WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Financement de l'economie et transformation structurelle dans la zone franc africaine


par Michael Beranger DOKA DAFIRE
Université Yaoundé 2 - Master 2 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

SECTION 2. LES FAITS STYLISES SUR LA TRANSFORMATION STRUCTURELLE ET LE FINANACEMENT DE L'ECONOMIE.

D'après institutions internationales (FMI et BM),les retournements de la conjoncture internationale à la fin des années 1970 et au début desannées 1980 a eu un impact négatif considérable sur la plupart des économies du monde.Les pays africains, en particulier ceux de la zone Franc n'avaient pas échappé à cetteréalité.La stratégie d'industrialisation reposaitprincipalement sur la substitution des importations (ISI). Cette politique étaitaccompagnée par une panoplie de mesures peu orthodoxes y compris l'érection desbarrières tarifaires visant à protéger l'industrie locale qui était largement contrôlée parles entreprises publiques. De plus, la politique monétaire était orientée vers des tauxd'intérêt faibles et la fourniture des crédits bon marché à l'industrie, la nouvelle approche s'est focalisée sur l'amélioration des structuresd'incitation en utilisant le taux de change, les taxes sur les échanges commerciaux, laprivatisation, et la libéralisation du système financier.

Dans le secteur financier, la libéralisation s'est inspirée des thèses néolibérales de Mc
Kinnon (1973) et Shaw (1973). Elle a consisté à l'adoption de vastes programmes de
restructuration des banques (qui étaient quasi dominées par le secteur public), à la
libéralisation des taux d'intérêt, à l'adoption d'instruments indirects de politiquesmonétaires et à l'abolition des contrôles quantitatifs et sectoriels des crédits. Elle devait,ainsi, permettre de réhabiliter le système bancaire pour qu'il joue pleinement son rôle definancement des activités économiques.

La période post-réforme est caractérisée par un foisonnement des intermédiaires
financiers. Selon Ekomo et Avom (2007), ces réformes ont largement modifié la sphèrefinancière des économies de la zone Franc.Ainsi, entre 1995 et 2016, le nombre de banques en activité est passé de trente àcinquante-deux (52) dans la CEMAC et de cinquante-quatre (54) à cent trente-deux (132)dans l'UEMOA sans compter les entreprises d'assurance, les institutions de microfinanceet les divers autres intermédiaires financiers dont leur rôle dans la collecte de l'épargnes'est nettement amélioré.

2.1. Présentation des quelques indicateurs du financement de l'économie en Zone Franc Africaine.

Le secteur financier des pays de la zone reste toujours peu profond comme le témoigne le Tableau 1 qui présente la part du crédit bancaire octroyé au secteur privédans le PIB.

Tableau 1. La part du crédit bancaire octroyé au secteur privé dans le PIB.

ANNEE

1995 - 1999

2000 - 2004

2005 -2009

2010 - 2017

Benin

7,59

9,42

16,28

22,60

BurkinaFaso

9,27

11,98

16,18

2,11

Cote d'ivoire

23,67

21,30

24,48

35,65

Guinée Bissau

22,65

19,09

20,06

38,41

Mali

20,20

22,84

22,34

26,01

Niger

9,93

10,25

14,73

23,38

Sénégal

16,94

18,71

23,94

32,17

Togo

24,23

21,41

31,90

48,12

UEMOA

16,81

16,88

31,90

28,56

 
 
 
 
 

Cameroun

6,93

8,37

9,34

13,72

République Centrafricaine

4,49

6,00

7,23

12,26

République du Congo

14,79

12,88

17,36

32,73

Gabon

-0,75

-1,94

-2,45

1,33

Guinée Equatoriale

11,18

7,78

7,25

16,37

Tchad

12,22

11,48

9,72

14,05

CEMAC

8,14

7,43

8,07

15,08

Zone Franc Africaine

12,48

12,15

19,98

21,82

Source : L'auteur à partir des données de la Banque Mondial(WDI2019)

Cetableau nous montrela part du crédit bancaire octroyé au secteur privédans le PIBdans la zone Franc Africaine, en moyenne 12,48, 12,15, 19,98 et 21,82 de 1995-2017.Tandis que en ASS la moyenne est de 15,65 % en 2006.Nous constatons que, le crédit bancaire ausecteur privé a été plus dynamique dans la zone UEMOAMais s'est effondré juste après la dévaluation et s'est légèrement relevé à partir de 2010.

Graphique 1 : Taux de croissance annuel moyen de la valeur ajoutée manufacturière par rapport au PIB dans le monde

Source :L'auteur à partir des données de la Banque Mondial(WDI2019)

Il laisse apparaître que la moyenne de la part de la valeur ajoutée manufacturière dans le PIB des économies de la zone Franc est en deçà de la moyenne africaine dans toutes les
sous-périodes considérées. Sa tendance est également baissière passant de 12.36 % à
10.36 %. Elle baisse en moyenne de 0.75 point par an entre 1995 et 2016. Cette baisse est expliquée pour une grande partie par l'effondrement de la productionmanufacturière observé dans la zone CEMAC où elle est passée de 13.79 % à 6.52 %. Cettesituation est très différente de celle des pays d'Asie en développement ou il est enregistrédans cette même période une progression de 1.96 point comme le montre le graphique ci-dessous qui présente le taux de croissance annuel moyen de la valeur ajoutéemanufacturière dans la période 1995-2016.

2.1.Situation économique dans la Zone UEMOA

En 2006, le taux de croissance des pays membres de l'UEMOA s'est établi à 3% contre 4,1% en 2005 soit un niveau à peine égal à celui de la croissance démographique de la Zone , il a , de nouveau été nettement plus inférieur aux performances de l'Afrique Sub-saharienne dans son ensemble qui lui avait été de 5,5% en 2006 ; La décélération de la croissance s'explique principalement par les difficultés persistantes de certaines filières agricoles , les conséquences de la hausse des cours du pétrole et la situation socio-politique toujours délicate dans plusieurs pays de la région. Les principaux secteurs d'activités de l'UEMOA restent fragiles par rapport aux chocs externes, notamment le prix élevé du pétrole qui a continué de pénaliser des pays traditionnellement importateurs nets de pétrole.

2.1.2. L'activité

Sur la base des estimations les plus récentes, la campagne agricole 2006/ 2007 s'est caractérisée par une hausse de la production vivrière et un résultat contrasté pour les cultures d'exportation. La production vivrière s'est inscrite en augmentation de + 3%, après + 9% pour la campagne 2005/2006 ; Cette progression se retrouve dans tous les États, s'agissant des cultures d'exportation, les performances sont différenciées selon les produits et les pays, si le café a enregistré une légère progression (+ 3%) celle du coton devrait rester stable d'une campagne sur l'autre alors que le cacao évolue à la baisse dans les pays producteurs.

Dans le secteur minier, les estimations sont orientées à la hausse, pour l'or, l'Uranium et le Pétrole brut dont la production en Côte d'ivoire a progressé de 50 % ; au cours de la même année 2006, parmi les composantes du PIB, la consommation (5%) et les exportations (10%) ont progressé, alors que la FBCF (formation brute de capital fixe) est restée stable.

Graphique 2 : Evolution delapart de crédit bancaire au secteur privé dans lePIB dans l'UEMOA

Source : L'auteur à partir des données de la Banque Mondial(WDI2019)

Le crédit bancaire au secteur privé en zone UEMOAest toujours faible sur la période 1995-2016, alors que dans les pays émergents comme la Chine, la Corée, leSingapour et la Thaïlande, il s'est situé respectivement à 156,7 %, 143,3 %, 147,3 % et 132,9 % en 2016 (Banque mondiale). Il convient de préciser que ces portions observées dans les pays de lazone Franc sont du même ordre que celles notées dans la plupart des pays d'AfriqueSubsaharienne avec par exemple 15,65 % au Nigéria. Cependant, elles sont plus importantes en Afrique du Nord et en Afrique duSud où la moyenne se situe respectivement à 60 % et à 65 % du PIB. Cette tendance globale cache une certaine disparité dans la distribution du créditbancaire au secteur privé entre les pays de la zone Franc. En effet, le crédit bancaire ausecteur privé a été plus dynamique dans la zone UEMOA. Mais s'est effondré juste après la dévaluation et s'est légèrement relevé à partir de 2010.

L'inflation

En 2006, le taux d'inflation s'est inscrit en repli pour atteindre 2,3% en moyenne annuelle contre 4,3% en 2005 ; Cette baisse du rythme de la hausse des prix a concerné tous les pays sauf le Sénégal. La décélération de la hausse des prix s'explique par l'augmentation de la production vivrière et de l'offre céréalière. Elle a été tempérée par l'augmentation des cours du pétrole. La hausse des prix à la pompe s'est diffusée aux autres secteurs de l'économie, notamment le transport dont les prix ont accusé une hausse de +10,7% en 2006 ; Les taux d'inflation ont varié d'un pays à un autre entre 3,8% au Bénin et 0 % au Niger, seulement trois pays de la sous-région ont respectés l'objectif de 2% fixé dans le cadre de la programmation monétaire de la BCEAO.

Graphique 3: Evolution de l'inflation dans la zone UEMOA

Source : L'Auteur à partir des données de la Banque Mondial(WDI2019)

2.2. Situation économique dans la Zone CEMAC

L'année 2006 est marquée par la poursuite de la croissance observée en 2005. La hausse du PIB, en terme réel s'est établi à 3,2 % contre 3,7 % en 2005 ; Ce ralentissement de l'activité économique intervenue dans un contexte international marqué par une amélioration sensible des termes de l'échange ( + 18,4 % ) en liaison avec la bonne tenue des cours du pétrole et des autres produits de base exportés ( bois, café) résulte essentiellement de la baisse de la production pétrolière dans la Zone CEMAC .

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld