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Rites traditionnels en pays Degah. Regard anthropologique sur le Gbonno dans le village de Motiamo.

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par Maliret KOUAKOU
INSTITUT NATIONAL SUPERIEUR DES ARTS ET DE L'ACTION CULTURELLE (INSAAC) - Master professionnel 2015
  

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II. LE DIAGNOSTIC DU CADRE ORGANISATIONNEL

1. Les limites du plan d'organisation

En tant que fête traditionnelle annuelle, le Gbônnô est une occasion d'animation culturelle qui attire une foule de festivaliers aux origines diverses. La célébration revêt d'une si grande dimension qu'elle nécessite une préparation conséquente et une méthode cohérente d'organisation. Cela suppose un dispositif coordonné qui départage les responsabilités en vue d'une efficacité dans l'action et la réussite de l'évènement. Il est vrai qu'en termes de savoir-faire, les acteurs de l'organisation se distinguent par leurs expériences traditionnelles et rudimentaires qui permettent d'assurer le déroulement de la célébration. Mais ces techniques organisationnelles s'avèrent très limitées, car elles ne favorisent pas la modernisation et la professionnalisation de l'évènement.

En effet, outre le comité local des jeunes dont l'action se limite seulement à la logistique, notamment la mise en place des bâches et chaises, l'organisation du Gbônnô ne repose sur aucune structure formelle et officielle impliquant les différentes couches sociales du village. Quand bien même la mutuelle intervient parfois en appui aux jeunes du village pour l'acquisition de matériels, elle n'est pas directement impliquée dans l'organisation de l'évènement qui se veut pourtant unique. Il en est de même pour l'union des élèves et étudiants du village qui n'a pas une responsabilité explicite dans la célébration, ainsi que l'association des femmes dont l'implication n'est pas officielle. Plusieurs aspects techniques inhérents à l'organisation d'un évènement de si grande envergure échappent du coup au contrôle de l'association des jeunes qui doit s'en tenir aux moyens de bord dont elle dispose. Il s'agit par exemple du manque demoyens médicaux pour la prise en charge de la santé des festivaliers, l'absence d'un dispositif sécuritaire pour contenir la masse lorsqu'il y'a des débordements, l'absence de communication autours de l'évènement pour l'ouvrir au reste du monde etc. Aussi, le manque d'un plan d'organisation coordonné ne favorise pas le développement d'activités complémentaires d'intérêts communautaires, de sorte que l'évènement se trouve réduit à sa seule dimension rituelle et festive.

2. L'absence de communication autour de l'évènement

Lors de notre séjour de recherche à Motiamo pendant l'édition 2014 de l'évènement, il nous a été donné de constater le caractère original, authentique et attrayant du Gbônnô qui se veut un festival unique dans le département. Cependant, loin d'être un rendez-vous culturel officiel bien connu, l'évènement se réduit à une simple manifestation traditionnelle réunissant seulement les ressortissants du village et quelques invités. A l'origine de cet état des faits, il y'a le manque de communication sur l'évènement. Cette faiblesse a été relevée par le président des jeunes du village qui a affirmé qu'il n'existe aucune stratégie de communication qui accompagne l'évènement. Il ajoute par ailleurs que même l'idée de parrainage de la cérémonie est très récente, car le trop grand secret autour de la célébration ne permet pas de connaitre la date longtemps avant, pour envisager des démarches dans ce sens. Ainsi, l'évènement se retrouve cantonné et limité à une fête de village seulement. Aussi, la célébration souffre d'un manque de promotion et d'ouverture sur l'extérieure. Aucune institution ou structure extérieure n'est associée à l'évènement. Nos contacts à la mairie de Bondoukou et à la Direction Régionale de la Culture et de la Francophonie de la ville ne disent pas le contraire.

Interviewée sur la question, Mlle KONIN Gnangoran Brigitte, chef du service socioculturel de la mairie de Bondoukou que nous avons eu à rencontrer dans le cadre de nos enquêtes, nous confie que la mairie n'est pas impliquée dans l'évènement car elle n'a jamais été saisie à cet effet. A notre curiosité de savoir si faute d'être saisie, la mairie avait connaissance de l'existence de l'évènement, le chef du socioculturel répond par la négation et affirme même que la mairie n'a à ce jour pas encore réalisé un inventaire des évènements culturels qui ont lieu dans la commune. Elle ajoute qu'à défaut d'être acteur d'un quelconque évènement dans la commune, l'intervention socioculturelle de la mairie consisteseulement à répondre à des invitations pour des cérémonies culturelles ou à apporter juste une assistance matérielle à des cérémonies pour lesquelles elle est sollicitée.

A l'absence du Directeur Régional de la Culture et de la Francophonie, une entrevue avec M. KOUAME Apollinaire, Conseiller Adjoint d'Action Culturelle au sein de ladite Direction, nous donne d'apprendre que la DRCF de Bondoukou n'a paségalement connaissance de l'évènement. Il nous explique même que la DRCF de Bondoukou existe depuis 2008, mais elle n'est pas informée de la célébration. Il ajoute par ailleurs que la DRCF aurait pu y participer si elle avait été saisie par les organisateurs, ou alors elle aurait fait une prospection sur l'évènement si elle en savait l'existence. M. KOUAME Apollinaire reconnait en outre que la DRCF ne dispose pas d'un évènement dont elle est le principal organisateur, car le Festival du Zanzan ou Vacance Culture auxquels elle prend part sont une activité du ministère. Il conclut que la DRCF est donc prête à accompagner ou à s'approprier tout évènement culturel comme le Gbônnô, pour en faire une activité phare dans la région, à condition qu'il soit authentique et original.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci