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Contribution a l'amélioration des performances mécaniques de la nuance d'acier A3SS


par Jean Claude FATAKI NYEMBO
Université de Likasi/ RDC - Grade d'Ingénieur Civil Métallurgiste 2018
  

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CHAPITRE III

TRAITEMENT THERMIQUE APPLIQUE AUX ACIERS

III.1. Définition

Traitement thermique est une succession d'opérations au cours desquelles

un produit ferreux solide est soumis en totalité ou partiellement à des cycles thermiques pour obtenir un changement de ses propriétés et/ou de sa structure.

III.2. But

On recherche un compromis entre les caractéristiques suivantes :

- ductilité (capacité de déformation)

- résilience, ou ténacité (résistance au choc)

- résistance (limite d'élasticité, résistance à la traction)

- dureté

Certaines structures sont favorables à la dureté, certaines caractéristiques (taille de grains)

en conjonction avec d'autres paramètres agissent sur la ductilité.

Cette approche simplifiée ne reflète pas, bien entendu, toute la complexité de la

métallurgie et de sa mise en oeuvre au travers des traitements que nous décrivons.

III.3. Eléments d'un traitement thermique

Les éléments d'un traitement thermique sont :

? Un traitement thermique consiste à jouer sur trois éléments :

- la température

- le temps

- et le milieu de séjour durant le maintien en température (neutre ou réactif)

? lors de trois phases différentes :

- la montée en température

- le maintien à température

- et le refroidissement.

En général, la phase déterminante et critique est le refroidissement. La vitesse appropriée

pour obtenir les caractéristiques voulues amène à choisir un milieu de refroidissement (par

exemple air, eau, bain de sel, huile, gaz ou mélanges gazeux sous pression) en fonction de

la dimension de la pièce à traiter et la trempabilité.

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Figure III.1 : Cycle d'un traitement thermique

Un acier peut présenter plusieurs types de structures cristallines liées :

- aux phases

- aux types de précipités

- à l'organisation entre ces deux éléments.

L'ensemble des traitements thermiques pour emploi final et intermédiaires jouent sur ces aspects avec notamment les transformations de phases au chauffage et au refroidissement, les mises en solution ou apparition des précipités et la diffusion des éléments divers au chauffage. La taille des grains et leur grossissement interviennent. Cela agit sur le résultat final de la structure et par ailleurs dépend également des conditions des traitements thermiques et éventuellement des éléments d'addition.

III.4. Types de traitements thermiques

1. Le recuit

Le recuit consiste à :

- chauffer la pièce à une température déterminée dite température de recuit (le choix de la température dépend des objectifs, elle peut aller de 450 et 1100°C)

- maintenir cette pièce à cette température pendant un temps donné

- refroidir à la vitesse adéquate afin d'obtenir après retour à la température ambiante un état structural du métal proche de l'état d'équilibre stable.

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Cette définition très générale est habituellement complétée par une formulation précisant le but du traitement.

Le recuit permet notamment :

- d'éliminer ou réduire les contraintes résiduelles du métal liées à une action antérieure (déformation, soudure, etc.) ou un traitement thermique antérieur

- ou d'obtenir la formation d'une structure favorable à une action ultérieure (déformation, usinage, etc.) ou un traitement thermique ultérieur.

 

A : Recuit de normalisation et recristallisation.

B : Recuits

d'adoucissement.

C : Recuits de détente.

D : Recuits

d'homogénéisation

ou de diffusion

Figure III.2 : Zones des températures les plus favorables pour les différents recuits

 

2. La trempe

La trempe (ou durcissement par trempe) consiste à :

- chauffer la pièce à une température appropriée (austénitisation ou mise en solution) - refroidir à une vitesse adéquate la pièce en la plongeant par exemple dans de l'eau (trempe à l'eau) ou de l'huile (trempe à l'huile) ou par insufflation d'un gaz tel que l'air. Une trempe a pour objet de durcir le métal. Elle permet d'obtenir des aciers très durs mais dans la plupart des cas peu ductiles. Elle est donc généralement suivie d'un revenu.

Les éléments ajoutés au Fer modifient profondément la cinétique de la transformation á - y. Pour mettre en évidence cette cinétique, on se sert des diagrammes TTT (diagramme

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de transformation de l'austénite en conditions isothermes, Température - Temps - taux de Transformation, fig. 3)

Figure III.3 : Courbe TTT (acier faiblement allié 0,35%) : ce diagramme se lit en suivant un isotherme 3. Le revenu

Le revenu consiste :

- en un ou plusieurs chauffages de la pièce à une température déterminée (inférieure à la température de début de transformation de phase de l'acier ~ 700°C)

- un maintien de la pièce à cette température pendant un temps donné

- un refroidissement approprié.

Un revenu permet d'atténuer les effets de la trempe en rendant la pièce plus ductile et plus tenace. Il peut dans des cas particuliers, cas des aciers faiblement alliés, permettre un durcissement secondaire. L'emploi du terme revenu sous-entend que le traitement est réalisé sur un état préalablement trempé. [Un traitement à 500°C sur un acier trempé est un revenu, sur un acier non traité est un recuit].

En fonction du résultat attendu, on distingue plusieurs types de revenu :

- Revenu de relaxation ou de détente : s'effectue entre 180°C et 220°C -250°C Il ne provoque aucune modification de structure mais une relaxation des contraintes multiples dues au refroidissement brusque de la trempe et au changement de structure austénite martensite.

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- Revenu de structure ou classique : s'effectue entre 500°C et Ac1 On observe une augmentation des caractéristiques K, A et Z et une diminution plus importante de H, Rm et Re.

Revenu de durcissement : s'effectue entre 450 et 600°C

4. La normalisation

Le traitement de normalisation (équivalent d'un recuit à haute température suivi d'un refroidissement à l'air) est un traitement d'affinage structural permettant un adoucissement et l'élimination des contraintes apparues avec les opérations précédentes. Outre l'obtention de structures homogènes recherchées dans certaines applications mécaniques il conduit à un état reproductible idéal pour la trempe. L'état dit "normalisé" est un état de livraison des produits sidérurgiques.

III.5. Transformation des phases au cours du traitement thermique

a) Mécanisme de la transformation lors de l'austénitisation

Lors du traitement thermique d'austénitisation, les structures martensitiques, bainitiques et ferrito-perlitiques se transforment en phase austénitique. La croissance de l'austénite est contrôlée par diffusion. Comme le traitement d'austénitisation se fait à haute température, cette diffusion est rapide, un traitement de 30 min permettant a priori une redissolution complète de la perlite, pour des températures suffisamment élevées. Pour les structures perlitiques, le mécanisme de germination de l'austénite dépend de la morphologie de la perlite initialement présente.

Dans le cas d'une perlite globulaire, la formation de l'austénite se fait par étapes successives au cours de la montée en température.

La diffusion du carbone se faisant préférentiellement aux joints de grains, c'est sur ces derniers que la germination de la phase austénitique se produit. Le carbone nécessaire à cette étape provient de la dissolution des carbures. La première apparition d'austénite peut aussi être localisée à l'interface entre les colonies de perlite. La croissance de l'austénite se poursuit ensuite sous formes de lattes. Du fait que l'on se trouve à haute température, il y a ensuite coalescence de ces lattes à l'arrière du front de croissance, jusqu'à ce que celle-ci soit bloquée par des globules de perlite encore présents. La phase austénitique croît alors de façon isotrope à partir du joint de grains ou elle s'est formée, parallèlement à la dissolution des carbures.

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Figure III.4 : Premiers stades de la formation de la phase austénitique

Si la structure perlitique initiale est lamellaire, le mécanisme de formation de la phase austénitique est différent de celui décrit précédemment. L'austénite va germer sur les interfaces ferrite/cémentite de la perlite. Une rapide croissance fait suite à une germination instantanée de l'austénite. Au fur et à mesure que l'austénite croît, la proportion de ferrite diminue et les lamelles de cémentite deviennent de moins en moins épaisses jusqu'à se dissoudre complètement (Hantcherli Muriel 2010).

b) Constituant intermédiaire

Si la trempe est plus lente, ou bien si on l'arrête à une température intermédiaire (trempe étagée), on peut former de la bainite : il se forme des lamelles de ferrite (ferrite aciculaire), et de la cémentite vient se former soit entre ces lamelles, on parle de bainite supérieure, ou bien à l'intérieur des aiguilles, bainite inférieure. La bainite est un peu moins dure que la martensite, mais plus ductile ; la bainite inférieure a une meilleure résilience (métallurgie générale/ les aciers I théorie).

c) La transformation martensitique

Au cours d'une trempe, en revanche, le carbone ne peut plus diffuser. La phase martensitique possède donc la même teneur en carbone que la phase austénitique dont elle est issue et on parle ici de transformations displacives. Ce terme vient du fait que la croissance rapide de la martensite se fait via un mouvement coordonné des atomes. Il est cependant important de souligner que durant la transformation, ce mouvement coordonné d'atomes est tel que le déplacement d'un atome par rapport à ses voisins reste inférieur à la distance inter-atomique (Hantcherli Muriel 2010).

Lors du refroidissement à partir de la phase austénitique, il y a apparition de la phase martensitique. Elle se fait instantanément, du moment qu'une certaine température Ms, appelée température de début de transformation martensitique est atteinte. Elle fait

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apparaitre deux types de martensite : la martensite en latte et la martensite en plaquette dépendant de la teneur en carbone.

Le paramètre c de la maille augmente avec la teneur en carbone, tandis que le paramètre a décroît. Ainsi, plus la maille est riche en carbone, plus elle est tétragonale. Ceci s'explique par le fait que les atomes de carbone sont situés au centre des arêtes, dans les sites octaédriques. La Figure I.5 résume la position des atomes de carbones dans la maille.

Figure III.5 : Position des atomes de carbone dans la maille quadratique de la martensite

III.6. Influence des éléments d'alliage sur le traitement thermique

a) Influence sur l'austénitisation

Les éléments d'alliage ont un rôle prépondérant dans le traitement d'austénitisation. La germination de l'austénite est instantanée dans le cas des aciers au carbone mais la présence de certains éléments d'alliage peut ralentir la croissance gouvernée essentiellement par la diffusion, du fait de leur faible diffusivité, modifiant la position des points caractéristiques de début et de fin de la transformation Ac1 et Ac3. Les formules empiriques d'Andrews peuvent être utilisées pour estimer les températures de transformation en fonction de la composition chimique des aciers faiblement alliés. Elles sont valables pour des aciers contenant moins de 0,6% de carbone. Ces formules sont données ci-après en fonction de la teneur massique en éléments d'alliages.

Ac1=723-10,7Mn-16,9Ni+29,1Si+16,9Cr+6,38W+290As

Ac3=912-203 C-15,2Ni+44,7Si+104V+31,5Mo+13,1W-30Mn

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La Figure III.6 présente les changements occasionnés par la présence des éléments d'alliages alphagènes ou gammagènes sur le diagramme d'équilibre des phases de l'alliage Fe-C (Hantcherli Muriel 2010).

Figure III.6 : Influence des éléments d'alliage sur le diagramme de phase FeC a) Présence d'un élément
alphagène, le molybdène- b) Présence d'un élément gammagène, le manganèse

Les éléments alphagènes les plus souvent utilisés dans les aciers alliés sont le Si, Al, Cr, Mo, Ti, V, W. Le nickel et le manganèse sont quant à eux des éléments gammagènes. Ces considérations expliquent l'effet de ces éléments sur l'abaissement ou l'augmentation des températures Ac1 et Ac3 dans les formules d'Andrews et d'Eldis précédemment citées.

Un autre aspect est à prendre en compte pour comprendre l'effet de ces éléments. En effet, certains éléments, dits carburigènes, ont une affinité plus grande pour le carbone que celle du fer. Même présents en faible quantité, ils peuvent se substituer partiellement aux atomes de fer de la cémentite, formant ainsi des carbures notés de manière générale M3C. Lorsque la teneur en ces éléments est suffisante, la formation de différents carbures autres que la cémentite, peut être observée. Notons ici quelques exemples pour l'ajout de chrome ou de vanadium : (Cr, Fe)23C6, (Cr, Fe)3C, (Cr, Fe)7C3 ou (V, Fe)3C et (V, Fe)4C3. Parmi les éléments carburigènes on trouve Cr, V, Mo, Ti, W, Nb et Mn. Des éléments comme le silicium où le nickel, n'étant pas carburigènes, se retrouvent en solution solide dans la ferrite (Hantcherli Miriel).

b) Influence sur la martensite

Les éléments d'alliages jouent un rôle important dans la formation de la martensite, et ce, à trois niveaux. Ils influent en effet sur la vitesse critique de trempe

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nécessaire pour former cette phase, sur la température de début de la transformation martensitique Ms, mais également sur la morphologie de la martensite obtenue.

b.1) Influence sur la vitesse critique de trempe

Les éléments d'additions altèrent la cinétique des transformations de phases en modifiant la stabilité de l'austénite pour des températures inférieures à son domaine d'existence. De manière générale, ces derniers stabilisent l'austénite instable et les courbes TRC sont ainsi décalées vers la droite : les vitesses de transformations sont diminuées. Dans certains cas, les éléments d'alliage peuvent également modifier la forme des courbes de transformation. Cela a une conséquence pratique sur la vitesse critique de trempe qui sera moins élevée, les transformations bainitique et ferrito-perlitique se produisant pour des vitesses plus faibles que dans le cas d'un acier non allié. La trempabilité des aciers s'en trouve donc améliorée (ARFAOUI Ali, CHAKER Med Amir).

b.2) Influence sur la température MS

Différentes formules pour estimer la température Ms (en °C), en fonction de la

teneur massique en éléments d'alliage sont disponibles dans la littérature.

Les principales approximations sont les suivantes :

- Nehrenberg

Ms=500-300C-33Mn-17Ni-22Cr-11Mo-11Si

- Steven et Haynes

Ms=561-474C-33Mn-17Ni-17Cr-21Mo

- Andrews

Ms=539-423C-30,4Mn-17,7Ni-12,1Cr-7,5Mo

La relation d'Andrews est généralement utilisée pour des aciers dont la teneur en carbone

ne dépasse pas les 0,6 % massique. Pour l'établissement de ces formules, il est

communément admis que l'influence de chaque élément est indépendante de la présence

ou de la teneur des autres éléments d'alliage.

En pratique, les éléments d'alliage en solution solide dans l'austénite abaissent la

température Ms. Il est cependant important de souligner que c'est la teneur en carbone qui

influe le plus sur le déplacement de cette température. Pour cette même raison, la

dissolution totale des carbures dans la phase austénitique joue un rôle prépondérant sur

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Ms. En effet, il est aisé de constater via ces formules, qu'une variation de 0,1% de carbone en solution solide peut conduire à une variation de presque 40°C sur la température Ms. Pour déterminer les phases que l'on obtient à température ambiante, on détermine l'influence des éléments alphagènes en calculant la teneur en « chrome équivalent », on détermine l'influence des éléments gammagènes en calculant la teneur en « nickel équivalent »

alphagènes : (Cr)eq = (%Cr) + 1,5(Si%) + (%Mo) + 0,5(%Nb)

gammagènes : (Ni)eq = (%Ni) + 0,5(%Mn) + 30(%C)

Et l'on reporte le point sur un diagramme, le plus couramment utilisé dans le cadre de la soudure étant le diagramme de SCHAEFFLER.

La zone dans laquelle se trouve le point indique les phases en présence. Dans la zone biphasée austénite + ferrite (y + á), on trace des droites indiquant la proportion des phases ; ces droites sont appelées droites de conjugaison, ou conodes (Métallurgie générale/ les aciers I théorie)

Figure III.7 : Diagramme de SCHAEFFLER ; A = austénite, F = ferrite, M = martensite, les lignes de
pourcentage indiquent la proportion de ferrite dans l'austénite

Le diagramme de SCHAEFFLER est pertinent pour les pièces brutes de solidification ; pour les pièces laminées, on utilise un diagramme légèrement différent, le diagramme de PRYCE et ANDREWS.

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III.7. INFLUENCE DE LA GROSSEUR DES GRAINS D'AUSTENITE SUR LES PROPRIETES MECANIQUES

D'une manière générale l'influence de la grosseur du grain sur les propriétés mécaniques à peu d'importance, sauf sur la résilience qui chute notablement surtout dans le cas de dureté élevée et le seuil de fragilité à froid qui s'élève. Plus le grain est gros, plus l'acier est apte aux tapures et aux déformations de trempe. La présence de la sorbite et de la troostite augmente de 10-15% la résistance mécanique et la dureté de l'acier normalisé.

Lorsque la température est portée au-dessus de A1, il se forme à l'interface de la ferrite cémentite, des germes de l'austénite qui croissent jusqu'au moment où toute la structure se transforme en austénite.

En élevant la température ou en prolongeant la durée de séjour à la température donnée, on déclenche une cristallisation qui grossit le grain austénitique. Cette croissance spontanée car le système à tendance à diminuer l'énergie libre en réduisant la surface des

grains. Les gros grains se développent aux dépend des petits grains
thermodynamiquement stables. Les dimensions des grains formés lors du chauffage jusqu'à une température donnée ne changent naturellement pas au refroidissement ultérieur. L'aptitude du grain austénitique à la croissance varie suivant les conditions de fusion même pour les aciers de composition identique. Et le grossissement des grains d'austénite n'intervient qu'à des températures de plus en plus élevées. La surchauffe durant la trempe produit une grande quantité d'austénite résiduelle avec augmentation de la quantité d'austénite effectivement, ce qui provoque une diminution de la dureté de l'acier (Paul Kasongo 2018).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault