WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Gestion des déchets solides ménagers et excréta dans la commune de kpomassè.

( Télécharger le fichier original )
par Didier HOUNNOUGBO
Université d'Abomey-Calavi - Maîtrise en Sociologie-Anthropologie 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE IV: MODES DE GESTION DES EXCRETA ADOPTES ET RAPPORT DECHETS-SANTE ETABLI PAR LES COMMUNAUTES DE KPOMASSE.

Ce chapitre décrit les modes de gestion des excréta adoptés par les communautés et démontre le rapport que les communautés de Kpomassè établissent entre les déchets et la santé humaine. Il est réparti en: modes de gestion des excréta adoptés àKpomassèetrapport déchets-santé établi par les communautés de Kpomassè.

o 4.1. MODES DE GESTION DES EXCRETA ADOPTES A KPOMASSE.

Les modes de gestion se définissent comme l'ensemble de méthodes et procédures utilisées pour la gestion des excréta dans la commune de Kpomassè. Trois (03) arrondissements ont été parcourus et soixante-quatre (64) personnes ont été interrogées. 70% des enquêtées ne disposent pas de latrines pour la satisfaction des besoins naturels, ils vont la plupart vers des lieux de fortunes à savoir: les décharges publiques de déchets, les brousses et les bananeraies etc., (tableau 6). Dans 30% de ménages où ils en existent leurs états laisse à désirer et la plupart ne respectent pas les normes requises, (tableau 7).Dans ces ménages dont les latrines ne sont pas conformes aux normes, une odeur fétide s'y dégage et des mouches se posent sur les ustensiles. Tous les chefs de ménages interrogés disent qu'« ils n'ont pas les moyens financiers pour se faire construire une latrine qui respecte les normes». Par endroit, il est observé que des ménages ne disposant pas de latrines vivent a proximité de certaines latrines publiques construites pour le compte de PPEAet autres réalisés par le partenaire technique et financier ADEFI/CTB. Les pêcheurs formés aux règles d'hygiènes par ce PTF ont confiés qu'« à la fin de leur formation, les dirigeants de ADEFI/CTB leur avaient dits que des latrines sont réalisés au bord du lac ahémé pour qu'ils cessent de défequer dans le lac». Le constat est que ces ménages n'ont toujours pas accès aux latrines parce que ces latrines ne sont pas mises en service par la mairie. Du coup, ces latrines sont abandonnées et remplacées par les bananeraies, les dépotoirs sauvages quand il faut défequer, (tableau 6).

Tableau 6: Lieux servant de latrines aux enquêtés.

Arrondissements

Brousse

Cours d'eau

Cour

Kpomassè-centre

83%

6%

11%

Sègbohouè

70%

20%

10%

Tokpa-Domè

80%

16%

4%

Source: Enquête de terrain, 2014

Tableau 7: Types de latrines utilisées par les 30 ménages.

Arrondissements

Autres

Latrine à fosse ventilée

Latrine à simple fosse avec dalle en béton

Latrine traditionnelle à dalle en bois et terre

Kpomassè-Centre

7%

41%

45%

7%

 
 
 
 
 

Sègbohouè

19%

40%

26%

15%

Tokpa-domè

4%

21%

61%

14%

Source: Enquête de terrain, 2014

La prépondérance des latrines à simple fosse avec dalle en béton (latrines San Plat) et des latrines à fosse ventilée au niveau des ménages est le fruit d'une campagne de mise en oeuvre de l'approche PHApar la DHAB de 2005 à 2009 dans la commune de Kpomassè. Il est remarqué encore que l'accès à ces latrines dans les ménages se fait selon des critères de sélection, (graphe1).

Graphique n°1: Critères d'utilisation des latrines dans les ménages

Source: Enquête de terrain, 2014

Les latrines qui sont construites pour être utilisées par tout le monde dans les ménages, ont données lieu à un conflit de générations. Ce graphique montre que les enfants de 0 à 10 ans ne sont pas autorisés à déféquer dans les latrines; les visiteurs sont plus autorisés qu'eux pour accéder aux latrines dans les ménages. Ce phénomène rend difficile l'accès aux latrines dans les ménages. Les enfants qui ne sont pas en âge d'utiliser les latrines défèquent principalement dans la cour et sur les tas d'ordures. Même si les selles sont faites dans des pots, elles sont après tout jetées dans la brousse ou sur les tas d'ordures et participent de l'insalubrité dans les ménages. Il ressort de ce phénomène que, la grande partie des excréta sont déposés au sol et entraîne une pollution de l'air dans les ménages. Malgré toutes les bonnes intentions qui ont conduits à la construction des latrines dans les ménages; les représentations sociales faites des excréta sabotent les efforts de ces ménages. Les types de latrines observés se présentent comme suit, (Photo 6).

Photo6: Latrine familiale à simple fosse avec dalle en béton.

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

L'état de cette latrine domestique montre qu'elle est très vieille. Elle respecte sûrement une norme de construction mais pas l'actuelle norme en vigueur. Son état délabréfait qu'elle pollue l'atmosphère de ses odeurs nauséabondes. Il en est de même pour les ménages qui disposent de latrine familiale à simple fosse en terre, (Photo 7).

Photo7: Latrine familiale à simple fosse avec clôture en branches de palmiers.

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

Voici les latrines qu'utilisent les communautés de Kpomassè. Elles sont construites pour y déféquer mais elles ne respectent aucune norme d'hygiène mais peut être celle de la culture des communautés de Kpomassè. Les rationalités derrières ces constructions sont celles de disposer d'une latrines pour ne plus aller déféquer dans la brousseà des heures tardives, la nuit surtout. Elles sont construites en matériaux précaires, la clôture en paille ou tôle et des bois qui servent de support sur lequel les acteurs sociaux de Kpomassè posent leurs pieds pour déféquer. En réalité, les latrines n'occupent aucune place dans la vie des communautésde Kpomassè; si elles existent dans certains ménages, dans d'autres elles n'existent pas. Cela résulte de cette socialisation qui forge l'esprit de l'Homme de Kpomassè à considérer que les excréta sont des aliments pour les animaux domestiques. En respectant cette chaîne alimentaire les communautéscommuniquent avec les animaux et la terre; elles défèquent sur le sol pour dire à la terre:«je te retourne ce que tu m'as donné pour que tu m'en donne une autre fois». Aux animaux de s'en accaparer pour tirer leur ration alimentaire puisque attirés par l'odeur de ces excréta. Il s'installe alors une communication orchestrale entre l'homme, la terre et les animaux. Cette communication consolide la solidarité qui existe entre l'homme, la terre, les animaux et les végétaux pour l'équilibre du système cosmique. Cette symphonie culturelle fait que dans les établissements scolaires, malgré qu'ils soient tous dotés de latrines; ilsfont tous une gestionanomique des excréta. Il est observé par ailleurs que dans ces établissements scolaires Epp/Tokpa-Domè, CEG/Tokpa-Domè, Epp/Kpomassè, CEG/Kpomassè-centre, CEG/Sègbohouè, Epp/Sègbohouèetc. les latrines sont vétustes et d'autres sont mal entretenues, (Photo 8).

Photo 8: Latrine scolaire fermée avec des briques.

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

Dans les marchés de Kpomassè-centre,deTokpa-Domè, de Sègbohouède même qu'à la gare routière, il a été observé que tous sont équipés voire suréquipés en latrines. Cependant les usagers n'ont pas accès à ces latrines pour plusieurs raisons. Sur les treize (13) personnes interrogées, la moitié a affirmé que: «les modules de latrines construits par la commune de Kpomassè sur financement PPEAet officiellement mises en service sont restés fermés, les comités de gestion des marchés ont de difficultés à recruter de volontaires pour la gestion des latrines. Il arrive parfois que les usagers refusent de payer les prestations».Il est observé que les vieilles latrines du marché de Tokpa-Domè en mauvais état physique sont appropriées par des chefs de ménages influents qui les ont cadenassées, (Photos 9).

Photo9: Latrine publique appropriée par un ménage.

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

La négligence que subit cette latrine s'explique par le fait que les communautés de Kpomassè ne sont pas habituées à l'utilisation des latrines.A Kpomassè les excréta sont appelés «nukãm? ou adaa»; nukãm? décomposé donne «nu» chose et «kãm?» brousse; ce qui réunit montre que les excréta sont destinés à être fait dans la brousse.Et à tous les endroits où les excréta sont déposés,les communautés de Kpomassè donnent le nom «adaado».

A l'instar des marchés, les centres de santé visités CSA/Tokpa-Domè, CSA/Sègbohouè et le CSC/Kpomassèsont tous équipés voire suréquipés de latines à fosses ventilées accessibles aux usagers (patients et accompagnateurs) offrant ainsi des possibilités d'accès cinq à dix fois supérieurs à la norme. Il résulte de cette situation de suréquipement des centres de santé que des cabines soient transformées en magasin pour matériels encombrants ou simplement fermées parce que remplies ou non utilisées.Derrière ce comportement se lit le manque d'intérêt pour les latrines résultant des acquis culturels.

En général, les latrines des centres de santé sont propres sans mouches ni odeur. Mais, il est rencontré aussi des latrines enherbées. Les raisons qui expliquent cette situation est le manque de personnel et de ressources financières affectés à l'assainissement dans les CSA, (Photo 10).

Photo 10: Etat d'une latrine du centre de santé.

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

Ici, cette photo montre une latrine dont les portes sont détruites par les intempéries climatiques. Elle n'est pas pleine mais abandonnée par les agents et les usagers de ce centre de santé. Cet abandon est dans la logique de la rationalité des communautés de Kpomassè. Cette rationalité villageoise qui modèle les habitudes des communautés et les oblige à vivre sans avoir grand besoin des latrines. Le soin autour des latrines n'est pas du comportement des communautés de Kpomassèce qui fait qu'elles ont abandonné cette latrine dans une insalubrité notoire. Les centres de santé disposent de plus de latrine et il résulte de ce surnombre l'abandon ou la transformation en magasin de certaines parmi elles, (Photo 11).

Photo 11: Latrine transformée en magasin dans uncentre de santé.

Source: Prise de vue; HOUNNOUGBO, 2014

Cette latrine est abandonnée et transformée en magasin parce que les communautés n'ont pas l'habitude des latrines. Elles préfèrent leurs habitudes endogènes pour déféquer. Dans ce centre de santé, il est remarqué que les latrines sont en grand nombre malgré celala gestion des excréta se fait avec des pratiques populaires ou traditionnelles. Les modes de gestion des excréta adoptés les communautésexpliquent la gestionanomique des excréta dans la commune de Kpomassè.

En somme,les modes de gestion de déchets solides ménagers et ceux des excréta adoptés par les communautés expliquent la gestionanomiquedes déchets solides ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè par conséquent la deuxième hypothèse de cette recherche est confirmée.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry