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Rites traditionnels en pays Degah. Regard anthropologique sur le Gbonno dans le village de Motiamo.

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par Maliret KOUAKOU
INSTITUT NATIONAL SUPERIEUR DES ARTS ET DE L'ACTION CULTURELLE (INSAAC) - Master professionnel 2015
  

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2. L'implication des populations et la mobilisation extérieure

Le Gbônnô est un évènement communautaire qui implique tout le village et toutes les populations. A cet effet, chacun y met du sien pour contribuer à son succès. Dans le village, la célébration fait l'objet d'une préparation de longue date, tant en famille que de manière individuelle. Pour les populations résidant, c'est une tradition identitaire et une fête populaire qui engage obligatoirement tout un chacun. Par contre chez les ressortissants du village vivant à l'intérieur du pays, notamment dans les régions forestières, l'évènement est vu avant tout comme une cérémonie funéraire. Ainsi, ils sont attirés au village pour la circonstance soit au motif des funérailles d'un parent ou proche, soit pour un rendez-vous de famille ou un intérêt personnel. En ce qui concerne les Dègah d'Abidjan originaires du village, les enquêtes que nous avons menées révèlent que deux raisons principales peuvent justifier leur participation à l'évènement, à savoir les rites funéraires surtout quand ils concernent un parent, et les retrouvailles annuelles à l'occasion de la fête du nouvel an. En effet, ils conçoivent doublement la célébration comme une fête traditionnelle annuelle à laquelle ils prennent part fréquemmentet massivement,sous la coordination de la mutuelle du village basée à Abidjan. Interrogés justement sur l'implication de la mutuelle dans l'organisation de l'évènement, MM. KOUAMESié Yao et SIE Koffi, tous deuxressortissants de Motiamo résidants à Abidjan et membres du bureau de la mutuelle, expliquent qu'il n'y avait pas d'organisation particulière par le passé. Mais avec le modernisme, la mutuelle s'y implique. D'ailleurs à chaque édition elle organise des convois à destination du village et fait sortir des pages uniformesdont un pour les funérailles qu'on appelle Kôbînin et un autre pour la fête du nouvel an dénommé Yâ-yé.

A côté de ces immanquables festivaliers, il faut compter aussi les invités et les étrangers. A l'occasion de l'évènement, beaucoup de parents viennent de Boromba et Zagala ainsi que des villages Dègah du Ghana voisin, car il existe des rapports très forts et des liens familiaux très étroits entre les populations du village et les groupes Dègah restés au Ghana pendant leur migration vers la Côte d'Ivoire. Pour la circonstance, le village reçoit aussi de nombreux étrangers en provenance des villages voisins et de bien d'autres localités environnantes. Il faut ajouter également les amis, connaissances et invités qui arrivent soit par solidarité à une famille endeuillée ou pour participer à la fête. Enfin il y'a les populations des villages voisins qui constituent un public important des différents spectacles pendant l'évènement. La fête est souvent même objet de parrainage à la demande de l'association des jeunes. Pour l'édition 2014 par exemple, l'évènement a enregistré une forte présence de la presse, à l'invitation du parrain DIAKA Koffi KoumanEugène, commissaire de police à la retraite originaire du village.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery