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Recherches sur l'état membre de la communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale.

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par Arsène Silvère EKO MENGUE
Université de Yaoundé II-Soa - Master II de recherche en droit public international et communautaire 2012
  

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PARAGRAPHE II : Les conditions ultérieures à l'acquisition du statut de membre de la CEMAC.

Il s`agit essentiellement des conditions liées au traité révisé de la CEMAC, à savoir des adaptations du traité constitutif (A) et de l`obligation d`association aux acquis communautaires(B) par le nouvel Etat membre de la CEMAC.

A / Les adaptations du traité instituant la CEMAC pour l'admission du nouvel Etat membre

On parlera de l`adaptation du traité CEMAC à la langue officielle du nouvel Etat membre (1) et des prérogatives inhérentes à sa qualité de membre telle que la dénonciation du traité institutif CEMAC c`est-à-dire le principe de non appartenance définitive à la CEMAC(2)

69 Article 25 de la convention régissant le parlement communautaire signé a Yaoundé au Cameroun le 25 Juin 2008 « le parlement peut être consulté sur les projets d'actes additionnels, de règlements et de directives. Cette consultation est obligatoire dans les domaines suivants :

- Adhésion de nouveaux Etats membres... »

Mémoire présenté et soutenu par EKO MENGUE Arsène Silvère 28

Recherches sur l'Etat membre de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

1) L'adaptation à l'adhésion : l'adaptation linguistique des instruments communautaires au nouvel Etat membre.

C`est généralement un aménagement communautaire consistant à insérer la langue ou les langues officielles du nouvel Etat ayant adhéré la communauté. Elle se manifeste par une insertion textuelle c`est-à-dire une reconnaissance solennelle de la langue du nouvel Etat membre de la communauté comme une langue parmi tant d`autres de travail de la communauté. Le traité révisé CEMAC est clair en son article 59 qui stipule que « les langues de travail dans la communauté sont le français, l'anglais, l'espagnol et l'arabe ». L`insertion de la nouvelle langue peut aussi être faite pour permettre que le traité instituant la CEMAC soit traduit dans la nouvelle langue. Cependant la reconnaissance et l`insertion de nouvelles langues officielles comme langues de travail dans la communauté soulèvent la question de l`éventuelle égalité des différentes langues manifestées comme langues de travail dans la communauté. Il est évident qu`aucun texte ne reconnaît explicitement une égalité entre les différentes langues de travail dans la communauté. Cependant, en reconnaissant dans l`article 59 du traité instituant la CEMAC le français, l`anglais, l`espagnol et l`arabe comme langues de travail dans la communauté, l`on peut tirer de cette disposition une proclamation implicite de l`égalité des différentes langues composant les langues d`exercice de la CEMAC. Mais il s`agit d`une proclamation rédhibitoire70 dans la mesure où l`article 64 en stipulant que « le présent traité est rédigé en exemplaire unique en langue française, espagnole, arabe, et anglaise ; le texte français faisant foi en cas de divergence d'interprétation » met explicitement le français en exergue par rapport aux autres langues de travail de la communauté et annule implicitement l`égalité entre les différentes langues d`exercice de la CEMAC. A cet effet on peut oser, à la lecture de cet article, affirmer que le français est en quelque sorte prééminente sur les autres langues de travail de la CEMAC. Cela est constaté dans l`énoncé de l`article 64.

L`adaptation linguistique du nouvel Etat à la communauté fait partie des prérogatives inhérentes à la qualité de membre, comme c`est le cas du droit de dénonciation du traité instituant la CEMAC.

70 « Le constitutionnalisme rédhibitoire...commence quand certaines dispositions d'une loi fondamentale réduisent a néant d'autres dispositions explicite ou implicite. » voir J. OWONA, « l'essor du constitutionnalisme rédhibitoire en Afrique noire : études de quelques « constitutions Janus », mélanges offerts à P-F GONIDEC, LGDJ, 1985, PP 235-243.

Mémoire présenté et soutenu par EKO MENGUE Arsène Silvère 29

Recherches sur l'Etat membre de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

2) L'adaptation au retrait : le droit de dénonciation du traité instituant la CEMAC : le principe de non appartenance définitive à la CEMAC.

Le principe de l`appartenance définitive à la communauté signifie, que le traité constitutif n`aborde pas dans ses dispositions des possibilités de retrait71de la communauté. Mais exceptionnellement la seule possibilité est l`exclusion de la communauté. Dans le cas de la CEMAC, l`article 58 du traité révisé stipule que « le traité de la CEMAC peut être dénoncé par tout Etat membre ». Le droit communautaire CEMAC reconnaît un droit de retrait à tout Etat membre désirant mettre fin à son appartenance à la communauté. Le traité constitutif de la CEMAC organise à la suite du retrait d`un Etat membre la cessation des prérogatives s`appliquant à sa qualité de membre. Et cet article 58 précise qu`il « cesse d'avoir effet à l'égard de celui-ci le dernier jour du sixième mois suivant la date de notification à la conférence des Chefs d'Etats. Ce délai peut cependant être abrégé d'un commun accord entre les Etats signataires ».

Le droit de dénonciation est reconnu à tout Etat membre désirant se retirer de la CEMAC. Pour que ce retrait soit effectif le traité constitutif de la CEMAC prévoit une procédure dite normale qui revient à ce que des normes communautaires cessent définitivement d`avoir effet sur celui-ci le dernier jour du sixième mois suivant la date de notification à la conférence des Chefs d`Etats. Cependant la procédure normale peut être abrégée d`un commun accord entre les Etats signataires. Il faut également signaler que le traité instituant la CEMAC ne prévoit pas dans ses dispositions une exclusion d`un Etat membre de la CEMAC. Par conséquent, une appartenance définitive est exclue dans le traité révisé de la CEMAC. Le droit de dénoncer le traité CEMAC est reconnu à tout Etat membre désirant se retirer de la communauté, Toutefois dans le strict respect de l`article 58 du traité révisé CEMAC72. Il est de notre intérêt de tirer la conclusion qui s`impose, à savoir que le traité constitutif CEMAC rend possible le retrait unilatéral pour tout Etat membre. Uniquement dans le but de permettre la continuité du projet intégratif. Cette précision est nécessaire par ce qu`auparavant au sein de l`union européenne, l`interdiction juridique du retrait unilatéral73 d`un Etat membre (principe d`appartenance définitif) était généralement

71 ISAAC (G) et BLANQUET, Droit général de l'union européenne, Sirey université, 9e édition, 2006, P 33.

72 L`article 58 du traité révisé CEMAC signé en 2008 stipule que : « Le Traité de la CEMAC peut être dénoncé par tout Etat membre. Il cesse d'avoir effet à l'égard de celui-ci le dernier jour du sixième mois suivant la date de notification à la Conférence des Chefs d'Etat. Ce délai peut cependant être abrégé d'un commun accord entre les Etats signataires ».

73 ISAAC (G) et BLANQUET (M), Droit général de l'Union Européenne, Sirey Université, 9e édition, 2006, p34.

Mémoire présenté et soutenu par EKO MENGUE Arsène Silvère 30

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source d`obstacle au fonctionnement des communautés européennes. Car, comme l`affirme Guy ISAAC et Marc BLANQUET, un Etat qui veut se retirer mais se trouve empêché, peut faire obstacle au fonctionnement de celles-ci par la pratique de la « politique de la chaise vide »74. La posture des textes constitutifs de l`union européenne peut se justifier, comme une envie d`éviter l`éternel retour à la case départ dans le processus d`intégration européenne. Ainsi pour résoudre le problème de l`éventuel blocage d`un Etat membre, l`Union Européenne a préfère une intégration différentielle. « Schématiquement ces dérogations correspondent aux concepts de l'Europe à plusieurs vitesses »75, ou de l` « Europe à géométrie variables »76. Et depuis l`entré en vigueur du traité de Lisbonne, il a été inséré une clause de retrait volontaire dans le TUE. L`intégration différentielle n`est pas reconnue au sein de la CEMAC. Il est mis en avant dans le processus de communautarisation les principes d`unanimité, c`est-à-dire le consensus dans la prise de décision. Mais cela entraine inéluctablement une évolution lente et subordonnée à l`humeur des Etats membres77. autrement dit un Etat membre, pas en phase avec la CEMAC, ralentira l`évolution significative du processus d`intégration ou pire, la bloquera. Il est louable l`initiative du traité CEMAC de permettre un retrait unilatéral de tout Etat membre désirant se retirer. Cela démontre la volonté des législateurs communautaires d`éviter des blocages dans le fonctionnement de la CEMAC. L`on peut tout de même reprocher au traité CEMAC de n`avoir pas prévu dans ses énoncés la possibilité d`exclure un membre de la communauté pour entrave au processus évolutif communautaire, ou bien la possibilité, comme dans l`Union Européenne, d`avoir une différenciation dérogatoire entre les Etats membres. quid de l`obligation de l`association du nouvel Etat aux acquis communautaire.

74 C`est la politique consistant à refuser de siéger dans les institutions et en particulier au conseil comme ca été le cas de l`Etat français entre juin 1965 et février 1966 qui entraina la communauté européenne dans une léthargie proche de l`asphyxie. Citez par ISAAC (G) et BLANQUET (M), Droit général de l'union européenne, op cit p34.

75 « Plusieurs vitesse » c`est-à-dire que la « dérogation est passagère et limitée, d'entré de jeu, dans le temps : ainsi des périodes de transition consenties dans les traités d'adhésion pour permettre aux nouveaux membres de reprendre progressivement l'acquis communautaire » ou encore du statut d` « Etats membres faisant l'objet d'une dérogation organisé » par les textes constitutifs de l`union européenne. Citer par ISAAC (G) et BLANQUET (M), Droit général de l'union européenne, op cit pp 35-36.

76 Il s`agit d`une volonté de certains Etats membres de bénéficier d`une réglementation dérogatoire qui leur permet de laisser inappliquée la règle commune.

77 Comme cela a été le cas lors de la mise en oeuvre de la libre circulation des personnes prévue normalement le 1er janvier 2014, qui fut rejeté sans véritable raison valable, par le Gabon et la Guinée Equatoriale.

Mémoire présenté et soutenu par EKO MENGUE Arsène Silvère 31

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