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La CIRGL et la résolution de la crise au Burundi. Portée et limite.

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par Yannick NKODIA
Université de Lubumbashi - Licence 2015
  

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CHAPITRE III : DE LA CRISE EN REPUBLIQUE DU

BURUNDI

A travers ce troisième chapitre de notre travail, il est question pour nous d'analyser les causes lointaines et proches de cette crise, et ses conséquences internes et externes.

Section 1 : CAUSES LOINTAINES ET PROCHES

A. Causes lointaines

Le conflit qui ravage le Burundi est exactement qualifié « d'interethnique » par une certaine opinion burundaise qui veut cacher le vrai visage de l'histoire de ce pays et échapper ainsi à la condamnation pour avoir été à la base de ce (qui endeuille le Burundi aujourd'hui). Par bonne foi, l'opinion internationale sans doute à cause de la falsification de l'histoire par ses propres acteurs, tend à épouser les thèses développées par ses dernies.

1. La période précoloniale (1600-1888)

Avant la colonisation, le Burundi fut une monarchie héréditaire d'origine divine.34

A la tête de l'Etat, régnait un roi appelé « MWANI », aidé au niveau territorial par des chefs appelés « Baganwa »,aidés à leur tour par les sous - chefs appelés les « Abatare ».

A tous les trois niveaux, on retrouvait des conseillers. Les chefs et les sous - chefs furent les parents directs du roi, à défaut, des parents alliées, le roi, lui - même étant de souche ethnique Tutsi. Selon les anciens et les réalités socio - économiques d'avant l'indépendance nationale, celui - ci ne pouvait jamais épouser dans les familles hutu, les chefs et les sous - chefs étaient des Tutsi pour l'essentiel, mais d'abord des princes.

La prédominance tutsie dans les structures supérieures de l'administration n'était pas le fruit d'une politique délibérée d'exclusion

34 Lire à ce propos, notamment GHISLAIN ,J. , la féodalité au Burundi, académie royale des sciences d'outre-Mer, 1970 et CHRETIEN, , J.P, histoire rurale de l'Afrique des grands lacs , paris, 1983.

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hutu. Comme le roi, les chefs et les sous - chefs vivaient des terres exploitées à leur profit par les leurs sujets et des troupeaux des vaches rassemblées de par tout le pays.

Il ne faudra pas pourtant perdre de vue qu'il y avait une catégorie de tutsi délibèrent exclus. Il s'agit des Tutsi hima, auxquels appartiennent les trois militaires qui se sont succédé au pouvoir : Micombero Bogoza et Buyoya. Alors qu'à titre exceptionnel, quelques hutu pouvaient être nommés chefs et sous - chefs et occupaient d'autres fonction subalternes dans les structures de l'Etat, les Tutsi Hima furent radicalement exclus.

a. La période coloniale (1888-1962)

Après les Allemands qui furent pénétré au Burundi après une violente résistance de 4 ans du roi Mwenzi IV Gisabo en 1888, ce sont les belges qui colonisaient le Burundi depuis la défaite allemande.

Avec leur politique baptisée « ADMINISTRATION INDIRECTE », le pouvoir colonial maintiendra les structures monarchiques intactes. Rine ne sera fait pour corriger la situation socio - politique. Bien au contraire, le belges vont permettre la perpétuation de ce système par la politique d'instruction sélective. A la veille de l'indépendance, en 1962, l'élite burundaise était essentiellement constituée de Tutsi dont les pluparts étaient de princes ou proches.35

b. Le Burundi indépendant

Le Burundi accède à l'indépendance sous la monarchie, celle fois - ci non pas la monarchie absolue d'origine divine, mais une monarchie constitutionnelles à l'image de la Belgique.

Le système électoral initié par la colonisation belge au niveau communal et législatif fut l'espoir pour l'élite hutu de pouvoir, enfin de participer significativement à la gestion de l'Etat. Malheureusement, des résistances multiformes suivies des réactions s'observèrent dans la classe politique burundaise, malgré les résultats électoraux qui ouvraient l'entrée de plusieurs hutu au parlement. En 1961 et en 1965, l'élite tutsi a refusé

35 CART, H.P, étudiant et construction nationale au Burundi (1961-1969) , Bruxelles, les cahiers du CEDAF n, n°2 et n°3, 1973, p100

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que les hutus puissent occuper les hautes fonctions au niveau de l'exécutif. Cette situation provoqua naturellement des mécontentements au sein de la classe politique Hutu. Mais souvent, et toute tentative de constatation, de révolte, fut sérieusement réprimée dans le sang.

Le 1er novembre 1976, le colonel Jean Baptiste BOGOZA, un autre Tutsi hima de la même colline que son prédécesseur, prend la relève dans l'exécution du génocide. Le génocide physique étant accompli, il fallait casser définitivement les hutus par le génocide intellectuel à peine voilé.

En 1987, le 3 septembre ; un autre dictateur Tutsi hima, de la même colline que ses prédécesseurs, prend la relève : il s'agit du major pierre BUYOYA.

Son premier gouvernement et les hauts cadres furent nommés suivant la même procédure que ses prédécesseurs. Ce n'est qu'avec les évènements sanglant de Ntega - Marangara, en aout 1988, que l'opinion internationale alertée par les intellectuels hutus par une lettre ouverte adressée au major pierre Buyoya et par la presse internationale, amena le dictateur à initier une politique d'unité nationale.

Il forme un gouvernement d'union nationale en octobre 1988, au sein duquel le premier ministre est hutu, Sibomana Adrien et dont le nombre d'hutu et de tutsi est presque égale.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon