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Environnement, paysage et projet de territoire. Vers une approche territoriale pour la sauvegarde et la mise en valeur de la réserve de biosphère des oasis du sud marocain.

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par SADKI Aba
Université Internationale de langue française au service du développement Africain (Université Senghor d'Alexandrie) - Master en Gestion de l'environnement 2007
  

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CHAPITRE III : PRÉSENTATION DE LA RÉSERVE DE BIOSPHÈRE DES OASIS DU SUD MAROCAIN (RBOSM)

Composé de trois provinces présahariennes (Errachidia, Ouarzazate et Zagora) le territoire de la réserve de biosphère est à cheval sur deux régions économiques (Meknès-Tafilalet) pour la première province et (Sous-Massa-Draa) pour les deux autres.

Figure 13 : Situation des provinces de la RBOSM par rapport au découpage administratif du territoire national.

Située entre le Haut Atlas et le désert saharien, la réserve de biosphère remplie la fonction d'une barrière écologique accomplis contre la désertification.29 Dans la région de la réserve, le Présahara marocain est le mieux conservé du fait de la position, de l'envergure et des altitudes du Haut Atlas qui en est l'amont nourricier en eau et en sols. De ce fait, les oasis de la réserve constituent « le principal système de défense du monde tempéré contre les agressions du désert ».30 Il s'agit d'une zone tampon de l'Afrique du Nord dont la conservation est primordiale pour le maintien des équilibres bioclimatiques globaux. Des études de paléoclimatologie montrent que tout au long de

29 Cf. le site web du « ArabMab » le bureau Mab de la région arabe : www.arabmab.net/searchresult.cfm

30 Idem

quaternaire, l'état de conservation de la zone présaharienne a été un marqueur de la vitalité des bioclimats de bassin méditerranéen confronté au Sahara.31 La diversité biologique y est protégée de la désertification et de l'ensablement par un puissant système écologique doté d'une agro-diversité très riche axée sur le palmier dattier est soutenue par un mode de gestion ingénieux des ressources naturelles.32 Le maintien de cette ceinture écologique donc est crucial pour la pérennité da la civilisation des palmeraies ainsi que pour la préservation du bioclimat humide dans un domaine confiné au désert. Préserver l'environnement dans les palmeraies c'est empêcher une dégradation profonde de l'ensemble du bassin méditerranéen et éviter ainsi l'altération de la circulation atmosphérique dans cette partie de la planète. Mettre en valeur ses paysages remarquables c'est renforcer la fonction de barrière écologique contre l'un des déserts les plus redoutables de la planète. Malgré les mutations modernes amorcées à l'époque du protectorat française à partir de

1930, les oasis du sud Marocain conservent encore certains de leurs fonctions écologiques importantes notamment à traves l'agriculture étagée soutenue par un système d'irrigation ingénieux par les Seguias ou les Khettaras.33 L'adaptation aux conditions du milieu, assez confiné entre la montagne et le désert, a créé une véritable civilisation de l'aride disposant d'une large palette de diversité de systèmes naturels et de paysages et dont la caractéristique majeure est l'économie de l'eau et l'exploitation parcimonieuse des ressources naturelles. Le palmier dattier qui constitue la charpente de l'économie oasienne compte 223 variétés. Les variétés de la faune et de la flore, avec un taux d'endémisme très important, sont fortement adaptées aux rigueurs du climat.

Le zonage de la RBOSM :

Le zonage en « grappes » a été retenu compte tenu de la diversité des habitats naturels et des paysages des oasis de leur grande variabilité géomorphologique. Les trois unités de zonage se présentent comme suit :

31 Idem

32 En plus des espèces végétales locales comme le palmier dattier ou animales comme la dromadaire, la biodiversité des oasis compte principalement pour la flore (le Cèdre de l'Atlas, le Genévrier thurifère, l'Eucalyptus, le Tamarix, l'Acaccia raddiana) et pour la faune (le Mouflon, la Gazelles, la Panthère en perdition, le Fennec et le Chat des sables).

33 L'irrigation se base dans les oasis sur des systèmes hydrauliques traditionnels tels que les Séguias (canaux d'irrigation) et les Khettaras (galeries

sous terraines). Le premier est utilisé dans les palmeraies proches des oueds. La construction de petites digues en amont des palmeraies permet de canaliser les eaux des sources vers les terrains de cultures par un réseau de canaux d'irrigation. Par contre, dans les palmeraies éloignées des oueds et où les eaux du surface font défaut, les agriculteurs construisent des galeries souterraines sous forme de puits successifs pour drainer les eaux enfouies dans le sol, jusqu'à l'air libre par simple gravitation.

Figure 14 : Carte de zonage de la RBOSM

Les aires centrales :

Elles sont constituées d'un réseau de 7 Sites d'Intérêt Biologique et Écologique (SIBE) et de 2 Parcs naturels et totalisant une superficie de 516.050 ha, soit 5.2 % de la superficie totale de la réserve.34 Leur fonction essentielle consiste à préserver la diversité biologique et paysagère des écosystèmes d'altitude et sauvegarder leurs ressources naturelles notamment l'eau.

Les zones tampon :

Elles correspondent aux palmeraies traditionnelles proprement dites et couvrent une superficie d'environ 129.108 ha, soit 1,3 % de la superficie totale de la réserve. Leur principal rôle consiste à entretenir les ressources naturelles (le palmier dattier, les terres agricoles et les systèmes traditionnels d'irrigation) et sauvegarder le patrimoine culturel et les valeurs paysagères qu'il suscite.

Les aires de transition :

Elles correspondent aux terrains d'extension agricoles et aux espaces intermédiaires qui se prêtent à l'extension à court ou à moyen terme. La superficie totale de cette zone est de l'ordre de 23.980 ha, soit 0,02 % de la superficie totale de la réserve de biosphère. Bien que leur superficie soit limitée,

34 Cf. le Plan Directeur des Aires Protégées du Maroc, Direction des Eaux et Forêts, 1993.

elles sont appelées à jouer un rôle capital dans le développement durable des oasis compte tenu des potentialités qu'elles recèlent et surtout compte tenu de la substituabilité qu'elles permettent à l'exploitation des ressources naturelles dégradées des zones centrales.

Le statut de la réserve de biosphère : enjeux et opportunités pour le développement des palmeraies du sud Marocain :

La préservation à long terme de l'environnement et du paysage requiert une connaissance approfondie des systèmes naturels et des espaces territoriaux et des processus qui les caractérisent. Ils offrent des opportunités uniques d'étude du milieu et constituent de précieux cadres de références pour évaluer l'influence des activités humaines. Pourtant, en dépit de l'évidente importance de l'environnement et du paysage pour la recherche scientifique opérationnelle au service de développement, on souffre d'un manque de connaissances scientifiques de base sur beaucoup de questions. Ceci peut être attribué au manque d'intérêt à la recherche sur ces deux paramètres auxquels on n'accorde pas de place dans les décisions d'aménagement. L'intérêt du statut de la réserve de biosphère est effectivement le fait qu'il soit concerné par l'ensemble des thématiques soulevées par l'environnement et la paysage, qu'il s'agisse du développement et de la mise en oeuvre de méthodes d'analyse, d'évaluation des interactions dynamique des communautés/milieu de vie ou du renforcement de stratégies de conservation. Dans ce sens, ce label offre des opportunités énormes pour sauver les oasis du sud Marocain et renforcer leurs fonctions économiques et écologiques. Pour répondre à ce besoin qui se fait sentir dans les oasis majoritairement en crise, le statut de la réserve de biosphère, comme modèle universel de conservation et de développement durable, offre des solutions pratiques de manière à mieux maitriser les problèmes posés par la conservation, la gestion et la mise en valeur dans les oasis.

Des partenariats à construire :

Réponse privilégiée aux problèmes de conservation et de développement, le statut de la réserve de biosphère est aussi un instrument de dialogue et de concertation pour une gestion durable de l'environnement et des ressources naturelles.35 Un cadrage opérationnel, défini par les objectifs de conservation et gestion durable exige que les problèmes soient posés dans un espace vu sous différents angles : écologique, humain et économique. Un espace où intervient une multitude

d'acteurs. La caractéristique majeure des réserves de biosphère c'est qu'effectivement qu'elles sont des territoires où les questions relatives aux systèmes naturels, à la biodiversité et à la dynamique

35 Voir « Biodiversité et acteurs : des itinéraires de concertation », in Réserves de biosphère : notes techniques, Chapitre III, pp 43-64, publication du Mab, Mai 2006

des paysages sont d'abord posées dans des espaces habités par des hommes, des champs, des forêts, des milieux urbains, des espaces qui relèvent de l'aménagement du territoire. De ce point de vue, on comprend pourquoi le lancement du programme sur l'Homme et la biosphère a marqué une rupture majeure dans les politiques de protection de l'environnement. Elles le sont parce qu'elles partent d'interrogations et de réflexions sur les relations entre les sociétés humaines et leur environnement. Comme l'indique le titre d'une intéressante publication de l'Unesco « Les réserves de biosphères : milieux privilégiés pour l'homme et la nature », elles ont été conçues pour répondre à l'une des questions centrales de développement durable : comment concilier la conservation de la biodiversité avec un développement social et économique des populations qui en dépendent ?

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius