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Estimation et stabilité de la fonction de demande de monnaie en Algérie

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par Anissa ATMANI
Université Abderrahmane Mira - Bejaia  - Master en Scs économiques  2016
  

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3.1. Les objectifs intermédiaires et rôle accordé à l'agrégat monétaire M2

Comme nous l'avons déjà évoqué, les autorités monétaires se donne comme objectif intermédiaire de contrôler les agrégats monétaires. De ce fait, si l'objectif intermédiaire est la quantité de monnaie, de quel agrégats s'occupera-t-elles ?

La banque d'Algérie, afin d'atteindre l'objectif ultime de sa politique monétaire, à savoir l'objectif explicite d'inflation à moyen terme, un objectif intermédiaire doit être poursuivi à savoir l'agrégat monétaire M2 qui devrait contribuer à la concrétisation de l'objectif d'inflation, à mesure qu'il existe une relation étroite entre l'inflation et l'agrégat monétaire M2. Cibler l'inflation ne revient pas à écarter (forcément) l'ensemble des autres objectifs qui peuvent être d'intérêt pour la Banque d'Algérie. La politique monétaire algérienne poursuit des objectifs intermédiaires monétaires en raison de la volatilité persistante des agrégats monétaire engendrée par les mutations du système financier50.

La mise en oeuvre d'une politique monétaire visant la stabilité des prix par le biais du contrôle d'un agrégat monétaire repose crucialement sur l'hypothèse de stabilité de la demande de monnaie.

Le terme stabilité en général, et celle de la demande de monnaie en particulier, renvoie à une situation où les comportements des agents non financiers et leurs anticipations en matière de détention d'actifs monétaires, restent suffisamment constants dans le temps, ou au moins prévisible à long terme. La politique monétaire est efficace si la demande de monnaie est peu élastique au taux d'intérêt. Dans le cas contraire, une baisse du taux d'intérêt se traduira par une hausse de la détention monétaire qui n'aura pas d'impact sur l'activité économique.

La politique monétaire, lorsque son objectif est d'influencer l'activité économique, suppose de bien connaître la forme de la fonction de demande de monnaie, pour savoir, par exemple, quels effets une augmentation de la masse monétaire aura sur les variables stratégiques pour lesquelles la détention de la nouvelle quantité de monnaie sera désirée. De plus, il sera

également indispensable pour mesurer avec précision l'impact des instruments de politique monétaire de savoir si la fonction de demande de monnaie est stable, en ce sens qu'il y a une régularité dans les comportements des détenteurs de monnaie. Si la demande de monnaie est instable, l'effet de toute intervention sur le marché monétaire peut se voir amoindri ou même entraîner des conséquences inattendues.

Ci-après, Figure n0 2 nous montre clairement l'évolution du taux d'inflation mesuré par l'évolution de l'IPC par rapport à l'évolution du taux de croissance de l'agrégat M2.

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1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Figure n0 2: Evolution du taux d'inflation et du taux de croissance de l'agrégat M2

tx inf % M2 %

Source : fait par nous-même à partir des données de la banque d'Algérie

D'après Figure n0 2, nous constatons que l'inflation semble à priori maitrisée en terme d'objectif, entre 2000 et 2005. En effet ce qui caractérise cette période, est bien, une austérité budgétaire, mais aussi une politique monétaire restrictive. Entre 2002 et 2014, le taux d'inflation est de 3,8 % en moyenne annuelle, tout en enregistrant un pic de 8,89 % au titre de l'année 2012 suivi par une décélération. Ce résultat dépasse l'objectif de contenir l'inflation, et remet en cause les instruments de la politique monétaire et le système bancaire.

Dans un premier temps, donc, la politique monétaire se présente comme un élément de la politique de stabilisation et du PAS (1990-1994). Ainsi, la politique d'ajustement structurel menée en étroite collaboration avec le FMI s'est traduite par l'encadrement de la masse monétaire et une baisse significative de la liquidité dans l'économie au cours de la période 1992-1994, comme l'illustre la figure n0 3 ci-après.

Figure n0 3: Les variations annuelles des agrégats monétaires M1 et
M2 en pourcentage (montants en Millions de dinars)

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% M1 % M2

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1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Source : la banque d'Algérie.

L'agrégat pertinent, à savoir la masse monétaire M2 s'est accrue 1990 à 1991 de 343 005 millions de Dinars à 415 270 millions de Dinars soit une augmentation de 21,1 %, pour passer ensuite en 1992 à 515 902 millions de Dinars donc une croissance de 24,23 % et à 627 427 Millions de Dinars en 1993 soit un pourcentage de 21,61 % ceci est due à la stabilisation du taux de change51.

Quant à l'agrégat monétaire M1, après une augmentation de 20,33 % en 1991, il passe de 270 082 millions de Dinars à 324 993 millions de Dinars en 1991, soit une augmentation de 13,76%, et 20,87 % pour l'année suivante.

A la fin des années 1993, la situation économique été marquée par une détérioration de la balance des paiements et l'accumulation de la dette extérieure d'où l'adoption du programme d'ajustement structurel du FMI en 1994 en signant l'accord de Stand-by. De 1993 à 1995, nous remarquons un recul sensible quant à l'évolution de la masse monétaire M2. Au cours de la période 1994-1997, la croissance de la masse monétaire est passée de 15,31% à 18,19% et 47,24% en 1998, en effet, à partir de 1997, l'accroissement de la masse monétaire est dû aux avoirs extérieurs du fond monétaire international.

Avec l'avènement d'une conjoncture favorable sur les marchés pétroliers, suite au net raffermissement des cours du brut à partir de 1999, l'Algérie passe d'une situation de pénurie de liquidité à une situation d'excès d'offre de liquidité sur la marché monétaire, sous l'effet de l'accumulation soutenue des réserves officielles de change. Les agrégats monétaires de l'économie algérienne connaissent une certaine évolution régulière notamment la croissance de

51 Bedjaoui Z., loc. cit., p. 236.

la masse monétaire M2 qui évolue de 12,36% en 1999 à 17,3% en 2002. Une situation de stabilité monétaire s'installe entre 2003 et 2005, dont on remarque une diminution du taux de croissance monétaire de 15,6% à 11,22% avec une reprise d'accroissement en 2006.

L'analyse de la situation monétaire consolidée, constituée des agrégats monétaires et de crédit, montre que l'évolution de la situation monétaire est tirée de celle de l'agrégat des avoirs extérieurs nets, comme facteur instrumental. D'autant plus que depuis 2005, les avoirs extérieurs nets dépassent largement les liquidités monétaires de l'économie nationale à savoir la masse monétaire M2 (figure n0 4), et ils constituent l'unique source de création monétaire pour la banque d'Algérie.

Figure n0 4: Evolution des contreparties de la masse monétaire
(en Milliards de dinars)

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avoirs extérieurs nets crédits intérieurs crédits à l'économie

crédits à l'Etat M2

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Source : la banque d'Algérie

Le parachèvement de la conduite soutenue de la stratégie de désendettement extérieur (20042006) a débouché sur une accumulation plus importante des réserves officielles de change au cours des années 2007-2008, source principale de l'expansion monétaire.

Après un trend baissier en la matière, l'année 2009, sous l'effet du choc externe inhérent à la grave crise économique mondiale, s'est caractérisée par des rythmes de croissance modérés des agrégats de monnaie, voire même une contraction de la masse monétaire M2. Elle passe de 6 955,9 millions de dinars à 7 173,05 millions de dinars, soit une augmentation de 3,12 %. La situation de croissance monétaire s'accentue en 2010 et 2012 pour atteindre respectivement 15,44% et 11%, résultant de l'augmentation d'épargne financière et les avoirs extérieurs des exportations hydrocarbures. La décélération du rythme de l'expansion monétaire observée en 2012 s'est poursuivie en 2013. Ainsi, pour 2013, le taux de croissance de la masse monétaire

M2 a été de 8.41 % contre 11% en 2012. Cette variation à la baisse résulte des effets conjugués d'une baisse de la part relative des dépôts bancaires à vue, d'une augmentation de celle des dépôts aux comptes courants postaux (CCP) et au Trésor, ainsi que celle de la quasi monnaie, le tout dans un contexte de stabilisation de la part relative de la circulation fiduciaire52.

Au cours de l'année 2014, on note une augmentation de 12,42% pour l'agrégat M2 contre une augmentation de 3,37% pour le P11B. La figure n0 5 ci-après nous montre l'évolution de la masse monétaire M2 par rapport au P11B en pourcentage.

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Figure n0 5: Evolution de la masse monétaire (M2) par rapport au PIB (en %)

PIB % M2 %

Source : la banque d'Algérie

Durant la décennie 90, le système bancaire, qui assurait le financement de l'économie, se caractérisait par une illiquidité structurelle qui le faisait dépendre totalement du refinancement de la Banque d'Algérie. Entre 1994 et 1996 le taux d'accroissement de la masse monétaire M2 est nettement moindre que celui du produit intérieur brut. Par contre, dans un contexte de stabilisation du taux de change, la période de 1997à 1998, la tendance est inversée. Le taux d'accroissement de la masse monétaire M2 a augmenté plus vite que celui du produit intérieur brut. Le taux de liquidité dans l'économie a atteint 56% en 1998.

A partir de l'année 2000, l'économie algérienne se caractérise par de bonnes performances macro financières notamment l'amélioration de la liquidité bancaire, qui ont débouché en 2002 sur un rythme de croissance appréciable. Le surplus commence à apparaître à partir de 2000 (on note une légère tendance à la baisse entre 2002 et 2005), cette augmentation résulte des opérations d'assainissement, la recapitalisation des banques opérées par le trésor, suite à un

52 Benbahmed T., Lohoues H. (2014), « Algérie 2014 », Perspectives économiques en Afrique, pp. 2-15.

afflux des ressources extérieurs nets (très accentué en 2002), d'une politique budgétaire plus expansionniste et des retombées du plan de relance de l'activité économique.

La fragilité de l'économie algérienne à la volatilité des prix pétroliers est très élevée. La conjonction de cette volatilité des prix avec d'autres difficultés de gestion économique s'est traduite par un impact négatif sur la productivité et la croissance. A l'origine, le pays a connu une période de performances raisonnables durant la période 1961-1985, la croissance du PIB était en moyenne respectivement de 5.3 %. Entre 1986 et 1994, l'Algérie affiche un taux de croissance annuel un peu supérieur à zéro 0,2 %. Ces taux de croissance étaient dus à des sources d'influences externes défavorables.

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Figure n0 6: Taux de croissance du PIB en %

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Source : données de l'ONS

L'aggravation de la situation économique et financière en 1994 a conduit les autorités à mettre en place un programme de réformes qui ont jeté les bases d'une reprise de la croissance, stabilisation de l'économie et réduction du chômage en forte augmentation. Les résultats de l'application du (PAS) sont apparus évidents à partir de 1997. Le taux de croissance est passé de (-2,1) % en 1993 à 1% en 1997 pour atteindre 3,1 % en 1998 (figure n0 5). Les autres années suivantes la croissance économique était tirée surtout par les recettes des hydrocarbures suite à l'augmentation du prix du pétrole en 1999. On enregistre une croissance annuelle moyenne de 3.3% entre 1996-2000.

La période 2001 à 2005, une période d'accélération de la croissance, était caractérisée par des taux de croissance élevés liés surtout à l'explosion des cours du pétrole. Les taux de croissance se situaient en moyenne à 5 %. La croissance du Produit Intérieur Brut est passée de 4,61% en 2001 à 5,6% en 2002.

La croissance du P11B réel s'est nettement rétablie après le ralentissement observé en 2000. D'une croissance économique de 2,2%, le taux est passé à 4,61% en 2001. Le P11B hors secteur des hydrocarbures a connu une croissance réelle de 5,3%. En 2004, le produit intérieur brut s'est établi, en valeur courante, à 6 149,12 milliards de DA, la croissance économique s'est située à 4,3%, suite au ralentissement de la croissance de la production d'hydrocarbures et de la baisse de la production agricole par rapport à 2003 (qui avait été une année marquée par des récoltes exceptionnelles). Le PIB réel hors hydrocarbures a été de 4,7%. en 2005, la croissance économique a enregistré un taux global de 5,1%. L'année 2006 a enregistré une croissance économique de 1,7%, suite à une baisse de la production d'hydrocarbures occasionnée par des travaux d'entretien. Hors hydrocarbures, la croissance du P11B se situe à 5,6%, Au cours de la période 2000-2006, l'expansion du PIB en volume et en moyenne annuelle est estimée à 4,8 %. En fin 2007, est annoncé 9352 milliards de DA.

Le taux de croissance économique a été de 3,4% en 2007 et de 2% en 2008 et 1,6% en 2009. La croissance du PIB hors hydrocarbures a atteint 9,3 % en 2009, soutenue par une bonne performance des secteurs des services et du bâtiment tirés par le Programme d'Investissement Public (PIP)53. Cependant, une baisse sensible de la production d'hydrocarbures (- 6 %) a réduit la croissance globale à environ (21/2) %, un taux légèrement inférieur à celui de 2008. En 2010, la croissance du P11B s'est accélérée atteignant 3,6 % en volume contre 1.6 % au cours de l'année précédente. Le PIB hors hydrocarbures a progressé plus rapidement à hauteur de 6 % contre 9,3 % l'année précédente. En valeur, la hausse du P11B atteint 20,1 %. C'est avec un rythme de croissance plus proche que le P11B progresse l'année qui suit, il passe de 2,8 % en 2011 à 3,3 % en 2012. Néanmoins, l'activité économique s'est ralentie en 2013, en raison du tassement de la croissance de la demande globale et de la baisse de la production d'hydrocarbures, la croissance en volume du produit intérieur brut se limite à 2,8 %, en recul de 0,5 point et celle du PIB hors hydrocarbures demeure stable à 7,1 %54. Avec 4,1 % de hausse du produit intérieur brut en volume en 2014, l'activité économique renoue avec la croissance. Cependant, hors hydrocarbures, elle fléchit de 1,5 point de pourcentage à 5,6 % et le PIB par habitant progresse de 1,65 % contre 1,14 % en 2013.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon