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Gestion des déchets solides ménagers et excréta dans la commune de kpomassè.

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par Didier HOUNNOUGBO
Université d'Abomey-Calavi - Maîtrise en Sociologie-Anthropologie 2015
  

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3.2. MODES DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ADOPTES PAR LES COMMUNAUTES DE KPOMASSE.

Dans les communautés humaines, la gestion des déchets se fait suivant deux méthodes désignées sous le nom de: pratiques populaires ou traditionnelles et pratiques modernes.

3.2.1. Pratiques populaires ou traditionnelles

Les déchets solides ménagers produits par les ménages de Kpomassè sont formés de terre, de matières végétales, de déjections d'animaux d'élevage, des sacs plastiques et de quelques tissus, papiers, cartons et piles. Les ordures contiennent peu de fer et de verre parce que ces derniers sont récupérés par les acheteurs de ferrailles et des verres. Toutefois, si la présence de fer dans les déchets solides ménagers est dans une tendance régressive, celle des sachets plastiques s'accentue au contraire dans les grandes agglomérations comme les trois arrondissements de Kpomassè-Centre; Tokpa-Domèet Sègbohouè.

Les pratiques populairesse définissent comme l'ensemble de méthodes, procédures élaborées et utilisées par les communautéspour l'élimination et l'évacuation des déchets solides ménagers. Sur soixante-quatre (64) personnes interrogées, 46% des personnes interrogées de Kpomassè-centre; 33%des personnes interrogées de Tokpa-Domè et 15% de personnes interrogées àSègbohouè affirment que:«les ordures ménagères une fois balayées sont mises en tas dans la cour». Ces communautés disent qu'«elles sont obligées de procéder comme cela parce qu'elles n'ont pas les moyens pour faire comme ceux qui vivent en ville». 40% des personnes jettent aussitôt balayés leurs déchets solides ménagers sur les parcelles non habitées et sur les berges; elles disent: «personnes n'habitent les parcelles et quant aux berges elles sont proches de nos maisons, l'eau se chargera d'emporter les déchets solides ménagers». 16% des personnes interrogées à Sègbohouè, 15% des personnes interrogées de Tokpa-Domèet 4%despersonnes interrogées de Kpomassè-centre stockent leurs déchets solides ménagers dans des récipients pour ensuite les vider sur des dépotoirs sauvages, des bananeraies voisines etc. 35%depersonnes interrogées de Kpomassè-centre et 17% de personnes interrogées à Sègbohouè jettent les déchets solides ménagers dans des trous sur la cour pour être plus rapides et de plus, disent-elles: «dans ces trous les déchets se décomposent vite et les trous nous reviennent vides».

Les arrondissements de Tokpa-Domè et Sègbohouè, situés le long du lac Ahémé sont les plus touchés par le phénomène de l'insalubrité. Il est noté que près de 40% des ménages de ces arrondissements jettent juste après le balayage ou autres activités de productions, leurs déchets au bord de la ruelle (Tokpa-Domè/Sègbohouè) et 60% seulement stockent leurs déchets solides ménagers dans des récipients et les déversent par la suite dans le lac. Mais cette dernière pratique est en baisse dans les villages Tokpa-Domè, Adjatokpa, Sègbohouè, Gbétozo, Lokogbo grâce à l'agence belge ADEFI/CTB. Ce partenaire financier a aidé à l'enlèvement des déchets solideset humains des berges du lac Ahémé. De plus, Il a organisé des formations et sensibilisations sur la gestion des déchets à l'endroit des pêcheurs de la commune. Les personnes formées par ADEFI/CTB confient que: «cette initiative a été d'un grand bien non seulement à la gestionefficiente des déchets de toutes catégories mais aussi à la protection des produits halieutiques». Les ménages ne disposent pas de poubelles respectant les normes d'hygiène pour la gestion des déchets solides ménagers, le constat est pareil dans les ménages supposés aisés, (tableau 4).

Tableau 4: Modes de gestion des déchets solides ménagers dans les ménages.

Arrondissements

Caniveaux et rues

Dans lac et rivières

Tas sur la cour

Fosse compo stères

Récipient

Trou

Kpomassè Centre

1%

0%

46%

15%

4%

35%

Sègbohouè

20%

30%

15%

2%

16%

17%

Tokpa-domè

20%

30%

33%

2%

15%

0%

Source: Enquête de terrain, 2014

Le phénomène dans ces divers lieux d'évacuation des déchets des trois arrondissements ci-dessus cités se présente comme ceci, (photo 1).

Photo1: Bananeraie servant de dépotoir sauvage à Tokpa-Domè.

Source: Prise de vue;HOUNNOUGBO, 2014

Les déchets entreposés sur ce dépotoir sauvage se décomposent sous l'effet des intempéries naturelles et fournissent à la terre les nutriments nécessaires. Les bananeraies reçoivent assez de déchets dans la commune de Kpomassè parce que les communautéscherchent à enrichir les exploitations de bananeraies. Les parcelles vides qui en reçoivent sont réservées à la mise en valeur dans les années à venir, les déchets sont ainsi utilisés comme des fertilisants dans la commune de Kpomassè.La plupart des plantations de bananes sont juste derrière les concessions ce qui rend l'accès facile aux communautés après le balayage. Se faisant, plusieurs ménages qui munies de poubelles pleines de déchets y ont accès et les plantations sont embourbées en un temps record. Mis à part les sachets plastiques qui ne se décomposent pas parce que non biodégradables, tous les autres déchets sont décomposés et les plantations se vident tôt de leurs déchets. Les régimes récoltées dans ces bananeraies sont de bonnes qualités et très prisées par les usagers des marchés de la commune de Kpomassè. Voici un type de poubelle de collecte utilisé par les ménages à Kpomassè,(photo 2).

Photo2: Poubelle d'un ménage àTokpa-Domè

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

Ce ménage dispose de poubelle pour recycler les déchets dans une communauté où la solidarité entre l'homme, la terre, les animaux et les végétaux estle principe de vie; où les déchets participentà lareconstitution de la terre et à sa fertilisation. Cette attituderésulte de la rencontre de la culture de Kpomassè avec les cultures étrangèressurtout celle nigériane. L'état de la poubelle montre néanmoins que malgré la rencontre entre les deux cultures, les habitudes des communautésde Kpomassèn'ont véritablement pas changées. Les représentations sociales faites des déchets dans la commune de Kpomassè influencent fortement les comportementsdes communautés malgré que plusieurs ménages aient connus ce brassage avec la culture nigériane. Il est vrai que les poubelles constituent un dispositif des pratiques modernes de gestion des déchets dans la culture rencontrée mais ces communautés ne sesont pas intéressées aux rationalités qui sont derrières ce dispositif.Malgré tout, cet emprunt culturel peut impulser un changement des perceptions et des comportementschez les communautés de Kpomassè.Les ménages dans lesquels existent les poubelles seront des exemples à citer pour sensibiliser les autres. Il y a uneprédisposition des communautés de Kpomassè à apprendre de nouvelles pratiques de gestion des déchets alors il sera moins difficile d'instaurer les modes de gestion efficiente des déchets dans la commune de Kpomassè;toute chose qui peut faciliterl'entrée de cette dernière dans le concert des communes de Ouidah, de Coméet deCotonou où ils existentdéjà les pratiques modernes de gestion des déchets.

Selon le document cadre de 2001 intituléPolitique Nationale de la Santé Scolaire et Universitaire: «L'école est un lieu privilégié pour l'acquisition des connaissances, des attitudes, des habitudes et un comportement susceptible d'influencer l'état de santé présent et futur de l'apprenant», (MELIHO, 2003). Au plan de l'assainissement du milieu scolaire, les écoliers s'occupent du nettoyage de l'environnement des écoles; des salles de classes et des latrines. Dans les établissements scolaires parcourus où il a étéinterrogé sept (07)personnes; 80% des interrogées reconnaissent que les ordures produites suite au balayage des classes et de la cour de l'école sont jetées dans des trous et brûlés une fois ces trous remplis. Presque tous les établissements parcourus à savoir: EPP/Tokpa-Domè, CEG/Tokpa-Domè, Epp/Kpomassè, CEG/Kpomassè-centre, CEG/Sègbohouè, etc. disposent de comités de santé chargés de la propreté et de la gestion des déchets solides ménagers. Mais 60% des comités mis en place ne sont pas fonctionnels dans les établissements scolaires, notamment dans les CEG ce qui freine la gestion efficiente des déchets solides. Les établissements scolaires en particulier ceux parcourus ont des tas d'immondices entreposés dans des trous, parfois en attentes d'être incinérésou en attente de décomposition parce que oubliés. Les mouches s'y développent et viennent parfois se poser sur les denrées alimentaires vendues aux apprenants, aucun des sept établissements parcourus ne disposent de bacs à ordures ni poubelles occasionnant ainsi des cas d'affections chroniques (diarrhée, choléra, dysenteries etc.) dues aux conditions d'insalubrité recensées dans presque tous les établissements.

Les marchés quant àeux sont des sites de production d'importantes quantités de déchets solides et de ce fait, ils n'échappent non plus à l'insalubrité. Le balayage des marchés est assuré par des groupements volontaires non rémunérés. Le marché de Sègbohouè et le marché de Tokpa-Domè ne sont pas régulièrement balayés ce qui accentue leur insalubrité. A cet effet, les femmes balayeuses posent le problème de manque d'équipement et de motivation. Et quand ils viennent à être balayés, 80% des ordures balayées sont jetées dans la brousse à côté des marchés ou brulés et le reste traine sur le sol dans les marchés. Aussi, l'accumulation de ces déchets crée souvent des tas d'immondices; les déchets solides ménagers autrefois jetés reviennent dans les marchés, (Photo3).

Photo3: Tas d'immondices aux abords du marché de Sègbohouè.

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

Ce tas d'immondices se trouve juste à la lisière de l'espace d'échanges commerciaux. Les usagers de ce marché s'en soucient moins parce qu'il est remarqué que, parmi eux il y en a qui mangent juste à coté du tas d'immondices. Les déchets déposés sur ce tas se sèchent et se décomposent et le sol à cet endroit se noircit. Ce phénomène est dû au fait que les déchets libèrent des composants chimiques et des métaux lourds qui s'infiltrent dans le sol. Ce sol est bien enrichit parce qu'il est observé et comparé l'épaisseur des plantes qui y poussent avec celles des sols voisins qui ne recoivent pas régulièrement des déchets. Il est remarqué que cesplantes sont plus dévéloppées que les autres, donc les communautés ont raison quand elles affirment que: « les déchets sont des fertilisants». Unecommunautédont l'activité principale de revenus est l'agriculture a du mal à accepter des pratiques de gestion des déchets qui l'obligerait à payer pour l'enlèvement de ses fertilisants.

Dans les Centres de Santé d'Arrondissement (CSA) à savoir: centre de santé de Tokpa-Domè, de Sègbohouè où se sont déroulées l'enquête de terrain; les agents chargés de la gestion des déchets solides ménagers ont montré que les déchets solides ménagers sont récupérés à l'aide de poubelles disposées au niveau des salles. Seul le CSC de Kpomassè qui en plus des poubelles des salles, dispose de poubelles dans la cour. Les poubelles destinées aux déchets solides ménagers sont de couleur noire sur recommandation de la DNSP. 85% des déchets solides ménagers collectés à travers les poubelles sont déversés dans des trous à ordures et brûlés par la suite. Par contre, 15% des déchets ménagers restent dans les trous ou s'éparpillent dans les coins des centres de santé puis se décomposent. Voici une poubelle de collecte du CSC de Kpomassè, (Photo4).

Photo4: La poubelle du CSC.

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

Dans les centres de santé, l'utilisation des poubelles n'est pas un hasard, elle vient du niveau d'instruction des agents de santé. Les agents de santé sont des modèles à suivre en matière d'hygiène et d'assainissement parce que l'hygiène et la santé sont intimement liées. Les agents chargés de la gestion des déchets sont aidés par la DHAB qui leur fournit des poubelles et envoie des véhicules bennes pour ramasser les déchets produits par les centres de santé. Un agent du centre de santé de la commune de Kpomassè confie que:«les bennes ne ramassent que les déchets biomédicaux».Cette poubelle est estampillée DHAB/MSP,cela montre qu'elle est utilisée par un centre de santé, la couleur noire indique qu'elle est disposé là pour recevoir les déchets solides ménagers. Que se soient l'inscription ou la couleur, il est à remarquer qu'en plus des déchets biomédicaux les centres de santé produisent des déchets solides ménagers parce que avant tout les centres de santé sont un espace de vie des patients et des traitants. L'usage des poubelles ne relève pas d'un emprunt culturel ici mais d'un acquis des formations sanitaires malgré tout cela, la gestion des déchets solides ménagers ades lacunes. Les centres de santé sont les lieux par excellence de l'Hygiène et l'assainissement et le soin qui est autour de cette poubelle le témoigne.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway