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Production de masse de glossines de qualité. Contribution à  la campagne panafricaine d'éradication de la mouche tsé-tsé et des trypanosomoses (pattec).

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par Lassan PERCOMA
Institut du Développement Rural/ Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso - Ingénieur du Développement Rural 2006
  

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3.2.2. Utilisation du sang congelé dans l'alimentation des glossines.

Les glossines sont des mouches strictement hématophages. La réussite de leur élevage est fortement conditionnée par la qualité de sang qui leur est offert. Plusieurs expériences ont donc été réalisées en vue de leur trouver un sang de qualité indemne de toute contamination bactérienne. Des essais de New et al (1976) avec du sang lyophilisé ont donné de mauvais résultats (Bauer et Kaboré, 1984). Selon ces mêmes auteurs, ceux réalisés à Vienne par l'AIEA ont donné de bons résultats. De nos jours, L'AIEA travaille pour un certain nombre de décontaminations du sang destiné à l'alimentation des mouches dont la congélation.

Le sang congelé est gardé à l'AIEA à -20°c. Ce sang utilisé pour l'alimentation des glossines n'a pas permis la production de glossines de bonne performance (Itard, 1984). Notre expérience entreprise au CIRDES avec du sang congelé a quant à elle donné de bons résultats. En effet, pour une productivité satisfaisante, l'élevage des glossines doit répondre aux critères suivants:

- Mortalité journalière < 2%;

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- Taux d'éclosion > 85%;

- Nombre de pupes en 30 jours > 1.8/femelle (Itard, 1984).

L'expérience réalisée au CIRDES a donné en 30 jours les résultats suivants:

- une mortalité journalière de 1,13 #177; 0,18 , 1,10 #177; 0,05 et 1,16% respectivement pour les femelles nourries au sang sans ajout d'ATP et glucose, le sang avec ATP et glucose et témoin ;

- une productivité de pupes par femelle de 1.51 #177; 0.19, 1.98 #177; 0.12 et 1.51 respectivement pour les femelles alimentées au sang sans ATP et glucose, avec ATP et glucose et témoin.

- Un taux d'éclosion supérieur à 85%.

Ces bons critères de productivité sont le signe d'une bonne qualité du sang congelé. Cette qualité pourrait s'expliquer par l'effet de la congélation sur les micro-organismes pathogènes du sang.

L'abattoir n'étant pas un lieu stérile, le sang qui y est récolté souffre d'une certaine contamination bactérienne émanant non seulement des différentes manipulations mais aussi du matériel de collecte et de l'animal lui-même. Malgré les précautions prises pour le maintien de la qualité du sang notamment, l'irradiation et la conservation à -4°c, le sang frais ne peut pas être utilisé au-delà d'une semaine pour des raisons de forte mortalité au sein des mouches. Cette mortalité serait due à une pullulation des germes pathogènes dans le sang.

Cependant, en dépit de la conservation du sang par la congélation, certaines mouches mortes avaient un abdomen noir. Cette mortalité pourrait s'expliquer par une atteinte de la qualité du sang. Ces observations font croire que la congélation ne tuerait pas les bactéries mais inhiberait le processus de leur développement. Après une décongélation, lorsque la température leur est favorable, elles reprennent leur activité normale causant donc la mort des mouches. Cette hypothèse trouve sa justification dans l'assertion de Itard, 1984 qui disait que : « Lorsque les conditions d'asepsie ne sont pas respectées, des mortalités importantes se produisent chez les mouches, dont l'abdomen devient noir et dont le contenu intestinal renferme des bactéries du genre Pseudomonas, Aeromonas, Micrococcus causes de la mortalité » Les mortalités enregistrées seraient encore plus réduites et la productivité encore améliorée si le contenu d'un flacon avait été utilisé pour une alimentation journalière au lieu de trois par semaine. La congélation a l'avantage de mieux préserver la qualité du sang. C'est cette qualité qui justifie l'utilisation croissante de la congélation dans la conservation des

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produits alimentaires.

Dans le même lot de mouches nourries au sang sans ATP et glucose, la mortalité élevée tant chez les mâles que chez les femelles et leur durée de vie plus courte que celle des femelles, nous fait croire que les femelles tolèrent plus le sang de qualité défectueuse.

L'addition de toute substance n'est importante que lorsqu'elle concourt à l'amélioration de sa qualité. Ce qui est le cas de l'ATP et le glucose. En effet, le sang congelé avec ATP et glucose a donné des bons résultats par rapport au reste. Mais la similarité entre la production de pupes des femelles alimentées au sang congelé sans ATP et glucose nous fait penser que ce n'est pas l'ATP et le glucose seuls qui déterminent la productivité des mouches. Le degré de développement bactérien pourrait y jouer un très grand rôle en causant la mort des femelles. Cette mortalité réduit la productivité des femelles.

La campagne de lutte contre les glossines nécessite une production de masse de mâles à lâcher à un coût de production moindre. Le sang congelé sans ATP ni glucose, bien qu'il réduise fortement le coût de production n'est pas celui qui est approprié à une production de masse de mâles. Il pourrait cependant être utilisé pour alimenter uniquement les femelles. Toutefois cette utilisation ne contribuera pas à augmenter la productivité par rapport à l'alimentation au sang frais mais la maintiendrait stationnaire. Les mâles quant à eux ne pourront qu'être alimentés au sang congelé additionné d'ATP et glucose, ce qui réduira fortement les coûts de production.

L'utilisation du sang congelé offre une bonne opportunité de production pour plusieurs raisons:

- Possibilité de stocker une importante quantité pour l'alimentation continue des mouches ;

- Réduction du nombre de sorties à une par semaine voire une en deux semaines ;

- Possibilité de produire en masse des mâles en nombre pour le lâcher. En un mois, les mâles de laboratoire auraient inséminé un maximum de femelles sauvages.

3.2.3. Importance de l'ATP dans l'alimentation sanguine des glossines.

3.2.3.1. Quantité de sang absorbé.

Plusieurs facteurs conditionnent la quantité de sang ingéré. Il s'agit : - du stade de faim ;

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- la qualité du sang offert.

En général l'ingestion est faible le jour de l'éclosion. Elle est maximum avec le sang de bovin dans lequel l'ATP a été ajouté après l'irradiation (6,00 #177; 1,53 mg). Cette quantité augmente lorsque le nombre de jours de diète augmente.

Chez la glossine, à son premier repas, la membrane péritrophique qui n'a pas encore atteint son développement complet, forme un sac clos dans l'intestin moyen qui délimite le volume de sang absorbé. Apres l'éclosion, plus la mouche est affamée et déshydratée, plus la quantité absorbée est importante ; les glossines pouvant absorber plus que leur propre poids de sang soit 15 à 16 mg selon l'espèce (Itard, 2000). C'est ce qui justifie le fait que le lendemain de l'éclosion, le maximum de sang absorbé par des femelles de 14,65 #177;1,25 mg soit 15.82 #177; 11,17 mg avec du sang de porc.

En une semaine, la quantité moyenne de sang ingéré est maximum avec les sangs contenant le glucose et l'ATP. Elle est faible avec le sang qui ne contient ni d'ATP, ni le glucose. L'importance de cette consommation est due à la présence de l'ATP. En effet, il stimule l'appétit des mouches, entraînant ainsi une consommation importante. De ces observations, nous retiendrons que l'ATP contribue à accroître l'absorption sanguine des glossines par stimulation de leur appétit.

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