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Mortalité infanto-juvénile en république centrafricaine.

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par Brice Teddy DOUI NGBAN-ZANG-MON
Université de Yaoundé II-SOA - NPTCI-DEA/Master-Recherche en Economie Appliquée 2014
  

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Section 2 : La santé des enfants en RCA

La présente section a pour objectif de présenter les initiatives prises en termes de réalisations de quelques programmes (PEV et PNSR) et leur impact sur la dynamique de certains indicateurs de l'état de santé des enfants ainsi que les causes sous-jacentes.

2.1. Les initiatives en faveur de la santé des enfants en RCA

La RCA a marqué sa ferme détermination à ne pas négliger les enfants qui constituent l'avenir de demain lorsqu'elle a ratifié la Convention relative aux Droits de l'Enfant (CDE, 1992) et a successivement adopté la déclaration du Sommet Mondial pour l'Enfant (SME, 1990) et celle du Sommet du Millénaire pour le Développement (OMD) en 2000. Elle a également adopté les recommandations d'un monde digne des enfants lors de la session extraordinaire de l'Assemblée Générale des Nations Unies en mai 2002. Afin de leur permettre d'assumer pleinement les responsabilités d'adultes de demain, vitales au développement socioéconomique de la RCA dans un contexte de mondialisation, les enfants d'aujourd'hui, ont et auront droit de jouir d'un bon état de santé physique, mental et social et d'un bien-être.

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La volonté et le ferme engagement du gouvernement centrafricain d'offrir aux enfants une bonne santé se sont matérialisés par l'adoption du Plan National de Développement Sanitaire (PNDS, 1994-1998), le Plan Intérimaire de Santé (PIS, 2000-2002), le PNDS 2006-2015 et le Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP, 2008-2010). Ces différents documents de référence nationale comprennent dix-neuf (19) programmes dont six (06) sont consacrés à la santé des enfants et accordent une priorité particulière à la lutte contre le paludisme, les troubles dus à la carence en iode (malnutrition), les maladies diarrhéiques, les Infections Respiratoires Aiguës (IRA), les maladies évitables par la vaccination avec comme cibles l'éradication de la poliomyélite, le contrôle de la rougeole et l'élimination du Tétanos Materno-Néonatal (TMN). Deux de ces six (06) programmes consacrés à la santé des enfants méritent une analyse minutieuse afin de mettre en relief l'importance qu'accordent les autorités centrafricaines à la santé des enfants.

Le premier programme est le Programme Elargi de Vaccination (PEV) adopté par un Plan Pluriannuel Complet du PEV (PPCPEV) couvrant la période 2008 à 2010, lequel a pour objectif de contribuer à la réduction de la morbidité et de la mortalité des enfants de moins de 5 ans dues aux maladies évitables par la vaccination. En effet, le PEV fait partie des programmes prioritaires du PNDS II dont la contribution à la réduction de la mortalité infanto-juvénile et maternelle a été reconnue par tous au terme de l'exécution du Plan d'Opération pour le Développement Accélérée du PEV (PODAPEV). La RCA avait obtenu en 1987 le prix du Conseil National de la Santé Internationale (NCIH) en récompense des progrès remarquables qu'elle avait accomplis pour la survie de l'enfant en Afrique. Ces progrès n'ont pas pu être maintenus et consolidés pendant la période de 1997 à 2003 à cause de la performance insuffisante du système de santé et surtout de l'environnement socio-politique et économique défavorable. Cette situation a eu comme conséquences, une augmentation du taux de mortalité infanto-juvénile (220%o) et celle du nombre des femmes enceintes décédées (1355 pour 100.000 naissances vivantes) selon les indicateurs du Recensement Général de la Population et l'Habitation (RGPH) de 2003. Conscient de l'impact du PEV sur la survie et le développement de l'enfant, le gouvernement avait adopté le plan pluriannuel du PEV 2003-2007 dont les quatre premières années de mise en oeuvre ont permis d'améliorer les taux de couverture vaccinale qui, néanmoins restent insuffisants pour des raisons évoquées ci-haut.

L'impact du PEV ne serait rendu possible que si l'intégration au PEV d'autres programmes prioritaires de lutte contre la maladie de l'enfance et des nouvelles stratégies (telles que le

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développement intégral du jeune enfant, la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, etc.) devient effective au sein d'un système de santé performant et en parfaite relation de partenariat avec les communautés. Dans l'optique de renouer avec les progrès accomplis dans le domaine de survie et du développement de l'enfant au cours des années 90 et amorcés pendant la période de mise en oeuvre du Plan Pluriannuel 2003-2007, par la suite des longues crises militaro-politiques et sociales, le Ministère de la Santé Publique et de la Population en collaboration avec les départements ministériels apparentés et ses partenaires au développement, a élaboré le Plan Pluriannuel Complet du Programme Elargi de Vaccination (PPAC/PEV) 2008-2012, première phase d'un plan qui court jusqu'en 2015, ce conformément à la vision et aux stratégies de l'immunisation dans le monde. Le Gouvernement adopte le PPAC/PEV pour la nouvelle période 2011-2015 comme outil de programmation, de mise en oeuvre, de suivi et d'évaluation des activités de vaccination intégrant d'autres paquets de services essentiels dans un système de santé centrafricain performant afin d'assurer une bonne santé aux enfants et femmes centrafricains pour la période 2011-2015.

Le graphique 1 montre que par rapport aux objectifs fixés par le PPCA/PEV de 2008 à 2010 pour la couverture vaccinale, aucun d'entre eux n'est atteint en 2010 tandis les objectifs de couverture en VAT2+ en 2008 et 2009 ont été atteints au-delà même de l'attente (respectivement 103% et 107%) et ceux de couverture en VAR et VAA en 2009 sont aussi atteints (respectivement 94% et 93%).

Graphique 1 : Tendances de la couverture vaccinale au niveau national de 2008-2010

120 100 80 60 40 20

0

 

2008 2009 2010

Source : Auteur à partir des données du Plan Pluriannuel Complet de PEV (PPACPEV) de 2008-2010.

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Le second programme est le Programme National de lutte contre le Paludisme (PRONAPAL) adopté en 1986 débouchant sur l'adoption d'un Plan Stratégique National de Lutte contre le Paludisme couvrant la période de 2001 à 2005 puis révisé en 2007 par un autre dit Plan Stratégique Faire Reculer le Paludisme de 2007 à 2011. Ce dernier a pour objectif général de contribuer à la réduction de la morbidité et de la mortalité attribuables au paludisme notamment chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. En termes de résultat, sur les 101 activités prévues dans le cadre du précédent plan, seulement 30 ont été réalisées complètement soit 30% et 07 partiellement soit 7%. La mise en oeuvre de ce plan a permis de lutter contre le vecteur mais surtout d'améliorer la prise en charge des cas de paludisme.

Cependant, les obstacles liés à la prise en charge correcte du paludisme demeurent. Ces obstacles sont observés dans toutes les régions de la RCA et sont liés aux points faibles suivants : la proportion des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans correctement pris en charge pour cas de paludisme n'est respectivement que de 1,1 % et 1,18 % ; l'absence d'utilisation des antipaludiques efficaces d'action rapide (la proportion des enfants qui sont correctement pris en charge à domicile et dans les formations sanitaires est respectivement de 17,27 et 12,75 %).

2.2. La dynamique des taux de mortalité infanto-juvénile et les causes principales

L'un des objectifs très importants des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et d'un monde digne des enfants est celui de la réduction de la mortalité infantile et infanto-juvénile. En particulier, les OMD prônent la réduction de la mortalité infanto-juvénile de deux tiers entre 1990 et 2015. Le graphique ci-après présente les tendances de la mortalité infantile et infanto-juvénile en RCA.

L'examen du graphique 2 montre qu'après la baisse du taux de mortalité infantile observé jusqu'en 1995, celui-ci s'est remis à augmenter pour retrouver son niveau atteint en 1988. Ce qui indique que les efforts consentis par le gouvernement ont été annihilés par les différentes crises militaro-politiques. Cette tendance est quasiment similaire pour le taux de mortalité infanto-juvénile car celui-ci a connu une baisse jusqu'en 1995 avant d'augmenter à nouveau dépassant son niveau de 1988. Ce n'est qu'après 1995 que ce taux a baissé de manière régulière jusqu'en 2006. Il convient de signaler que ce niveau élevé du taux de mortalité infanto-juvénile est probablement le résultat de l'aggravation des conditions de vie dans le pays ces dernières années, notamment les conditions sanitaires. La destruction et le pillage des infrastructures sanitaires dans plusieurs régions du pays, le déplacement des populations dans

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la brousse fuyant les conflits sont autant de facteurs qui pourraient avoir un impact important sur la survie des enfants. Cette situation, synonyme de la malnutrition, de faible couverture vaccinale, d'augmentation des maladies diarrhéiques et autres infections et accouchements non assistés par un personnel qualifié, ne peut qu'augmenter les risques de décès chez les enfants de moins de 5 ans.

Graphique 2 : Tendances de la mortalité infantile et infanto-juvénile en RCA de 1975 à 2011

261

 
 
 
 
 
 
 
 

211

 
 

220

 
 
 

185

 

157

194

 

176

179

16

 

132

 

131

132

106

116

10

 
 

97

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

300

250

200

150

100

50

0

Mortalité Infantile

Mortalité Infanto-juvénile

4

8

Source : Auteur à partir des données des enquêtes nationales

Il s'avère aussi important de souligner que les causes principales de la mortalité des enfants à différents âges évoluent dans le temps et selon la conjoncture. Le graphique 3 présente les causes fréquentes de décès des enfants de moins de 5 ans.

Graphique 3 : Principales causes de décès des enfants âgés de moins de 5 ans de 2000-2003 (en %).

30 25 20 15 10 5 0

27

26

12

7

15

17

6

4

19

17

19

21

6

2 2

0

 
 
 
 
 
 
 

Causes VIH/SIDA Maladies Rubéoles Paludisme Pneumonie Blessures Autres

néonatales diarrhéiques

Moyenne nationale Moyenne régionale

Source : Auteur à partir des données de MICS2 2000 et du RGPH 2003

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Le graphique 3 présente les causes les plus récurrentes du décès des enfants de moins de 5 ans. Elles sont entre autres : les causes néonatales (27%), la pneumonie (19%), le paludisme (19%), les maladies diarrhéiques (15%), le VIH/SIDA (12%), la rubéole et les blessures ne représentent respectivement que 6% et 2% des causes les plus courantes de la mortalité infanto-juvénile. Le constat qui se dégage à l'analyse de ladite figure est que la proportion de certaines causes de décès des enfants de moins de 5 ans en RCA dépasse la moyenne régionale, par exemple les causes néonatales (27%) pour la RCA et 26% pour la moyenne régionale, le VIH/SIDA (12%) pour la RCA et 7% pour la moyenne régionale.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein