichei et Kamau [2012]19 ont analysé la demande pour différents agrégats monétaires au Kenya pour la période de 1997 ; 4-2011 ; 2. L'équation de long terme comprenait quatre mesures de la masse monétaire (M0, M1, M2, M3), le niveau des prix (IPC), le revenu réel, le taux des bons du Trésor, le taux de dépôt et le taux d'intérêt étranger ajusté pour dépréciation

16 Abdulkheir A. (2014), «A survey of the demand for money in Asian developing countries: Error correction models and autoregressive distributed lag models», Net Journal of Social Sciences, Vol. 2(1), pp. 17-23.

17 Ibid., p. 20.

18 Jafari S. (2013), «The Impact of Exchange Rate on Demand for Money in Iran», International Journal of Business and Development Studies, Vol. 5, n0 1, pp. 39-60.

19 Moses C.K. (2014), «Some empirical evidence on the stability of money demand in Kenya», International Journal of Economics and Financial Issues, Vol. 4, n0 4, pp. 849-858.

nominale du taux de change. L'élasticité-revenu de la demande de l'argent a été trouvé supérieur à l'unité.

Jyh-Lin Wu Yu-Hau et Hu [2007]20 ont étudié la demande de monnaie dans le cas de Taiwan en appliquant un modèle de correction d'erreur non-linéaire. L'étude met l'accent sur le rôle crucial du taux de change réel dans la fonction de demande de monnaie et conclus la stabilité de la demande de monnaie (M2) de 1962 jusqu'à 2003. Les résultats de l'étude indiquent l'existence d'une relation de cointégration à long terme entre la demande d'encaisses réelles, le revenu réel, taux d'intérêt et taux de change réel. Au Bangladesh, Hossain [2010], étudie le comportement de demande de monnaie au sens large en utilisant l'approche ECM et les données annuelles sur la période de 1973 à 2008. Les variables déterminantes retenues sont le PIB (variable d'échelle), le taux d'intérêt à terme, ainsi que le taux des bons du Trésor américain comme mesures du coût de la détention de monnaie et le taux de change effectif nominal de la monnaie locale. L'étude conclut qu'il existe une relation de cointégration à long terme entre la masse monétaire et les variables sélectionnées.

Dharmadasa et Makoto [2013]21 ont étudié la fonction de demande de monnaie à long terme pour le Sri Lanka de 1978 à 2010 en utilisant l'approche (ARDL) tout en accordant une attention particulière à l'effet de la crise financière internationale sur la demande de monnaie. Les conclusions de l'étude ont souligné que la demande de monnaie M1 au Sri Lanka est très cointégrée avec le revenu réel, le taux de change réel et les taux d'intérêt domestiques et étrangers à court terme. Le revenu réel et la crise financière ont un effet positif, mais le taux de change réel, les taux d'intérêt domestiques et étrangers ont un impact négatif. Bahmani et Bahmani-Oskooee [2012] estiment une fonction de demande de monnaie en utilisant les données annuelles de l'Iran (1979 à 2007). Les résultats indiquent clairement que la volatilité des taux de change a à la fois à court terme comme à long terme des effets négatifs sur la demande de monnaie (M2) en Iran. Les trois autres variables : le revenu, taux d'inflation et le taux de change ont effectivement des effets à court terme qui se traduisent à long terme sur la demande de monnaie. Bahmani-Oskooee et Malixi [1991] présente une fonction de demande de monnaie pour 13 pays en développement en fonction de l'inflation, le revenu réel et le taux de change effectif réel. Ils concluent que, la dépréciation du taux de change effectif a un effet négatif sur la demande de monnaie nationale.

20 Abdulkheir A., loc.cit., p. 20.

21 Jafari S., loc.cit., p. 45.

Dans son analyse, Valadkhani [2008]22 a examiné la relation de court et long terme entre la demande de monnaie et ses déterminants pour six pays d'Asie-du-Pacifique sur la période allant de 1975 à 2002. L'auteur a conclu que la demande de monnaie à long terme, répond positivement au revenu réel et négativement au taux d'intérêt, l'inflation, le taux de change effectif réel. Jawadi et Sousa [2013]23 estiment les fonctions de demande de monnaie pour la zone euro, les Etats-Unis et le Royaume-Uni en utilisant un cadre de régression par quantile et une régression de transition lisse. Le modèle de transition fournit deux résultats intéressants concernant la dynamique non linéaire associés à la fonction de demande de monnaie, et l'élasticité de cette dernière par rapport aux variables explicatives retenues qui varie non seulement en conformité avec le régime considéré, mais aussi à travers les pays sélectionnés.

Simmons [1992]24 a exploré la demande de monnaie au sens étroit (M1) en utilisant un modèle de correction d'erreur pour un échantillon de cinq pays africains, dont la République démocratique du Congo, Côte-d'Ivoire, Maurice, le Maroc et la Tunisie. Les résultats empiriques montrent que le taux d'intérêt national a un impact significatif sur la demande de monnaie à long terme, dans le cas de la Côte-d'Ivoire, Maurice et le Maroc. Fielding [1994] construit une fonction de demande de monnaie pour le Cameroun, Côte-d'Ivoire, Kenya et au Nigeria, à l'aide de données trimestrielles. La demande de monnaie dans ces pays est déterminée par la volatilité de l'inflation et des taux d'intérêt. En outre, Ewing et Payne [1999] ont montré l'influence des taux de revenu et du taux d'intérêt sur la stabilité de la fonction de demande de monnaie à long terme en Autriche, Australie, Finlande, Italie, États-Unis et au Royaume-Uni. Bahmani-Oskooees et Rehman [2005]25, ont analysé la stabilité de la demande de monnaie pour un groupe de pays asiatiques émergents (Inde, Indonésie, Malaisie, Pakistan, Philippines, Singapour et la Thaïlande), et leurs résultats ont montré que dans la plupart de ces pays de véritables agrégats monétaires M1 ou M2 sont Co intégrées avec leurs facteurs et pourrait être instable. Inoue et Hamori [2008]26 trouvent que les fonctions de demande de monnaie au sens M1 et M2 en Inde présentent une relation de long terme avec les variables suivantes : le revenu réel et le taux d'intérêt.

22 Ibid., p. 42.

23 Hamdi H. et al., loc.cit., p. 604. 24Ibidem.

25 Hanafiah H., loc.cit., p. 1.

26 Komain J. et Timothy P.O. (2014), «Instability of Money Demand: Recent Evidence for Thailand», Modern Economy, Vol. 5, pp. 907-913.

De même, Bahmani-Oskooee et Gelan [2009]27 ont abordé la stabilité de la demande de monnaie dans 21 pays africains en utilisant des données trimestrielles sur la période de 1971 jusqu'à 2004. Les auteurs ont conçu une fonction de demande de monnaie standard, estimée en utilisant la technique de cointégration et la modélisation de correction d'erreur, les résultats ont montré que presque dans les 21 pays la demande de monnaie est stable à long terme.

La même technique d'estimation a été utilisée par Darrat et Mutawa [1996] pour mesurer la demande de monnaie dans les Emirats Arabes Unis, selon eux l'influence du taux d'intérêt est faible et statistiquement insignifiante en raison des facteurs culturels et des valeurs islamiques en Arabie Saoudite. Stock et Watson [1993]28 trouvent que la demande de monnaie des États-Unis mesurée par l'agrégat monétaire M1 est stable à long terme sur la période 1990 à 1989. Maravic et Paliæ [2005]29 analysent la demande de monnaie en Serbie à long terme et à court terme pour la période allant de 1996 à 2005, en utilisant la technique de cointégration de Johansen et VECM. L'analyse de cointégration montre qu'il existe une relation forte de cointégration entre la demande de monnaie (M1), l'activité économique globale, l'inflation et des taux d'intérêt sur les dépôts. Le modèle de court terme (ECM) montre que les déterminants les plus importants de la demande de monnaie sont l'inflation et le taux de change. Le taux d'intérêt sur les dépôts est statistiquement insignifiant et la fonction de demande de monnaie dans l'ensemble est instable.

Basher et Fachin [2012]30 ont estimé la fonction de la demande de monnaie à long terme au sens large au niveau de la zone du CCG (Conseil de Coopération du Golfe) de 1980 à 2009. Les résultats ont confirmé la stabilité de la demande de monnaie à long terme tant au niveau national et régional. Bhatta [2011]31 étudie la demande de monnaie au Népal en utilisant des données annuelles pour la période 1975 à 2009. En utilisant l'approche (ARDL), ses résultats indiquent l'existence d'une relation de Co intégration de longue période entre la demande de monnaie, mesurée par l'agrégat M2, le PIB réel et le taux d'intérêt. Wolff [2013]32 estime la fonction de demande de monnaie standard dans un cadre de cointégration en panel dans la zone euro, il a constaté que l'élasticité du revenu réel est significative alors que la semi-élasticité du taux d'intérêt est négligeable.

27 Moses C.k., loc.cit., p. 849.

28 Komain J. et Timothy P.O, loc.cit., p. 908.

29 Jordan K., loc.cit., p. 38.

30 Hamdi H. et al., loc.cit., p. 605.

31 Abdulkheir A., loc.cit., p. 22.

32 Komain J. et Timothy P.O, loc.cit., p. 908.

Narayan et Mishrain [2009]33 estiment une fonction de demande de monnaie pour un panel de cinq pays d'Asie du Sud. Ils trouvent que la demande de monnaie (M2) et de ses déterminants, à savoir le revenu réel, le taux de change, les taux d'intérêt domestiques et étrangers à court terme sont cointégrés pour chaque pays.

Das et Mandal [2000]34 considérant la masse monétaire M3, ont affirmé que la fonction de demande de monnaie de l'Inde est stable. Ils ont utilisé les données mensuelles pour la période de 1981 à 1998, et effectué des tests de cointégration. Les résultats révèlent que la fonction de demande de monnaie est stable. Ramachandran [2004], aussi, considérant la masse monétaire M3, estime une fonction de demande de monnaie en utilisant des données annuelles sur la période allant de 1951 à 2000. Une relation stable a été trouvée entre la demande de monnaie, le PIB et le niveau des prix.

Mutluer et Barlas [2002]35 analysent la demande de monnaie en Turquie entre 1987 et 2001, une période caractérisée par un processus de libéralisation du secteur financier, mis en oeuvre en utilisant diverses réformes structurelles et dérégulations. Leurs résultats indiquent l'existence d'une relation de long terme pour la demande de monnaie au sens large en Turquie, avec une élasticité-revenu unitaire estimé. En outre, les résultats montrent que, le taux de change et de taux d'inflation ont un impact substantiel sur la demande de monnaie. De plus, Akcaolayan et Dommez [2008] tentent de tester la stabilité de la fonction de demande de monnaie pour quatre agrégats monétaires en Turquie. Ils utilisent l'analyse de cointégration multivariée de Johansen sur la période 1990(M1) à 2005(M12).

Les résultats indiquent qu'il existe une relation de long terme stable entre les différents agrégats monétaires, le revenu réel, le taux d'intérêt, et le taux de change effectif réel.

Qayyum [2005]36 a estimé la fonction de demande de monnaie au Pakistan, qui pourrait être utilisé pour l'analyse des politiques. L'étude a utilisé des données de séries chronologiques pour la période de 1960-1999 suivant la technique de cointégration de Johansen. L'analyse a conclu que la fonction de demande de monnaie est stable à long terme. Toujours pour le cas du Pakistan, Khan et Sajjid [2005] ont étudié à long terme comme à court terme la relation entre

33 A Jafari S., loc.cit., p. 43.

34 Inoue T. et Hamori S. (2008), «An Empirical Analysis of the Money Demand Function in India», IDE Discussion Paper, n0. 166.

35 Dritsaki C. et Dritsaki M. (2012), «The Stability of Money Demand: Some Evidence from Turkey», The IUP Journal of Bank Management, Vol. 11, n0 4, pp. 7-28.

36 Faridi Z. (2013), « An Estimation of Money Demand Function in Pakistan: Bound Testing Approach to Co-integration », Pakistan Journal of Social Sciences (PJSS), Vol. 33, n0 1, pp. 11-24.

les encaisses réelles, le revenu réel, le taux d'inflation, le taux d'investissements étrangers et le taux de change réel effectif. Ils ont utilisé les données couvrant la période allant de 1982-2002 suivant une approche de latence autorégressif distribué à l'estimation. L'auteur a conclu que le PIB réel a eu des effets positifs sur les encaisses réelles tandis que le taux d'inflation a été négativement lié à ce dernier.

Rutayisire [2010]37 a étudié les facteurs qui influent la fonction de demande de monnaie à la fois dans le court terme ainsi que dans le long terme pour l'économie du Rwanda. L'auteur a analysé des séries chronologiques en utilisant la technique de cointégration de Johansen pour la période de 1980 à 2005. L'étude a conclu que le taux d'intérêt et le taux de change au Rwanda, ont une influence négative sur la demande M2. Suliman et DafaAlla [2011]38 ont tenté de tester l'existence d'une fonction stable de demande de monnaie au Soudan. Leur étude a conclu que le revenu réel a un impact positif sur la demande de monnaie contrairement au taux d'inflation et le taux de change. Les auteurs ont recommandé l'utilisation des agrégats monétaires étroits comme des cibles de la politique monétaire au Soudan.

Concernant les travaux qui ont porté sur la spécification et l'estimation de la fonction de demande de monnaie de l'Algérie on peut se référer à l'étude d'Abderrezak A. [2000]39, professeur associé d'économie à l'université de Cumberland. L'auteur présente une analyse de la demande de monnaie pour la période post indépendance de l'Algérie de 1964 à 1995. En utilisant la technique de cointégration, il estime une fonction de demande de monnaie à long terme dont les variables explicatives sont le revenu réel, le taux d'inflation et le taux de change. Selon l'auteur, le taux d'intérêt en tant que déterminant de la demande de monnaie ne peut pas jouer le rôle supposé d'une mesure du coût d'opportunité de la détention d'encaisses réelles. Les inefficiences et les distorsions qui caractérisent les marchés financiers dans les pays en développement, dont l'Algérie, remettent en question la pertinence du taux d'intérêt par rapport aux encaisses réelles.

Ainsi, La relation de long terme s'écrit :

M t = k + á Y t + â ð t + ä Et . (1)
Avec :

Mt : représente le logarithme népérien des encaisses réelles.

37 Ibid., p. 14.

38 Ibidem.

39 Abderrezak A. (2000), « The demand for money in Algeria: an error correction approach », The Journal of North African Studies, Vol. 5, n0 3, pp.75-84.

40 Menaguer N. (2010), La demande de monnaie en Algérie, thèse de Doctorat en sciences économiques, université de Tlemcen.

Yt : représente le revenu réel.

Ðt : représente le taux d'inflation.

Et : représente le logarithme népérien du taux de change.

á, â, ä : représentent les élasticités à long terme de la demande de monnaie par rapport au

revenu réel, l'inflation et les devises étrangères respectivement.

Globalement, les résultats empiriques obtenus sont compatibles avec les fondements théoriques de la fonction de demande de monnaie. En plus de revenu réel et l'inflation, la demande à long terme d'encaisses réelles en Algérie est également déterminée par les variations du taux de change.

MENAGUER N. [2009]40 présente une analyse de la demande de monnaie transactionnelle en Algérie sur le plan macroéconomique. Le modèle spécifié fait dépendre la demande de monnaie des variables explicatives suivantes : le produit intérieur brut (PIB), l'inflation, le taux d'escompte et le taux de change. La forme fonctionnelle retenue s'écrit :

Mt - Pt = ì0 + ì1 Yt + ì2 INFt + ì3 DRt + ì4 TCt .. (2)

Avec :

Mt : représente le logarithme du stock de monnaie à la période t ;

Pt : représente le logarithme du déflateur d'une composante de la demande ou du PIB ;

Yt : représente le logarithme du PIB réel ;

INFt : représente le taux d'inflation ;

DRt : représente le taux d'intérêt nominal de court terme (le taux d'escompte) ;

TCt : représente le taux de change.

L'analyse empirique, qui utilise les techniques de Co-intégration et les modèles à correction d'erreurs, révèle les résultats suivants :

- Les encaisses réelles sont positivement influencées par le volume réel des transactions économiques, l'élasticité de la demande de monnaie par rapport au volume de ces transactions est supérieure à l'unité, donc il n'y a pas des économies d'échelle dans la demande de monnaie en Algérie ;

- Pour ce qui est de l'inflation et le taux de change, ils ont un impact négatif sur la demande de monnaie. Donc, on assiste à une fuite devant la monnaie nationale remplacée par des devises ;

- Le coefficient associé au taux d'intérêt porte un signe négatif. ce résultat est statiquement insignifiant et peut être interprété par une faible contribution du taux d'intérêt comme instrument du mécanisme de transmission de la politique monétaire en Algérie.

La demande de monnaie en Algérie est donc transactionnelle, et la théorie quantitative est confirmée. L'auteur utilise en suite le test de Chow, pour tester la stabilité de la fonction de la demande de monnaie. Pour ce faire, l'auteur a opté pour deux points de changement structurel. Le premier point correspond à la période de transition vers l'économie de marché et l'apparition de loi de la monnaie et du crédit (1990). Le deuxième point concerne le programme d'ajustement structurel imposé par le FMI (1993). Les résultats obtenus confirment la stabilité de la fonction de la demande de monnaie à long terme sur la période allant de 1970 à 2005.

De même, Ayad F. [2013]41 étudia en Algérie, une relation Co intégrante entre la demande d'encaisses réelles (Mt - Pt), le revenu réel (Yt), l'inflation (ðt) et l'incertitude économique (?t). La méthodologie utilisée fut celle de Johansen (1988), et la relation de long terme estimée est représentée par l'équation suivante :

M(t) - P(t) = â0 + â1 Y(t) +â2 ð(t) + â3 ?(t) ................................ (3)

Les résultats obtenus révèlent que les signes des coefficients sont conformes à la théorie de la demande de monnaie, et sont statistiquement significatifs. Ainsi, la demande d'encaisses réelles est considérée comme étant fonction du revenu réel, pris comme variable d'échelle, du taux d'inflation et de l'incertitude économique, avec un effet positive du revenu et l'incertitude économique et un effet négatif pour l'inflation.

Entre autres, Kherbachi H., Achouche M. et Abderrahmani F. [2006]42 étudient le cadre analytique de la demande de monnaie en Algérie en tenant compte des caractéristiques structurelles de l'économie algérienne : économie ouverte, dépendante, où le secteur financier est peu développé et le secteur informel occupe une place de choix. Les principales variables retenues dans la modélisation de la fonction de demande de monnaie sont la masse monétaire définie au sens large (M2), le revenu national (variable d'échelle), le taux d'intérêt et le taux

41 Ayad F. (2013), « The demand for money in Algeria». Disponible sur https://books.google.dz/ (consulté le 05/11/2015)

42 Abderrahmani F. et al. (2006), « Estimation d'une fonction de demande de monnaie en Algérie », Cahiers du CREAD, n0 75, pp. 43-67.

d'inflation. Les auteurs s'investissent davantage dans la recherche et ils publient en 2013 un autre article portant sur la fonction de demande de monnaie en Algérie : existence et stabilité à l'épreuve des grandes fluctuations, couvrant la période allant de 1964 à 2009.

Le modèle proposé pour l'analyse retient le PIB réel, l'IPC (l'Indice des Prix à la Consommation), et le taux d'escompte annuel pratiqué par la banque d'Algérie, comme variables explicatives de la demande de monnaie (mesurée par l'agrégat M2). Ils adoptent la technique de Co intégration pour estimer un modèle VECM selon l'approche structurelle de Johansen ?1998?. Quant à la stabilité paramétrique du modèle est vérifiée à travers les tests du Chow, Split Sample, BP (Break Point). La relation de long terme de la fonction de demande de monnaie est écrite comme suit :

MM2(t) = T0 IPC(t) + T1 GDP(t) + T2 Tx int(t) + ?(t) .................................... (4)

Au vu des résultats obtenus, les auteurs ont conclus l'existence d'une relation de long terme entre la demande de monnaie et ses déterminants dont les arguments sont représentés par les variables revenu réel (GDP), taux d'intérêt et taux d'inflation (mesuré par l'IPC dans ce cas). En effet, la fonction de demande de monnaie en Algérie (1964-2009) est statistiquement significative, et présente une stabilité paramétrique appréciable. Les résultats confirment pleinement les hypothèses de la théorie économique concernant la demande de monnaie.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984