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Dynamique des paysages végétaux dans une ville moyenne et sa périphérie. Cas de Meiganga (de 1987 à  2015).

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par ISSOUHOU MOUHAMAN
Université de Ngaoundéré - Master 2015
  

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Liste des annexes

Annexe 1. Annexe 1. Questionnaire d'enquête 148

Annexe 2. Fiche de relevé phytogéographique 152

Annexe 3. Fiche de description de station 153

Annexe 4. Répartition des activités 155

Annexe 5. Vue aérienne de la zone d'étude 156

Annexe 6. Topographie de la zone d'étude 157

Annexe 7. Répartition des précipitations annuelles 158

Annexe 8. Richesse spécifique de la zone 159

Annexe 9. Capture d'écran des matrices de confusion 163

Annexe 10. Richesse spécifique en fonction des unités végétales 165

Annexe 11. Extrait du décret n° 95/531/pm du 23 aout 1995 fixant les modalités d'application

du régime des forêts 166

Annexe 12. Localisation de l'adresse (Path and Row) de notre zone 170

Dynamique des paysages végétaux dans une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987 à 2015) X

Liste des sigles et acronymes

AUF: Agence Universitaire de la Francophonie.

BUCREP: Bureau Central de Recensement et d'Étude de la population au Cameroun.

CAR/PAP : Centre d'activités régionales pour le Programme d'Actions Prioritaires.

CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le

Développement.

DEA: Diplôme d'études Approfondies.

DSCE : Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi.

EGEM : École de Géologie et d'Exploitation Minière.

ETM : Enhanced Thematic Mapper (carte thématique rehaussée).

FALSH : Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines.

FAO: Food and Agriculture Organization of the United Nations (Organisation des Nations

Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture).

KML : Keyhole Markup Language (langage à base de balises géolocales).

MINEPAT : Ministère de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire.

SPOT : Système Probatoire d'Observation de la Terre.

P.C.D: Plan Communal de Développement.

PNDP : Programme National de Développement Participatif.

REDD : Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation (Réduire les

émissions de C02 provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts).

RGPHC : Recensement Général de la Population et de l'Habitat du Cameroun.

SDN : Société des Nations.

SRTM : Shuttle Radar Topographic Mission (Mission topographique de la navette radar).

TM : Thematic Mapper (carte thématique).

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

Dynamique des paysages végétaux dans une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987 à 2015) 1

INTRODUCTION GÉNÉRALE

L'atteinte du développement en tant qu'objectif visé par toutes les sociétés implique de nombreuses mutations qui ne laissent guère les milieux naturels indifférents. C'est dans cette mesure que de nombreux aménagements sont mis en place au fil des années en vue d'améliorer les conditions de vie des populations, ces différentes mutations sont observées aussi bien en zones urbaines qu'en zones rurales. Cette course effrénée vers le développement engendre des changements majeurs sur l'évolution des paysages végétaux. Et c'est ainsi qu'une ville au coeur de ce processus impacte fortement sur la dynamique évolutive de la végétation autour de sa périphérie. Dans le cadre de ce travail dont la zone d'étude est la ville de Meiganga, ville du Cameroun en expansion située dans la région de l'Adamaoua et chef-lieu du département du Mbéré, l'effet combiné de l'accroissement de la population, de la recherche du profit et l'atteinte de l'émergence a pour conséquence le développement de nouvelles activités génératrices de revenus et la réalisation des projets d'envergure notamment le passage du pipeline et le bitumage de la route. De 1987 à nos jours (2015), les paysages végétaux ont connu une évolution plus ou moins contrastée sous l'effet de ces diverses activités. La principale activité dans ce secteur s'avère être la coupe illicite du bois. Par cette pratique non réglementée, la population compromet les équilibres écologiques de la région, ce qui implique d'agir avant que le phénomène ne prenne une allure irréversible. À côté de cette coupe, on note les impacts potentiels des changements climatiques qui comprennent les changements dans le régime pluviométrique, les changements dans l'érosion des sols et la désertification, l'érosion et ses conséquences, la réduction de la biodiversité (CAR/PAP 2005). Au regard donc de la pression exercée par la ville sur les ressources végétales de sa périphérie, on est amené à se poser la question de savoir, comment les paysages végétaux ont-ils évolué autour de la ville de Meiganga de 1987 à 2015 ?

La justification du choix de la zone d'étude réside dans le fait que la ville de Meiganga est une ville en plein essor qui connait de nombreuses mutations induites par la croissance démographique plus ou moins élevée et le développement des voies de communication, sans oublier le passage du pipe-line Tchad-Cameroun. De même, elle dispose d'importantes ressources ligneuses qui s'amenuisent au cours du temps notamment à sa périphérie occupée par certains villages. Par ailleurs, ce choix est aussi marqué par le nombre restreint des travaux réalisés dans cette partie de la région.

Dynamique des paysages végétaux dans une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987 à 2015) 2

S'agissant de l'échelle temporelle, l'année 1987 est choisie comme borne inférieure en rapport avec la création du département du Mbéré en 1983 et la désignation de Meiganga comme chef-lieu de ce département. Il s'agit donc de voir la situation de cette ville juste quelques années (quatre ans) après son érection en chef-lieu de département afin de la comparer à la situation actuelle d'où la borne supérieure de 2015.

Cette étude se focalise sur l'environnement et présente de ce fait plusieurs enjeux. En effet, dans les pays du Tiers Monde, où l'on a longtemps considéré que la protection de l'environnement était un luxe de pays riches, les opinions autant que les gouvernements ont réalisé peu à peu l'ampleur des dégâts causés par une industrialisation mal maîtrisée et une urbanisation anarchique (Yachir, 1992). Les conséquences des dégâts observées sur la vie des hommes et leur milieu de vie ressortent l'enjeu social et économique qui suppose la prise en compte des volets alimentaires, économiques, éducatifs, etc.

QUESTIONS DE RECHERCHE

Question principale

Comment les paysages végétaux ont-ils évolué à Meiganga ainsi qu'à sa périphérie durant ces vingt-huit dernières années (1987-2015) ?

Questions spécifiques

? Quel est l'état des paysages végétaux à Meiganga et dans sa périphérie ?

? Quelles sont les pressions exercées sur les ressources végétales dans et autour de cette ville ?

? Quelle est l'influence de ces pressions sur la répartition des paysages végétaux autour de Meiganga ?

Dynamique des paysages végétaux dans une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987 à 2015) 3

CONTEXTE SCIENTIFIQUE

À la suite de la recherche documentaire, nous avons constaté que plusieurs auteurs ont mené des études sur la dynamique des paysages végétaux à diverses échelles de temps et d'espace (références bibliographiques), c'est dans cette logique que nous ferons une ébauche de leurs écrits tout en les regroupant selon leur courant de pensée.

La commune de Meiganga est une zone presque inexplorée sur le plan scientifique d'où l'accès difficile aux données sur cette dernière. L'essentiel des données sur cette zone est l'oeuvre des enquêtes de terrain, des données recueillies dans le Plan Communal de Développement de la commune de 2013 et des corrélations faites avec des études menées ailleurs (pays étrangers) dans le but de se démarquer de celles-ci.

L'étude de la dynamique des paysages végétaux repose sur l'adoption d'une méthodologie bien précise et c'est dans ce sens que divers procédés sont utilisés.

? Le site et les critères de choix

Le choix du site s'inscrit parmi les priorités et se fait en fonction de l'accessibilité, la représentativité, les orientations des populations et des autorités administratives (Abdelgader, 2011 ; Ndjeuto, 2012). À ces critères, s'ajoute la richesse de la biodiversité (Wafo Tabobda G., 2010 ; Djoufack-Manetsa V., 2011), la disponibilité des données cartographiques notamment les cartes, images satellites, et/ou photographies aériennes, les spécificités du couvert végétal, l'état des connaissances géographiques, l'intérêt écologique de la zone (Ondo Assoumou, 2006 ; Aoudou, 2010). De la même manière que des paramètres conditionnent le choix du site, il en est de même pour le choix de l'échelle temporelle.

? L'échelle temporelle

L'échelle de temps, à l'instar de l'échelle spatiale obéit à des principes circonscrits. Ce choix peut dépendre de la disponibilité des données, l'intégration des faits historiques (guerre civile, vaste campagne agricole, boom démographique, surpâturage, feux de brousse, etc.) Elle peut être de 11ans (Akakpo et al 1995-2006), de 25ans (Wafo Tabobda G. 1976-2001) de 32ans (Abddelgader 1979-2011) de 50 ans, voire plus (Djoufack-Manetsa V. 1951-2002) et ceci pour un souci de perception des changements en fonction de la thématique traitée et des différents acteurs qui interviennent.

? Utilisation de l'imagerie satellite

La dynamique des paysages est étudiée à l'aide des outils qui ne cessent de se développer au même titre que les nouvelles techniques de l'information et de la communication, ainsi que les énormes progrès observés dans l'imagerie satellite et l'acquisition des photographies aériennes avec des résolutions de plus en plus précises. On part ainsi des images couvrant d'immenses surfaces des centaines de km2 à des images sur lesquelles les détails sont observables en occurrence les images Spot, avec une fauchée de 60 km, répondant à des analyses à échelle régionale. Par ailleurs, leur résolution spatiale de 20 m x 20 m et de 10 m x 10 m en mode multispectral permet de reconnaître les signatures des objets, de différencier le sol de la végétation, d'évaluer l'état de la végétation et des cultures (Aoudou, 2010). Cette résolution est réduite au fil du temps (2,5m - 5m pour les images spot 5 en 2002, depuis 2012, spot 6 fournis des images de 1,5m de résolution)1.

Traitant de la Quantification de l'évolution du couvert végétal dans la réserve forestière de Laf-Madjam au Nord du Cameroun par télédétection satellite en 2004, Wafo Tabobda G. op cit affirme que les données de télédétection ont permis d'analyser le couvert végétal et son évolution dans cette réserve entre 1976 et 2001.

? L'analyse diachronique

Grâce à l'évolution des méthodes de la science en générale et de l'utilisation des photographies aériennes et images satellites en particulier, des procédés tels que l'analyse diachronique ont vu le jour et ses résultats de plus en plus pertinents sont utilisés par les décideurs. Ainsi, Akakpo et al traitant de l'étude de la dynamique prospective de l'occupation du sol des aires classées du Bénin en 2006, voient en cette méthode un moyen permettant de favoriser la lecture des changements spatiaux. Avec des images satellitaires Landsat ayant une résolution de 30m, ceux-ci ont pu apprécier l'évolution de la dégradation du couvert végétal des écosystèmes de leur zone d'étude. Il en résulte que dans un ordre décroissant, les savanes arbustives et arborées, la mosaïque des champs et jachères puis les forêts claires et savanes boisées sont les unités les plus contributrices à la dynamique de l'occupation des écosystèmes forestiers au Bénin. Une situation qui se traduit clairement par une nette réduction de la superficie des formations naturelles au profit des formations anthropiques à l'échelle d'une décennie. Djoufack (2012) adopte une approche autre que la précédente. En effet, l'analyse se fait à l'échelle de la saison des pluies. Pour ce faire, elle constitue deux échantillons comprenant

Dynamique des paysages végétaux dans une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987 à 2015) 4

1 http://www.geo-airbusds.com/fr/233-images-satellites-spot

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les cinq années les plus récentes (1998-2002) et les cinq années les plus anciennes (1987-1991) de la période. La prise en compte de ces sous-périodes plutôt que des deux années extrêmes (1987 et 2002) permet de réduire la sensibilité des résultats aux années extrêmes et donc de conserver un signal tendanciel robuste. C'est la même raison qui motive la prise en compte des médianes de chaque sous-période de cinq ans plutôt que des valeurs moyennes. Par ailleurs, l'étude diachronique de l'occupation du sol au travers d'une classification hiérarchique pseudo dirigée de trois images satellites Landsat, a permis à Wafo Tabobda G. de faire une analyse multidate couplée aux données cartographiques et aux relevés de terrain pour mettre en évidence les états successifs du couvert végétal et pour analyser l'évolution de ce dernier entre 1976 et 2001.

? La mise en place des placettes

Les placettes sont des surfaces délimitées en vue de procéder à l'inventaire floristique de celles-ci. C'est ainsi qu'en fonction de certains critères comme le nombre d'espèces en présence, le relief, les outils, etc., les dimensions peuvent varier d'un chercheur à l'autre. Pour Boubakar (2010) cité par Abdelgader (2011), la méthodologie porte d'une part sur la disposition de placettes rectangulaires de 50m x 40m. Ceci le long de transects allant du centre du village vers la brousse pour effectuer des relevés floristiques. Les espèces sont donc inventoriées et caractérisées par leurs recouvrements et leurs paramètres dendrométriques. D'autre part, une enquête ethnobotanique menée auprès des villages a permis de reconstituer l'historique (dynamique) de la végétation ligneuse, les espèces disparues, menacées, locales, introduites, à introduire et enfin leur utilisation. Quant à Ondo Assoumou (2006), l'atteinte de son but a nécessité l'utilisation de deux types de collecte de données: le premier repose sur les données de terrain. Pour ce faire, deux modes d'inventaires ont été utiles. L'un, basé sur l'observation visuelle de la végétation et l'autre est dit inventaire systématique via un mode d'échantillonnage basé sur des transects le long desquels, des placettes de 10 m x 10 m ou 20 m x 20 m permettent d'effectuer des relevés. Pour des herbacées, l'aire minimale retenue est de 4 m2. Les relevés sont également effectués sur des surfaces échantillons de 25 m sur 25, qui permettent de mesurer certains paramètres notamment les strates, le recouvrement, l'inventaire floristique, le type de formation végétale. Ce qui permet d'établir une liste des espèces végétales permettant de ce fait d'apprécier la diversité floristique de la zone (Tiendrebeogo, 2013), ou alors exclusivement des placettes de 20 x 20 sont utilisées, ainsi que des relevés ponctuels disséminés sur l'ensemble de

la zone d'étude (Aoudou, 2010 ; Ndjeuto, 2012).

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? Facteurs d'évolution

Cet aspect se subdivise en deux grands ensembles. D'une part, nous avons les facteurs anthropiques et d'autre part les facteurs naturels. Cependant, une troisième tendance associant les deux types de facteurs est de plus en plus répandue et utilisée pars divers auteurs (Abah M. 1984, Bazile D. 1998, Bessat C. 1996, Levrel H. 2007, Ondo Assoumou, 2006, Abdelgader, 2011).

- Les facteurs naturels

La végétation étant le reflet du climat, le premier volet naturel de la dynamique des paysages concerne les conditions climatiques qui peuvent fluctuer avec le temps. En effet, le climat global varie incessamment à toutes les échelles de temps ; temps profond géologique (centaine à dizaine de millions d'années), temps du Quaternaire (million d'années), temps de la préhistoire et de l'histoire humaines (dizaine de milliers à millier d'années), temps de l'époque actuelle (centaine à dizaine d'années), selon des oscillations irrégulières continues enchaînant des périodes, des stades et des phases plus ou moins longues de chauds et de froids relatifs plus ou moins intenses. La période interglaciaire actuelle de réchauffement a débuté il y a une douzaine de milliers d'années, à la fin du Würm, dernière période glaciaire2. Dans la même logique, Wakponou en 2004 fait remarquer que « les oscillations paléoclimatiques quaternaires ont eu un effet indéniable sur le couvert végétal. Il est cependant difficile de distinguer en l'état actuel des situations, les conséquences qui leur sont imputables de celles émanant des activités anthropiques », car chaque formation végétale est liée à des conditions bioclimatiques et morphopédologiques particulières.

- L'action de l'Homme

Les différentes interventions de l'homme sur la modification des paysages constituent les facteurs anthropiques. Dans ce répertoire s'inscrivent les pratiques telles que le déboisement, le surpâturage, les feux de brousse, etc.

Akakpo et al, op cit, relèvent plusieurs formes d'activités qualifiées de facteurs de pressions : l'écorçage, le passage des troupeaux, la fabrication du charbon, l'exploitation du bois et l'agriculture. Aoudou en 2010, classe l'intervention de l'homme en deux groupes. Elle peut être directe « par destruction ou modification volontaire des paysages végétaux, par apport d'espèces cultivées ou introduites, ou par propagation d'espèces indigènes utiles ». Elle peut aussi être indirecte et résulter par exemple des pratiques de l'élevage d'animaux ou de

2 Encyclopédie kiwix

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l'agriculture et des feux de brousse qui s'inscrivent dans le temps et dans l'espace. La Mission d'expertise pour l'étude des feux de brousse et leur utilisation dans le cadre d'une gestion raisonnée des aires protégées du Complexe WAP, conduite par Grégoire J-M et al, réalisée dans le Parc du W : Burkina Faso, Bénin et Niger, ressort que les feux de brousse constituent un élément clé de la dynamique des paysages de savane des régions soudaniennes et peuvent être considérés selon les zones écologiques concernées, soit comme un fléau contre lequel il convient de lutter, soit comme un véritable outil de gestion, dont l'utilisation raisonnée permet de maintenir ou d'entretenir certains types de paysages.

Letouzey, en 1968 dans les tentatives d'explication de la configuration actuelle des paysages végétaux de l'Adamaoua introduit les facteurs biodynamiques qui comprennent deux composantes, notamment la présence des populations Gbaya, cultivatrice du manioc et la présence de l'élevage bovin, pratiqué par les Peuls avec surcharges locales des herbages, de même, l'action des feux annuels de renouvellement des pâturages, ou des feux de chasse, s'ajoutant à l'action directe du bétail.

Au vu des écrits antérieurs sur la thématique de l'évolution des paysages végétaux réalisés par nos prédécesseurs, nous nous proposons d'utiliser une méthodologie presque similaire à la leur, notamment les enquêtes de terrain couplées à l'utilisation des outils de la télédétection (images satellites et photographies aériennes) afin de réaliser une étude diachronique et jauger l'ampleur du phénomène que nous étudions. Nous nous démarquerons via une zone d'étude quasi inexplorée, l'administration du questionnaire basée sur une recension des activités ayant un impact direct ou indirect au préalable, afin de traiter de la perception des populations villageoises sur l'évolution des paysages végétaux et les différents facteurs.

CADRE CONCEPTUEL

Par dynamique, il faut entendre le comportement d'un organisme ou d'un groupe d'éléments évoluant dans le temps et dans l'espace. Le dictionnaire Larousse désigne ce mot comme ce qui est relatif au mouvement, d'où ses nombreux emplois dans les domaines de la physique (dynamique des fluides, dynamique moléculaire, etc.). Dans le cadre de cette étude, ce terme est utilisé dans un domaine précis qu'est la végétation. Il s'agit donc d'appréhender l'évolution spatiotemporelle du couvert végétal dans, et à la périphérie d'une ville.

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Périphérie : Le mot périphérie vient du grec « peripheria » qui signifie circonférence. Plus généralement, la périphérie désigne une limite éloignée d'un objet ou d'une chose3. Conceptualiser ce terme revient à l'associer au centre, d'où l'expression centre-périphérie. Le concept centre est considéré comme un des plus importants en économie spatiale et en géographie. Le dualisme centre-périphérie est évoqué dans les contextes les plus variés et même avec des significations les plus diverses. L'idée de centre évoque une position privilégiée. C'est également un lieu de forte concentration de population, d'activités économiques, de culture et de pouvoir (Huriot et al, 1995). La juxtaposition centre-périphérie n'est pas sans effet. Elle se matérialise par des divergences, des asymétries, des phénomènes de polarisation et de domination.

L'utilisation de ce concept remonterait à Karl Marx pour résumer les relations entre la ville et la campagne. Toutefois, sa signification contemporaine doit beaucoup aux théoriciens des inégalités qui contribuèrent à sa diffusion dans le courant des années soixante. Au début des années 80, Alain Reynaud développe ce concept en géographie et définit le centre et la périphérie par rapport à un système territorial sans pour autant donner à ces derniers une signification géométrique : le centre n'est pas au milieu d'un espace ni la périphérie reléguée aux marges. Le centre se caractérise par la concentration, en un lieu, d'une certaine masse de population, de fonctions économiques, d'activités de production et de services, de richesses. Il est doté d'une capacité d'innovation et de créativité. Bénéficiant d'une grande accessibilité, il est un lieu très attractif. Par les polarisations qu'il engendre, il est un puissant moteur de l'intégration territoriale. Toutefois, la dissymétrie des échanges est à la base de cette intégration. Avec des niveaux de vie moins élevés, la périphérie, souvent enclavée et isolée, envoie des flux migratoires massifs vers le centre. Elle est dépendante, subordonnée et se décline toujours en négatif par rapport au centre. Sa faiblesse principale tient de l'absence d'autonomie en matière décisionnelle (Cattan, 2006). Dans le même sillage, les ressources nécessaires à faire du centre un lieu attrayant viennent inévitablement de la périphérie.

Certains économistes considèrent la périphérie comme une métaphore désignant les pays sous-développés par opposition au centre qui fait référence aux pays développés et c'est alors que la triade États-Unis, Union Européenne et Japon est considéré comme le centre du monde au regard de leur pouvoir décisionnaire ainsi que de leur niveau de développement.

Dans notre contexte, cette notion fait référence aux alentours de la ville. En fait, nous définissons un périmètre d'environ 900 km2 (30 x 30 km) autour du centre urbain que nous

3 Encyclopédie kiwix

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considérons comme périphérie.

Paysage : le dictionnaire Larousse le définit comme une «étendue de pays qui s'offre au regard ». Ce concept occupe une place extrêmement importante dans beaucoup de disciplines, notamment en géographie, agronomie, écologie, littérature, etc.

L'intérêt accordé à ce concept par les disciplines a donc entrainé sa compréhension sous diverses formes. C'est ainsi qu'on parle de paysage naturel, historique ou antique, paysage idéal, paysage politique ou paysage audiovisuel.

Pour nous en Géographie, le paysage est avant tout un «objet, un élément physique, quelque chose de matériel». Notre intérêt est de comprendre et d'interpréter l'objet que nous voyons et non d'interpréter ce que nous ressentons à partir de l'objet que nous voyons. En géographie, le paysage doit être étudié suivant trois dimensions.

La première dimension est une vision horizontale. L'observation se fait à l'oeil nu. Cette observation est donc «de face» les pieds au sol. La deuxième dimension est une observation «du dedans». Celle-ci est plus complète que la première, car avec cette approche on ne se contente plus de constater ou d'admirer, mais on va désormais collecter l'information à partir des unités paysagères (transects, placettes). Enfin, la troisième dimension est une vue «du dessus». Cette vision est plus large, car l'échelle d'observation est plus importante et permet d'embrasser une plus grande étendue. Elle permet par ailleurs d'individualiser l'organisation spatiale de chaque type de végétation par rapport à l'ensemble (Ondo Assoumou, 2006).

Le concept de paysage fait ainsi référence aux différents paysages végétaux, formations végétales qu'on retrouve dans notre zone d'étude. Il s'agit en l'occurrence des savanes, de la forêt-galerie et de la forêt claire.

- Savane : Étymologiquement, elle correspond à une formation végétale intégrant une composante ligneuse et une composante herbacée. Les savanes se définissent également comme des écosystèmes globalement caractérisés par deux saisons contrastées, des sols à faible fertilité et par des ressources végétales, pastorales et forestières soumises à une pression anthropique et à des feux fréquents (Aoudou, 2010).

Une nomenclature des types de végétation de l'Afrique a été élaborée lors d'une réunion qui s'est tenue à Yangambi en août 1956 en République Démocratique du Congo (Guillaumet et al, 1975). Elle comporte plusieurs sous-ensembles en fonction de la taille des espèces et du taux

Dynamique des paysages végétaux dans une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987 à 2015) 10

de recouvrement. Ainsi, on distingue la savane herbeuse, la savane arbustive, la savane arborée et la savane boisée.

? La savane herbeuse est une savane uniquement composée de graminoïdes annuelles et vivaces, dont la hauteur est généralement comprise entre 0,8 et 3 m, avec un taux de recouvrement inférieur à 10%. On y retrouve également des arbustes dont la taille est inférieure ou égale à celle des herbacées.

? La savane arbustive est composée d'arbustes et graminées dont la taille est comprise entre 5 et 10 m et dont le recouvrement des strates est inférieur à 5%. Sa présence est généralement associée aux pressions anthropiques, en plus des facteurs morphoclimatiques.

? La savane arborée est constituée d'un couvert herbacé continu et des arbres, plus ou moins régulièrement distribués d'une taille supérieure à 5m, et le un recouvrement allant de 5 à 30 %.

? La savane boisée comporte de nombreux arbres et arbustes répartis confusément sur l'ensemble du territoire. Elle est composée d'étendues à dominance herbeuse et d'îlots boisés plus ou moins denses. La taille des espèces est supérieure à 5 m et le taux de recouvrement de la strate est compris entre 35 et 75%.

- La forêt claire est une forêt à canopée ouverte de hauteur moyenne (8-25 m), à houppiers4 plus ou moins jointifs et au feuillage relativement clair, sans véritable strate ligneuse intermédiaire, mais avec un tapis herbacé continu, parcouru occasionnellement par les feux de brousse. Son taux de recouvrement atteint les 90%.

- La forêt-galerie est une végétation dense, constituée de ligneux qui bordent les cours d'eau et les lacs. La densité des ligneux et la diversité spécifique de cette formation sont importantes au point qu'elle se rapproche de celle des forêts denses humides.

Ville : Définir la ville, délimiter ses contours, mesurer cet « univers urbain en expansion » et suivre son évolution spatiale dans le temps est un des problèmes redoutables auxquels se trouve confronté tout chercheur travaillant sur cet espace complexe (Rahim A., 2009).

À la complexité de la diversité des points de vue sur la ville, s'ajoute la difficulté de délimiter ses contours qui sont devenus de plus en plus flous dans l'espace et dans le temps. La

4 Le houppier désigne l'ensemble des parties aériennes d'un arbre, à l'exception de la base du tronc (le fût). C'est donc l'ensemble constitué des branches, rameaux et le feuillage d'un arbre.

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ville a été longtemps définie par opposition à la campagne en faisant souvent référence à une limite brutale ville/campagne. Aujourd'hui, cette dichotomie n'est plus d'actualité : « les murs d'enceinte qui séparaient deux mondes aux lois distinctes ont partout disparu. L'élévation des niveaux de vie et le développement des transports ont affranchi les citadins de la nécessité d'habiter un périmètre bien circonscrit, bâti en continuité. Des activités et des résidences se diluent dans des zones naguère franchement rurales. Statistiquement, ces nouvelles formes d'urbanisation sont de plus en plus difficiles à saisir » (Le Gléau et al. 1996). Ainsi, le clivage ville/campagne, urbain/rural s'estompe de plus en plus et on se trouve en face d'une autre réalité beaucoup plus complexe : les espaces périurbains. Ces espaces mixtes offrent le sentiment d'être à la fois en ville et en campagne et posent un problème d'identité, car on ne sait plus si on est en ville ou en campagne. (Rahim, op cit.)

Le classement administratif des villes (petites, moyennes et grandes) obéit à des éléments tels que la taille de la population, la qualité des infrastructures, les activités économiques, la superficie dédiée à l'espace urbain, etc. En retenant la taille de la population, on note qu'elle varie en fonction des pays. En effet, elle va de 200 habitants pour le Danemark à 50 000 habitants pour le Japon. Toutefois, une définition statistique internationale de la population a été déterminée lors de la conférence de Prague en 1966 et le nombre de 20 000 habitants a été retenu par les Nations unies. En fonction des différents paramètres sus-évoqués, Meiganga se classe parmi les villes moyennes du pays.

La ville est ainsi considérée comme un centre, un pôle de développement et ses limites fixées à la base par l'autorité administrative sont généralement en divergence avec la réalité. L'actualisation des documents de planification permet de définir des zones urbaines, au-delà desquelles l'implantation des habitations est en marge de la loi. Les paramètres que nous retenons sont les limites de l'espace urbanisé et la distance entre les agglomérations et le centre urbain.

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OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

Objectif principal

L'objectif principal de cette étude est la protection de l'environnement en montrant l'évolution des paysages végétaux ces vingt-huit dernières années dans la ville de Meiganga ainsi qu'à sa périphérie afin d'en tirer des leçons et d'orienter les décideurs.

Objectifs spécifiques

En guise d'objectifs spécifiques, il sera question de :

· Dresser un état de lieux des paysages végétaux dans et autour de la ville de Meiganga.

· Caractériser la dynamique des paysages végétaux dans et autour de cette ville en nous intéressant à l'évolution spatiotemporelle de la couverture végétale au sein de cette ville, de même qu'à sa périphérie entre 1987 et 2015.

· Montrer les facteurs d'évolution du couvert végétal.

HYPOTHÈSES DE RECHERCHE

Hypothèse principale

L'hypothèse principale est que les activités anthropiques telles que l'aménagement du territoire et l'agriculture ont entrainé une évolution régressive des paysages végétaux dans la ville de Meiganga et sa périphérie

Hypothèses secondaires

· Les paysages végétaux dans la ville de Meiganga et sa périphérie sont constitués d'une part, d'une végétation anthropisée et d'autre part des savanes herbeuses, savanes arbustives, savanes arborées, savanes boisées, forêts claires et des forêts-galeries.

· L'évolution des paysages végétaux dans la ville et sa périphérie s'est faite dans l'ensemble d'une façon régressive.

· La démographie importante et le développement des infrastructures ont impulsé une conquête des territoires pour des raisons de logement et le développement de l'agriculture au détriment du couvert végétal.

CADRE GÉOGRAPHIQUE

La ville de Meiganga est située entre 6,42° et 6,61° de latitude Nord et 14,14° et 14,43° de longitude Est. D'après les limites communales de 2013, l'espace urbain de Meiganga couvre une superficie de 375,33 km2 et l'espace urbanisé quant à lui occupe 11,61 km2. Le village Nganhi marque la borne Nord de l'espace urbain, au Sud c'est le village Bounou, l'Est et l'Ouest sont limités par les cours d'eau Yoyo et Matou (figure 1).

Figure 1. Localisation de la zone d'étude

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Dynamique des paysages végétaux dans une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987 à 2015) 14

MÉTHODOLOGIE

En vue de pouvoir infirmer ou confirmer nos hypothèses, une méthodologie bien déterminée a été élaborée et c'est ainsi qu'une démarche, une méthode et des outils se sont avérés indispensables.

La démarche que nous adoptons est celle dite hypothético-déductive qui consiste en l'énumération des hypothèses en vue de les confirmer et/ou les infirmer à l'issue du travail de recherche.

Afin de mieux cerner la dynamique du couvert végétal, nous avons jugé bon de définir un périmètre ou zone d'influence de la ville sur sa périphérie et c'est ainsi que nous avons choisi cinq villages se trouvant dans les 900 km2 autour du centre urbain et deux sites près de la ville, d'où le choix de Bounou, Meidougou et Dokolim au Sud, Nganhi plus connu sous le nom de Roblin et Bounou au Nord de la ville, le long de la Nationale N°1. En effet, deux transects ont été effectués à partir de la limite du centre urbain, du moins, à la limite de l'espace urbanisé ; l'un de 2 km à l'Est et l'autre de la même distance à l'Ouest, visant d'une part à identifier les espèces rencontrées à proximité et d'autre part, avoir une vue d'ensemble sur la ville ainsi que vérifier s'il existe des espèces typiques des hautes altitudes (à l'Ouest de la ville, sur le mont Ganga à 1115m).

D'une manière générale, le travail s'est effectué en trois étapes : la recherche documentaire, les enquêtes de terrain et le laboratoire.

? La recherche documentaire

Nous avons commencé par la bibliothèque de la FALSH en vue d'y trouver des anciens mémoires, thèses, diplôme d'étude approfondie (D.E.A) ayant trait à notre thème, de même qu'à Anthropos pour le même but, ainsi qu'à la bibliothèque centrale de l'Université pour consulter d'autres écrits. Des recherches ont aussi été menées sur internet et pour finir, auprès de la Mairie et des délégations (agriculture, forêts et faunes, habitat et développement urbain, aménagement et urbanisme) de l'arrondissement de Meiganga.

Au final, les données exploitées ont été dans l'ensemble, les livres, les mémoires, thèses de doctorat, articles, D.E.A, rapports, encyclopédies, dictionnaires et documentaires. Les lieux de recherche quant à eux concernent les services de l'université (bibliothèques, anthropos, AUF), les recherches sur internet et la descente sur le terrain (enquête, délégations et Mairie).

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? Les enquêtes de terrain

Elles se sont déroulées en trois phases à savoir la pré-enquête ou enquête exploratoire du 7 au 13 mai 2014 afin de prendre contact avec les Chefs de village et se rapprocher de certains services administratifs (mairie et délégations). Par la même occasion, obtenir des « données primaires ».

Une seconde descente a été faite pendant le mois d'octobre 2014 durant lequel nous avons enquêté cinq villages et les services administratifs, ceci afin de pouvoir récolter les données de manière plus approfondie.

Une troisième descente en août 2015 afin de compléter certaines données manquantes notamment sur l'inventaire floristique au sein de la ville, l'identification des points de vente de bois et la prise des photographies.

? La collecte des données

L'obtention des données a pu être possible grâce à l'administration d'un questionnaire à un échantillon de la population pour les données socioéconomiques, et de multiples descentes sur le terrain pour ce qui est des données biophysiques notamment les types de sols et les relevés floristiques.

- Le questionnaire

Il a été élaboré sur la base des informations obtenues de la pré-enquête ou phase exploratoire ainsi que des connaissances acquises à l'issue de la recherche documentaire. C'est ainsi qu'il a été élaboré suivant une nouvelle méthode dite « approche par corps de métier » subdivisée en plusieurs sections parmi lesquelles les métiers susceptibles d'agir directement ou indirectement sur la dynamique des paysages végétaux. Ainsi, grâce aux questions posées, cet instrument nous a permis d'avoir une panoplie d'informations entre autres la perception des populations sur l'évolution des paysages végétaux ainsi que les facteurs d'évolution de la végétation ces vingt-huit dernières années.

- La méthode d'échantillonnage

Sur la base des informations recherchées, nous avons opté pour un sondage aléatoire simple visant tout d'abord à estimer le nombre de ménages à la suite des entrevus avec le Chef de la localité, ensuite définir un intervalle appelé « le pas » qui correspond au nombre de ménages qui sera traversé avant d'enquêter un autre ménage. Ce fut le procédé utilisé pour les

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villages fortement peuplés à l'instar de Nganhi, Meidougou et Dokolim. Le pas considéré dans ces villages était compris entre 5 et 15. Enfin, dans les villages faiblement peuplés (Bounou et Bardé), nous avons procédé au porte-à-porte. Cependant, des exceptions ont été faites dans la mise en pratique de ces méthodes et ce, dans le but de pouvoir remplir tous les corps de métiers figurant sur le questionnaire ayant un lien direct ou non sur l'évolution des paysages végétaux.

- Le profil de l'enquêté

Les personnes à enquêter étaient les personnes des deux sexes (masculin et féminin) exerçant dans un ou plusieurs corps de métier recensés, ayant plus de 20 ans, dotées de raison, résidantes dans le village et disposées à répondre à nos questions.

- Administration du questionnaire

L'administration du questionnaire s'est faite avec l'accord du Chef du village ainsi que des autorités en place (la police à Meidougou et Nganhi). L'aide d'un facilitateur endogène (un habitant du village jouant le rôle de guide et quelquefois d'interprète) a été très importante pour l'obtention d'informations fiables.

- Les entrevues

Elles se sont déroulées à la phase exploratoire avec les Chefs des cinq villages, ainsi qu'avec les autorités administratives. Durant la deuxième descente, des entrevues plus longues ont été refaites avec ces autorités ainsi qu'avec d'autres.

Nous nous sommes ainsi entretenus avec le Délégué des forêts et faunes, le délégué de l'environnement et de la protection de la nature, le Second Adjoint au Maire en l'absence du Maire, le Secrétaire Général des services de la Mairie ainsi que les Chefs de villages.

- Les relevés floristiques

Dans notre travail, nous nous intéressons uniquement aux ligneux5 constitués d'arbres, d'arbustes, d'arbrisseaux, ainsi que des sous-arbrisseaux. Un tel choix s'explique par le fait que les ligneux constituent l'un des éléments de base de l'écosystème savanicole et sont d'une importance économique pour les populations locales (Aoudou, 2010). D'où la mise en place des placettes de 20 x 20m2 et la réalisation des transects dans le but d'effectuer des relevés ponctuels.

5 Une plante ligneuse est une plante qui fabrique en grande quantité de la lignine, molécule donnant à la plante sa solidité. Encyclopédie Kiwix.

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? L'acquisition des images satellites et Radar

Les images satellites ont été obtenues via le téléchargement à l'internet ( www.usgs-glovis.com et www.earthexplorer.com) ainsi qu'au département de géographie notamment pour les images et photographies aériennes des années antérieures (1994).

Le téléchargement de celles-ci nécessite au préalable l'adresse de l'image qui couvre notre zone. En effet, toute la surface du globe est couverte par les images satellites et une adresse est donnée sous forme de « Path »et « Row ». Les « Path » font référence à la longitude et les « Row » à la latitude. Nous avons donc utilisé Google Earth via un fichier KML qui montre la surface que couvre chaque scène et son adresse (annexe 10). Cet outil nous a permis d'obtenir l'adresse de notre zone d'étude (Path : 184 Row 55 et Path 184 Row 56) pour ensuite rechercher les images satellites.

Les images Radar (SRTM), indispensables pour les opérations d'extraction des cours d'eau, délimitation du bassin versant, élaboration de la carte de pentes et extraction des courbes de niveau ont été obtenu sur le site internet http://glcf.umd.edu/data/landsat/.

? Le laboratoire

S'agissant des méthodes utilisées pour le traitement des données recueillies, certains logiciels nous ont permis d'effectuer cette tâche.

- Microsoft Word utilisé pour la saisie et le traitement du texte.

- Microsoft Excel, pour la saisie et l'analyse de données obtenues après

dépouillement des questionnaires et fiches de collecte, la réalisation des différents calculs, la production de graphiques (histogramme, diagramme et camembert) et création de tableaux dynamiques croisés.

- Microsoft Publisher pour la réalisation des schémas méthodologiques.

- Microsoft Office Picture manager et XnView 1.9 nous ont été utile pour le

traitement des photographies afin d'avoir une meilleure visibilité (contraste, luminosité, correction du gamma, rognage, etc.).

- Quantum Gis 2.10 a permis de concevoir et/ou actualiser des cartes, et de
calculer les superficies de chaque classe d'occupation du sol via l'extension « groupstats » téléchargeable directement dans la liste des extensions de Qgis.

Cette application nous a également permis de convertir le système de projection initial du rendu

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des classifications supervisées de WGS 84 zone 33 Nord en WGS 846, pour une harmonisation des couches ; aussi bien celles issues de l'application ENVI 4.7 que celles utilisées pour cartographier la zone, ainsi que les coordonnées prises sur le terrain. Une opération qui permet de limiter les erreurs au niveau de l'échelle et du cadre alloué à la grille des coordonnées lors de la mise en page d'une carte.

- Le traitement des images Landsat a pu se faire grâce à l'application ENVI 4.7
via les opérations de mosaïque et de classifications non dirigées en définissant le nombre de classes voulu et laisser le logiciel les créer automatiquement. La différence du résultat de ce procédé, très souvent en divergence avec la réalité nous amène à la classification dirigée (figure

2).

6 WGS 84 (World Geodetic System 1984 : Système géodésique mondial, révision de 1984) est le système géodésique associé au GPS ; il s'est rapidement imposé comme une référence pour la cartographie. (Encyclopédie Kiwix).

· Image TM Landsat1987

n Image ETM Landsat 7 1999

. Image Landsat 8 201.E

· Extraction de kt zone d !étude (application I'# it uxs #e)

·

·

·

·

·

 
 
 
 
 
 
 
 

Amélioratk n JRar dkimt4iique

· Efa emenflha aire l'lrns'fogrannne

· Amélior fn rn les contrastes

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Compositions colonies

n Vraies couleurs

· I"cU ssescoaleurs

4

 
 
 
 
 
 
 

DefermMa6Ôn da nombre de classes

Classr, icufron non dirigée

Importation cies Parc e[!es d'en-trarnement

Créa des réglonsd'b rit (R O

Classification saperviriepaar mat-Imam de vraisemblance

Vérification des
résultats


·

IConi+ersiun de ta clau a.. don en wedeln, (shape. flie)

d

Importation des reclean'
QgA eiproduction des cartes

Opération prëtirn naïres fYëléchar emeantsur Fart& explorer etgtcp Ftaitdtfttnt rut E f4.7

Inspire` de Wafd Taholyda, 2010

Utilisatioir da Ogiso4 Coogle Earth (an arrïëre plan pour reafroeeter la cka .ft -feeat on de 29156 ta rra&tr)

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Figure 2. Méthodologie de traitement d'images satellites

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- Le logiciel Adobe Illustrator Cs, utilisé afin d'effectuer des mosaïques de

certaines photographies aériennes et obtenir des images couvrant une surface plus importante.

- Sous Google Earth, nous avons procédé à l'exploration, à la délimitation et à
l'enregistrement de notre zone d'étude. Les différentes couches d'informations créées dans ce logiciel ont par la suite été exportées en fichier KML7 utilisable par QGIS.

- EGMD (Easy Google Map Downloader) a servi à télécharger l'image aérienne
de notre zone d'étude (annexe 5) à partir des coordonnées géographiques (extrême supérieur gauche et extrême inférieur droit), inscrit dans l'interface du logiciel ainsi que le niveau de zoom voulu (pour l'image de notre zone nous avons choisi le zoom 18).

Le traitement de l'image radar (SRTM) de notre zone a permis d'extraire automatiquement les cours d'eau et de délimiter le bassin versant de Yoyo, dans lequel Meiganga est au centre ; ceci, grâce au logiciel Global Mapper. Une vérification de ces résultats sur l'image Google Earth a permis d'ajuster la position de certains cours d'eau et d'exporter les modifications faites sous format KML exploitable par Qgis pour finaliser la carte.

A. Image Radar (SRTM) B. Extraction automatique du cours

d'eau et délimitation du bassin versant

C. Vérification sur Google

D. Cartographie sur Qgis

Planche 1. Étapes de réalisation de la carte du bassin versant de yoyo Earth

7 KML (Keyhole Markup Language) que l'on peut traduire par "langage à base de balises géolocales", est un langage basé sur le formalisme XML et destiné à la gestion de l'affichage de données géospatiales dans les logiciels Google Earth, Google Maps, Google Mobile et World Wind.

? Les outils

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Sur le terrain, nous avons eu besoin de deux types de matériel. D'une part celui nous aidant à collecter des données et d'autre part celui utilisé pour assurer notre sécurité et nous permettre de parcourir les sites visités.

Ainsi, pour réaliser ce travail, il était nécessaire d'utiliser :

- Un appareil photo numérique pour la prise de photos.

- Un ruban métrique servant à mesurer la circonférence des plantes,

- Une machette pour se frayer un chemin lors de la réalisation des transects et pour faire une entaille pour la photographie de la couleur et du type de tronc pour chaque arbre.

- Une ficelle de 80m segmentée en quatre segments de 20m utilisée pour délimiter les placettes.

- Un GPS utilisé pour relever les coordonnées géographiques des placettes, des photos et faire le Tracking8 des transects

D'une manière générale, la méthodologie utilisée fait intervenir deux aspects fondamentaux à savoir l'enquête de terrain et la télédétection (figure 3.).

8 Le Tracking est une opération qui vise à enregistrer la trajectoire parcourue en effectuant le transect. Les informations enregistrées par le GPS sont spatialisées et projetées sur un logiciel de cartographie comme Qgis et même sur Google Earth.

DYNAMIQUE

DFNA iI LTEDESPAYSAGES VEGETAUX

A LA PERIPHERJE DE MEIGANGA de 1987

â 2015

Ob ectif : étude de i' évolution

des paysages végétaux

[_Chofr des sites

TI

I

Méthodologie

i

Traitement d'images

Analyse et ira terprétation des résultas

Biogéographie

Réalisation des trrmsects et 1 mise en place des placettes

Télédétection

j

Analyse diachronique

i

Enquête de terrain

Validation des cartes d'occupation des sols

Figure 3. Schéma de la méthodologie générale adoptée

C

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INTÉRÊTS

Ce travail présente tout d'abord un intérêt méthodologique dans la mesure où il met en exergue une approche de collecte, de traitements et d'analyse de l'information autour d'une ville en vue d'analyser l'évolution des paysages végétaux dans une ville moyenne et sa périphérie sur une période de vingt-huit ans. L'intérêt de ce travail est également appliqué ; car les résultats qui en découleront pourront être utilisés par les aménageurs notamment dans la prise en compte des aspects environnementaux.

ORGANISATION DU MÉMOIRE

Notre travail est structuré en deux parties et quatre chapitres : Ière Partie : GÉNÉRALITÉS SUR LA ZONE D'ÉTUDE

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle