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Quelle grille d'indicateurs pour un label « entreprise sociale » ?


par Sophie Desruelle
IESEG School of management - Master of management 2013
  

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III/ Analyse de données

Dans cette partie, nous cherchons à analyser quels sont les critères et les indicateurs pouvant définir l'entreprise sociale dans le cadre d'un label. Pour cela, nous allons tout d'abord nous fixer sur une définition de l'entreprise sociale qui regroupera plusieurs critères essentiels pour notre analyse. En effet, pour pouvoir construire un tableau d'indicateurs, il nous faut tout d'abord bien identifier ces critères pour avoir une vue claire de comment les différents acteurs identifient une entreprise sociale et surtout pour homogénéiser ces définitions autour d'un nombre de critères qui s'imposent dans la majorité des définitions. Nous allons ensuite nous arrêter sur une définition de l'entreprise sociale et des critères associés et nous allons essayer de les comprendre du mieux possible afin de mieux les cerner et de mieux appréhender les indicateurs qui pourront s'appliquer à ces critères.

Dans un second temps, nous allons nous arrêter sur les indicateurs déjà existants dans d'autres domaines se rapprochant de nos critères. Nous essayerons d'en voir un maximum possible toujours afin de pouvoir élaborer notre liste d'indicateurs.

C'est d'ailleurs la partie qui suivra et qui répondra à notre problématique : nous verrons les critères et indicateurs réunis, qui pourraient être utilisés pour définir une entreprise sociale dans le cadre de l'élaboration d'un label.

1. Délimitation de l'ESS et de l'entreprise sociale en fonction des critères

Dans cette première partie, nous allons analyser les critères définissant l'entreprise sociale. Pour cela, nous avons construit un tableau. Ce tableau regroupe 16 définitions de l'économie sociale et solidaire et de l'entreprise sociale. Nous avons identifié dans chacune de ces définitions des critères, qui sont au nombre de 27 au total. Certains s'appliquent uniquement à l'entreprise sociale, d'autres uniquement à l'économie sociale et solidaire, et certains peuvent s'appliquer aux deux.

Nous allons dans un premier temps définir chacun des critères rapidement. Nous reviendrons plus en profondeur sur les critères retenus dans une prochaine partie. Nous verrons ensuite quels critères définissent l'ESS, puis quels critères définissent l'entreprise sociale. Pour conclure, nous conduirons notre analyse sur les critères communs et les critères non communs. Cela nous permettra de voir sur quels critères les acteurs du secteur sont unanimes et nous pourrons alors continuer notre recherche.

39

1. Liste des critères et définitions

Nous allons ici nous aider des définitions de chacun des concepts formant les critères pour les définir d'une manière claire et sans débat.

Objectif sociaux, environnementaux, sociétaux

Il est parfois difficile de faire une différence entre social et sociétal, nous allons donc tout d'abord voir leurs définitions respectives. Ce qui est social est ce « qui concerne l'amélioration des conditions de vie et, en particulier, des conditions matérielles des membres de la société. »30. Ce qui est sociétal est ce « qui se rapporte aux divers aspects de la vie sociale des individus, en ce qu'ils constituent une société organisée. »31. Nous voyons donc ici que ces deux concepts sont très proches, le sociétal se rapportant à la vie sociale et le social s'intéressant aux membres de la société.

Deux définitions de l'environnement paraissent ici importantes pour pouvoir le placer dans un contexte. L'environnement est « l'ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques) qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins » et aussi « l'ensemble des éléments objectifs (qualité de l'air, bruit, etc.) et subjectifs (beauté d'un paysage, qualité d'un site, etc.) constituant le cadre de vie d'un individu.

On voir donc ici que d'un part, l'environnement subvient au besoin des hommes et qu'il constitue d'autre part son cadre de vie. C'est donc une variable rattachée au social et sociétal, car elle influe sur les conditions de vie de la société et des hommes.

Solidarité

La solidarité 32 est un « rapport existant entre des personnes qui, ayant une communauté d'intérêts, sont liées les unes aux autres » mais aussi un « sentiment d'un devoir moral envers les autres membres d'un groupe, fondé sur l'identité de situation, d'intérêts ». Nous avons donc deux variables importantes : le fait que la solidarité implique plusieurs parties prenantes, et le devoir moral.

30 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/social_sociale_sociaux/73133

31 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/sociétal_sociétale_sociétaux/73148

32 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/solidarité/73312

40

Lucrativité limitée

Il faut ici insister sur la différence entre lucrativité limitée et non-lucrativité. Nous allons nous baser sur les définitions de la Recma33. La non-lucrativité correspond à l'impartageabilité des réserves, c'est à dire que les associés ne peuvent pas prélever une part de la plus-value lors de leur départ et ne peuvent pas valoriser leurs apports.

La lucrativité limitée n'est pas aussi radicale, les associés ayant fait un apport en capital peuvent être rémunérés de leurs apports, mais ne peuvent pas prélever une part de la plus-value lors de leur départ.

Pas d'objectif de profits personnels

Cette variable peut-être reliée à la notion de lucrativité limitée, nous n'avons donc pas besoin d'y consacrer plus de précision. S'il y a lucrativité limitée, il y a une absence d'objectif de profit personnel.

Indivisibilité des réserves

L'indivisibilité des réserves est liée à la lucrativité limitée et à la non-lucrativité comme nous l'avons vu.

Ancrage territorial

La notion d'ancrage territorial qualifie les relations qu'entretiennent une entreprise et un territoire qui reposent sur des rapports non marchands ou du moins non exclusivement marchands. L'objectif de ces rapports est de construire des ressources spécifiques et territorialisées, c'est à dire non transférables en un autre lieu ou d'utiliser ces ressources dans l'activité de l'entreprise, comme la main d'oeuvre par exemple. C'est évidemment un processus de dynamisation du territoire qui doit s'inscrire dans la durée.

Gestion démocratique et transparente

Il y a ici la notion de démocratie, qui est « un système de rapports établis à l'intérieur d'une institution, d'un groupe, etc., où il est tenu compte aux divers niveaux hiérarchiques,

33 http://recma.org/node/862

41

des avis de ceux qui ont à exécuter les tâches commandées. »34 .La transparence est, quant à elle, la « parfaite accessibilité de l'information. »35.

La gestion démocratique est donc une gestion qui implique toutes les parties prenantes, notamment dans le processus de décision, et qui est transparente.

Règle démocratique « Un homme, une voix »

Si l'on distingue cette fameuse règle « un homme, une voix » de la gestion démocratique, c'est que ces deux concepts étaient présents dans les différentes définitions. On peut dire que si il y a présence de la règle « un homme, une voix », alors il y a gestion démocratique ; mais s'il y a gestion démocratique, il n'y a pas forcément « un homme, une voix ». C'est pour cette raison qu'il nous paraissait important de faire la différence.

Ce principe est très clair : tous les salariés associés ont le même droit de vote, peu importe le nombre de parts qu'ils détiennent.

Fibre éthique

Éthique (latin ethicus, du grec éthikos, moral) est défini comme « qui concerne la morale »36. L'éthique est une discipline philosophique qui étudie les valeurs de l'existence, la notion de « bien », les moeurs et la morale. C'est donc une notion très difficile à définir et dont nous pourrions énormément discuter. Nous pouvons cependant faire la distinction entre morale et éthique pour préciser ces notions. La morale est un ensemble de règles, de lois, à caractère universel. L'éthique se détermine d'une manière plus relative car dans notre cas, elle s'attache aux valeurs d'une communauté humaine bien précise. Bien que ce soit une notion vaste, nous verrons si besoin est, quels indicateurs peuvent déterminer ce qui est éthique ou non.

Liberté d'adhésion

La liberté d'adhésion repose sur deux principes : la liberté d'adhérer et la liberté de ne pas adhérer. Nous pouvons prendre l'article 20 de la Déclaration universelle des droits de l'homme37 :

34 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/démocratie/23429

35 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/transparence/79194

36 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/éthique/31388

37 http://www.un.org/fr/documents/udhr/#a20

1.

42

Toute personne a droit à la liberté de réunion et d'association pacifique.

2. Nul ne peut être obligé de faire partie d'une association.

Utilité sociale

« L'utilité sociale s'intéresse aux effets positifs d'une action sur un territoire auprès d'un groupe de population ou plus globalement de la société. Elle concerne donc des domaines très larges : social, environnement, culture, éducation, changements sociétaux, économie... »38

Nous avons ici une autre dimension de critère, car celui-ci s'intéresse aux effets produits et non à la nature même de l'organisation. D'une certaine manière, nous pouvons relier l'utilité sociale aux objectifs sociaux et sociétaux, celle-ci s'intéressant en fait aux effets que produisent ces objectifs.

Externalité positive

Une externalité positive est produite lorsqu'un acteur est favorisé par l'action d'un tiers sans qu'il ait à payer. Le gain privé est donc inférieur au gain social.39 Ici, le critère est donc que l'entité engendre des externalités positives et fait profiter des tiers par son action. Encore une fois, cette notion peut être reliée à l'utilité sociale, et donc aux objectifs sociaux et sociétaux.

Impact social

L'impact social désigne l'ensemble des changements sociaux durables qu'une organisation ou une action engendre sur la société. Nous pouvons donc relier cette variable aux effets engendrés par les objectifs sociaux et sociétaux.

Mixité des financements

Cela veut simplement dire que les ressources des différents acteurs peuvent venir de différentes entités : privée ou publique.

38 http://www.avise.org/spip.php?rubrique144

39 l'ABC de l'économie, IMF

43

Orientation entrepreneuriale

Pour bien comprendre ce qu'on entend par orientation entrepreneuriale, nous allons tout d'abord nous référer à Schumpeter qui en 1942, définira les stratégies entrepreneuriales comme consistant à élaborer de nouvelles méthodes pour développer l'entreprise. Il admet dans sa définition les concepts de l'entrepreneuriat : innovation, combinaison de ressources et pro-activité. Miller (1983) identifiera quelques années plus tard trois dimensions dont deux étant les mêmes que celle identifiées par Schumpeter : le côté innovant, la pro activité ; et un étant différent : la prise de risque. Enfin, Lumpkin et Dess (1996) rajoutent deux autres dimensions à l'orientation entrepreneuriale : l'agressivité compétitive et l'autonomie.

On peut noter que la pro activité est un concept qui est lié à la prise d'initiative mais toujours dans un but d'anticipation et de vision à long-terme. On la différencie du concept d'agressivité compétitive car la pro activité se réfère plus au marché alors que l'agressivité compétitive se réfère aux concurrents.

Porter (1985) propose trois utilisations de l'agressivité compétitive : avoir de nouvelles configurations pour faire les choses d'une manière différente ; dépenser plus que le leader du marché ; redéfinir le produit, le service et les canaux de distribution pour acquérir l'avantage.

Secteur marchand

On trouve plus de définitions sur le secteur non-marchand que sur le secteur marchand, nous allons donc voir la définition de l'Insee sur les services non marchands :

« On considère qu'une unité rend des services non marchands lorsqu'elle les fournit gratuitement ou à des prix qui ne sont pas économiquement significatifs. Ces activités de services se rencontrent dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'action sociale et de l'administration. »40

Le secteur marchand est donc tous les services n'étant pas applicables à cette définition.

Autonomie élevée

L'autonomie est la « situation d'une collectivité, d'un organisme public dotés de pouvoirs et d'institutions leur permettant de gérer les affaires qui leur sont propres sans

40 http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/services-non- marchands.htm

44

interférence du pouvoir central. »41. On parle alors ici du degré d'autonomie, et cela implique que l'entité concernée doit pouvoir gérer ses affaires sans interférence d'autres entités.

Nous pouvons aussi noter que cela est une des composantes de l'orientation entrepreneuriale.

Prise de risque économique considérable

Cette variable est corrélée avec l'orientation entrepreneuriale comme nous l'avons vu auparavant.

Innovation

Nous avons vu que cette variable fait partie de l'orientation entrepreneuriale.

Schumpeter (1934) fait partie des premiers auteurs à démontrer l'importance de l'innovation dans une entreprise. Il la lie avec les processus de génération d'idée et de développement d'opportunités qui peuvent conduire à de nouveaux produits, services ou technologies. Nous pouvons, dans notre cas, parler de l'innovation sociale qui est définie par le CSESS comme : « L'innovation sociale consiste à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions actuelles du marché et des politiques sociales, en impliquant la participation et la coopération des acteurs concernés, notamment des utilisateurs et usagers. Ces innovations concernent aussi bien le produit ou service, que le mode d'organisation, de distribution, dans des domaines comme le vieillissement, la petite enfance, le logement, la santé, la lutte contre la pauvreté, l'exclusion, les discriminations... Elles passent par un processus en plusieurs démarches : émergence, expérimentation, diffusion, évaluation. »

Répond à une demande particulière

Comme nous l'avons vu dans la littérature, le tiers secteur est considéré par certains comme une troisième offre répondant aux besoins peu ou mal satisfaits par les pouvoirs publics et par le marché privé. C'est donc dans ce sens qu'il faut interpréter ce critère : l'entreprise sociale ou l'économie sociale et solidaire a une offre qui n'est pas encore représentée sur le marché. Cette offre peut évidemment être mis en lien avec l'innovation, qui peut être un outil pour élaborer cette offre.

41 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/autonomie/6779

45

Nouvelle façon de penser l'économie

Cette variable détermine un état d'esprit et est donc difficilement identifiable. On peut néanmoins parler ici de la double combinaison économique et sociale qui correspond à cette nouvelle façon de penser. Une entreprise dont la finalité est sociale a une autre façon de penser l'économie. Ce n'est ni une entreprise qui cherche uniquement à maximiser ses profits pour des fins personnelles, ce n'est pas non plus une organisation sociale dont les objectifs sociaux prime le profit. C'est une combinaison de ces deux éléments, l'un étant aussi important que l'autre. Cela est donc lié au premier critère d'objectif social et sociétal.

Propriété sociale

La propriété sociale est opposée à la propriété privée. La propriété privée est relative à une personne, alors que la propriété sociale est relative à une communauté. La propriété sociale d'une activité est donc l'appartenance d'une activité à une communauté et non à un particulier.

Part d'une initiative citoyenne

Cela veut évidemment dire que l'action doit être engendrée par un groupe de citoyens.

Modèle économique pérenne

Pérenne veut dire « qui dure longtemps ou depuis longtemps ». L'entreprise ou le projet doivent donc être à long terme et non temporaire.

Niveau minimum d'emploi rémunéré

Ce critère nécessite qu'il y ait au moins un employé rémunéré dans l'entité. Il ne peut pas y avoir uniquement des bénévoles.

Capital social

Le capital social d'une entreprise peut être composé d'apport en numéraire et d'apport en nature. Il est donc égal au montant total des apports de biens et d'argent que les associés transfèrent ensuite à la société en contrepartie de droits sociaux.

Maintenant que nous avons vu à quoi se référait chaque critère, nous allons pouvoir entrer dans l'application concrète de ceux-ci. Nous allons donc voir quels sont ceux qui se rattachent à l'économie sociale et solidaire, puis quels sont ceux qui se rattachent à l'entreprise sociale, pour ensuite faire une comparaison de ces deux résultats

2. Critères définissant l'ESS

Figure 17 : Tableau de critères définissant l'ESS

46

Nous avons ici cinq critères qui définissent l'ESS à la majorité :

- Le fait que les organisations de l'ESS ont pour but de répondre à des objectifs

sociaux, environnementaux ou sociétaux (85,7% des définitions)

- La notion de solidarité (85,7% des définitions)

- La lucrativité limitée (71,4% des définitions)

- L'ancrage territorial (57,1% des définitions)

- Le fait que l'objectif social prime sur le profit personnel (57,1% des

définitions)

Figure 18 : Tableau de critères définissant l'entreprise sociale

47

Nous pouvons noter que certains autres critères peuvent être complémentaires et entrent donc dans la majorité quand ils sont combinés :

- la gestion démocratique et la règle démocratique « un homme = une voix ».

Combinés, ils sont représentés dans 57,14% des définitions.

Concernant l'utilité sociale, nous pouvons rappeler la définition de J.Gadrey (2006a,

p278) :

Est d'utilité sociale l'activité d'un organisme d'économie sociale et solidaire qui a pour résultat et objectif « de contribuer : à la réduction des inégalités économiques et sociales, y compris par l'affirmation de nouveaux droits, à la solidarité (nationale, internationale ou locale) et à la sociabilité, à l'amélioration des conditions collectives du développement humain durable (dont font partie l'éducation, la santé, la culture, l'environnement et la démocratie) ».

Dans ce cas, nous pouvons l'associer à la solidarité et aux objectifs sociaux, ce qui ne fait que confirmer la présence de ces critères.

3. Critères définissant l'entreprise sociale

48

Nous avons ici aussi cinq critères qui définissent majoritairement l'entreprise sociale :

- Les objectifs sociaux, environnementaux et sociétaux (77,8% des définitions)

- La lucrativité limitée (66,7% des définitions)

- L'orientation entrepreneuriale (66,6% des définitions)

- Le fait que l'organisation soit présente dans le secteur marchand (55,6% de

définitions)

- Le fait que l'entreprise soit innovante (55,6% des définitions)

Pareillement à l'ESS, nous pouvons réunir les critères gestion démocratique et règle démocratique « un homme = une voix », ce qui fait un total de 55,55%.

4. Comparaison des deux analyses

a) Points communs

Tout d'abord nous pouvons voir que trois critères caractérisent l'ESS et l'entreprise sociale. Nous allons voir en quoi ces trois critères répondent aux deux définitions, puis nous allons comparer les critères définissant l'un par rapport à l'autre et voir à quel point ils sont éloignés ou non.

Les objectifs sociaux et sociétaux:

Cette variable paraît être la plus importante pour définir ces deux secteurs. C'est en effet la raison d'être de l'économie sociale et solidaire et de l'entreprise sociale. Nous nous intéresserons donc aux indicateurs permettant de définir un objectif social ou/et sociétal.

La lucrativité limitée

Cette variable va de pair avec la première ou du moins la logique l'indiquerait. En effet, si une entité a comme raison d'être un objectif social, elle ne va pas chercher l'enrichissement et les bénéfices vont être réinvestis dans la structure pour développer son activité. Nous verrons que les indicateurs permettant de juger le niveau de lucrativité sont déjà très présents, nous nous demanderons alors s'ils sont adaptables dans le cas de l'entreprise sociale.

La gestion démocratique

La gestion démocratique est, dans les entreprises de l'économie sociale et solidaire, définie par le principe « un homme, une voix ». C'est à dire que les membres de l'organisation ont tous le même droit de vote aux assemblée générales, peut-importe leur apport en capital ou en temps.

49

Cependant, la définition reste imprécise et la gestion démocratique peut être appliquée de manière différente selon les entreprises. Il existe en effet beaucoup de facteurs internes tels que le type d'organisation, la culture de l'entreprise ou sa taille et de facteurs externes tels que la concurrence ou le financement qui agissent sur la mise en oeuvre de cette gouvernance démocratique.

Nous pouvons prendre exemple sur les sociétés à finalité sociale de Belgique qui ont une loi concernant la gestion des entreprises sociales. Tout membre du personnel de cette société peut acquérir, jusqu'à un an après son engagement, le statut d'associé. Ces sociétés n'appliquent pas la règle « un homme, une voix » mais ont une limitation concernant le nombre de voix qu'un associé peut avoir :

« Nul ne peut prendre part au vote à l'A.G. pour un nombre de voix dépassant le dixième des voix attachées aux parts ou actions représentées (% porté au vingtième si un associé a la qualité de membre du personnel). »42

On peut aussi parler ici de gestion participative dans le cas où les entreprises mettent en place différents mécanismes pour inclure les travailleurs dans la gestion. Cette démarche peut être considérée comme un outil pour accomplir leur projet ou comme une finalité en soi : impliquer les travailleurs permet de tous être au même niveau et d'être des citoyens solidaires au service d'un même projet.

Nous verrons, en plus du cas de la Belgique, quels sont les outils permettant d'évaluer une gestion démocratique.

b) Critères différents

Critères définissant l'ESS mais pas l'entreprise sociale

Notion de solidarité

Une seule définition compte la solidarité comme étant un des critères des entreprises sociales. Rappelons que EMES propose ce critère et précise bien que ces critères ne représentent pas l'ensemble des conditions qu'une entreprise doit remplir pour être qualifiée de sociale, mais plutôt un « idéal-type ».

En dépit du fait que le critères de la solidarité ne soit pas majoritairement présent dans les définitions de l'entreprise sociale, on peut se poser la question : si l'on admet qu'une entreprise est sociale quand sa finalité est sociale, peut-elle ne pas être solidaire ? Le sens commun nous dit que non, cela paraît improbable. On peut donc considérer que cette notion de solidarité fait partie de la variable « objectifs sociaux, environnementaux ou sociétaux ».

42 http://www.econosoc.be/files/SFS.pdf

50

Aussi, s'il y a gestion démocratique, cela implique que les associés et les salariés sont solidaires les uns des autres, étant engagés dans le même projet. C'est donc une notion qui est présente dans l'entreprise sociale de différentes façon, et qui donc va de soi et n'a pas besoin d'être un critère.

Ancrage territorial ou apport à une collectivité/communauté

44% des définitions rapportent ce critère à la définition d'une entreprise sociale. C'est donc un élément important. Nous pouvons encore une fois essayer de relier cet élément aux objectifs sociaux. Un objectif social peut-être de répondre à un besoin d'une communauté ou à des besoins locaux. Est-ce cependant un critère obligatoire pour être une entreprise sociale ? Nous essayerons de déterminer cela lors de la recherche d'indicateurs.

· Critères définissant l'entreprise sociale et pas l'ESS

Secteur marchand, activité de production

0% des définitions associent l'économie sociale et solidaire à ce critère.

Quand nous regardons la définition des services non-marchands, le domaine de l'action sociale est présent, ce qui est intrinsèquement lié au domaine de l'économie sociale et solidaire bien évidemment. C'est pour l'instant la plus grande différence dans les critères de l'ESS et de l'entreprise sociale. Il apparaît que l'économie sociale et solidaire peut fournir des services non marchands, alors que les entreprises sociales se placeraient plus sur le secteur marchand. Nous pouvons rajouter que les entreprises de l'ESS peuvent aussi appartenir au secteur marchand, comme par exemple avec les coopératives.

Orientation entrepreneuriale

Nous avons ici aussi une grande différence : 66% des définitions de l'entreprise sociale admettent ce critère contre 0% pour l'ESS.

Cette variable est une des plus importante car elle est composée de plusieurs éléments comme nous l'avons vu auparavant. En effet, nous avons vu qu'au fur et à mesure des années, les composantes de l'orientation entrepreneuriales se sont additionnées pour au final aboutir à six éléments : l'innovation, la combinaison des ressources, la pro-activité, la prise de risque, l'agressivité compétitive et l'autonomie.

Innovation

Aucune définition ne défini l'économie sociale et solidaire par le critère de l'innovation contre un peu plus de la moitié dans la définition de l'entreprise sociale. Et si l'on considère que l'orientation entrepreneuriale comprend un côté innovant comme vu

51

précédemment, on peut rajouter deux définitions qui intègrent ce critère, soit presque 78% des définitions.

Schumpeter (1934) fait partie des premiers auteurs à démontrer l'importance de l'innovation dans une entreprise. Il la lie avec les processus de génération d'idée et de développement d'opportunités qui peuvent conduire à de nouveaux produits, services ou technologies. Nous verrons plus spécifiquement le cas ce qu'est l'innovation et notamment l'innovation sociale lors de la recherche d'indicateurs.

5. Récapitulatif

Figure 19 : Tableau récapitulatif

ESS ES

Objectif sociaux,

environnementaux ou

sociétaux

Lucrativité limitée

Gestion démocratique

Innovation

Secteur Marchand

Orientation

Entrepreneuriale

Nous pouvons ici nous arrêter sur les critères donnés dans ce tableau. Nous avons donc une base commune qui lie l'entreprise sociale à l'économie sociale et solidaire, et qui permet de dire que l'entreprise sociale fait partie de l'économie sociale et solidaire, mais agit par une méthode différente, qui sont les critères la reliant aux entreprises classiques : elles font partie du secteur marchand, ont une orientation entrepreneuriale et l'innovation a une place importante dans leur fonctionnement.

Nous proposons donc notre définition de l'entreprise sociale :

C'est une entreprise dont la finalité première est d'atteindre des objectifs sociaux, environnementaux ou sociétaux. Pour ce faire, elle fait partie du secteur marchand et utilise son orientation entrepreneuriale et son côté innovant pour remplir ses buts. De plus, sa finalité implique une lucrativité limitée et une gestion démocratique dans ses modes d'organisation.

52

2. Indicateurs déjà existants

Maintenant que nous avons établi quels critères sont les plus pertinents pour définir une entreprise sociale et quelle est la théorie derrière ceux-ci, nous allons nous intéresser aux moyens de juger ces critères, soit les indicateurs. Il existe aujourd'hui plusieurs types d'indicateurs que différentes organisations ont mis en place. Nous allons essayer de voir quels indicateurs proposent les pouvoirs publics, le marché privé, les associations, les théoriciens, etc. Et cela en pensant évidemment à nos critères : objectif social ou sociétal, lucrativité limitée, gestion démocratique, innovation, secteur marchand et orientation entrepreneuriale.

Nous rappelons que cette démarche nous servira à établir notre modèle en liant les indicateurs trouvés et les critères définis.

1. Objectifs du millénaire

Lors du sommet du Millénaire qui se déroula au Siège des Nations Unies à New York du 6 au 8 septembre 2000, huit objectifs ont été décidés : les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)43.

Les organisations agissant pour remplir ces objectifs interviennent dans les pays en développement, pays où il paraît être plus nécessaire d'agir. Ces objectifs ne sont évidemment pas uniquement réservés aux pays en développement et sont des idéaux de toute société. Ainsi de nombreuses entreprises ayant une finalité se retrouvant dans ces thèmes peut être considérée comme sociale.

Étant donné que ces objectifs sont des objectifs globaux pour la société et sont principalement utilisés par les ONG et autres associations, nous devons ici trouver des indicateurs adaptés à l'entreprise.

Réduire la pauvreté et la faim

La pauvreté est l'insuffisance de ressources matérielles et financières pour mener une vie « normale ». Une entreprise peut avoir un rôle à jouer dans la réduction de la pauvreté. Nous pouvons tout d'abord parler des entreprises d'insertion.

Une entreprise d'insertion peut être une entreprise au statut classique (SA, SARL) ou une association, aucune forme juridique n'est imposée. Sa particularité est de proposer à des personnes en difficulté une activité production adaptée à leurs besoins. Cela se traduit par des formation, un accompagnement, une réinsertion dans un milieu de travail. En réinsérant ces

43 http://www.un.org/fr/millenniumgoals/

53

personnes dans la vie active, l'entreprise permet d'améliorer sa qualité de vie et de la sortir d'une situation difficile et bien souvent du chômage.

L'entreprise peut aussi agir sur la réduction de la pauvreté d'une autre manière : en vendant des biens et services aux personnes dans ce cas, donc au marché à la « base de la pyramide » (traduction de Bottom of the Pyramid44). Les entreprises adaptent leur production à partir des caractéristiques de la demande et proposent les mêmes biens et le même niveau de service que le marché classique mais adapté au marché du bas de la pyramide. Cela peut être une démarche de faire mieux avec moins, ou du réduire les emballages, de proposer des quantités moins importantes, de services accessibles à ce marché, etc. Il faut cependant faire attention à ne pas confondre cette démarche avec la démarche du low cost qui elle propose un prix plus bas grâce à la suppression de services au client. Par exemple, on peut penser aux entreprises de micro-crédit et à la très connue Grameen Bank45, qui propose des micro-crédits à des particuliers pour sortir de la pauvreté.

Assurer l'éducation primaire pour tous

Nous ne pouvons pas utiliser cette variable comme base à des indicateurs. En effet, l'éducation primaire relève en France des pouvoirs publics et est obligatoire de 6 à 16 ans. L'éducation primaire est donc normalement assurée pour tous. Des indicateurs plus intéressants seraient ceux des formations.

Promouvoir l'égalité des sexes

Nous avons des indicateurs pour indiquer l'égalité professionnelle dans l'entreprise tels que la proportion homme/femme dans l'entreprise, la représentation des femmes au comité de direction, les différences de rémunération entre les hommes et les femmes ou encore le nombre de congés maternité et de congés paternité. Ces indicateurs ne font toutefois pas partie du côté promotion de l'égalité, mais sont plus des outils d'évaluation de la situation. Ces indicateurs ne sont pas l'objet d'évaluation d'une finalité sociale.

Réduire la mortalité infantile/ Améliorer la santé maternelle

Cet objectif relève aussi des pouvoirs publics, comme l'éducation, nous ne pouvons donc pas le considérer comme base à des indicateurs.

Combattre certaines maladies

Cet objectif relève aussi du domaine public, mais peut nous inspirer sur des domaines semblables. Nous pouvons par exemple penser à la sécurité au travail, à l'amélioration des conditions de travail dans certains domaines, etc.

44 http://www.thebopstrategy.com/

45 http://www.grameen-info.org/

54

Les indicateurs classiques de la sécurité au travail concerne le nombre d'accidents avec arrêt de travail, le taux de gravité, l'indice de fréquence, nombre d'accidents mortels, existence de comité d'hygiène et de sécurité, etc.

Préserver l'environnement

Cet objectif est un objectif auquel il faut réfléchir plus en profondeur. Une entreprise sociale est-elle une entreprise dont l'objectif principal est uniquement environnemental ? Nous réfléchirons à cette question lors de la construction de notre modèle, en attendant nous allons nous intéresser aux indicateurs.

Les indicateurs clés de l'environnement selon l'ocde46 concernent : le changement climatique, la couche d'ozone, la qualité de l'air, la production de déchets, la qualité de l'eau douce, les ressources en eau douce, les ressources forestières, les ressources halieutiques, les ressources énergétiques et la biodiversité.

Mettre en place un partenariat pour le développement

Dans le cadre de notre recherche, un partenariat pour le développement colle au contexte : nous avons vu que la présence de parties prenantes dans l'économie sociale et solidaire et l'entreprise sociale est importante.

Les indicateurs peuvent comprendre le dialogue avec les parties prenantes,

2. Rapport RSE/ développement durable

Sachant qu'il existe 142 lois et/ou normes nationales d'orientation ou d'obligation en matière de reporting développement durable et 16 normes internationales, nous n'allons évidemment pas toutes les voir en profondeur, mais nous nous baserons sur une étude comparative du comité 2147 pour avoir une vue d'ensemble.

Développement durable

Il serait intéressant dans notre travail de placer le concept de développement durable par rapport à l'économie sociale et solidaire.

46 http://www.oecd.org/fr/environnement/indicateurs-modelisation-perspectives/31558903.pdf

47 http://www.comite21.org/docs/economie/rse/notes-21-reporting-2010-2011.pdf

55

Le développement durable est défini par le rapport Brundtland comme : «un développement qui permette aux générations présentes de satisfaire leurs besoins sans remettre en cause la capacité des générations futures à satisfaire les leurs».48

Quant aux objectifs du développement durable, une étude de l'Observatoire des Stratégies Industrielles (OSI) en collaboration avec le ministère de l'économie des finances et de l'industrie ainsi que quelques grandes entreprises a montré qu'ils pouvaient être répartis en trois domaines : la préservation de l'environnement global, la croissance économique soutenable et le développement sociétal soutenable.

Il peut être intéressant dans notre recherche d'indicateurs de voir quels sont les objectifs présents dans ces trois domaines.

Tout d'abord, concernant les objectifs environnementaux, cela correspond plus précisément à la prévention du changement climatique et d'autres périls globaux tel que l'augmentation de l'effet de serre, la détérioration des écosystèmes marins, la déforestation, etc.

Concernant la croissance soutenable, les objectifs concernent l'accès aux biens vitaux, notamment l'eau et les céréales ; la préservation de l'environnement local et la maitrise des ressources ; la valorisation des patrimoines locaux ; le co-développement.

Enfin, concernant le développement sociétal soutenable, les objectifs sont : une politique de santé soutenable ; l'aménagement soutenable du territoire, l'éducation et la formation ; des modes de vie soutenables.

Quand on applique ce concept à l'entreprise, cela se traduit par la « Triple Bottom Line » ou triple résultat qui évalue la performance de l'entreprise selon trois critères : environnemental, social et économique. Cela combine donc une analyse des impacts environnementaux de l'entreprise (consommation, pollution, déchets, etc.), des impacts sociaux (conditions de travail, rémunération, sécurité, respect des cultures, etc.), et enfin des impact de la performance (développement économique d'une zone d'implantation, absence de corruption, de position dominante, etc.)

ISO 26000

L'ISO 26000 est non certifiable mais définit des lignes directrices pour que chaque type d'organisation puisse assumer sa responsabilité sociétale. Sept grands principes sont proposés, nous pouvons les voir ci-dessous.

Nous allons maintenant voir rapidement les indicateurs utilisés.

48 http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/developpement-durable-rapport-brundtland/

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Figure 20 : Indicateurs de l'ISO 26000

Principes Indicateurs

Droits de l'homme - Remédier aux atteintes aux droits de l'Homme

- Discrimination et groupes vulnérables

- Droits civils et politiques

- Droits économiques, sociaux et culturels

- Principes fondamentaux

- Droit au travail

Relation et conditions de travail

- relation employeur/employé

- Conditions de travail

- Protection sociale

- Dialogue social

- Santé et sécurité au travail

- Développement du capital humain

 

L'environnement - prévention de la pollution

- Utilisation durable des ressources

- Atténuation des changements climatiques

- Protection de l'environnement et de la biodiversité

 

Loyauté des pratiques - Lutte contre la corruption

- Concurrence loyale

- Promotion de la responsabilité sociétale

- Respect des droits de propriété

-

Consommateurs - Pratiques loyales de commercialisation et

d'informations

- Consommation durable

 

Communautés et - Implication auprès des communautés

développement local - Éducation et culture

- Création d'emplois

- Investissement dans la société

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GRI

Le Global Reporting Initiative (GRI) est une organisation de non-profit qui souhaite aboutir à une économie globale durable par la mise en place d'un guide d'évaluation de la durabilité. Ce système d'évaluation est accessible aux différentes organisations et entreprises pour évaluer leurs performances économiques, environnementales et de gouvernance. Cela permet non seulement à l'entreprise en question de comprendre et d'analyser ses performances, mais aussi d'être transparente et de communiquer ses données.

Pour notre recherche d'indicateur, nous allons nous baser sur le GRI. En effet, nous pourrions voir les indicateurs de différentes organisations, mais celles-ci sont trop nombreuses, et lA GRI est utilisé par environ 40% des entreprises pour leur rapport RSE en 2010 comme le montre le graphique ci-dessous.

Figure 21 : Nombre de rapports RSE utilisant la GRI

Nous allons ici voir une vue d'ensemble de ces indicateurs, qui sont très nombreux, pour ensuite juger lesquels peuvent s'appliquer à l'entreprise sociale dans le cadre d'un label.

Tout d'abord, nous allons nous intéresser aux grandes lignes de ce rapport, qui servent à catégoriser les indicateurs. Nous trouvons donc :

- La stratégie et l'analyse

- Le profil de l'entreprise

- Les paramètres du rapport

- La gouvernance, les engagements et le dialogue

- Approche managériale

- Les indicateurs de performance économique

- Les indicateurs de performance environnementale

- Les indicateurs de performance sociale

- Les indicateurs de performance des droits de l'homme

- Les indicateurs de performance société civile

- Les indicateurs de performance responsabilité des produits

Par rapport à notre recherche, il apparaît utile de nous intéresser plus en profondeur sur les paramètres de gouvernance et d'approche managériale (par rapport au critère de gestion démocratique), sur les paramètres de performance économique (par rapport au critère d'orientation entrepreneuriale et de secteur marchand), sur les paramètres de performance environnementale, sociale et des droits de l'homme (par rapport au critère d'objectif social et sociétal), sur les indicateurs de performance société civile (par rapport au même critère)

Gouvernance

Parmi les indicateurs qui nous intéressent, nous pouvons retenir : Figure 22 : Indicateur de gouvernance GRI

La structure de gouvernance de l'organisation

Les mécanismes mis en place qui permettent aux associés et aux salariés de faire des recommandations

Le lien entre la rémunération et la performance

Les missions ou les valeurs, les codes de bonne conduite définis en interne par l'organisation sur ses pratiques

La présence de charte

La liste des groupes de parties prenantes inclus par l'organisation (communauté, clients, fournisseurs, syndicats, etc.)

La démarche du dialogue avec les parties prenantes

Indicateurs de performances économiques

Ces indicateurs sont divisés en trois parties : la performance économique, la présence sur le marché et les impacts économiques et indirects.

Figure 23 : Indicateurs de performances économiques GRI

Performance économique : La valeur économique directe crée et

distribuée (produits, coûts opérationnels, rémunération des salariés, investissement pour les communautés, résultats mis en réserves, etc.)

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Présence sur le marché : La procédure d'embauche locale

 

Impacts économiques et indirects : La compréhension et la description

des impacts économiques

Indicateurs de performance environnementale

Là aussi, ces indicateurs sont divisés en sous-parties : les matières, l'énergie, l'eau, la biodiversité, les émissions, effluents et déchets, les produits et services, le respect des textes, le transport, les généralité.

Rappelons ici que dans nos critères, les objectifs environnementaux répondent à un besoin sociétal à la base et non pas uniquement environnemental, bien qu'on puisse se demander où est la limite. Dans cette optique, nous ne sélectionnerons que les indicateurs paraissant répondre à cette demande.

C'est aussi l'occasion de réfléchir aux contraintes éliminatoires : doit-il y en avoir dans notre modèle ? Une entreprise produisant trop de déchets peut-elle être considérée entreprise sociale ? Nous y réfléchirons plus en profondeur en explorant les limites de notre étude. Mais en attendant, nous pouvons commencer à y réfléchir en explorant ces indicateurs.

Figure n°24 : Indicateurs de performances environnementales GRI

Matières : Consommation de matières en poids

ou en volume

Pourcentage de matières recyclées consommées

Energie : Consommation d'énergie

Initiatives pour distribuer des produits

ou/et des services reposant sur des énergies renouvelables ou à rendement amélioré.

Énergie économisée grâce à l'efficacité énergétique

Initiatives pour réduire la

consommation d'énergie directe

 

Eau : Volume total d'eau prélevée

Sources d'approvisionnement en eau

touchées significativement par les

59

60

prélèvements

Pourcentage d'eau recyclée et réutilisée

Biodiversité : Description des impacts significatifs

des activités sur la biodiversité des zones protégées

Habitats protégés ou restaurés

 

Émissions, effluents et déchets Émissions totales de gaz à effet de

serre (CO2)

Initiative pour réduire les émissions de gaz à effet de serre

Émissions de substances

appauvrissant la couche d'ozone

Total des rejets dans l'eau

Pourcentage de déchets exportés dans le monde entier

Produits et services : Initiatives pour réduire les impacts

environnementaux des produits et/ou services

Pourcentage d'emballage recyclés ou réutilisés

 

Transports : Impacts environnementaux

significatifs du transport des produits

Indicateurs de performances sociales

Comme précédemment, les indicateurs sont répartis en sous-parties : l'emploi, les relations entre la direction et les salariés, la santé et la sécurité au travail, la formation et l'éducation, la diversité et l'égalité des chances.

Ici encore, nous ne faisons qu'une première inspection des indicateurs et cela ne veut pas dire qu'ils seront adaptés pour définir une entreprise sociale.

61

Figure n°25 : Indicateurs de performances sociales GRI

Emploi : Effectif total

Turnover du personnel et pourcentage

par tranche d'âge, sexe et zone géographique

Santé et sécurité au travail : Taux d'accidents du travail, de

maladies professionnelles, d'absentéisme, d'accidents mortels

 

Formation et éducation : Nombre moyen d'heures de

formation par année

Programme de développement des compétences

Pourcentage des salariés bénéficiant

d'entretien d'évaluation et d'évolution de carrière périodique

Diversité et égalité des chances : Composition des organes de

gouvernance et répartition des employés selon leur tranche d'âge, leur sexe, leur appartenance à une minorité et autre indicateurs de diversité

Rapport du salaire de base des hommes et de celui des femmes

Indicateurs de performance droits de l'homme

Bien que rien dans nos critères ne stipule les droits de l'homme, vérifier qu'une entreprise respecte ces droits paraît essentiel, qu'elle soit sociale ou non. Sans être des indicateurs définissant l'entreprise sociale, ces indicateurs paraissent indispensables, il n'est donc pas inutile de les rappeler rapidement, toujours selon le référentiel GRI.

Ces indicateurs sont répartis en différentes catégories : pratique d'investissement et d'achat, non-discrimination, liberté syndicale et droit de négociation, interdiction du travail des enfants, abolition du travail forcé ou obligatoire, pratiques de sécurité, droit des population autochtones. Nous ne rentrerons pas dans les détails, étant donné la pluralité des articles constituant les droits de l'homme et du citoyen.

62

Indicateurs de performance société civile

Cette partie nous intéresse par rapport au côté sociétal de ces indicateurs. Ayant un critère objectif social et sociétal, il est important de pouvoir voir comment évaluer celui-ci.

Là-aussi, le GRI divise en sous parties : les communautés, la corruption, les politiques publiques et le comportement anti-concurrentiel.

Figure n°26 : Indicateurs de performance société civile

Communautés : Programme et évaluation des impacts

des activités, à tout stade d'avancement, sur les communautés

Corruption : Pourcentage de salariés formés aux

politiques anti-corruption de l'organisation

Mesures prises en réponse à des incidents de corruption

 

Comportement anti-concurrentiel : Nombre d'actions en justice pour

comportement anti-concurrentiel

Impact Reporting and Investments Standards (IRIS)

IRIS est une organisation principalement présente aux USA qui a développé des normes de reporting de la performance sociale, plus précisément des impacts sociaux et environnementaux.

Nous allons ici voir, comme précédemment, quels sont les indicateurs qu'IRIS utilise pour déterminer l'impact social. Nous pouvons déjà penser aux indicateurs en commun avec ce que nous avons déjà vu auparavant, et aussi remarquer ceux qui n'étaient pas présents.

Nous allons présenter ces indicateurs sous forme de tableau pour avoir une meilleure vue d'ensemble, en travaillant par sous-parties qui seront : la description de l'organisation, la description du produit, la performance financière, l'impact opérationnel et l'impact du produit.

Concernant la description de l'organisation, nous avons deux variables qui comprennent plusieurs indicateurs :

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Figure n027 : Critères définis par IRIS

Informations sur

l'organisation

Données basiques

(nom, adresse, clients,
secteur d'activité, etc.)

 

Objectif d'impacts Mission

Objectif social

Objectif

environnemental

 

Concernant le produit :

Figure n028 : Indicateurs produit IRIS

Informations sur le Type de produit (agriculture, santé, énergie,

produit/le service tourisme, etc.), sous-type et description de ce

produit/service

Informations plus spécifiques (capacité

énergétique, énergie consommée, émissions de CO2 durant la durée de vie du produit, indicateurs

spécifiques de micro-finance, projets
communautaires, traitement de l'eau, consommation de l'eau, etc.)

Cible bénéficiaire Type de client et indicateurs sociaux-

économiques (âge, situation financière, sexe, etc.)

Localisation des clients

Localisation des fournisseurs

 

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Concernant la performance financière :

Figure n°29 : Indicateurs performance financière

Compte de résultat Revenu, coûts des biens vendus,

bénéfice, marge, total des dépenses, taxes, etc.

Bilan Actif, passif, crédits, etc.

 

Flux de trésorerie Divers indicateurs concernant le flux

de trésorerie

Ratios, concepts et calculs ROE (return on equity), ROA (return

on assets) et autres ratios traditionnels.

 

Concernant l'impact opérationnel, nous trouvons plusieurs sous-catégories : la gouvernance, la politique sociale, la politique environnementale, la performance environnementale, les employés, la rémunération, la formation et l'évaluation. C'est donc une partie qui nous intéresse particulièrement.

Figure n°30 : Indicateur Impact opérationnel

Gouvernance et propriété Quelle est la politique de

gouvernance de l'entreprise ?

Composition du conseil

d'administration (nombre d'employés, de femmes, etc.)

Politique sociale Présence d'un code éthique écrit

Politique de service à la communauté, de relation client, d'embauche juste et conforme à l'éthique, de non-harcèlement, de sécurité au travail, d'évaluation des fournisseurs, etc.

Politique de dialogue avec les employés

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Politique environnementale Système de management

environnemental

Évaluation sur la biodiversité

(pollution des sols, répercutions sur les terres et les habitats, etc.)

Traitement de l'eau, évaluation de la qualité de l'eau

Performance environnementale Energie achetée, produite

Emissions de gaz à effet de serre

Déchets produits, réduction des déchets, utilisation de matériaux recyclés, matériaux biodégradables produits ou utilisés, usage de produits toxiques

 

Employés Nombre d'employés permanents, à

mi-temps, temporaires

Nombre de bénévoles

Rémunération Rémunération des employés

permanents, à mi-temps, temporaires

Équité dans les rémunérations (homme-femme, échelle de salaire)

 

Formation et évaluation Nombre total d'heures de formation

Nombre d'employés formés Type de formation

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams