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Estimation et stabilité de la fonction de demande de monnaie en Algérie

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par Anissa ATMANI
Université Abderrahmane Mira - Bejaia  - Master en Scs économiques  2016
  

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Conclusion

Durant les deux siècles qui ont précédé, plusieurs théories économiques se sont succédé pour essayer d'expliquer le rôle de la monnaie dans l'économie d'un pays.

Si les classiques et les préclassiques ont indirectement explicité la théorie quantitative de la monnaie, la vraie formulation de cette théorie remonte aux néo-classiques, en la formalisant mathématiquement, on se rapproche de plus en plus d'une théorie de demande de monnaie, avec Marshall et Pigou les plus éminents partisans de l'école de Cambridge. Keynes, également issu de ce courant de pensée, propose une justification totalement nouvelle de la demande de monnaie. Les théories de la demande de monnaie sont ensuite perfectionnées dans deux voies, la théorie keynésienne de sélection du portefeuille et la nouvelle théorie quantitative des monétaristes.

Néanmoins, les théories de la demande de monnaie ne donnent pas la même vision du rôle de la monnaie dans l'économie. Quelle est celle qui correspond le mieux aux faits ? Les études empiriques sur la demande de monnaie sont au centre des préoccupations des autorités monétaires. Les études empiriques, non seulement clarifient les théories de la demande de

monnaie en tant que telle, mais aussi sont supposées indiquer les effets de la politique économique et en particulier de la politique monétaire.

CHAPITRE 02

Evolution macroéconomique et

politique monétaire en Algérie

Introduction

Si le rôle de l'Etat au sein de la vie économique est sujet à débats, il est un domaine où l'économie ne peut se passer d'un acteur public : la mise à disposition d'une monnaie commune à tous les agents économiques. Gérer les besoins de l'économie en monnaie est une fonction de l'Etat : fournir assez de monnaie, mais pas trop, tel est le dilemme de la politique monétaire.

Les objectives de la politique monétaire sont définis comme ceux qui ont un rapport naturel avec le bien être. Ceci inclut le plein emploi, la croissance économique, la stabilité des prix et la répartition équitable des revenus. Pour la politique monétaire, l'objectif principal doit être le maintien de la stabilité des prix43. « Le rôle de la politique monétaire dans la lutte contre l'inflation est assuré par la Banque d'Algérie, d'autant plus que l'objectif d'inflation explicite a été institué en août 2010 »44 a confirmé Mr Mohamed Lakcasi, gouverneur de la banque d'Algérie. Pendant les années 90, la politique monétaire a été un élément de la stabilisation. L'objectif de la politique monétaire, aussi bien durant la période de stabilisation et d'ajustement structurel (1994-1998) que durant la période de développement qui a suivi, a toujours été le maintien de la stabilité des prix, cela se traduisant par des résultats satisfaisants dans la lutte contre l'inflation depuis 1997.

Il s'agit, en première partie de ce chapitre, de retracer l'évolution macroéconomique de l'économie algérienne et les principales réformes économiques initiées dans le cadre de la transition vers le marché. La seconde partie, a mis l'accent sur la conduite de la politique monétaire algérienne pendant deux intervalles importants, la première phase concerne la politique monétaire pendant la période des réformes économiques 1990-1998, et la deuxième coïncide avec la phase de l'instauration de l'économie de marché après le Programme d'Ajustement Structurel. Cette transition qu'a connue l'économie algérienne a eu des effets globalement positifs sur le plan macroéconomique.

1. Évolution macroéconomique en l'Algérie

Jusqu'au milieu des années 1980, l'économie algérienne s'est développée dans le cadre d'un modèle de croissance privilégiant une forte industrialisation et une gestion centralisée de l'économie.

43 Landais B. (2008), Leçons de politique monétaire, De Boeck, Bruxelles.

44 http://www.hakimabedouanikernane.com/article-mohamed-laksaci-gouverneur-de-la-banque-d-algerie-121121146.html (consulté le 11/02/2016)

45 HADJAR A. (2011), L'entreprise et la relance économique, mémoire en Magister, université d'Oran. Disponible sur : http://www.memoireonline.com (consulté le 24/04/2016)

Au lendemain de son indépendance, l'Algérie parmi de nombreux pays en voie de développement, pour affirmer son indépendance économique et sa souveraineté, a opté pour un modèle de développement socialiste centré sur une forte industrialisation afin de promouvoir la croissance économique. Le but ultime de cette planification centralisée de l'économie est de créer une stratégie de développement afin de transformer l'économie en une économie dynamique productive et plus performante permettant ainsi de financer les investissements planifiés.

Après deux décennies d'économie étatisée et administrée, la crise de 1986 a révélé l'exigence de profondes réformes du système économique et de son mode de fonctionnement. La chute brutale du prix du pétrole, à laquelle s'ajoute celle du dollar, non anticipées par le gouvernement, a paralysée l'économie. De graves tensions financières et économiques se sont engendrées par le rétrécissement de la capacité d'importation, l'Etat Algérien a commencé à s'effriter graduellement. La situation s'est dégradée et la crise sociale a amplifié les émeutes d'octobre 1988 qui déclenchent une double ouverture constitutionnelle, politique et économique. Ceci a conduit à un programme de réformes économiques tel que :

- En 1989, l'Algérie négocie un arrangement avec le Fonds Monétaire

International et conclu un premier accord de stand-by, d'une enveloppe estimé à 155.7 millions de DTS, accompagné d'une facilitée du financement élargi d'un montant de 315.2 millions de DTS45, sous conditions d'une politique monétaire appelée à être plus austère, la suppression du déficit budgétaire, la poursuite du glissement du cours du dinar et l'introduction de la flexibilité des prix.

- En 1991, en dépit de la situation d'instabilité politique accentuée, l'Algérie signe
un second accord plus renforcée d'une durée de dix mois. Cet arrangement stipule une libéralisation du commerce extérieur, la réforme du système financier en ce qui concerne son fonctionnement, impliquant l'indépendance de l'institut d'émission vis-à-vis du Trésor destinée à crédibiliser les mesures de stabilisation, entre autres, la dévaluation de la monnaie nationale, la libéralisation des prix et la réforme du système fiscale et douanier.

- En 1994, en situation de cessation de paiement, le gouvernement demande le
rééchelonnement de sa dette extérieure et doit négocier un autre accord avec le FMI et la Banque Mondiale. Un arrangement fut conclu d'une durée de quatre ans et négocié en

46 Talahite F. (2010), Réformes et transformations économiques en Algérie, Economies et finances, université Paris-Nord.

des circonstances défavorables, précédé d'une rupture de dialogue avec le FMI et la BIRD. En contrepartie, l'Algérie s'est engagé dans de profondes réformes de structures et de stabilisation macro financière à savoir, la réduction de l'inflation, dévaluation et convertibilité du dinar dans les transactions commerciales avec l'extérieur, libération des prix, libéralisation du commerce extérieur et restauration des équilibres internes et externes46.

La position économique extérieure du pays s'améliore très nettement du fait de l'augmentation des prix du pétrole entre 1995 et 1997. Cette hausse, conjuguée aux ressources financières significatives accumulées, permet la constitution d'un niveau de réserves très important. Mais, à l'évidence, l'incohérence de la gestion économique interne et les divergences sur des problèmes comme la privatisation, la coopération avec les institutions financières internationales, et l'investissement étranger ont conduit à l'abaissement de la production et l'investissement.

Depuis la fin du PAS (1994 - 1998), l'Etat algérien a adopté une attitude contradictoire par rapport à la question de la transition vers le marché. Le discours sur la réforme économique est officiellement maintenu, mais dans les faits, l'Etat renoua avec sa conception dirigiste de l'économie.

De ce fait, l'économie algérienne se trouve être prise entre plusieurs tenailles, d'un côté, elle devient fortement centralisée au plan interne, mais exposée à une concurrence externe exacerbée ; de l'autre, elle dispose de ressources financières importantes thésaurisées sous forme de réserves de change oisives dans des banques étrangères, mais la production de ses secteurs industriels et agricoles est en régression permanente. Cette situation a conduit à un affaiblissement de l'offre locale, des politiques budgétaires et monétaires permissives, une explosion des importations et une dépendance de plus en plus accrue des exportations d'hydrocarbures.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway