POSTFACE
Ce que j'ai entendu lors de ces entretiens et les
expériences que j'ai personnellement vécues en tant que
coaché, coach ou manager--coach confirme effectivement que cet outil a
sa place dans les institutions qui accueillent les personnes
âgées. 
C'est un outil humain qui prend en compte l'être humain
et qui le respecte. Cet outil aide à sortir de soi par la reconnaissance
de soi, en faisant grandir ses propres ressources internes pour mieux
comprendre l'autre et l'accompagner. 
Cependant, utiliser cet outil avec une intention malveillante,
qu'elle soit consciente ou non de la part du coach, qu'elle soit pour utiliser
ou manipuler l'autre sciemment ou en profiter pour régler ses propres
problèmes de façon inconsciente, a prouvé son effet
destructeur. C'est très grave car la fragilité observée
dans les institutions pour personnes âgées, pour toutes les
raisons humaines qui ont été mises en avant, ne peut pas se
permettre de tels ravages. Les conséquences humaines sont trop
dévastatrices. Les positionnements indispensables que le coach doit
avoir lors de ses interventions sont la bienveillance, le non -jugement, la
position dite « basse » (contrairement à la position haute du
manager par exemple) et le respect sans faille de l'être humain qu'il a
en face de lui. Chaque coach a le devoir d'intégrer cette
déontologie pour pouvoir exercer. Cet outil fonctionne et fait ses
preuves indéniablement, mais exclusivement dans le respect de son
éthique. 
Cet accompagnement coaching fonctionne uniquement si le
manager/l'entreprise a la volonté de participer activement à la
conscientisation des points forts et des difficultés rencontrées
et ainsi le désir de mettre en place des ajustements
nécessaires. 
La réussite de cet accompagnement ne repose pas
seulement sur le binôme coach/coaché. Le positionnement et la
responsabilité de l'entreprise, dans son organisation et son management,
fait partie intégrante de ce succès. 
94 
95 
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(4)  LAROUSSE 2004 
(5)  LE BRETON-BLON Patrick, PDG STRAT Consultants -
PARTENAIRE France Belbin - MASTER ACCRÉDITEUR Méthode Belbin -
EXPERT APM - PRÉSIDENT IEPMS 
(6)  LEBEDEL Yves, Consultant - Coach - Formateur,
ViveLaVie 
(7)  LIARDON Michel, Coach - Formateur, Coaching-Partner 
(8)  PRUDENT Ruddy - Co-Fondateur du Groupe Délia, ESC
IDRAC Paris 
(9)  SFcoach (Société Française de
Coaching) 
 
97 
 
  
98 
99 
Entretien de Sonia 
Qu'est-ce qui vous avez amenée à retenir
l'outil du coaching dans vos pratiques du management? 
J'ai retenu cet outil parce que je me suis rendue compte que
dans le management... c'est un outil qui prenait en compte les salariés,
c'est un outil bienveillant, c'est un outil qui appuie beaucoup sur l'autonomie
et la responsabilité. Et je me suis rendu compte que quand on prenait en
compte l'être humain, sa sensibilité, sa façon d'être
et que l'on met bien en avant qu'il a des capacités, qu'il a des
ressources et qu'il n'est pas juste là pour répondre à un
ordre, mais que l'être humain n'est pas idiot, il comprend ce qu'on lui
dit, comprend l'ordre, comprend le sens, et qu'a partir de là il savait
utiliser... il se sentait mieux. J'ai remarqué que les salariés,
à partir du moment où on les regardait, on leur parlait comme des
personnes sensées, des personnes capables de réfléchir,
des personnes capables d'autonomie, des personnes... capables d'être
responsables de leurs actes, qui sont capables d'avoir de bonnes idées,
qu'on les respecte... je me suis rendu compte qu'ils devenaient matures,
professionnels... et le coaching apporte ça en fait. Voilà
pourquoi j'ai décidé d'utiliser cet outil là, que je l'ai
retenu en tout cas dans mes pratiques. 
Et comment y avez-vous été
sensibilisée? 
Et bien j'y ait été sensibilisée parce
que j'ai eu la chance en fait d'avoir un accompagnement moi-même, pour ma
prise de poste, de type coaching et j'ai pu vivre de l'intérieur
effectivement ce que ça apportait comme aide à la prise de recul,
face à la responsabilité, face à des choses à
mettre en place, face au management, face au...comment dire... c'est pas
toujours facile à mettre des mots sur des choses que l'on ressent, mais
je me suis sentie quelque part recadrée mais avec bienveillance,
recadrée dans ma pratique professionnelle, mais avec beaucoup de
bienveillance, comme une... comment je pourrais dire ça... comme une
éducation en fait. Je tiens à dire que bienveillance ne veut pas
dire mollesse! On a parfois besoin d'être bousculé, même
avec bienveillance! Vous voyez ce que je veux dire...On m'a expliqué mes
responsabilités dans ce rôle là, mais qui n'était
plus écrasantes tel que je les vivais avant. Mais des 
100 
responsabilités que j'étais capable d'assumer
parce qu'il y avait un cadre, parce qu'il y avait un sens, parce qu'il y avait
un objectif qui était en l'occurrence le bien être des
résidents. Voilà en fait, j'ai appris de l'intérieur cette
pratique là, comment être reconnue et responsabilisée dans
son rôle sans être écrasée, en fait. Et du coup
ça m'a... j'ai pu mettre du sens à tout ça. J'ai pu
devenir plus autonome, parce que j'ai compris. Cette pratique là m'a
aidée à comprendre en fait, à comprendre comment
gérer toutes ses responsabilités, gérer mes
émotions également, être professionnelle tout en restant
humaine, tout en restant même très humaine mais sans être
écrasée, vraiment c'est le mot... sans être
écrasée ou être... En plus quand on travaille dans un
établissement d'accueil pour personnes âgées comme
ça, on est... c'est très fragilisant, on est vraiment entre
humain, tous, entre humain avec nos faiblesses, avec nos émotions, avec
nos peurs, donc on est vraiment dans une sensibilité
émotionnelle, les salariés, les résidents, et comment
rester professionnelle tout en étant humain et sans être mal le
soir en rentrant chez soi. 
Dites-moi, depuis combien de temps pratiquez-vous le
coaching? 
En fait, quelque part, je me suis rendu compte que j'avais
déjà la fi... avant même ma formation, j'avais
déjà un petit peu cette fibre là puisque j'étais
déjà... même si je ne comprenais pas ce que je faisais car
je n'avais pas encore eu cette formation, j'étais déjà
dans cette approche là, c'est à dire une approche bienveillante,
plus humaine tout en étant professionnelle. Je faisais... j'avais en
tout cas cette intention là, même si je faisais quelques erreurs
parce que je n'avais pas la technique. Je n'avais pas toujours la technique ou
toujours le recul mais j'avais déjà cette intention là et
sinon je l'ai réellement pratiqué... pratiqué
réellement à partir du moment ou j'ai eu ma formation, ou j'ai pu
comprendre tout ça, c'était au cours de l'année 2011. J'ai
commencé ma formation à ce moment là. 
Et justement, quelle a été votre
formation? 
Et bien j'ai fait une formation dans un centre de formation
sur Paris et ça a duré presque une année ou j'allais en
cours à Paris et puis en dehors de ça, en dehors des cours, on
avait des exercices de pratique puisqu'à la fin on avait un
mémoire et une soutenance. 
101 
On avait des exercices théoriques et pratiques et
également des cours à la maison sur la plateforme, on appelait
tous la plateforme et on avait quelqu'un qui nous faisait des cours par
téléphone. Et puis après on pratiquait entre nous et on a
du trouver des personnes « stagiaires » à coacher pour
pratiquer... pour pratiquer, pour s'entrainer en fait. Et puis après, et
bien voilà, il a fallu faire un mémoire là dessus, qui
était donc noté... comment s'était passé le
coaching, ce qu'on a ressenti, ce qu'à ressenti le coaché, si...
voilà, si... comment on s'est senti, si on a pu utilisé les
outils que l'on a appris, à quoi ça a servi... On a
analysé en fait toutes nos pratiques, pendant un an et après au
bout d'un an, on a fini notre mémoire. Entre temps on voyait toujours
nos professeurs, on avait un directeur de mémoire qui nous aidait dans
nos pratiques...on avait donc des cours une semaine par mois, on allait sur
Paris suivre ces cours, puisqu'en fait les cours étaient... on avait
d'abord... par exemple, on apprenait d'abord le coaching, ce que c'était
le coaching, après on apprenait des techniques, l'art du questionnement,
on a eu tous les outils, les uns après les autres... et après un
module sur le coaching en entreprise...on a vu un peu de tout en fait dans la
formation, moi je me suis spécialisée dans la gestion du stress.
J'ai fait 4 jours en plus pour une spécialisation sur la gestion du
stress, donc on retrouve des outils du coaching qu'on adapte effectivement sur
les situations stressantes que ce soit en entreprise ou de façon
personnelle, mais on retrouve les mêmes outils, la même
bienveillance, la même posture, ça, ça ne change pas,
voilà... 
Et, êtes--vous supervisée pour votre pratique
du coaching au sein de votre établissement 
? 
Oui! En supervision j'ai effectivement un coach qui vient sur
l'établissement, que je prévois dans le plan de formation, il
vient... je le vois deux fois par an et on discute de ce qui s'est
passé, des difficultés que j'ai eu... et il m'aide effectivement
à « recadrer » mes pratiques et mon ressenti je dirai... 
Selon vous, quel est l'intérêt du coaching par
rapport à l'importance de l'autonomie, d'être autonome dans son
rôle professionnel? 
Je dirai que c'est un petit peu comme je disais tout à
l'heure, l'autonomie... les personnes... le coaching aide effectivement
à rendre la personne responsable et 
102 
autonome et existante, et du coup doit se sentir plus, comment
dire... Disons que voilà, ce n'est plus une personne qui baisse la
tête et obéît aux ordres, mais elle devient un être
vivant qui réfléchît, qui se sent plus concerné.
Voilà c'est le mot que je cherchais, une personne qui se sent plus
concernée, plus reconnue, parce que du coup elle met en place sa
responsabilité, son autonomie, parce que je pense que ça va
ensemble. Tout ce qu'elle met en place est reconnue puisque c'est elle qui...
ce n'est pas juste un ordre qu'elle a suivi. Puisqu'il y a un cadre de toute
façon, mais elle a compris le cadre, elle a compris le sens puisqu'on
lui a expliqué que c'est pour ça que... l'importance de
l'autonomie pour moi est lié à l'importance de la
responsabilité et donc la personne se sent exister et concernée
et je pense que tout le monde à besoin de se sentir existé et je
pense que le mal être est quand on ne se sent pas existé. 
Et quel est l'intérêt du coaching par rapport
au repositionnement des acteurs, des membres du personnel? 
Alors ça c'est intéressant effectivement parce
qu'il arrive que certaines personnes fassent le travail d'un autre, s'occupent
de ce que fait le voisin plutôt que de s'occuper de ce qu'il fait lui et
du coup son travail à lui n'est pas fait et par contre ils sont deux sur
un autre travail, ce que l'on appelle aussi le glissement de taches... ou
quelqu'un va plus s'occuper du travail de l'autre et le fait de repositionner
chaque salariés dans son rôle c'est redonner de l'importance
à son rôle, qu'il reconnaisse l'importance de son rôle, en
quoi c'est intéressant qu'il ait ce rôle là, en quoi on ne
peut pas se passer de ce rôle là, et ça lui permet du coup
de retrouver une sensibilité importante dans son travail, dans son
rôle, en quoi il est intéressant et pourquoi on a besoin qu'il
soit plus là que sur une autre tâche qui elle même est
déjà prise par quelqu'un donc du coup ça
génère des conflits puisque tout le monde s'occupe de la
même tâche. Donc je pense que ce qui est important dans le
repositionnement des acteurs c'est que chacun effectivement reconnaisse
l'importance de son rôle et de sa fonction en fait et, à partir du
moment, je pense, ou il reconnaît l'importance de son rôle il peut
s'y mettre à 100% puisqu'il comprend que ce n'est pas un poste qui a
été ouvert pour rien, pour... c'est vraiment un poste dont
l'organisation a besoin pour que ça fonctionne et ce n'est pas un
hasard. 
103 
Et l'intérêt du coaching par rapport à
l'accent mis sur le sens donné à l'action, aux actes 
professionnels? 
Et bien voilà... ça c'est intéressant
puisque effectivement il est important de donner du sens à tout ce qu'on
fait, sur tout. C'est à dire expliquer aux salariés, par exemple,
le sens du cadre, le sens du contrat... vous signez tel contrat, pourquoi,
à quoi il sert, la loi, au niveau de l'entreprise, on a besoin que vous
soyez là de telle heure à telle heure car nous avons besoin de
quelqu'un pour s'occuper des résidents, pour quelles raisons, etc...
Déjà rien qu'au niveau du contrat, ensuite au niveau du cadre, de
l'organisation, pourquoi nous avons mis cette organisation en place, en quoi
elle est intéressante par rapport à nos résidents,
à leur besoin. Donner du sens à tout, pourquoi on vous demande
d'être à l'heure, pourquoi on vous demande de suivre ce
règlement intérieur, en quoi ce règlement intérieur
est--il intéressant, par rapport aux résident, en quoi commencer
à telle heure et finir a telle heure est--il important pour les
résidents, d'être en pause à ces heures là, par
rapport à la loi, aux résidents, aux finances, par rapport aux
budget... pourquoi on peut faire ci ou ça, par rapport à l'ARS et
au conseil général, on ne peut pas avoir plus de budget,
pourquoi... enfin il y a un sens à tout, et moi je n'ai pas de... en
tout cas il y a une explication à tout qui donne un sens en fait, donc
moi ne n'ai pas de ... je suis complètement transparente par rapport
à ça, je n'ai pas de secret, tout s'explique, ce que l'on fait
s'explique. A partir du moment ou on ne peut pas expliquer ce que l'on fait, on
ne peut plus donner de sens, pourquoi on fait ça, pourquoi on met sa
blouse le matin, pourquoi on l'enlève, au niveau de l'hygiène
pourquoi on met sa « charlotte » avant d'aller en cuisine, le sens
c'est sur n'importe quoi, pourquoi est ce qu'on donne des soins aux
résidents, ça peut être vraiment sur tout et à
partir du moment ou on commence à dire « on fait ça parce
que c'est comme ça », je pense qu'il y a un problème, car il
y a forcement une explication qui donne le sens, si on n'a pas
d'explications... personne ne - peut juste faire quelque chose parce que c'est
comme ça, c'est pas une raison valable, il n'y a pas de sens, je pense
que le sens, quel qu'il soit, quelle que soit l'explication... je pense que
tout le monde peut comprendre une explication, par exemple, je n'ai pas assez
d'argent pour acheter telle chose, parce que pour avoir plus d'argent il
faudrait que j'augmente tous les résidents de 2 euros par jours et pour
eux c'est trop cher et donc du coup je ne peux pas me permettre d'acheter ceci.
C'est une explication qui donne du sens et du coup tout le monde l'accepte
parce qu'effectivement les salariés acceptent que sans budget on ne peut
pas faire, les résidents acceptent parce qu'effectivement ils ne 
104 
peuvent pas payer deux euros de plus par jour et du coup
ça donne un sens et tout le monde le comprend et voilà c'est la
vie et du coup, il n'y a pas de conflit, au pire une frustration «
acceptée » ! 
Et que pensez-vous de l'intérêt du coaching
par rapport à l'importance des notions de partage et de
réciprocité entre les collaborateurs dans l'entreprise, c'est
à dire le lien qui se crée entre les membres du personnel et ce
que cela apporte ou non à l'entreprise? 
Je pense comprendre votre question, vous me direz si je suis
à côté de la plaque !... 
En tout cas, c'est vrai que je suis convaincue qu'une bonne
ambiance fait fonctionner l'entreprise. Je vais m'expliquer: quand j'entends
des salariés rire entre eux et avec les résidents, je me dis
« ça marche! » Du coup je vais entendre des choses telles que:
« tu veux que je t'aide? ». C'est quelque chose que je
n'empêcherai jamais par exemple, les rires, la bonne entente... par
exemple je suis convaincue, et je le fais d'ailleurs sur mon
établissement, au moins une fois par an, de faire en sorte, avec les
résidents, qu'on fasse une fête tous ensemble avec les
résidents et le personnel, par exemple nous on a l'habitude une fois par
an de créer un spectacle pour et avec les résidents, tous les
personnels se regroupent, font des chansons et des danses, moi aussi d'ailleurs
je m'y inclus et puis ça nous rapproche énormément et avec
les résidents. Cette fois-ci on est vraiment sur le coté
échange, partage, positif on n'est pas sur les soins ou la technique, on
est sur un autre niveau, on se voit tous différemment et du coup je me
suis rendu compte que ces rapprochements là faisaient que, après,
il y a comme une espèce... comment je pourrais dire... j'allais dire
intimité, je ne sais pas si c'est le mot... d'affectif, je ne sais pas
comment dire, qui se met en place entre nous, qui fait que le travail est plus
facile. Je suis la directrice et je reste la directrice, je garde mon
positionnement de manager, etc... mais j'ai l'impression d'être mieux
comprise quand je partage avec les personnels ces choses un plus « intimes
», et je les comprends mieux aussi je trouve, et des fois même on se
comprend sans se parler, parce que justement ils savent ce que j'attends et ils
ont compris le sens que j'ai bien pris le temps d'expliquer, il n'y a plus trop
cette barrière... on n'est pas copain, on n'est pas devenu copain,
copine, c'est vraiment... il n'y a plus cette barrière, tu es le chef,
je gardes mes distances et j'obéis. Il y a un réel échange
qui est plus constructif, on devient plus professionnel et on devient meilleur
pour les résidents du coup. En tout cas, même si je n'ai pas
l'explication 
105 
complète de ce qui se passe, en tout cas, je sais que
ça fonctionne mieux comme ça et donc que ce soit tous ensemble ou
par petit groupe qui se retrouve lors de la pause, voilà, il y a des
petits groupes avec plus d'affinités, qui se retrouvent lors de la
pause, qui rigolent. Et moi je trouve ça très bien. La seule
chose que je demande est que, quand le personnel est avec les résidents,
qu'ils rigolent avec les résidents et pas seulement entre eux. C'est la
seule chose. Après quand ils sont en salle du personnel et que c'est
leur moment de pause, j'apprécie que les résidents puissent les
entendre rigoler, puissent entendre cette bonne ambiance, les résidents
eux mêmes m'ont déjà fait la remarque disant: « elles
sont rigolotes, ça fait plaisir de les entendre rire», je pense que
la bonne ambiance liée au fait qu'on partage des choses et qu'on
s'entraide les uns les autres qui, à mon avis... je pense que l'on
arrive à s'entrainer les uns les autres, à s'entraider pardon, et
s'entrainer même d'ailleurs, quand justement il y a cette
émulsion, ce besoin, ce partage qui se fait, je pense que si, au
contraire, on disait « arrêter de rigoler, ça ne fait pas
professionnel, buvez votre café l'un après l'autre, sinon ce
n'est pas professionnel, etc... », je pense qu'elles ne se parleraient
plus, que chacun ferait son travail de son coté, qu'il n'y aurait plus
d'aide, puisqu'elle ne se connaitraient pas bien, et du coup je pense que le
travail ne se ferait pas correctement, on serait obligé d'écrire
pleins de procédures pour pallier à ce manque de partage et
d'aide, et d'entraide, je pense que ce serait très très
très froid et très inhumain, ce serait l'enfer, je ne crois pas
en cette façon de faire. 
Par rapport à tout ce que l'on vient
d'échanger, auriez--vous un exemple précis que vous voudriez me
faire partager? 
Attendez, je vais réfléchir, car des exemples
quelque part, j'en ai pleins, puisque c'est un quotidien, c'est ce qui se passe
au quotidien tout le temps, je ne note pas forcément... c'est devenu un
peu naturel... j'essaie de me rappeler s'il y a vraiment quelque chose
dernièrement qui mériterait d'être plus mis en avant... je
réfléchis ... 
Ah ! Et bien j'ai envie de donner un exemple pour le coup qui
me concerne, tout simplement en tant que directrice. Donc je travaille avec des
personnes du siège social, (là c'est pour revenir sur la notion
de partage et de réciprocité dont on parlait) et donc je
travaille avec des gens du siège, je ne les connaissais que par
téléphone, je les avais vu une fois et, c'est pareil, j'avais des
collègues directeurs. Bon on ne s'était pas rencontré, 
106 
et puis notre direction a décidé de faire un
séminaire où on se retrouve tous pendant deux jours et en
même temps faire un travail et en même temps se retrouver pour des
moments plus plaisirs, autour de repas ou d'une ballade par exemple. Et bien
ça a tout changé. C'est à dire, je ne travaillais pas trop
avec eux, j'avais des relations très banales avec ces collègues,
une petite question de temps en temps, et puis pour peu que j'ai peur de
déranger, enfin bref... ou que j'ai peur que l'on croit que je ne sois
pas autonome, enfin bref ... il y avait pleins de croyances derrière. Et
on s'est retrouvé en tant qu'êtres humains, en fait, et on a
partagé des choses ensemble, on a rigolé, on a parlé de
choses personnelles, donc on est sorti du professionnel, on a parlé de
choses personnelles et professionnelles, du coup, dans une ambiance
relaxée, de confiance, on apprenait à se connaitre les uns les
autres et se... à lâcher prise, etc... Quand on est revenu de ce
séminaire, tout a changé, au niveau des relations de travail, on
s'appelait plus souvent, on mettait plus d'humour et d'intérêt
à l'autre dans nos mails ou nos échanges
téléphoniques, on était plus en collaboration, on
collaborait beaucoup plus souvent, on n'hésitait pas à se poser
des questions qui pouvaient nous paraître idiotes mais du coup on
devenait plus professionnel parce qu'on avait une réponse a une question
qu'on n'aurait jamais posé avant de peur que... etc... et du coup on est
devenu plus professionnel, on a collaboré tous ensemble, mieux, beaucoup
mieux, et bien voilà, un vrai effet de groupe, un vrai effet d'esprit
d'équipe en fait... qui nous a aussi donné envie de nous voir de
temps en temps après le travail, des choses comme ça, et qui ne
faisait que renforcer cet esprit d'équipe, parce que même en se
voyant après le travail, finalement, qu'est ce qu'on faisait, on parlait
du travail, ce qu'on allait mettre en place le lendemain, ce qu'on allait
pouvoir faire et au final, on aurait pu croire que le travail ne se ferait pas
et que l'on ne parlerait que de choses personnel, et en fait il s'est
passé le contraire, c'est à dire que quand on était en
regroupement « personnel , » on parlait du travail et c'était
très agréable en fait. Donc la pour le coup, c'est un exemple que
j'ai pu vivre personnellement. 
Faites--vous un lien entre coaching et développement
personnel? 
Oui, pour le coup je ferais un fort lien puisque dans le
coaching les outils que nous utilisons, entre autres, sont des outils de
développement personnel comme, par exemple, la PNL ou l'analyse
transactionnelle et d'autres, mais oui effectivement. Le plus 
107 
gros outil que nous utilisons est ce que l'on appelle «
l'art du questionnement », comment questionner quelqu'un avec
bienveillance et humilité pour l'amener à réfléchir
et aller au plus profond de lui même pour aller chercher ses ressources
et sa façon... et ses croyances limitantes et positives, qu'il en prenne
conscience pour pouvoir les modifier ou les renforcer. Et après, tous
ces outils comme la PNL, etc... qui sont des outils à part
entière dans le développement personnel, en coaching on utilise
un peu de tout ça, on n'est pas des praticiens de la PNL ou autre, on
est petit praticien de tout, on utilise les bases de tout pour comprendre ce
qui se passe chez l'être humain, ou il en est, comment il fonctionne,
connaître ce qu'il se passe chez l'être humain, en terme de
croyance, ou de positionnement, de psychologie, on a besoin de comprendre tous
ces aspects pour savoir comment l'aider, avec notre art du questionnement. 
Pour finir, j'ai une dernière question si vous
voulez bien: selon vous, quelle est la limite du coaching? Quelles critiques
apporteriez-vous sur cette pratique? 
Hum, déjà, au niveau de la limite, elle est que
l'on ne peut pas changer quelqu'un qui ne veut pas changer. C'est à dire
qu'un moment donné, le coach peut faire tout ce qu'il veut, s'il a
devant lui une personne qui n'a pas envie, qui n'a pas envie de changer, de
s'ouvrir à ça... le coaching a ses limites dans le sens ou
ça ne fonctionne que si le coaché l'a accepté, c'est pour
ça que tout revient au final au coaché. On dit que le coaching
est un engagement de moyens et non de résultats. Après, au niveau
des critiques, je dirai que comme tout accompagnement, il peut y avoir des
dérives, le coach doit avoir une posture bienveillante et humble... Et
parce que il y a une espèce de manipulation, à priori
bienveillante, mais du coup qui peut se transformer en malveillance bien
entendu, c'est à dire on peut tomber sur un coach malveillant qui fait
culpabiliser la personne, qui l'embarque sur... parce que le coaché est
complètement... il se laisse guider, il est ouvert, il a accepté
le coaching il se laisse guider donc on peut... certains peuvent en faire
malheureusement ce qu'ils en veulent. Cette manipulation n'existe pas que dans
le coaching, ça peut exister dans le management, en psychologie, entre
collègues, etc... enfin ce n'est pas... mais quand en plus on a ses
outils là, c'est vraiment de la perversion quoi, ça peut
être aussi...encore une fois le coaching ne se met pas en avant, c`est
vraiment beaucoup d'humilité. Si par exemple... voilà... je
parlais de manager-coach mais si par exemple votre directeur... enfin, moi qui
ait eu du coaching par rapport à ma prise 
108 
de poste, mon directeur, par exemple, m'a « offert ce
coaching », ça m'a énormément aidé à
être plus professionnelle et...bon ben après il m'arrive encore de
faire des erreurs, il ne m'a jamais dit: « je vous ai payé un
coaching, vous devriez être parfaite, si vous n'y arrivez pas, c'est que
vous êtres nulle » ou quelque chose comme ça. Je sais que ce
sont des choses qui arrivent par exemple, que l'on paye un coaching à
quelqu'un, à un directeur, et après qu'on lui dise: « non
mais attendez... », alors que le coaching reste.. je veux dire personne
n'est parfait, on est dans la vie, dans la vie, personne n`est parfait, ce
n'est qu'une force, une belle force cela dit, pour s'aider et se repositionner
mais on en a toujours besoin, c'est à dire que devant la pression tous
les jours, la pression du travail, les changements, puisqu'on est constamment
en train de changer d'organisation, changer ceci, changer cela, enfin etc...,
tout ça, ça affaiblit, on est fatigué, on est affaiblit,
un moment donné, on n'a plus d'idée, on a plus de... et si on
avait pas... on a besoin de ce coaching, on a besoin d'un accompagnement un
moment donné, je dirai presque régulier, pas tous les mois mais
une fois par an, un petit, comme on dit, une petite piqûre qui nous
redonne de la motivation, mais même sans l'appeler coaching à la
limite, je ne sais pas trop quoi dire, alors que certains, je sais que certains
effectivement peuvent s'en servir pour, de façon un peu perverse quoi,
« je vous paie un coaching donc maintenant vous êtes parfait, vous
n'avez pas le droit à l'erreur sinon vous êtes nul »... de
toute façon, c'est comme toutes les pratiques, voilà, ça
fait parti des choses... c'est douloureux parce que effectivement si on ne le
sait pas, ça peut déglinguer réellement quelqu'un... Bon
voilà comment je verrais les limites et les critiques mais je les
verrais également sur d'autres approches aussi quoi c'est un peu...
voilà, ce sont des choses...tout ce qui peut... voilà
voilà... s'il existe la bienveillance, c'est parce qu'il existe la
malveillance et vice et versa quoi...voilà ce que je pourrais en dire.
C'est triste... 
Je vous remercie infiniment pour le temps que vous m'avez
accordé et pour vos réponses très enrichissantes.
Voulez--vous rajouter quelque chose?  
Non non, je ne pense pas... c'était très
agréable pour moi de discuter sur ce sujet. J'ai beaucoup cherché
mes mots mais je crois que ça me passionne trop! 
109 
Entretien de Christophe 
Pouvez-vous me communiquer votre âge et me parler de
votre parcours professionnel? 
J'ai 54 ans. 
Alors moi je suis ingénieur de formation, j'ai fait
l'école centrale de Lille, pour une raison simple, c'est que je suis
d'une famille d'ingénieurs sur plusieurs générations, et
donc la valeur fondamentale de la famille c'était de construire. Ceci
dit, ce qui m'a paru intéressant une fois arrivé dans
l'école d'ingénieurs c'est que les enjeux de la construction du
monde de demain était davantage de l'ordre de l'humain que du technique,
donc mes grands--parents, mes parents, mes oncles et tout ça avaient
construit des chemin de fer, des barrages, des systèmes financiers, des
tas de choses, et moi je voulais garder cette dimension de construction et en
même temps ce qui m'intéressait avant tout c'était
l'humanité. Donc, à l'époque, le métier de
consultant existant à peine, ou en tout cas était essentiellement
des psychologues, des sociologues, qui étaient d'avantage dans une
approche de soin, gestion de conflits, faire en sorte que les gens se sentent
mieux au travail et compagnie, donc moi je voulais investir cette dimension
là mais le faire dans une dynamique de projet. Je me suis
retrouvé consultant par hasard parce que j'ai rencontré un
consultant, on a déjeuné ensemble, et j'ai découvert le
métier à travers ça. Donc il m'a invité à
des interventions, des stages de formation, j'ai trouvé ça
passionnant. Donc il m'a embauché et donc après j'ai
créé mon propre cabinet parce que le gars en question
était insupportable! (rire) c'était un gars assez génial
par certains aspects, assez difficile à côtoyer par d'autres. Donc
je crée... il m'a proposé de créer une filiale donc je
crée ma boite et il était actionnaire, sauf que depuis il a
quitté la boite, ça c'était en 1990. Donc dans le parcours
que j'ai suivi, j'ai commencé dans les grandes entreprises sur de la
formation continue, donc là l'enjeu était d'aider les personnes
à se construire en compétence et en affirmation de soi, des
choses comme ça. A la suite de ça, je me suis rendu compte que le
développement de la personne dans un contexte professionnel était
très lié au management, et à la culture interne, la
communication interne, le fonctionnement interne, donc sur les grandes
entreprises c'était difficile d'intervenir à ce niveau là.
Donc j'ai travaillé à la création d'une école de
management avec des chefs d'entreprises, mais qui ne m'a pas satisfait parce
qu'en fait, très vite, on est sorti de la problématique de
management au profit 
110 
d'une préoccupation de développement personnel
des chefs d'entreprise, ce n'est pas ça qui m'intéressait. Ce qui
m'intéressait était d'avoir des managers qui intègrent
pleinement la dimension humaine et non des managers... Donc j'ai quitté
et je me suis intéressé à des petites entreprises sur
lesquelles la transformation interne était davantage accessible, donc
j'ai développé ça. A la suite de quoi je me suis rendu
compte que la structuration des entreprises se faisait beaucoup autour du sens,
donc quand on travaille sur la cohésion on se pose la question de la
finalité. Hors, le tissu industriel, l'organisation des entreprises, se
fait davantage dans des logiques de marché technique et pas
forcément humaines. Donc du coup je me suis intéressé
à la fonction publique, j'ai commencé à travailler pour
des collectivités territoriales, pour des mairies, sur lequel le
management doit être autour du sens parce qu'il y a très peu de...
le management de la contrainte n'est pas possible, parce que le salarié,
l'agent est tellement protégé que finalement, la seule
façon de fédérer et de gérer, c'est de ramener au
sens et d'aller chercher la motivation. Et puis à partir de là,
je me suis intéressé aux maisons de retraite, justement à
travers un moment de la réforme de tarification, ou on était...
on est passé du soin au projet, du social à la construction, donc
on était dans une profession... on était généreux
avec des personnes en souffrance, vulnérables et compagnie. On essaie de
faire en sorte que ce soit moins difficile pour elles. On essaie de
créer une cohésion, une dynamique de projet, mais c'est quoi un
projet pour une personne âgée en maison de retraite? Et donc c'est
arrivé à la question de la fin de vie, donc vivre jusqu'au bout.
Et à partir de cette notion où on n'est pas là pour sauver
des gens qui se noient, mais davantage là pour accompagner des personnes
jusqu'au bout, donc et dans cette logique là, le fait de
découvrir l'humanité dans ce qu'elle a de plus vulnérable,
et en même temps de plus épanouie, parce qu'une personne
âgée en fin de vie, il n'y a pas plus libre, elle n' a plus aucun
enjeu que son humanité, donc finalement c'est une très belle
approche et une très belle découverte de l'humanité en mon
sens. Donc voilà c'est tout un parcours qui a lié la
construction, vers quel monde va t--on, comment organiser le monde du travail,
la notion de l'humanité qui se prend en main et puis en même temps
de découvrir quelle est cette humanité. 
Je vous remercie, vous m'avez également donner des
informations sur ce qui vous a sensibilisé et amené à
retenir l'outil au métier du coaching dans vos pratiques. Selon
vous, 
111 
quelle est la différence entre l'accompagnement
d'accompagnants de personnes âgées et l'accompagnent de
salariés dans le commerce par exemple? 
C'est à dire que je dirai... c'est plus abouti. Parce
que si on prend en compte le fait que dans l'accompagnement... je dirai il y a
deux logiques dans le monde du travail qui se mélangent, il y a la
logique du sens et la logique du jeu. Dans la logique du jeu on gagne à
réussir, on décroche un marché, on gagne de l'argent, on
réussit une belle opération, tout ça c'est très
amusant, mais c'est pas forcément relié à la
finalité. Ça me fait plaisir parce que j'ai réussi quelque
chose. Donc c'est comme une partie de carte, j'ai gagné, il y a des fois
je perds, mais demain je gagnerai. Et donc je pense qu'il y a toute une partie,
un ensemble de personnes, qui fonctionne comme ça, le problème
est que le jeu est un éternel recommencement et n'entre pas dans une
dynamique de construction. 
Le jeu est plus personnel? 
Oui, c'est très narcissique mais ça fonctionne,
on fait des règles alors après, au bout d'un moment les personnes
sont atrophiées dans leur dimension historique. C'est à dire, ce
qui différencie à mon sens le jeu du projet c'est que un moment
donné la question se pose pour l'être humain de se dire « je
suis sur cette planète pour une centaine d'années au maximum
» pour faire simple (rire), « et finalement quelle va être ma
contribution ? A ce moment là, je m'inscris dans l'histoire de
l'humanité, je prends, je fais un bout de chemin avec l'humanité
et quel va être mon apport ». Et donc moi ça rejoint mon
aspiration à la construction, ceux qui sont dans le jeu, au bout d'un
moment, se posent cette question là parce que l'âge avance et
après on se dit a part jouer à quoi je sers? Donc il y a ces 2
dimensions qui coexistent, je ne pense pas qu'il n'y ait que des personnes qui
sont dans le soi, la construction, la contribution et l'altruisme et d'autres
qui sont narcissiques. Dans le jeu, c'est le mélange d'un peu des
deux... l'absurde, c'est difficile d'être dans l'absurde alors je dirais
dans le monde professionnel économique et commercial. Dans un
établissement d'accompagnement pour personnes âgées en fin
de vie, le jeu est difficile, ça élimine cette dimension
là et du coup les personnes sont confrontées à une
obligation, sauf à se désinvestir et à faire le minimum,
et se protéger d'une certaine manière, mais de toute
manière le travail qu'elle font ne peut se faire que dans une dimension
d'altruisme et de confrontation, sinon c'est difficile de tenir sur du 
112 
long terme donc, ça, ça amène un
accompagnement plus épuré, autour de la notion du sens alors que
dans le monde commercial on est plus à jouer sur les deux quoi, on tient
de la dimension du sens et en même temps on tient compte de l'envie de
réussir de la personne, de son coté plus narcissique, du jeu
donc. 
Depuis quand pratiquez-vous? 
Depuis 1990, depuis que j'ai créé ma boite. 
Et quelle a été votre formation? 
Alors là c'est compliqué à dire car... je
ne saurais pas dire parce qu'on m'a déjà posé cette
question là et je n'ai pas su dire. Car j'ai drainé des choses
qui m'intéressent dans de multiples sources. Et, une fois, le consultant
qui m'a formé au départ, dont j'ignore sa formation, avait
assisté à une intervention et m'avait dit qu'il ne reconnaissait
plus du tout ce que lui m'avait transmis, que je l'avais transformé, que
j'avais rajouté des tas de choses et que je l'avais fait
évolué par rapport ... moi c'est plus mon métier
d'ingénieur qui opère, une analyse très rationnelle des
choses, une observation, j'en déduis un certain principe de
comportements, ce que génère l'agressivité, ce que
génère l'écoute, c'est de la sociologie en fait je pense.
Et donc, par rapport à ca, j'ai un certain nombre de schémas en
tête, de clés de compréhension sur certains
phénomènes et quand j'écoute ça me donne...
ça m'aide à comprendre un peu mieux ce qui se passe et à
mettre en place éventuellement des éléments pour aider la
personne à y voir plus claire, à trouver son chemin. 
Avez-vous été chercher des outils au sein
deformations ou dans différents livres? 
Oui j'ai des influences mais de façon
synthétique. C'est à dire, c'est plus ce qu'on m'a dit d'un livre
qui m'a intéressé que de le lire. Parce qu'il ne me semble pas
qu'on soit arrivé encore à une connaissance de l'humanité
telle que l'on puisse proposer un schéma global. Quand je lis un livre
je trouve que c'est trop exclusif ou trop finalisé, trop fermé
par rapport à la vision de la personne qui l'a écrit, j'aime bien
que ça reste ouvert. Trop schématique, trop
modélisé, moi j'aime bien en revanche me dire « tient cette
personne 
113 
à perçu ça, son idée est
intéressante ». Peut être de l'extrapoler dans tout ce
qu'elle en déduit c'est peut être trop mais par contre son
idée m'intéresse et je rajoute avec toute les idées
piochées à droite et à gauche. 
Etes-vous supervisé? 
Non, parce que, en fait, le travail que je fais est
très technique, ce n'est pas un travail de psy, c'est à dire
qu'en fait je n'interviens qu'à partir du moment ou j'ai un objectif
opérationnel clair, d'efficacité collective, d'excellence, de
qualité, de performance. Donc je dirais, mon évaluation va venir
du résultat, si la personne concernée arrive à
gérer ce qu'elle n'arrivait pas à gérer, si collectivement
leur mission est réussie en fonction des exigences des clients, etc,
C'est ça mon évaluation. Et avec le critère de : «
est-ce que la personne subie ou est ce que la personne maitrise ». 
Que pensez-vous du besoin du coach d'être
supervisé par rapport à un problème de positionnement par
exemple? 
C'est une question d'objectif je pense. 
Si les personnes se perdent un peu c'est qu'en fait elles
perdent de vue leur objectif et mélangent un objectif personnel avec un
objectif professionnel: « et moi ça me rappelle si... donc j'en
profite pour régler mon truc à moi... j'ai besoin de me valoriser
etc ». Il faut beaucoup d'humilité et être très
centré sur l'enjeu de la personne qu'on a en face de soi. Alors
ça demande énormément d'énergie, donc supervision
pas forcément car je trouve que c'est difficile d'arriver devant une
supervision et d'avoir des personnes qui soient vraiment utile. Je dirais, car
soit les personnes sont trop... c'est un travail, c'est une réflexion
que je trouve extrêmement complexe, parce que quand on écoute
quelqu'un on n `a pas la maitrise, on a juste certains éléments
de lucidité, de compréhension, on donne quelques clés mais
on n'a pas la globalité, donc par rapport à ça...
retransmettre ça par ailleurs c'est difficile. Par rapport au
positionnement, oui il peut y avoir ... mais pour moi le plus important est de
se ressourcer. Donc c'est oui, avoir des relations enrichissantes dans lequel
on va pouvoir soi-même évoquer ses propres aspirations, questions
sur soi même, sur la vie, un certain nombre de choses, avoir un espace
pour exprimer ces choses là, oui c'est important, mais pas en lien
direct avec le travail. 
114 
Par contre, surtout qu'en fait de plus en plus je me rends
compte que le coaching le plus efficace n'est pas forcement le coaching le plus
intellectualisé, c `est assez étonnant. C'est à dire que
c'est, un moment donné, de l'énergie. On sent qu'il y a de
l'angoisse, du stress, du déni, de la mauvaise foi, qu'on nous raconte
des salades et tout ça, qu'il y a beaucoup de stress, que ça part
dans tous les sens, donc la seule chose à faire est d'arriver à
se recentrer soi même, de se poser et d'attendre que ça passe. Et
généralement, alors, ça, ça demande
énormément d'énergie, mais quand on reste posé,
calme et soi même dans la vie, dans une certaine réalité,
au delà des émotions, alors les personnes, sans avoir rien
à dire, tout d'un coup « boum » bascule d'en autre chose,
elles se mettent à dire tout ce que nous on pensait sans qu'on est
besoin de dire quoi que soit. Parce qu'en fait on se laisse pas piéger
par un jeu intellectuel de la mauvaise foi et compagnie, on se laisse pas
piéger par les émotions ou tous les amalgames sont possibles mais
on reste au niveau plus existentiel ou on est soi même et on n'a pas
besoin de se raconter d'histoires. 
Quand vous coachez une personne, avez vous des a priori
sur la personne « il va y arriver, il ne va pas y arriver » ou
êtes vous neutre? 
Neutre, non, parce que je ne suis pas neutre, je suis au
service. Ils m'ont choisi moi, s'exprime auprès de moi, sente qu'en moi
quelque chose peut les aider, mon rôle est de rester moi même dans
l'ouverture, dans l'interaction. J'écoute, j'exprime ce qui me vient et
voilà. En même temps je ne suis pas maitre du résultat,
parce qu'en fait c'est la personne qui est maitre, la personne si elle ne veut
pas déverrouiller, si elle veut pas lâcher, elle continue à
raconter des choses annexes, périphériques à ce dont elle
a besoin et ça n'avance pas et en même temps quand on est dans
cette attitude là... la personne sent très bien... elle est
sollicitée dans une dimension de vérité qui est au
delà de ses mensonges donc ou de son déni, donc ça devient
compliqué pour elle. 
Une bienveillance de la part du coach est-elle essentielle
alors? 
Il y a une règle pour moi qui est impérative et
bien au delà, c'est le non jugement, c'est l'absence total de jugement.
Même si la personne raconte des horreurs, ce n'est pas mon rôle de
juger, moi je suis à recevoir la personne, c'est l'accueil. Et
même en espérant, qu'à travers l'accueil, la personne par
elle même va prendre conscience de l'importance de la 
115 
gravité de ses attitudes ou de ses actes. Ceci dit je
n'ai jamais été confronté à des problèmes
juridiques, c'est plus de la perversité, un fonctionnement destructeur
ou du mensonge, des choses comme ça. 
On me manipule tout le temps soit par rapport aux autres ou
à soi même. C'est normal, la personne est dans ses propres
contradictions, si elle a besoin d'aide c'est qu'elle n'est pas lucide sur elle
même. C'est donc très important de rester ancré. Donc en
fait elle voudrait être lucide mais elle n'y arrive pas donc elle dit les
choses sans les dire ou elle dit les choses tout en essayant d'avoir la
garantie qu'on ne lui dit pas quelque chose qu'elle n'a pas envie de regarder,
mais qu'elle a envie quand même de regarder, enfin tout ça c'est
très compliqué. 
Et rester calé dans sa propre dimension, quelque fois
ça me donne le sentiment d'être le moniteur d'auto école
d'un gars super enthousiaste, qui conduit comme un taré, qui fait des
tonneaux à n'en plus finir, et on lui dit qu'il faudrait peut être
freiner un petit peu, et il continue de foncer et après avoir fait 15
tonneaux, de dire « il me semble que la route est vers la gauche, ah,
heureusement que vous être là ».(rire) 
Petit à petit la personne commence à reprendre
des repères un peu plus solides et des fois il faut accepter de rentrer
dans le trouble, d'aller dans la désorientation, émotionnelle, ou
intellectuelle, de la personne, plutôt que de l'empêcher de faire
des bêtises. L'accompagner là--dedans et la rejoindre là
où elle est sensée. ou elle a besoin d'un avis sensé,
alors ce travail là, je pense qu'il faut aussi le nuancer par le fait
que... moi il y a des interventions que je ne sens pas du tout, là j'y
vais pas, quand je sens que c'est trop piégé, que la
finalité il n'y a pas forcément de sincérité
profonde, ou que je la sens pas, je fais de la convivialité, on raconte
de choses et d'autres et je ne rentre pas dans un véritable
accompagnement et je fais en sorte que ça se termine le plus vite
possible donc là, mais je reste dans l'accueil même si la
sollicitation n'a pas de sens. Il veut trop me manipuler, se servir de moi pour
ce conforter dans ses rigidités, et il laisse tomber car ça ne
marche pas. 
Selon vous, quel est l'intérêt du coaching
par rapport à l'autonomie des salariés en institutions pour
Personnes Agées ? 
Donc là, dans le coaching, il y a beaucoup de choses.
Pour moi c'est d'aider la personne, d'être un support pour que la
personne se construise, avance, dans sa problématique, 
116 
Pour moi l'autonomie est au coeur du processus. Alors par
rapport à la personne âgée, ça me paraît
d'autant plus important que, en fait, ce type de travail... la qualité
vient de l'humanité donc comme on est... il y a des compétences
techniques, il y a une maitrise de soi et compagnie... mais ce qui va compter
en terme de qualité de travail ça va être la
capacité de la personne à entrer en relation, c'est la relation
quoi, donc la relation elle est à l'éthique de soi, elle concerne
deux personnes, personne ne peut intervenir, donc on peut aider une personne
à se construire pour être apte à développer des
relations professionnelles positives et solides, mais on ne peut guère
le faire à sa place. Donc oui on peut aider un technicien à
serrer des boulons mais une personne quand elle accompagne ou soigne une
personne âgée, on peut lui montrer comment faire techniquement, on
peut lui montrer... la cadrer dans son comportement pour pas qu'elle fusionne,
pour pas qu'elle projette, etc... qu'elle gère bien la distance mais
l'essentiel va venir de sa propre capacité à s'investir dans une
relation. 
Elle n'est plus elle même et n'est plus dans la relation
si elle perd son autonomie et fait simplement ce qu'on lui demande, elle n'est
plus dans la relation possible. 
Et maintenant, votre avis sur l'intérêt du
coaching par rapport au repositionnement des salariés? 
La question du positionnement c'est la question du rôle,
et la question du rôle elle est fondamentale dans la notion de
responsabilité. C'est à dire qu'il est très important...
comment dire ça... ce qui fédère l'équipe c'est la
mission commune, mais par rapport à cette mission commune la
cohésion se construit, se fait dans la notion d'interdépendance.
Donc on a besoin les uns des autres mais pour avoir besoin les uns des autres,
il faut savoir qui fait quoi ou qui est responsable de quoi. Parce
qu'autrement... oui ça peut être sympathique que tout le monde
s'occupe de tout mais là on est tous très enthousiastes, tout le
monde met la table, tout le monde fait tout ce qu'il y a à faire et
compagnie, mais c'est pas très efficace parce que... si sur un terrain
de foot, tout le monde se met à prendre la ballon ... non c'est la
même chose donc un moment donné, on se dit pour être plus
efficace, c'est important que chacun tienne un bout et le tienne bien. Donc
Voilà, il y a un gardien de but, il y a des arrières, il y a des
attaquants, ya des milieux de terrain et on sait que, quand on en a besoin, on
sait que le milieu de terrain est là, le gardien dans ses buts etc. 
117 
Mais ceci dit, faut pas que ce soit au détriment de la
mission commune, c'est à dire que oui, l'infirmière coordinatrice
peut faire le travail d'animation, il n'y a pas de souci, à partir du
moment ou elle tient toujours son rôle d'infirmière coordinatrice
et que, quand on a besoin de l'infirmière coordinatrice, elle est
là quoi, et qu'elle respecte la responsabilité des autres. Si
elle fait de l'animation, c'est sous la responsabilité de l'animatrice,
sinon ça démobilise tout le monde. 
Quand ce problème existe, il se joue une bascule entre
la logique de la motivation et la logique de la responsabilité, c'est
ça le problème. C'est à dire que dans ce cas on
préfère travailler à la motivation « je fais ce que
j'ai envie et sans m'en rendre compte, même si je le fais pour la
personne âgée, je le fais en fonction de mes propres envies
à moi, » ça c'est dangereux. On croit se recadrer sur la
personne âgée mais en fait on le fait sur soi même, on
dérive sur un enjeu personnel qui est « moi j'aime bien faire de
l'animation » par exemple. Je m'amuse à faire de l'animation mais
si ma préoccupation de la personne âgée est juste et
réelle, je dirais, je m'aperçois qu'il faut qu'une équipe
fonctionne. 
L'enjeu extérieur est la logique de
responsabilité, ça ne me plait pas, ça me casse les pieds,
mais je le fais, et le bénéfice que j'en retire est du sens, peut
être ça me plait pas mais ça a du sens, et je grandis et je
développe des choses que peut être je n'aurais pas
développé si j'étais seulement dans une vision
narcissique. 
Que pensez-vous de l'intérêt du coaching quant
au sens donné à l'action? 
C'est compliqué la question du sens car intuitivement
ça paraît évident mais après on s'aperçoit
que dans le sens il y a pleins de gens, tout le monde y met sa propre vision,
ce qui a du sens pour moi n'en a pas forcément pour les autres. Je pense
que la question du sens, il y a une première chose c'est le... et c'est
peut être salutaire, c'est ce que l'on disait tout à l'heure,
c'est le « ce qui donne du sens, c'est pas moi, c'est l'autre ».
ça c'est clair. Un moment donné, je sers à quelque chose,
je ne suis pas centré sur mon propre univers personnel, je suis
centré sur un enjeu pour quelqu'un ou pour la société.
Alors, après l'enjeu en question, il peut y avoir des
interprétations, et ça peut dépendre d'options très
subjectives, de conceptions, de relations, de l'être humain, de la
société, de la vie, et ce qui du sens pour moi n'en a pas
forcément pour les autres, ou pas le même sens. 
118 
Et qu'en est-il du sens donné à la mise en
place d'une organisation ou d'un changement d'organisation en institution pour
Personnes Âgées? 
Le sens ou plutôt la raison, je dirais. Donc là
les personnes veulent comprendre pourquoi, il faut lutter contre l'absurde,
c'est effectivement un niveau de sens, peut être il y a plusieurs niveaux
de sens, les règles doivent être reliées à la
légitimité, ça on a besoin de comprendre le pourquoi pour
pouvoir développer une motivation liée au sens ou à la
raison, à la finalité. 
Là c'est toute l'horlogerie du travail équipe
d'une organisation professionnelle, on accepte d'effectuer une action qui a un
sens théorique même si on est pas d'accord avec cette
théorie. Je ne suis pas d'accord mais est ce que c'est mon rôle,
est ce que ça relève de ma responsabilité ou pas, parce
que la personne qui décide normalement, dans le fonctionnel, a les
informations, les finalités et les contraintes, elle sait pourquoi et
sait ce qui faut prendre en compte, elle partage la finalité des
contraintes, les personnes ne sont pas d'accord mais c'est elle qui a la
responsabilité. Donc si on lui a confié cette mission, c'est
qu'on lui fait confiance et des fois elle peut décider contre l'avis des
autres. 
Et quand une nouvelle organisation est mise en place et
expliquée pour donner du sens et que la personne âgée se
plaint auprès de l'aide soignante de cette nouvelle organisation. Quelle
est l'utilité du sens en ce cas? 
Ça c'est la question du projet, c'est important d'avoir
une vision commune et donc un sens commun. C'est à dire que si le projet
c'est de satisfaire les demandes du résident, on est dans
l'hôtellerie, donc si le résident veut du vin, on lui en donne,
s'il veut fumer, il fume. Si on est dans une approche ou l'on soigne alors non
on ne lui donne pas de vin car il ne faut pas, etc... je veux dire tout
ça il faut le définir en amont et ensemble et le faire valider
avec le résident à leur arrivée en disant « nous
notre conception de l'accompagnement c'est celui ci » donc là il
n'y a plus d'interprétations possibles sur des fondamentaux. De
même que la disponibilité du personnel va avec le prix de
journée, cela donne un sens également à l'organisation en
place. C'est important en terme de responsabilité envers le
résident d'expliquer s'il est dans un 2 ou 3 étoiles, pour qu'il
n'y ait pas de malentendus. Il faut que les choses soient claires au
départ sinon le personnel est confronté sans arrêt avec
cette ambigüité là. 
119 
Quel est l'intérêt du coaching par rapport
l'importance des notions de partage et de réciprocité entre les
collaborateurs dans l'entreprise (don et contre don / lien social) ? 
Je pense que les procédures claires gèrent le
lien social, parce que pour moi ce qui compte c'est la finalité, donc la
convivialité est un facteur contre productif. C'est à dire que le
fait de bien s'entendre avec son collègue est un élément
qui empêche de travailler, pour moi c'est très clair. Un moment
donné mon collègue ne fait pas ce qu'il devrait faire, je n'ose
pas lui dire, parce que j'ai pas envie d'altérer le bien être
ensemble. Pour moi la convivialité est un frein à
l'efficacité. En revanche... donc c'est pour ça qu'on est
obligé de mettre en place des organisations, donc ce qui marche c'est la
mission commune, donc à partir du moment ou tout le monde est convaincu
du projet et tout le monde s'investit sur le projet, à ce moment la
convivialité se développe mais elle n'a pas
d'intérêt, c'est un fruit, c'est un effet secondaire, qui est
très agréable, mais qui reste secondaire par rapport à la
satisfaction de bien travailler par rapport aux besoins et demandes de la
personne âgée. Donc tant que la convivialité devient
agréable parce que c'est une... mais qu'elle est secondaire par rapport
à la satisfaction de bien travailler ensemble, il n'y a pas de soucis.
Par contre si elle devient un élément du fonctionnement de
l'équipe, là c'est sur ça part dans la patinoire. Le
nombre d'entreprise, d'équipe, d'établissement que j'ai vu, qui
disaient « oui mais monsieur ça communique très bien, il n'y
a pas de souci » et s'apercevoir que ça communique très bien
en effet mais à la pause! On plaisante, on fête la fin
d'année entre nous, ça rigole dans les couloirs, c'est
génial mais les résidents sont dans un coin. Et quand on regarde
le travail auprès des résidents, rien n`est fait ou c'est du
conflit extrêmement violent ou du blocage ou du mutisme et qu'à un
moment donné on ne peut plus travailler. La convivialité c'est ok
si c'est considéré comme n'ayant pas d'importance. 
Est-ce que la collaboration entre salariés,
à la place de procédures strictes, est une force pour
l'institution? 
Oui mais il manque un élément à mon sens,
c'est la mission commune. Si on développe du lien social les personnes
vont être dans la motivation, comme on disait tout à l'heure, donc
c'est du narcissisme partagé et, ça, ça mène
à rien. ça met de la bonne ambiance et 
120 
compagnie, peut être que les gens sont plus contents
d'aller travailler, mais ça ne donne pas de l'efficacité. Donc
oui on peut trouver des endroits ou il y a une très bonne ambiance,
ça tourne, mais il n'y a pas de qualité. En revanche, quand il y
a la mission commune et que tout le monde s'investit ensemble, il y a une super
ambiance! Du don du contre don et tout ça. Mais tout ça, pas par
rapport à mon besoin à moi mais par rapport à ma
responsabilité. Par rapport au sens. On est dans une autre dimension et
si on ne prend en compte que les besoins des salariés, ce n'est pas
ça qui fait une équipe. Il faut toujours arriver à se
sortir de soi même. Oui bien sur, quand un établissement
reçoit une lettre d'une famille en disant « mon parent est
décédé, on vous remercie pour la qualité de
l'accompagnement » les personnes sont fières! ça les motive
pour aller plus loin et c'est parce que ça a été difficile
pour elles de s'occuper de la personne, elles ont été faire des
choses qui leur ont coutées et elles n'étaient pas dans la
motivation mais dans le sens, et donc ça les incite à aller plus
loin et donc le fait d'aller plus loin... c'est là que les choses
peuvent paraître ambiguës, c'est que le fait de se motiver ensemble
pour faire de la qualité, prendre en charge les personnes, plus c'est
difficile et plus ça demande... qui fait qu'après on va avoir une
super ambiance, qu'on va être super content de retrouver ses
collègues le matin, mais c'est parce qu'on a le sentiment qu'on va
réussir quelque chose de ... et ce n'est pas parce que ça
répond à mon besoin ou que j'ai besoin qu'on me fasse un petit
bisou le matin en arrivant. Le problème est qu'on mélange tout le
temps la dimension affective avec la dimension existentielle. Le
problème est quand on s'intéresse à l'être humain on
voit toujours ses besoins affectifs, il a besoin d'être aimé il a
besoin d'aimer et compagnie mais ça c'est l'enfance quoi. Un moment
donné quand on devient adulte ce qui nous intéresse c'est pas
d'être aimé, d'aimer les autres et compagnie, c'est de servir
à quelque chose, j'apporte une contribution, et je suis dans une
dimension ou j'existe et je rentre dans la dimension historique ou j'apporte
quelque chose à l'extérieur, et là je ne m'écoute
plus. Je réponds à mon besoin de me sentir utile et que ce que
j'apporte à du sens par rapport à moi ou à ce que les
autres me demandent. Il faut faire très attention à ça car
on est dans une société ou on est obnubilé par l'affectif,
c'est tout ce qu'on entend au niveau médiatique, au niveau politique,
à tous les niveaux, c'est tout le temps mon besoin d'être
aimé, mon besoin d'être aimé, mon besoin d'être
aimé... mais ça c'est l'enfance. Et le problème c'est que
en faisant ça on fait régresser tout le monde quoi, alors que la
puissance de vie elle pousse par, voilà oui, quand je suis enfant j'ai
besoin d'être aimé bien sûr mais un 
121 
moment donné quand je deviens adulte, voilà je
crée une famille, je m'engage dans un travail et là ce n'est plus
moi qui compte, c'est mon enfant, c'est mon conjoint, c'est mes clients, c'est
les personnes dont je m'occupe et donc là c'est là qu'on... le
fait d'exister a de la valeur car tant que je suis dans le besoin d'être
aimé mon existence n'a aucune valeur, c'est un poids pour les autres
(rire). Alors il y a une entourloupe qui est terrifiante c'est qu'en fait on se
sort de cette absurdité en faisant croire aux gens qu'ils
s'intéressent aux autres alors qu'en fait ils ne s'intéressent
qu'à eux mêmes. Donc j'ai le sentiment d'être très
généreux mais en fait je ne suis généreux que pour
qu'on m'aime derrière. Souvent on me dit que je dois être content
de recevoir la reconnaissance des gens que j'accompagne mais je réponds
que ce qui me valorise est uniquement le résultat obtenu et non que la
personne m'aime ou me fasse des bisous à la 
fin. la réussite est mon sentiment
d'exister même si je n'ai aucun retour directement mais que j'entends par
ailleurs que ça va mieux, que la personne s'épanouie dans son
travail que tout le monde est content et que grâce à elle on bosse
bien. Là je trouve que ça s'est super, pour moi c'est une
satisfaction et je n'ai rien besoin d'autre. Là c'est le métier
d'ingénieur, j'ai fait un truc et ça marche! J'ai fait une
voiture elle roule et je n'ai pas besoin que le conducteur vienne me dire merci
(rire). Par contre ça m'intéresse beaucoup de voir le chemin que
parcourent les personnes et voir leur évolution et leur
épanouissement. Effectivement, je n'ai pas d'exemples précis
où j'en ai plusieurs mais ce sont surtout des clins d'oeil
d'encouragement que j'ai en retour. 
Faites-vous un lien entre coaching et développement
personnel? 
Oui je m'en sers beaucoup mais par bribes, je n'ai pas de
formation qualifiante en analyse transactionnel, PNL et compagnie, mais il y a
des choses dans ce que j'ai pu lire ou voir ou expérimenter qui me
paraissent très intéressantes et que j'utilise, mais bon c'est
comme des outils, une attention, et je ne les utilise qu'à partir du
moment ou je les vérifie. Je m'aperçois, oui, que de fait,
certaines attitudes induisent des émotions et donc il faut maitriser
cette dimension là. Après je n'en ai pas fait une méthode
en tant que telle C'est plus dans la palette. L'humanité est tellement
complexe que finalement il y a des angles d'approches et c'est très
intéressant. Quand on a compris ça, les choses
s'éclairent. Ce sont des outils de compréhension de l'être
humain plus que des outils d'actions, pour être plus lucide sur ce qui se
passe. Après, quand le travail du coach, qui 
122 
est très difficile, c'est d'être lucide, de
comprendre mais cela ne donne pas la pédagogie. Alors quelquefois les
apprentis psychologues vous bazardent « oui tu as un problème avec
ton père... » donc une fois qu'ils ont compris ils ont l'impression
que c'est merveilleux et que tout est réglé alors que ça
ne fait que commencer. Je pense qu'il y a des personnes qui exercent ce
métier et qui ne sont pas forcément... 
Justement, quelle est la limite du coaching ? Quelles
critiques apporteriez-vous sur cette pratique? 
Je pense que la limite est lié à l'objectif
toujours, a partir du moment ou j'ai en face de moi un professionnel avec qui
on travaille sur une problématique professionnelle et que, ça,
ça reste clair, on peut tout entendre, même des choses très
intimes, même des choses très psychologiques, très
culturelles, très de l'ordre des croyances et compagnie à partir
du moment ou c'est légitime par rapport à la problématique
qu'on aborde. Donc, ça, la légitimité c'est la personne
qui le gère parce que c'est elle qui en parle. Moi il m'est
arrivé de faire un coaching sur la gestion du temps car la personne
n'arrivait pas à gérer son temps et on s'est rendu compte que si
elle n'arrivait pas à gérer son temps c'est parce qu'elle avait
un problème conjugal donc elle ne voulait pas rentrer chez elle. Donc
elle rentrait à 9 h tout les soirs, le problème était
« j'en ai marre de rentrer à 9h tous les soirs mais je n'y arrive
pas » et quand je lui ai demandé si elle était contente de
rentrer le soir, elle m'a parlé de ça donc elle a compris que
pour rentrer avant 9h elle devait régler son problème car elle ne
faisait pas tout pour atteindre son objectif, il y a des actes manqués,
c'est pour ça que j'ai été cherché plus loin:
« vous êtes pressée de rentrer chez vous le soir », elle
a lâché au détour de certaines phrases que si c'est pour
trouver son mari devant la tv... quelques allusions qui montrent que le
problème est plus global que la vie professionnelle. Après on
s'est quitté et elle a compris que son problème n'était
pas professionnel mais privé et que j'avais donc là atteint ma
limite d'accompagnement. 
Pour les dérives le problème est
l'interprétation et le jugement, le plus grave est le jugement,
ça c'est radical, c'est pas possible. Mais il y a
l'interprétation, c'est une forme un peu plus... forcément on
interprète mais est ce qu'on privilégie son interprétation
? je sens très bien chez moi cette dérive là que
j'identifie comme une forme de fatigue, je m'aperçois que dans des
entretiens j'ai trop vite la solution et que du coup il y a une 
123 
espèce de bagarre, ou de rapport de force qui
s'établit avec la personne, parce qu'elle ne se sent pas comprise et je
m'aperçois qu'elle se sent pas comprise car pour moi ça parait
trop clair, et je me dis pourquoi ça me paraît trop clair, parce
que je ne suis pas disponible, je suis trop fatigué... Je veux aller
vite et à ce moment là j'essaie de comprendre, c'est
éprouvant pour moi et je me rends à nouveau disponible, je laisse
tomber mes a priori et tout se dénoue alors rapidement et finalement on
arrive à une solution très éloignée que celle que
j'avais imaginée pensant avoir compris le problème et avoir la
solution. Les personnes s'expriment en fonction du niveau d'écoute,
alors quand j'ai vraiment écouté, ça a avancé, si
on n'est pas disponible elles disent des trucs anecdotiques, elles doivent
sentir qu'on est vraiment à l'écoute, c'est très
important. 
En fait, je suis supervisé par mes clients ! (rire). 
J'ai moi--même fait l'expérience d'un coach qui
m'a dit « vous ne comprenez pas car vous avez des problèmes avec
votre père » c'était un jugement personnel et fermé
et une grosse faute professionnelle, d'autant que je n'ai jamais parlé
de mon père lors de l'entretien! 
Et concernant l'accompagnement des accompagnants dans les
institutions qui accueillent des personnes âgées ? Les
dérives sont elles différentes ou plus dangereuses? 
Oui les conséquences ne sont pas les mêmes du
point de vue humain. La difficulté de la dérive c'est la
subjectivité et je pense qu'on est plus du tout dans du rationnel, on
est... on l'évoquait quand on parlait de sens, on est dans une structure
de sens par rapport à la fin de vie. J'ai fait des stages dans
l'accompagnement de fin de vie, c'était manifeste que la personne
était complètement renvoyée à leur propre approche
de la fin de vie, donc des personnes qui ne l'avaient pas vécu avec des
proches, qui le vivaient mal pour elle même et donc quelles
conséquences pour l'accompagnement de fin de vie? Je dirais c'est la
capacité à être professionnel, à mettre à
distance sa propre problématique pour s'occuper des autres, on peut
faire un bon accompagnement de fin de vie en vivant soi même
difficilement les choses, mais il faut être en mesure de ne pas
mélanger tout et c'est la même chose pour le coaching. Moi ce que
je vois avec mes collègues coachs, quand ça déconne, de
mon point de vue, c'est que les personnes ne sont plus lucides, sur les enjeux
de leur travail parce qu'elles y mettent leur propre problématique, soit
affective, soit de croyance, de militantisme politique ou religieux, donc a ce
moment là 
elles ne sont plus du tout dans l'écoute, elles sont
... je dirais normalement il y a plusieurs étapes, le coaching on est en
phase avec la personne, on est disponible, mais dans ce qu'évoque la
personne il peut y avoir quelque chose qui pour nous n'est pas acceptable, donc
du coup on n'est plus disponible. ça peut être la fatigue,
ça peut être une fragilité, ça peut être une
opinion politique, une vision du monde, ça peut être n'importe
quoi, ce qui fait que je me recentre sur moi, sur mon interprétation et
je suis sur une attitude défensive, donc là le coaching n'est
plus efficace. Bon on l'a tous vécu, ce n'est pas grave, ce qui est
grave c'est quand la personne part de son interprétation et essaie de
gérer à travers la personne qu'elle coach son propre
problème et alors là des personnes qui médiatisent leur
névroses, leurs contradictions et qui essaient de les résoudre
à travers les autres, c'est monnaie courante, c'est même je crois
la distraction favorite de notre société et je pense que dans le
coaching c'est extrêmement destructeur, il faut être très
vigilant à ça, le coaché est vulnérable. Je refuse
les coaching ou le directeur général me dit que j'ai carte
blanche, la j'arrête tout de suite, je ne suis pas là... qu'est ce
qui va nous permettre d'arbitrer, je travaille pour l'entreprise, elle doit me
communiquer un objectif pour savoir sur quoi je travaille. Dans les structures
pour personnes âgées on travaille avec la
vulnérabilité et on est renvoyé à notre propre
vulnérabilité alors on perd le nord et les personnes se
retrouvent emmêlés. 
Voilà, j'espère avoir bien répondu
à toutes vos questions (rire). 
124 
C'est parfait, je vous remercie infiniment pour votre temps
et vos réponses enrichissantes! 
125 
Entretien de Jessica 
- Qu'est-ce qui vous a amenée à retenir l'outil
du coaching dans vos pratiques du management? 
o  Jessica est contre l'idée de la directive toute simple
et veut se servir du potentiel de l'être humain pour obtenir des
résultats en impliquant plus le personnel dans les décisions du
groupe et sur la mission. Elle a toujours compris intuitivement qu'en
s'intéressant à l'être humain avant tout, l'entreprise
avançait mieux. 
 - Comment y avez-vous été sensibilisée? 
o  Jessica a toujours voulu être coach sans savoir comment
cela a 
 commencé... c'est sa personnalité. Elle est
même devenue « love coach » en parallèle de son travail
auprès des personnes âgées. Elle aime être un
guide. 
 - Depuis combien de temps pratiquez-vous? 
o  Jessica pratique depuis qu'elle a obtenu sa certification de
coaching, soit depuis janvier 2016. 
 - Quelle a été votre formation? 
o  Jessica a passé sa formation sur toute l'année
2015 auprès de l'organisme Activision coaching à Paris. Elle a
appris la théorie et a énormément pratiqué en
groupe de travail pour s'entrainer. 
 - Etes-vous supervisée? 
o  Jessica est effectivement elle même coachée par
le biais du plan de formation professionnelle. Elle raconte que son patron lui
a organisé ce coaching pour qu'elle travaille sur sa nouvelle posture
professionnelle car il veut la nommer directrice générale
adjointe. Cependant Jessica se sert de ce coaching comme supervision
également. 
 - Quel est l'intérêt du coaching par rapport: 
 o   
 
126 
à l'importance de l'autonomie 
·  Jessica pense que le salarié peut et doit
développer l'innovation, sa créativité et son bon sens,
mais dans un cadre bien clair posé par la direction. Elle dit que sans
cela, cela a des répercussions sur les personnes âgées : ou
bien le personnel ne s'en occupe pas bien, ou bien les résidents
profitent du chaos organisationnel pour créer une sorte de
révolution, ça peut même devenir un jeu. 
o  au repositionnement des acteurs 
 ? Jessica a régulièrement eu besoin de recadrer
les salariés dans leur rôle et de faire des réunions
d'équipe pour expliquer le rôle de chacun, aussi bien pour les
salariés que pour les personnes âgées qui ne savent plus
vers qui se tourner pour répondre à leurs besoins. 
o  à l'accent mis sur le sens donné à
l'action 
·  Pour Jessica, c'est plus du management que du coaching,
donner du sens est le b.a.--ba d'un manager. 
o  l'importance des notions de partage et de
réciprocité entre les collaborateurs dans l'entreprise (don et
contre don / lien social). ? Effectivement, Jessica laisse ce lien se mettre en
place naturellement car il apporte une ambiance qui permet plus de
collaboration et d'implication dans les équipes et les personnes
âgées sentent la bonne ambiance, se sentent plus rassurées
et peuvent laisser exprimer leur vulnérabilité en confiance car
l'ambiance générale est saine. Mais uniquement si le cadre est
bien posé par les managers et respecté par tous. 
 -- Pouvez--vous me donner des exemples précis? 
o  Jessica a eu à gérer plusieurs crises sur les
établissements (licenciements de directeurs - glissements de
tâches - gestions de conflits...). Elle a utilisé le coaching pour
fédérer les équipes sur un objectif commun qui
était de se repositionner pour le bien être des résidents
en insistant sur le sens, 
   127 
leur autonomie, leur professionnalisme et l'objectif commun
valorisé. Les salariés se sont alors senti totalement
impliqués reconnaissants leurs rôles comme importants et utiles
pour les résidents. 
 - Quel lien faites-vous entre coaching et développement
personnel? 
o  Jessica dit que le coaching est un outil de
développement personnel et qu'elle utilise également des
méthodes de développement personnel pour renforcer ses coachings
(comme la sophrologie, la procèss communication,
l'ennéagramme...) 
 - Quelle est la limite du coaching? Quelles critiques
apporteriez-vous sur cette pratique? 
o  Jessica dit que le plus dur est de ne pas donner de conseils
par rapport à sa propre vision des choses. le coaching devant
effectivement être neutre de conseils du coach et de vision du coach. En
tant que manager-coach, elle se sent quand même obligée de rester
le manager et de recadrer les choses sur la vision du groupe et les besoins des
personnes âgées. Elle n'a pas toujours le temps d'utiliser la
méthode coaching avec les salariés devant des situations
d'urgence. Jessica raconte que son patron utilise aussi la méthode
coaching avec elle (ils ont fait la même formation) et que, quelquefois,
elle aimerait juste qu'il lui dise ce qu'il attend d'elle plutôt que de
lui faire prendre conscience des choses avec pleins de 
 questions « façon coach » ! 
   128 
   129 
Le contenu de ma formation de coach professionnel, sa
philosophie 
 J'ai passé ma certification de coach professionnel en
coaching individuel et d'entreprise de février à octobre 2008,
auprès du Centre Européen de Formation au Coaching Professionnel
« Link up Coaching » situé à Paris. 
 La philosophie de Link Up Coaching:  
 LES ACTIVITES HUMAINES ONT BESOIN D'HUMANITE 
 Link Up Coaching privilégie la transmission d'une
discipline passionnante, d'un véritable métier reconnu, avec
comme fil conducteur l'exigence méthodologique et la rigueur
éthique. 
 Les formateurs de Link Up Coaching pratiquent chaque jour en
tant que professionnels du coaching, alors ils comprennent et partagent les
attentes et besoins des coachs en formation. 
 La volonté de Link Up Coaching et leur exigence de
professionnalisme sont tournées vers la réussite du projet des
coachs en formation. 
 Ce sont les talents, le potentiel et les aspirations des coachs
en formation que Link Up Coaching accompagne vers l'excellence et le
professionnalisme. 
Professionnels du coaching: acteurs essentiels d'une discipline
noble et forte de valeurs humaines : HUMANITÉ - ETHIQUE -
PERFORMANCE. 
 Une forte aspiration de bienveillance et de non--jugement
renforce leur philosophie. 
 Le contenu de ma formation:  
 La formation contient 10 modules: 
 -- Les fondements théoriques et éthiques du
coaching 
o  Origine et épistémologie du coaching 
o  Place et apport du coaching dans les métiers de la
relation d'aide 
o  Repères méthodologiques et
déontologiques 
o  Champs d'intervention du coaching 
o  le métier de coach aujourd'hui -- Le processus du
coaching 
o  Cadre et processus de coaching 
 o   
 
130 
Le premier entretien 
o  Analyse et typologie des demandes 
o  Protocole de formulation et de détermination de
l'objectif 
o  Le contrat 
 -- La pragmatique de la relation et les fondamentaux des
techniques d'entretien 
o  Nature et finalité de la relation d'aide 
o  Identité et posture du coach dans la relation 
o  Introduction au rapport collaboratif 
o  Outils opérationnels de l'écoute active 
o  Pratique de l'entretien de coaching 
o  Transactions et jeux relationnels 
o  Repères neurobiologiques, affects, filtres,
inférences et interprétations 
o  Relations dysfonctionnelles 
o  Transfert / contre transfert 
 -- L'art et la maîtrise du questionnement, niveau 1 et
2 
o  Questionnement socratique et typologie de questionnement 
o  Stratégies de questionnement de l'objectif 
o  Filtres sémantiques et questionnement 
o  Pratique du questionnement 
 -- Le processus de construction identitaire -
Développement personnel et professionnel 
o  Théories de la personnalité et coaching 
o  Epistémologie des croyances, cognition, biais cognitifs
et fusions 
o  Flexibilité psychologique et structure du langage -
Introduction à la sémantique générale 
o  Cohérence et congruence individuelle - Valeur et
affirmation de soi 
o  Besoins, plaisirs et estime de soi 
o  Limites et confiance en soi 
o  Emotions, habilité et intelligence
émotionnelle 
o  Les leviers motivationnels -- Les transitions et les
changements 
o  Approches théoriques et pratiques du changement 
o  Méconnaissances et apprentissages - Processus de
deuil 
 o   
 
131 
Les outils opérationnels du coaching de transition 
o  Ages de la vie et scénario de vie 
o  Scénarios d'échec et scénarios de
réussite 
o  Modélisation des stratégies de réussite
-- Les outils de l'approche systémique 
o  Introduction à l'approche systémique 
o  Les notions de rôles et d'identité : l'individu
dans son environnement 
o  Connaissance de soi et construction mentale de l'individu 
o  Domaines de consciences 
o  Exploration systémique - clarification des demandes 
o  Résolution de problème -- La gestion du
stress 
o  Epistémologie du stress et des risques psychosociaux 
o  Tonicité des facteurs de stress 
o  Mécanismes émotionnels et systèmes de
réponse aux facteurs de stress 
o  Analyse fonctionnelle et évaluation -- Coaching de
manager et de dirigeant 
o  Spécificité du coaching de dirigeant 
o  Types de leadership 
o  De l'égo au soi : intelligence émotionnelle 
o  La question du sens 
o  Représentation et fonction 
o  Equilibre Pouvoir / Identité 
o  Contrat tripartite -- Coaching d'équipe 
o  La cohésion des équipes - Eléments de
dynamique des groupes 
o  Modèle et logique de développement des
équipes 
o  Les phénomènes à l'oeuvre dans les
équipes au travail 
o  Rôles et identité 
o  Le manager et l'équipe 
o  Grilles d'évaluation du travail en équipe 
o  Grilles d'évalution de la performance collective 
o  Zones et principes d'intervention en coaching
d'équipe 
 o   
 
132 
Les outils de la créativité 
o  Les outils de l'intelligence collective 
o  Protocole de décision 
o  Posture du coach en coaching d'équipe - Coaching
stratégique 
o  Repères théoriques et pratiques: agir sur la
culture et les comportements organisationnels 
o  Intelligence collaborative et cohésion : les jeux,
les acteurs, le cadre 
o  Autorité - Pouvoir - Influence 
o  Conduite du changement 
o  Appreciative Inquiry 
o  Coaching intercuturel (modèle ECLET) Une soutenance
de mémoire technique valide la certification. 
 
En octobre 2010, j'ai également suivi une
spécialisation en coaching d'entreprise et en coaching d'équipe,
avec le même centre de formation, qui contenait les thèmes
suivants: - Comment intervenir en entreprise? 
- Quelle sorte de recommandation bâtir à partir d'un
briefing? 
- Coaching de manager et de dirigeant, coaching
d'équipe, coaching d'organisation... 
- Comment aborder la dimension de la motivation, des conflits
au travail, de la prise de décision, du sens et de la reconnaissance, du
management, de l'efficacité professionnelle, de la performance, de la
performance individuelle et collective? 
En février 2011, j'ai suivi une autre
spécialisation en coaching et gestion du stress, qui répondait
aux questions suivantes: 
- Qu'est-ce que la prévention primaire? 
- Quelle est donc cette spécificité du stress des
dirigeants en entreprise? 
- Que sont les dispositifs d'accompagnement et de soutien des
personnels en difficulté? 
- Comment reconnaître les symptômes du burn out.
Epuisement professionnel, conférences de sensibilisation, seuil maximal
d'absorption... Comment aller plus 
133 
loin que la simple gestion de niveau quatre (phase
d'épuisement). Suffit--il de se relaxer, de faire du sport pour
gérer efficacement le stress au travail? 
En tant que directrice d'EHPAD, je me suis servie
concrètement de cette formation et ces spécialisations pour un
rôle de manager/coach au sein de mon établissement. 
Je me suis également servie de cette formation pour un
rôle de « coach interne » au sein de l'association. Par
exemple, quand j'ai accompagné l'infirmière coordinatrice d'un
EHPAD en Seine Saint Denis. Je l'ai accompagné en tant que « coach
interne » missionné par le Directeur Général de
l'association. 
134 
135 
Trois exemples d'utilisation de l'outil coaching en
tant que manager-coach 
Pour illustrer la notion d'accompagner le personnel en le
ramenant dans la direction de la mission commune, de comprendre et prendre soin
de la personne âgée, je propose ci-dessous 3 exemples de coaching
que j'ai pratiqué moi-même en tant que directrice d'EHPAD et
manager coach: 
1) Un aide soignant se plaint qu'il n'a pas le temps de
rester longtemps avec le  résident et qu'alors ce qu'il fait ne sert
à rien car il lui manque la relation.  
Pour cet aide soignant la valeur et le sens de son travail
passe par la relation (par exemple d'autres aides soignants pensent que
l'action de prendre soin a un sens qui se suffit à lui-même). Je
prends alors en compte ce besoin de l'aide soignant, sa frustration et son
mal-être, qui peut faire ricochet sur le bien être du
résident (En tant que manager-coach, je n'ai aucun jugement sur le
besoin de cet aide soignant, j'en tiens juste compte par rapport au besoin du
résident également). Je vais alors entendre et prendre en compte
cette demande et je vais lui expliquer qu'effectivement je comprends sa
frustration. Je vais lui rappeler que malheureusement je ne peux pas lui donner
plus de temps car les autorités de tutelles n'ont pas pu accepter de
personnels supplémentaires, pour des raisons budgétaires, et que
ce sont des contraintes que nous ne pouvons écarter. 
Et comment alors répondre à ce besoin? Je vais
donc utiliser la méthode coaching pour que l'aide soignant retrouve du
plaisir, du sens et de la joie dans son travail: 
Je demande à l'aide soignant ce qu'il voudrait à
la place? L'aide soignant répond qu'il aimerait plus de temps pour
pouvoir discuter avec le résident. 
Je demande à l'aide soignant s'il discute avec le
résident le temps, le peu de temps, ou ils sont ensemble ? L'aide
soignant répond que non car il sait qu'il ne va pas rester longtemps. 
Je lui demande de quoi il aurait le temps de parler pendant ce
« peu de temps » ? L'aide soignant réfléchit... 
Je propose: « le film d'hier soir », le beau pull
que le résident a choisi de mettre aujourd'hui », « prendre
des nouvelles de la famille du résident»...? 
136 
Alors l'aide soignant répond qu'effectivement il
n'avait pas pensé à des discussions simples, un échange
simple. 
Je lui demande ce que, d'après lui, le résident
ressentira de ce petit échange pendant ce petit temps? L'aide soignant
répond qu'il pense qu'il sera certainement plus heureux, que de n'avoir
aucun échange du tout. 
Je demande à l'aide soignant comment il se sentirait
s'il a ce petit échange avec tous les résidents dont il s'occupe
pendant ces petit laps de temps? L'aide soignant répond qu'il se
sentirait plus utile car son métier reprend du sens. 
Je lui souhaite alors une bonne journée remplie de sens
et surtout je lui demande de me tenir au courant en fin de journée de
son « mieux être ». 
Et si l'aide soignant ne vient pas, j'irai lui poser la
question. 
Ce « coaching » aura pris 5 minutes, dans les
couloirs, entre deux chambres et aura contribué au bien être du
salarié et au bien être du résident. 
2) Comprendre le sens du règlement intérieur
en rapport avec la finalité: le bien être du
résident. 
Je reçois l'équipe autour d'une table et demande
à chacun de choisir quelque chose, un symbole qui représente le
résident. 
Les membres de l'équipe le choisissent et le posent au
milieu de la table. Je 
reprends le règlement intérieur et à
chaque thème demande: « en quoi «  » contribue au bien
être du résident? » 
Exemple: « En quoi « les vestiaires doivent
être utilisés en respectant les règles
élémentaires d'hygiène et maintenus dans un état
constant de propreté » contribue au bien être des
résidents » ? 
Aucun collaborateur ne trouve la réponse. 
Je continue: « si les vestiaires sont sales, que se passe t
il ? » 
Les salariés répondent qu'un agent de service devra
venir le nettoyer. 
Je rappelle que l'agent de service a également une
fiche de poste avec un temps défini, pour les raisons habituelles de ne
pouvoir obtenir du personnel supplémentaire, et demande: « Quelle
« tâche » doit--il abandonner pour alors aller nettoyer les
vestiaires, sur ce temps non prévu » ? 
Le personnel répond qu'il doit laisser une chambre de
résident, ou les salles communes des résidents. 
137 
Je touche alors le symbole au milieu de la table et pose
à nouveau la question: « En quoi « les vestiaires doivent
être utilisés en respectant les règles
élémentaires d'hygiène et maintenus dans un état
constant de propreté » contribue au bien être des
résidents » ? Les salariés répondent alors que leur
lieu d'habitation (chambres, salles communes) reste sale et que le service pour
lequel nous nous sommes engagés envers le résident, pour son bien
être, n'a pas été respecté. 
3) La responsable hôtelière demande à
un agent de service d'aller ramasser le plateau laissé dans une
chambre. 
L'agent de service lui répond : Oui, je vais vous le
faire! 
Visiblement l'agent de service pense qu'il fait cette action
pour rendre service à la responsable hôtelière. La
responsable lui demande alors: « en quoi il est bon pour le
résident que ce plateau, qui traine dans sa chambre, soit
débarrassé? ». J'avoue que cette question est facile et le
salarié comprend tout de suite que toute action demandée est en
rapport avec le bien être du résident et non pour faire plaisir ou
rendre service à son chef de service ou son manager. 
Le management des professionnels d'un établissement
d'accueil pour Personnes Âgées : Intérêts et limites
des méthodes spécifiques au coaching 
Dans une société où le changement
d'organisation est devenu permanent, les établissements accueillant les
personnes âgées n'ont nullement été
épargnés par cet état de fait. 
Le coaching a commencé à trouver sa place au
sein de ces institutions pour accompagner les personnels en difficulté,
déstabilisés par autant de modifications organisationnelles et
qui ne trouvent plus de sens quant à la finalité de leurs
missions auprès des personnes âgées. 
Le coaching externe, le coaching interne et le rôle de
manager-coach ont alors fait leur entrée. 
Au travers de définitions et en revisitant l'histoire
du coaching, ce mémoire met en avant ce en quoi théoriquement
cette approche serait intéressante, voir idéale. 
Divers ouvrages nous aident à comprendre les pratiques
des managers pour faire face aux changements, leurs intérêts pour
les méthodes de développement personnel et les risques
sous-jacents. 
L'entretien avec des professionnels qui pratiquent le coaching
au sein d'établissement d'accueil pour personnes âgées nous
permet de nous faire une opinion plus précise et plus critique quant au
réel bien-fondé de cette approche coaching. Ceci face aux
difficultés organisationnelles rencontrées dans un contexte
particulièrement vulnérable qu'est l'accompagnement des personnes
âgées en institution. 
MOTS CLES : 
- Vieillesse 
- Institution 
- Coaching 
- Accompagnement 
- Approche humaniste 
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