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à‰tude de l'impact des transferts privés de la diaspora sur le taux de change en Haà¯ti.

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par Riphard Serent
Université Quisqueya - Economie 2009
  

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1.2- Revue de la Littérature Théorique

On a développé au fil des ans, diverses théories partielles de la détermination du taux de change, qui peuvent, si on les combine, fournir une explication suffisante, quoiqu'imparfaite, des nombreux facteurs qui influent sur des taux de change déterminés par le marché ou, flottants. Parmi ces théories, relevons seulement :

? La théorie de la parité de pouvoir d'achat, ou théorie monétaire, se fondant sur
l'observation d'après laquelle le taux de change est le prix relatif des différentes monnaies, se concentre sur le pouvoir d'achat relatif des différentes monnaies en termes de biens et services. La théorie implique que les taux de change évoluent de façon à compenser les taux d'inflation relatifs dans les différents pays, compte tenu des modifications dans les poids relatifs des biens entrant dans le commerce international et des biens qui ne font pas l'objet de transactions internationales15. La plupart des faits connus laissent penser que cette théorie n'est une approximation correcte de la réalité qu'a long terme, sauf dans les situations d'hyperinflation, parce que les biens qui font l'objet d'échanges internationaux ne passent pas immédiatement d'un marché à l'autre de façon à égaliser les prix.

? La théorie de l'efficacité des marchés postule que le taux de change à terme prédit
sans ambigüité le futur taux de change au comptant auquel on peut s'attendre. Les mises à l'épreuve de cette théorie laissent penser qu'elle peut être correcte en moyenne, mais que les taux de change à terme ne prédisent pas très bien les variations des taux de change, ce qui révèle la présence d'un risque substantiel dans les spéculations fondées sur les variations des taux de change.

? La théorie de la parité des taux d'intérêt se concentre sur les mouvements des
capitaux et sur les facteurs qui déterminent le rapport entre le taux de change au comptant et le taux de change à terme. Une comparaison entre le rendement d'actifs à court terme détenus en une monnaie et le rendement d'actifs détenus en une autre monnaie et couverts contre le risque d'une variation du taux de change révèle que l'arbitrage égalisera le taux d'intérêt national au

15 Cette précaution est nécessaire, parce que la théorie repose sur l'égalité des prix des biens entrant dans le commerce international, alors que les prix des biens qui échappent au commerce international peuvent être très variables d'un pays à l'autre.

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taux d'intérêt étranger majoré de la prime à terme sur la devise étrangère. La formule est la suivante :

où et sont les taux d'intérêt à court terme national et étranger, exprimés en pourcentage

par période, y est le cours à terme de la devise étrangère livrable à la fin de la période, x est le cours au comptant, et (y-x)/x est la prime à terme sur la devise étrangère, en pourcentage par période (Levich, 1979). Les faits montrent que cette théorie est généralement correcte, sauf quand les contrôles des capitaux, le risque de contrôles futurs sur les capitaux ou d'autres types d'incertitudes du marché prennent de l'importance. Ces facteurs ont souvent de l'importance dans les comparaisons entre les marchés financiers nationaux de différents pays, mais ne jouent généralement pas dans les comparaisons entre les taux d'intérêt sur le marché des eurodevises.

? La théorie des taux de change fondée sur le marché des actifs intègre en une
théorie achevée les diverses autres théories, théorie qu'on peut appréhender en termes de flux dans la balance des paiements (Branson, 1979). Selon cette optique le taux de change est déterminé à court terme par l'égalité de l'offre et de la demande d'actifs libellés en différentes monnaies. Les demandes de ces actifs dépendent des taux d'intérêt relatifs, des primes à terme, et des anticipations relatives aux variations des taux de change sur lesquelles insistent les théories de la parité des taux d'intérêt et de l'efficacité des marchés. Les modifications dans les quantités de ces actifs offertes aux détenteurs de richesse privée des différents pays dépendent des excédents et des déficits du compte courant de la balance des paiements et de l'intervention de la banque centrale sur les marchés des changes.

D'un autre côté, l'impact des transferts de fonds sur les pays bénéficiaires est le thème de très nombreux ouvrages d'économie. La plupart des analyses y relatives se sont focalisées sur trois grands thèmes : une première série d'ouvrages examine l'impact direct des transferts de fonds sur la répartition du revenu, la réduction de la pauvreté et le bien-être individuel ; une deuxième série se concentre sur les effets des transferts sur l'économie en général, en examinant les incidences sur l'emploi, la productivité et la croissance ; enfin, la troisième série d'ouvrages traite du rôle des transferts d'argent dans le comblement des déficits de la balance commerciale

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et de la balance des opérations courantes. Pour les besoins de notre travail de recherche, nous ne tiendrons compte que des deux dernières catégories précitées, la première ne traitant pas des conséquences pour l'économie intérieure, mais de la justice sociale et de l'égalité.

a) Effets des transferts d'argent sur la croissance

Les transferts d'argent opérés par les émigrés exercent incontestablement un certain nombre d'effets sur le bien-être. Tout d'abord, ces transferts constituent une importante source de revenu pour de nombreux ménages à revenu faible et moyen, dans les pays en développement. Deuxièmement, ils fournissent les devises fortes nécessaires pour importer des facteurs de production rares, non disponibles sur le plan intérieur, mais aussi pour effectuer des économies supplémentaires en vue du développement économique (Ratha, 2003; Taylor, 1999; Quibria, 1997). Toutefois, bon nombre de chercheurs ont supposé que l'ampleur de l'impact sur le développement des transferts d'argent dans les pays bénéficiaires dépendait de la manière dont cet argent était dépensé. C'est ainsi que de nombreux ouvrages étudient l'utilisation de l'argent transféré pour la consommation, le logement, l'achat de terrains, l'épargne et l'investissement productif. Il n'y a pas de doute que le fait de consacrer cet argent à l'investissement entrepreneurial influe directement et de façon positive sur l'emploi et la croissance. Toutefois, d'autres chercheurs ont démontré que même si l'argent transféré est affecté à la consommation et à l'achat immobilier, il peut avoir divers effets indirects sur la croissance économique. Parmi ces effets figurent le déblocage d'autres ressources pour l'investissement et la production d'effets multiplicateurs.

Selon des études économiques récentes, les fonds transférés peuvent exercer un effet multiplicateur considérable même quand ils ne sont pas investis. Un dollar provenant d'un transfert qui est dépensé pour satisfaire des besoins essentiels stimule le commerce de détail, ce qui dynamise la demande de biens et de services, et celle-ci stimule à son tour la production et l'emploi (Lowell et de la Garza, 2000).

La plupart des études théoriques portant sur les effets multiplicateurs des transferts de fonds s'appuient sur des modèles qui prennent en compte les effets à la fois des migrations et des transferts sur le bien-être. Les chercheurs considèrent les transferts d'argent comme un moyen possible de compenser la baisse de production que connaissent les pays en développement du fait

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de la perte de débouchés commerciaux résultant de l'émigration. Les résultats de la modélisation montrent que si les migrants sont des travailleurs peu qualifiés, le bien-être du pays de départ s'accroît dès lors que les montants transférés sont supérieurs à la perte de revenu intérieur. Si les émigrants sont très qualifiés et/ou s'ils partent en emportant des capitaux, les transferts n'augmentent le bien-être de ceux qui restent au pays que si le rapport capital/main-d'oeuvre de l'économie d'origine augmente ou demeure inchangé. Si ce rapport décroît, les effets sur le bien-être sont négligeables, voire négatifs (Quibria, 1997). Dans les pays d'Europe centrale et orientale, par exemple, Straubhaar et Wolburg (1999) ont constaté que les transferts ne compensaient pas la perte de bien-être provoquée par l'émigration vers l'Allemagne des travailleurs hautement qualifiés. Toutefois, quand l'économie compte des capitaux étrangers, l'accumulation de capitaux financée par les transferts améliore le bien-être économique. Si l'argent des transferts est affecté à la consommation, son impact sur le bien-être dépend de l'intensité relative des facteurs de production des biens marchands et non marchands (Djajic, 1998).

Toutefois, les transferts n'ont pas que des effets positifs sur l'économie d'origine. S'ils produisent une demande supérieure à la capacité de cette économie à y répondre, et si la demande concerne des biens non marchands, ils peuvent avoir un effet inflationniste. En Égypte, par exemple, le prix des terrains agricoles a bondi de 600 % entre 1980 et 1986 à cause des

transferts (Adams, 1991). Les transferts peuvent éventuellement avoir d'autres effets
défavorables sur le bien-être. Ils peuvent notamment encourager constamment l'émigration des personnes d'âge actif et créer une dépendance des bénéficiaires qui s'habituent à disposer de l'argent. Or, tous ces facteurs risquent de perpétuer la dépendance économique, ce qui compromet les perspectives de développement (Buch et al., 2002).

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore