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Analyse socioéconomique des systèmes agroforestiers à  Ibi-village et ses hameaux au plateau des Batéké en périphérie de Kinshasa.

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par Bienvenu Bamongoyo
Université de Kisangani - Diplôme dà¢â‚¬â„¢étude supérieur 2016
  

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4.2. Comparaison de la rentabilité financière des SA de la zone

Les deux SA en application à Ibi-village et ses hameaux demeurent rentables. Bien que le retour sur investissement des SAF soit largement supérieur à celui de SAT, il est clair que l'introduction des arbres augmente le coût d'installation du champ et cela constituerait l'un des facteurs qui freinent l'épanouissement des SAF dans la zone. Les résultats similaires à ceux-ci ont été trouvés par Filius (1982), Dubé et al. 2002, Edna (2007), Eboutou (2009), Magsi (2009) et Aboubacar (2014).

Bien que les SAF soient financièrement plus intéressants au bout de 7 ans par rapport au SAT, les agriculteurs d'Ibi-village et ses hameaux l'ont abandonné en faveur de ce dernier qui donne un résultat satisfaisant juste à la deuxième année. Les agriculteurs échantillonnés l'expliquent par l'incertitude et les risques que comporte le secteur agricole dans le long terme. L'expérience qu'ils ont acquise du feu de brousse sur les Acacia est très déterminante

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dans la prise des décisions de long terme. Pour y remédier, il est très important, pour eux, de mettre en place un système de gestion préventive de ce fléau et/ou d'identifier les arbres qu'ils jugent utiles parmi lesquels sélectionner ceux qui peuvent résister aux feux. Enfin, mener une sensibilisation-action afin de permettre aux paysans de la zone de prendre conscience des méfaits des feux et d'améliorer leur capacité de gérer ce fléau.

Figure 11 : Gestion du feu à Ibi-village

Lubalega (2006) ainsi Nsielolo et al. (2015) ont trouvé que la fréquence de feu dans le plateau des Batéké est très élevée pendant les saisons sèches. Ce phénomène entrave la densification des savanes et freine la régénération, ainsi que le processus de la dynamique de l'évolution vers la forêt.

4.3. Déterminants du développement des SAF à Ibi-village et ses hameaux

Il est connu que 72,22 % des agriculteurs échantillonnés au cours de ce travail n'ont pas un niveau suffisant d'instruction et ne possèdent pas assez de connaissance et d'information sur l'approche agroforestière. En situation d'insuffisance de l'information, les agriculteurs érigent leur décision sur leurs perceptions, leurs expériences, leurs connaissances et l'information qu'ils possèdent pour réaliser leur choix. Une innovation perçue à ce moment-là comme risquée par rapport à la situation à laquelle ils se trouvent ne sera pas adoptée. Le niveau d'éducation de l'agriculteur ou son accès à l'information est souvent favorable en toutes circonstances à l'adoption des innovations (Rossy et al., 2015).

La réussite de l'installation des champs agroforestiers à Ibi-village et ses hameaux était fondée sur la présence des soutiens matériels financiers et techniques qu'accordait le GI Agro aux pauvres agriculteurs. Rappelons que ces derniers avaient reçu et/ou continuent à recevoir de la part du GI Agro les semences d'Acacia, ainsi que les frais de délimitation, labour et hersage de leurs propres champs. Jusqu'à présent, les agriculteurs continuent à attendre à ce que le GI Agro puisse de nouveau intervenir pour la poursuite de la mise en place des SAF

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dans la zone. L'absence de l'accompagnement dans ce sens parait défavorable au développement de SAF dans la zone. Un résultat similaire à celui-ci a été observé par Brootcorne, (2011) dans son analyse sur les facteurs d'adoption ou de rejets de l'agroforesterie dans le cadre d'un projet en région wallonne.

La solution à ce problème peut être trouvée si et seulement si les agriculteurs étaient accompagnés durant tout un cycle des SAF, c'est-à-dire qu'ils aient les soutiens nécessaires pour mettre en place chaque année et cela pendant 6 ans une parcelle agroforestière de la même superficie afin qu'ils remettent de nouveau leurs cultures à la septième année, après l'exploitation de bois dans la première parcelle. Cette logique permettrait à rendre disponible les revenus des agriculteurs et à déterminer les zones agricoles dans le milieu, élément important pour la bonne gestion du paysage.

En revanche, la diminution du revenu de manioc, l'augmentation des coûts d'activités agricoles, la durée vécue au village ainsi que l'augmentation de la durée du travail sont les facteurs qui expliquent significativement l'abandon des SAF à Ibi-village et ses hameaux. Globalement, les variables financières bloquent l'adoption et le développement des nouvelles technologies (Pottiez, 2006 ; Brootcorne, 2011 et Rossy et al., 2015).

Les agriculteurs sont hostiles au développement des SAF lorsque ce système intervient dans le sens de diminuer le revenu de manioc à court terme, d'augmenter les coûts d'activité agricole et de la durée du travail. N'ayant pas nombreuses sources des revenus palliatifs, les agriculteurs préfèrent le SAT qui leur permet de récupérer leur investissement dès la deuxième année et aller faire la même chose ailleurs. L'idée ici est d'avoir le revenu et le manioc en permanence. En outre, l'indisponibilité de la main-d'oeuvre familiale pendant la période de pointe pour la protection des arbres contre le feu.

Mener des actions dans le sens de promouvoir l'association arbre-manioc dans l'espace, bien sûr en tenant compte de l'utilité de l'arbre pour les agriculteurs, peut déclencher l'adoption et le développement des SAF dans la zone car ce système semble plus proche du SAT quant à la disponibilité du manioc et des revenus. Cela peut contribuer aussi à stabiliser les agriculteurs et à résoudre les problèmes liés à la disponibilité des terres agricoles. La promotion des vergers peut être aussi favorable au développement de ce système car une fois les arbres en maturité, le revenu devient permanent.

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