3.2.1.3. Pollution
de sol et du sous-sol.
Le climat subéquatorial favorise la
décomposition rapide des déchets sous l'action conjuguée
des eaux usées, la rosée et la chaleur ambiante. Les
conséquences immédiates qui en découlentsont la pollution
des cours d'eaux et des puits. Les eaux de ces puits sont polluées de
même que celles du lac Ahémé. La majorité des
enquêtés (45 personnes) utilise les eaux de ses puits pour le
bain, la lessive, la vaisselle et la cuisine etc. Les communautés se
comportent ainsi à cause des représentations qu'elles font des
déchets, tout ceci faitle lit aux maladies hydriques.
3.2.2. Pratiques modernes
Les pratiques modernes sont représentées par la
pré-collecte porte-à-porte et le transport des déchets
ménagers vers un centre ou lieu d'enfouissement technique. Dans la
commune de Kpomassè ces pratiques modernes ne s'observent pas parce que
la commune ne dispose pas de structures de collecte des déchets. Les
communautés de Kpomassè trouvent qu'ils sont très
coûteux les moyens qui entre dans le dispositif des pratiques modernes.
Elles disent que: «les pratiques modernes sont mises en oeuvres pour
extorquer de l'argent aux africains». Elles affirment
que:«le capitalisme a tôt fait de s'ingérer dans le
système économique africain en s'attachant à la gestion
des déchets ménagers, nous ne pouvons pas nous livrer
à ce marché de dupe parce que tant que la
communautéafricaine augmentera il y aura toujours des déchets et
plus il y a des déchets les blancs se feront beaucoup d'argent sur notre
dos. La terre se charge de gérer nos déchets alors nous
n'avons pas besoin des pratiques modernes pour gérer nos déchets.
En plus de nous appauvrir financièrement, les pratiques modernes
appauvries nos terres et elles sont la cause des famines que connaissent les
pays africains». Même si, les poubelles se retrouvent dans
certains ménages, les pratiques en matière de gestion des
déchets et des excréta sont restées populaires dans la
commune de Kpomassè. Une enquête faite sur la capacité
financière des acteurs sociaux de Kpomassè à s'abonner aux
ONG de collecte des déchets révèle qu'elles s'y
intéressent moins, (tableau 5).
Tableau 5: Coûts d'abonnement
proposés par les communautés.
Arrondissements
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Coûts d'abonnement proposés pour collecte
des déchets.
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Kpomassè-Centre
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800f
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Sègbohouè
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700f
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Tokpa-Domè
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500f
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Source: Enquête de terrain,
2014
Les prix proposés par les communautés sont trop
en dessous de la norme en vigueur. Ceci fait que les ONG refusent
d'établir un contrat de travail avec la mairie de Kpomassè. Dans
les autres communes du Béninle coût de ce service varie entre
1000f et 1200f. Ces propositions de prix des acteurs sociaux de Kpomassè
cachent une rationalité soutenue par la« logique
villageoise». Selon SARDAN(1995) la «logique
paysanne» fait que le paysan est retissant à tous les plans de
changement social élaborés et mis en oeuvre par les
décideurs de développement. La logique villageoise quant à
elle, fait que les communautés de Kpomassè ne veulent pas des
pratiques modernes de gestion des déchets. D'ailleurs, elles sont
solidaires des animaux, des végétaux, de la terre etc. alors
elles n'ont nullement besoin des pratiques modernes parce que la terre recycle
tout même l'Homme. Cerecyclageopéré par la terre
participeà l'équilibre du système cosmique.
On conclue partiellement que: les communautés de la
commune de Kpomassè utilisent les méthodes populaires ou
traditionnelles pour la gestion des déchets solides
ménagers. Ces pratiques populaires adoptées par les
communautésexpliquent la gestion anomique des déchets solides
ménagers dans la commune de Kpomassè. Une fois les modes de
gestion des déchets solides ménagers et leurs conséquences
connus, il faut décrire les modes de gestion des excréta
adoptés par les communautés et le rapport
déchets-santé établi par les communautésde
Kpomassè.
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