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à‰tude évaluative des techniques de détermination de la vitesse de sédimentation observée en clinique

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par HUGUES LUCKY PENKA SOB
CPF MBOUO BANDJOUN ( CAMEROUN) - TECHNICIEN PRINCIPAL D'ANALYSES BIOMEDICALES 2015
  

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II. Physiopathologie de la réaction inflammatoire

Les facteurs qui déclenchent une réponse inflammatoire sont très variés :

ï Infection par des micro-organismes (ex : bactéries, virus, parasites, champignons) ;

ï Agents physiques : traumatisme( ex : plaie) ou nécrose tissulaire( ex : infarctus), chaleur( ex : brûlure) ou froid( ex : gelure), radiations par des UV : ultra-violets( ex : coup de soleil) ou des rayons X, corps étranger( ex : prothèse, poussières de silice,...) ;

ï Agents chimiques (ex : caustiques, toxiques, venins).

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Figure 1 : Exemple de facteurs déclenchant l'inflammation

Source : (Ketty Schwartz, 2011)

Quelle que soit la nature du stimulus, les manifestations de la réponse inflammatoire se ressemblent. Néanmoins, la nature des cytokines produites, l'intensité et la durée de ces manifestations pourront changer en fonction du stimulus (Ketty Schwartz, 2011) p 16.

Trois séquences d'événements complexes et intriqués composent la réponse inflammatoire :

1. Une phase d'initiation (phase vasculaire) qui fait suite à un signal de danger d'origine soit extérieur (exogène) soit intérieure (endogène) et qui met en jeu une première série d'acteurs. Cette première phase varie en fonction du type d'agression (endogène, exogène) qu'a subi l'organisme ;

2. Une phase d'amplification avec la mobilisation et l'activation d'autres acteurs ;

3. Une phase de résolution et de réparation qui tend à restaurer l'intégrité du tissu agressé. Pour mieux comprendre ces différences séquences, nous prendrons l'exemple d'une plaie avec coupure (brèche vasculaire). Ceci va entrainer une réaction locale qui vise dans un premier temps à stopper l'hémorragie puis à recruter les cellules inflammatoires au niveau du tissu lésé, pour finir par réparer le tissu. (Ketty Schwartz, 2011) p 16.

Figure 2 : Cas d'une plaie avec coupure

Légende :

Ø La phase d'initiation : phase vasculaire et activation des cellules résidentes

Source : (Ketty Schwartz, 2011)

Activation des plaquettes et des premiers médiateurs

Les plaquettes sont activées très rapidement : elles interviennent, avec l'aide de facteurs pro-coagulants présents dans le plasma, pour colmater la brèche et limiter l'accès des pathogènes à l'organisme. Les plaquettes activées libèrent aussi des protéines aux propriétés agrégantes et vasoconstrictrices (= rétrécissement du diamètre des vaisseaux) puissantes. L'activité de vasoconstriction est extrêmement brève et sert à limiter les « fuites » de sang. (Ketty Schwartz, 2011) p 17.

Figure 3 : Activation plaquettaire au cours des premières étapes de la phase vasculaire

Source : (Ketty Schwartz, 2011)

Très rapidement, un grand nombre de médiateurs solubles présents dans le sang sont activés (système du complément, système des kinines,...). Leur but est de « donner l'alerte » rapidement et de recruter les cellules de l'immunité innée sur le lieu de l'inflammation.

Le système du complément joue un rôle important dans :

ï La vasodilatation ;

ï L'augmentation de la perméabilité vasculaire ;

ï L'attraction des cellules circulantes vers le site lésé (chimiotactisme). Le système des kinines est responsable entre autre :

ï De la perméabilité des vaisseaux ce qui va permettre aux cellules de l'immunité d'arriver au niveau du tissu ;

ï Mais aussi de la sensation de douleur grâce à leur interaction avec les neurones sensoriels qui sont des cellules jouant le rôle de «  capteur de douleur ».

En somme :

L'inflammation se déroule dans les tissus vascularisés, préférentiellement dans le tissu conjonctif. Les tissus dépourvus de vaisseaux, comme le cartilage ou la cornée, sont incapables de développer une réaction inflammatoire complète.

Activation des cellules résidentes au niveau du tissu lésé pour recruter des patrouilles circulantes.

Il existe un peu partout dans les tissus, des cellules du système immunitaire inné appelées « cellules résidentes ». Il s'agit des macrophages et des cellules dendritiques. Ces cellules proviennent de la moelle osseuse et ont colonisé ensuite les différents tissus de l'organisme. Au niveau du tissu, elles sont les première à être activées suite à la reconnaissance du microbe (voir encarta sur « comment les cellules résidentes reconnaissent-elles le microbe ? ») et à donner l'alerte. Suite à leur activation, les cellules résidentes sécrètent des messagers solubles (chimiokines, cytokines pro-inflammatoires comme le TNF-á, l'IL-1 et l'IL-6) qui vont avoir plusieurs effets, notamment en local :

ï Attirer des cellules du système immunitaire inné circulant dans le sang, en particulier les neutrophiles ;

Perméabiliser les vaisseaux, ce qui permet le passage des cellules circulantes (neutrophiles, monocytes) du sang vers le tissu lésé. (Ketty Schwartz, 2011) p 18.

Figure 4 : Effets locaux et systémiques des cytokines par les macrophages (CRP : protéine C-réactive)

Source : (Ketty Schwartz, 2011)

Un autre type cellulaire joue un rôle important dans la phase d'initiation : les mastocytes. Ils sont souvent situés près des vaisseaux sanguins et, certains de leurs médiateurs, l'histamine notamment, agissent sur les cellules des parois vasculaires. Il en résulte une vasodilatation et la formation d'un oedème local.

Figure 5 : Vasodilatation et chimiotactisme induit par les messagers sécrétés par le mastocyte et macrophage activé

Source : (Ketty Schwartz, 2011)

Schématiquement les signes de l'inflammation sont agencés selon Schwartz, 2011comme suit :

ü Perméabilisation et dilatation des vaisseaux ROUGEUR/ CHALEUR

Exsudation plasmatique oedème par distension des tissus GONFLEMENT forte pression sur les terminaisons nerveuses locales DOULEUR activation du système des kinines DOULEUR. (Ketty Schwartz ; 2011) p 19.

La reconnaissance de l'agent pathogène :

Les cellules phagocytaires reconnaissent des « motifs » très conservés, appelés PAMP (pour Pathogen-associated Molecular Pattern, en bleu sur le schéma ci-après) chez bon nombre de microbes (bactéries, champignons, virus) mais qui sont absents des cellules de l'hôte. Cette reconnaissance se fait via des récepteurs(en marron sur le schéma) appelés PRR (pour Pathogen Recognition Receptors), présents à la surface des cellules phagocytaires.

Figure 6 : Reconnaissance des pathogènes par les cellules phagocytaires 

Source :(Ketty Schwartz, 2011)

Les macrophages et les cellules dendritiques expriment des récepteurs reconnaissant des motifs présents à la surface de nombreuses bactéries mais absents des cellules de mammifères.

Il existe de nombreux récepteurs PRR à la surface d'une même cellule et chaque récepteur est capable de fixer de nombreux microbes porteurs d'un même motif (exemples : motif spécifique des parasites ou motif spécifique des virus). Ainsi avec un nombre restreint de récepteurs de spécificité large, chacun capable de reconnaître une classe de pathogènes, ces cellules peuvent reconnaître le monde microbien très varié.

Figure 7 : Diversité des récepteurs des cellules du système immunitaire inné

Source : (Ketty Schwartz, 2011)

Légende : récepteurs de l'immunité innée multiples mais invariants :

Ø La phase d'amplification : arrivée des patrouilles circulantes et activation des cellules au niveau du tissu lésé

Les neutrophiles sont les premières cellules circulantes à arriver au niveau du tissu lésé. Si les neutrophiles ne suffisent pas pour détruire les microbes, des monocytes/macrophages circulants, attirés par les chimiokines, vont venir en renfort sur le site lésé pour phagocyter les microbes et les débris cellulaires. Dès leur arrivée sur le site lésé, les cellules du système inné sont activées soit par contact direct avec le pathogène, soit par la présence des cytokines sécrétées par les cellules résidentes. La reconnaissance des motifs microbiens par les neutrophiles et les macrophages conduit à la destruction d'une partie des microbes.

Les neutrophiles, après ingestion du microbe, produisent et déversent, au niveau du tissu lésé, des composés hautement réactifs (un peu comme de l'eau oxygénée !), contenus dans leurs granules : il s'agit de formes réactives de l'oxygène, de monoxyde d'azote et de peptides antimicrobiens.

Figure 8 : Contenu des granules libérés par le neutrophile

Source :(Ketty Schwartz, 2011)

Pour Ketty Schwartz, 2011 les composés n'ont pas la capacité de discriminer entre le microbe et les propres cellules de l'individu. Des dégâts collatéraux au niveau du tissu de l'individu sont donc, lors de cette étape, inévitables. Ces tissus lésés, ainsi que des bactéries, des neutrophiles et des macrophages ayant phagocyté les bactéries, composent le pus qui signe une réaction inflammatoire efficace. Les macrophages sécrètent aussi des facteurs de croissance et d'autres protéines à remodeler le tissu lésé.

Parallèlement, des macrophages ayant phagocyté des microbes migrent vers les ganglions lymphatiques ou ils présenteront ultérieurement des fragments de ces microbes aux lymphocytes T (et notamment aux lymphocytes T4), pour initier une réponse plus ciblée et spécifique contre ce microbe. Cette réponse adaptative, qui s'installe en 2 à 5 jours, prendra la suite de la réponse innée si nécessaire. (Ketty Schwartz, 2011) p 21.

Ø La phase de réparation tissulaire

La réaction inflammatoire doit être limitée dans le temps. Cette dernière phase de réparation dépend du degré de lésion au niveau du tissu et peut prendre 10 à 15 jours.

Dans le meilleur des cas, les microbes ont été éliminés par les neutrophiles, et éventuellement les macrophages. Les produits de dégradation et les débris cellulaires sont phagocytés par les macrophages qui vont sécréter des cytokines induisant la phase de cicatrisation et de régénération tissulaire. Le retour à l'état normal nécessite une réparation des tissus lésés qui peut se faire :

ï Par les cellules endothéliales elles-mêmes (production de collagène, laminine,...) en cas de faibles dégâts ;

ï Par d'autres cellules, si l'atteinte est plus grave et des tissus détruits : les macrophages vont participer à la réparation des vaisseaux (angiogénèse) et les fibroblastes vont produire les protéines de la matrice extracellulaire (collagène, fibronectine, laminine) pour permettre la reconstruction du tissu. Cette réparation tissulaire met l'angiogénèse au repos.

Après une blessure, l'angiogénèse (création de nouveaux vaisseaux sanguins) permet de restaurer le flux sanguin après réparation des tissus lésés. Cette néo-vascularisation normale est strictement régulée par des facteurs qui stimulent (tels que le VEGF) ou inhibent (par exemple l'angiostatine) l'angiogénèse en fonction de l'état des vaisseaux.

La production de nouveaux vaisseaux sanguins constitue un processus essentiel durant le développement d'un embryon et pendant le renouvellement de tissu lors de la grossesse ou de la cicatrisation d'une blessure. Une angiogénèse anormale peut être mise en rapport avec bon nombre de maladies : une angiogénèse insuffisante entraîne une adduction sanguine réduite vers les tissus (sclérose) alors qu'une angiogénèse exagérée peut faciliter une infection, ou la progression de tumeurs. (Ketty Schwartz, 2011) p 22.

Ces trois phases mettent en action différents systèmes d'adaptations et impliquant de multiples médiateurs. La nature des différents effecteurs et le développement de chacune de ces trois phases conditionnent le profil d'expression clinique et biologique de la réponse inflammatoire (aigue ou chronique, local ou systémique) (MIOSSEC, 2003)

En somme, l'inflammation fait intervenir des cellules, des vaisseaux, des modifications de la matrice extracellulaire et de nombreux médiateurs chimiques qui peuvent être pro ou anti-inflammatoires et qui peuvent modifier ou entretenir la réponse inflammatoire. Quelle que soit son siège et la nature de l'agent pathogène, le déroulement d'une réaction inflammatoire présente des caractères morphologiques généraux et des mécanismes communs. Néanmoins, les différentes étapes présentent des variations liées à la nature de l'agent pathogène, l'organe ou se déroule la réaction, le terrain physiologique de l'hôte : tous ces éléments conditionnent l'intensité, la durée de la réaction inflammatoire et l'aspect lésionnel. Notons qu'une inflammation trop importante ou trop prolongée peut avoir des conséquences préjudiciables (Galanaud, 2001).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus