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La moralité, fondement de l'humanité dans fondements de la métaphysique des murs d'Emmanuel Kant.

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par KRIMINATCHA KONE
UNIVERSITÉ FÉLIX HOUPHOUET-BOIGNY (ABIDJAN- COCODY)  - Master 2016
  

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2- La moralité et l'expression de la loi morale

La moralité comme nous l'avons vu précédemment trouve son origine dans la raison de l'être humain. En effet, en postulant cette dernière en rapport avec la loi morale, c'est tenter de comprendre comment se justifie l'influence de celle-ci dans la conduite humaine. La raison, qui seule peut fournir des règles refermant quelque nécessité, donne aussi la possibilité de comprendre le respect que l'homme à tendance à exprimer par humanité. Cette tendance, à observer de près se rattache immédiatement à l'intelligence humaine. Elle constitue l'expression de la loi morale en chaque être raisonnable. Dans la compréhension de l'universalité de la moralité, la raison pure pratique selon Emmanuel Kant permet à l'autorité la loi :

Le respect pour la loi n'est pas un mobile pour la moralité, mais il est la moralité même, considérée subjectivement comme mobile, en ce sens que la raison pure pratique en enlevant à l'amour de soi toute prétention contraire donne de l'autorité à la loi, qui dès lors a seule de l'influence.41

L'admission du rapport de la moralité et l'expression de la loi morale apparaît compréhensible. Il est tenable dans la mesure où la moralité représente la loi elle-même. C'est elle également qui rend décisive la raison, qui permet à l'homme d'assumer ses responsabilités. Elle confirme davantage la lucidité de la conduite dans les rapports sociaux. Cette possibilité pourrait s'expliquer par le fait qu'elle montre rationnellement comment l'homme parvient à se décider en tant que tel. La moralité renvoie à l'expression de la loi morale par laquelle s'exprime indépendamment la volonté humaine. Elle exclut toute dépendance extérieure et suppose que le « caractère essentiel de la valeur morale des actions c'est que la loi morale détermine immédiatement la volonté »42.

De plus, il importe de noter que le siège de la loi morale se trouve dans la raison pure pratique. Elle constitue « seulement un énoncé sur quelque chose qui

41 Emmanuel Kant, Critique de la raison pratique, Op. cit., p. 249.

42 Emmanuel Kant, Critique de la raison pratique, Op. cit., p. 245.

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doit [Soll] arriver dans le domaine de la raison et par cette dernière »43. Par conséquent, Friedrich Schleiermacher reconnaissait ce point précis, selon lequel la loi morale n'est rien d'autre qu'un fait [factum] de la raison. Pour lui, l'homme doit réaliser ce fait dans le champ de la raison et par elle. En plus, Emmanuel Kant soutenait bien auparavant que « la raison pure est pratique par elle seule, et donne (à l'homme) une loi universelle, que nous appelons la loi morale »44. En conséquence, la loi morale est à comprendre comme une représentation de la raison45 en vertu de laquelle l'homme édifie l'humanité dans son élan de perfection.

La raison qui ordonne les conduites sociales, convainc intérieurement la personne morale de ce qui serait convenable de faire. Ainsi les hommes ont tendance à se soumettre volontiers à ce qui est excellent et honorable. On comprend, dès lors que même si, d'un côté, les intérêts tendent à influencer les comportements, il importe d'y oeuvrer pour la sainteté de l'humanité. :

La loi morale est, pour cette raison, un impératif qui ordonne catégoriquement, parce que la loi est inconditionnée ; le rapport d'une telle volonté à la loi est la dépendance désignée par le terme d'obligation qui signifie une contrainte, imposée toutefois par la raison et sa loi objective, à une action qui est appelée devoir 46.

Dans cette considération, la loi morale constitue remarquablement un fait humain. Dès lors, la moralité considérée comme l'expression de la loi morale qui porte la personne humaine au grand profit de l'humanité est, en réalité, la source d'obligation morale dont elle ne peut se départir humainement. Aussi parce que la constitution biologique de l'homme lui donne le privilège de la raison qui lui impose de bien agir. Elle est la faculté dirigeante et régulatrice de l'action. C'est pourquoi, toute conduite humaine doit être portée par un souci de traitement de l'humanité comme fin en soi :

43 Friedrich Schleiermacher, Conférences sur l'éthique, la politique et l'esthétique, trad. de l'allemand par Jean-Marc Tétaz, Paris, LABOR ET FIDES, 2011, pp. 251-252.

44 Emmanuel Kant, Critique de la raison pratique, Op. cit., p. 128.

45 Friedrich Schleiermacher, Conférences sur l'éthique, la politique et l'esthétique, Op. cit., p. 151.

46 Emmanuel Kant, Critique de la raison pratique, Op. cit., p. 129.

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Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen47.

Ainsi, le devoir qu'Emmanuel Kant préconise est d'oeuvrer à la fois pour la sauvegarde et le respect de l'espèce humaine. La personnalité doit se confondre avec la loi morale, et c'est la loi morale qu'il faut respecter chez soi et chez les semblables. La recevabilité des comportements humains est tributaire de la moralité qui y préside. La moralité, en tant que source des valeurs doit être au fondement de toutes nos actions. Le traitement que nous réservons aux êtres raisonnables doit être compatible avec la rationalité de la moralité. Aussi parce que la « loi morale est par elle-même un mobile, au jugement de la raison ; et la prendre pour maxime, c'est être bon moralement »48. Suivant ce principe, la rationalité du monde semble se mesurer au degré de bienveillance dans les rapports interhumains.

Cette intelligibilité doit se caractériser par des dispositions parfaitement humaines qui, cependant, méprisent tout ce qui va contre la dignité humaine. La malveillance serait de ce fait ce qui est moralement répréhensible. En effet, l'homme doit avoir le souci de la moralité de ses actions. Il doit se donner les moyens pour qu'elles tiennent du point de vue anthropologique puisqu'il ne s'agit pas de se représenter les lois morales, mais aussi vouloir leur effectuation dans le monde sensible49. Pour ce faire, il doit établir par la raison toute la nécessité de fonder la moralité sur des principes rationnels et inébranlables50.

La raison en rapport avec la loi morale pour tous les êtres raisonnables, créent la nécessité morale. Elle constitue une contrainte, c'est-à-dire une obligation morale. Toute action fondée en raison, implique qu'elle soit représentée comme un devoir. Ce dernier traduirait, par conséquent, notre

47 Emmanuel Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, Op. cit., p. 150.

48 Emmanuel Kant, Religion dans les limites de la simple raison, trad. de l'allemand par André Tremesaygues, Paris, PUF, 1946, p. 27.

49 Emmanuel Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, Op. cit., p. 121.

50 Ibidem.

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capacité à agir comme la divinité en adoptant par là même une nature inaltérable. C'est justement de cette manière que la loi morale traduit toute sa pureté ou sainteté indépendamment de toute influence extérieure. C'est en ce sens qu'Emmanuel Kant ajoute que :

La loi morale est en effet, pour la volonté d'un être absolument parfait, une loi de la sainteté, mais elle est, pour la volonté de tout être raisonnable fini une loi du devoir, de la contrainte morale et de la détermination de ses actions par le respect pour la loi et par la vénération pour son devoir51.

L'expression de la loi morale, comporte un principe objectif dans la volonté de tout être humain. Pour cette raison, les dispositions morales nécessitent des impératifs capables de servir de modèles pour notre conduite ainsi que celle de nos semblables. Elles sont indépendantes. Elles sont caractérisées par une loi de la sainteté et déterminées par le devoir. En plus, cette tendance vers le bien moral apparaît honorable pour l'humanité. L'homme exprime par elle ce qui l'élève au dessus des autres espèces vivantes de la nature : l'humanité. Cette tendance se donne à voir par des comportements reflexes qui découlent de l'intériorité de l'homme. Toute chose dans la nature agit d'après des lois, mais l'homme n'est que le seul être raisonnable capable d'agir « d'après la représentation des lois, c'est-à-dire d'après les principes, en d'autres termes, qui ait une volonté »52.

Tout principe moral établi avec soin doit être susceptible de créer une influence positive sur le coeur humain. Cette influence intérieure devrait être considérée comme l'expression de la loi morale en tout être humain. En ce sens, l'intégration des principes moraux dans la gestion des affaires publiques peut être d'une importance capitale. Elle permet de comprendre que les hommes, malgré leurs différences naturelles ont en partage le sens de la loi morale. L'universalité de la moralité considérée chez les êtres humains exclut toute représentation divine ou extérieure. Elle impose, par conséquent la bonne conduite. Que représente donc l'expression de loi morale chez Emmanuel Kant ? En utilisant cette notion

51 Emmanuel Kant, Critique de la raison pratique, Op. cit., p. 193.

52 Emmanuel Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, Op. cit., p. 122.

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de loi morale, Emmanuel Kant voudrait réaffirmer davantage le caractère impératif de la moralité dans les conduites humaines. Ensuite il montre à quel point elle exige de l'homme la ferme volonté, la conscience morale en toutes circonstances.

Si la moralité est admise dans un rapport à l'expression de la loi morale, du moins comme une représentation de l'homme, elle ne saurait revêtir le manteau de la contrainte. Pour la simple raison que « le respect pour la loi morale est l'unique et en même temps l'indubitable ressort moral. Ce sentiment ne peut être porté à aucun objet, si ce n'est pour cette raison seulement »53. En conséquence, une telle affirmation pourrait se justifier dans la mesure où le contenu des représentations est suscité par la raison. Cette faculté en son usage pur vient confirmer l'universalité de la moralité. Elle offre la possibilité de comprendre que :

Les Idées ne permettent pas un usage constitutif pour la connaissance, mais peuvent cependant, à titre d'Idées régulatrices, ouvrir un horizon pour s'orienter dans la pensée54.

L'immense intérêt que procure la raison, comporte la production des Idées. Sans permettre nécessairement l'usage constitutif de la raison, elles peuvent en outre offrir un chemin pour la pensée. Dans cette logique, la moralité formulée en loi morale revêt tout son sens d'autant plus que l'usage pur de cette raison nous produit les concepts devant diriger notre esprit, notre façon d'être et de nous conduire en société. La moralité conduisant à l'expression de la loi morale, pourrait traduire la volonté d'inciter les individus à ordonner leurs conduites à la lumière de ces « Idées régulatrices ». On peut noter que le caractère impératif de la moralité qui se dresse sous forme de loi morale constitue une manière de donner plus de légitimité et de portée humaine à cette disposition digne de l'intelligence humaine.

53 Emmanuel Kant, Critique de la raison pratique, Op. cit., pp. 188-189.

54 Jean-Marie Vaysse, Le vocabulaire de Kant, Paris, Ellipses Éditions Marketing, 1998, p. 45.

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La représentation de toute idée pourrait s'inscrire dans un élan de recherche de la perfection propre à l'espèce humaine. Pour cette raison, le développement des dispositions naturelles devient comme des défis, dans la mesure où il est un être sociable. Cette sociabilité s'exprimant différemment, complique davantage l'uniformité. D'où la nécessité de se conduire seulement d'après des principes identiques, pouvant devenir pour une autre nature, source d'harmonie sociale. Dans cette recherche de perfection, abondent les idées, considérées comme des formulations de la raison. La définition de l'idée est, par conséquent, la recherche d'un accomplissement dans l'expérience. En ce sens, Emmanuel Kant écrit que « L'idée n'est rien d'autre que le concept d'une perfection, qui ne s'est pas encore rencontré dans l'expérience »55.

En outre, pour Johann Fichte, « le principe de la moralité est l'idée nécessaire de l'intelligence, (...). Le contenu de cette idée est que l'être libre doit [Solle] ; car Devoir est qu'il doit placer sa liberté sous une loi »56. Dans cette affirmation, la moralité se révèle comme l'expression de l'intelligence humaine. En effet, dans cet élan d'expression humaine, la considération de la moralité comme loi morale signifierait que les êtres raisonnables doivent discipliner leurs libertés et leurs conduites sociales par les moyens humains possibles. La qualité d'être humain impose que chaque homme agisse avec la conscience de la moralité qui est nécessaire pour l'accomplissement du bien dans le monde. Dans la mesure où la vie humaine ne saurait être menée sans intelligence.

En somme, il convient de retenir que la liberté caractérise de façon fondamentale la loi morale chez les êtres raisonnables. Dans cette logique précise, la responsabilité des hommes s'impose partout et implique la culture de la raison dans le traitement de l'humanité. Il importe que la moralité considérée en rapport avec l'expression de la loi morale soit reconnue comme l'expression de

55 Emmanuel Kant, Réflexions sur l'éducation, Op. cit., p 12.

56 Johann Fichte, Système de la doctrine des moeurs d'après les principes de la Doctrine de la science, trad. de l'allemand par Paul Naulin, Paris, PUF, 1986, p. 175.

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l'intelligence humaine57. De fait, on pourrait également noter que seules de telles conduites dignes des êtres humains contiennent l'affirmation de l'humanité qui caractérise le genre humain. Cependant, la bonne volonté suggère-t-elle immédiatement la moralité ?

57 Emmanuel Kant, Critique de la raison pratique, Op. cit., p. 129.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote