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De l'exploitation minière et des droits au développement reconnus à  la communauté environnante. Cas du Katanga.

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par Baudouin MLULE ECIBA
Université de Lubumbashi - Licence en Droit 2015
  

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4.2. DE LA PREUVE DES OBLIGATIONS ET CELLE DU PAIEMENT

Au sujet de la justification que doit produire celui qui se prétend libérer de son obligation contractuelle, les articles 197 à 245 du code civil congolais livre 3 posent les règles de base: « Celui qui réclame l'exécution d'une obligation doit la prouver. Réciproquement, celui qui se prétend libéré doit justifier le paiement ou le fait qui a produit l'extinction de son obligation.124» Pour ce qui concerne la jurisprudence, « Celui qui se prétend libéré d'une obligation doit justifier le paiement ou le fait qui a produit l'extinction de son obligation.125»

124 Article 197 du code civil congolais, livre 3.

125 Cour suprême de justice, R.C 1978 du 06 février 1997, Inédit.

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En relativisant cette étude à ce que nous venons de voir, les exploitants miniers prétendent avoir fait l'essentiel. Cependant, la communauté environnante n'est pas satisfaite. Notre préoccupation n'est pas de nous précipiter à dire qui a tort et qui a raison. Par ce motif, nous allons donner quelques indications pouvant aider à bien appréhender le problème.

? Les exploitants miniers sont soumis à certaines obligations. C'est entre autres le paiement de l'impôt et de la taxe. A ce sujet, la République Démocratique du Congo a adhéré à l'ITIE depuis l'an 2007, et, dès lors, le pays publie année par année toutes les recettes provenant du secteur extractif. Comme nous l'avons signalé ci-haut, en 2012 par exemple, le secteur minier a contribué au budget de l'Etat avec un montant de 876 millions de dollars américains.

? Quant à la communauté environnante, il n'y a pas des preuves suffisantes. Mais seulement, cette communauté n'est pas satisfaite parce qu'elle s'attendait à plus que ce qu'elle reçoit actuellement des entreprises minières. Cette aspiration (espoir) procède d'une ancienne expérience. En effet, à l'époque, la Gécamines était la principale entreprise minière du pays. Elle a fourni en 1980 environs 66% des recettes budgétaires de l'Etat. Elle jouait un rôle social et économique important pour beaucoup de petites et moyennes entreprises se trouvant dans sa périphérie. Pendant 30 ans, cette entreprise a été le moteur de l'économie. Elle était citée parmi les plus grands employeurs du Zaïre (ancienne appellation de la République Démocratique du Congo). En 1990, elle comptait 35.000 agents dont 91,8% étaient des agents d'exécution. Elle assurait l'existence de plus de 258.000 personnes.126

Alors, c'est suite à cette expérience provenant de la Gécamines (avant qu'elle soit en difficulté) que la population ou mieux la communauté

126 Document de la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté (DSCRP), Juillet 2006, p.32.

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environnante espérait, surtout que les entreprises minières sont devenues nombreuses qu'à l'époque127, qu'elle ne pouvait plus vivre dans la misère.

En somme retenons que la Gécamines dont il est question était une entreprise de l'Etat. Cela étant, elle travaillait pour le compte de l'Etat (population congolaise): ce qui n'est pas le cas pour la plupart d'entreprises minières actuelles au Katanga. D'où il y aurait une confusion de la part de la communauté environnante lorsqu'elle se met à comparer la Gécamines aux entreprises minières privées.

A la question de savoir si le secteur minier n'a plus d'importance à l'égard de la communauté environnante après les difficultés actuellement connues par la Gécamines, le professeur KAUMBA LUFUNDA pense que depuis l'époque coloniale, le secteur minier a constitué le principal contributeur du budget de l'Etat, couvrant à lui seul pratiquement 69% des recettes. Ce secteur a eu un impact positif sur l'environnement socioéconomique et constitue aujourd'hui un atout indispensable à la relance des activités économiques de la province et, partant, de la République démocratique du Congo. 128 A ce propos, KANDJI Ladain renchérit qu'aujourd'hui, c'est sur les ressources minières que se fonde la croissance économique et l'épanouissement social de la population du Katanga. Mais malheureusement ces dernières sont épuisables.129

127 D'après le rapport de la chambre de géologie du cadastre minier de Lubumbashi, aujourd'hui (en Août 2015), 245 entreprises minières ont des permis d'exploitation valides.

128 KAUMBA LUFUNDA, Le Katanga en marche, in « rapport général du séminaire sur le développement intégral du Katanga », p31. Ce séminaire était organisé à Lubumbashi du 22 au 26 octobre 2007 par l'Assemblée provinciale du Katanga en collaboration avec le Copirep.

129 KANDJI Ladain, L'avenir du Katanga dépend-t-il de ses mines?, éd. Sequoia, Lubumbashi, 2012, p.75.

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