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Fiscalisation du secteur informel.

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par Sophie SAKAIMA
ISCAM - Master 2010
  

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1 CONCEPT ET ÉTAT DE L'ART

Avant d'entamer notre étude, ce premier chapitre intitulé concept et état de l'art va présenter les théories relatives au secteur informel ainsi qu'au développement économique. Ainsi pour mieux appréhender ce phénomène vont être présenté successivement l'origine et la définition du secteur informel, les caractéristiques du secteur informel à Madagascar, les caractéristiques du secteur informel dans les autres pays de l'Afrique subsaharienne et des théories sur le développement économique.

1.1 Origine de la notion du secteur informel

Le concept de secteur informel a fait son apparition dans la théorie économique du développement avec les premiers travaux du Programme Mondial de l'Emploi entrepris par le Bureau International du Travail (BIT) au début des années 1970. À la conférence sur le chômage urbain en Afrique (1971), Keith Hart fut le premier à employer ce terme, mais c'est véritablement le rapport du BIT sur le Kenya (ilo, 1972) qui lança et vulgarisa le concept.

C'est en effet le Programme Mondial de l'Emploi qui fit passer au premier plan les préoccupations du chômage et du sous-emploi liées à l'urbanisation accélérée. Le secteur informel a acquis de cette observation une évidence : le chômage ouvert voit son expansion limitée par le fait qu'il n'est pas indemnisé dans la plupart des économies en développement et touche essentiellement les jeunes primo-demandeurs d'emploi à leur entrée sur le marché du travail. Il apparut alors clairement que le secteur moderne (et plus particulièrement l'industrie) n'était pas en mesure d'absorber un surplus toujours croissant de main-d'oeuvre, contrairement à ce que laissait entendre le modèle de Lewis1 (1954). Des opportunités de revenus hors du système moderne devaient donc nécessairement être trouvé pour vivre ou pour survivre et le secteur informel constitue ainsi un terme générique et pratique recouvrant toutes les stratégies de survie.

Chômage déguisé pour les économistes, le secteur informel ne pouvait s'agir que d'une poche de sous-emploi aux activités faiblement productives et très peu rémunératrices permettant

1L'idée principale de Lewis est qu'il existe un important surplus de main d'oeuvre dans le secteur traditionnel qui peut être déplacé vers le secteur moderne disposant d'une offre illimitée de main-d'oeuvre, sans perte de production dans le secteur traditionnel.

Berthelier Pierre, Lipchitz Anna. Quel rôle joue l'agriculture dans la croissance et le développement ? In: Tiers-Monde. 2005, tome 46 n°183. Paysans : modes de survie. pp. 603-624.

Url : /web/revues/home/prescript/article/tiers_1293-8882_2005_num_46_183_5595 Consulté le 27 mars 2015

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seulement la reproduction simple de la force de travail. En d'autres termes le secteur informel ne serait que la simple transposition urbaine du sous-emploi rural.

Les modèles de Lewis et de ses successeurs cédèrent la place à des modèles tri sectoriels fondés sur les théories de l'exode rural dont Todaro (1969) fut l'un des initiateurs : les migrants ruraux qui étaient sous-employés dans l'agriculture de subsistance sont attirés vers les villes par l'espérance d'obtenir un emploi dans le secteur moderne de l'économie. Se retrouvent en désespoir ils sont par nécessité, rejetés dans le secteur informel qui leur offre des opportunités de revenus au niveau de la simple subsistance.

Le rapport du BIT sur le Kenya portait déjà en germe cette double conception du secteur informel, associant activités marginales (de rues ou dans des établissements de fortune), artisanat, production de service et petit commerce.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon