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Productivité et performance financière de la coopérative d'épargne et de crédit pour l'entraide et l'appui au développement.

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par Etienne AMANI
Université de Goma - Licence en Sciences de Gestion 2010
  

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I.5.2. Mesure de la rentabilité comme critère de performance financière d'une IMF

Quelle que soit la motivation de l'action entreprise, il s'agit toujours de tirer le meilleur résultat de toutes les actions qui exposent à des risques des capitaux privés ou une fraction des capitaux publics. Donc, parler de la rentabilité, c'est rechercher le rapport de résultat à des moyens mis en oeuvre afin de permettre des choix ou de juger le bien fondé des options qui ont été retenues.

La rentabilité est donc le rapport d'un résultat et les ressources engagées pour l'obtenir. Autrement dit, « la rentabilité est la capacité d'un capital placé ou investi à procurer des revenus exprimés en terme financier »34(*).

Ainsi, la rentabilité est une dimension essentielle de l'activité de l'entreprise. Elle reste un critère de choix très prisé par les dirigeants d'une part et tous les autres acteurs d'autre part.

La rentabilité peut être financière ou sociale.

Le rôle de la rentabilité en tant que type d'analyse entreprise en vue d'une prise de décision vis-à-vis d'une entreprise varie en fonction des intérêts spécifiques des agents concernés, selon qu'on est actionnaire, personnel, prêteur, dirigeant ou l'Etat. Les IMF n'échappent pas à cette exigence.

L'impératif de rentabilité d'une IMF permet de répondre à deux exigences à savoir :

- Assurer le maintien de son personnel ;

- Et acquitter les intérêts dus aux prêteurs si elle développe l'activité d'Epargne (déposant) et assurer le remboursement des emprunts.

La rentabilité d'une IMF se mesure à partir des comparaisons rapides et exactes suivant les périodes de temps spécifiques. Une norme est une mesure de comparaison déduite de la performance antérieure ou par comparaison avec les structures similaires. La rentabilité d'une IMF est la condition fondamentale de sa viabilité et donc de sa pérennité35(*).

I.5.3. Maîtrise de l'information, condition de la performance d'une IMF

La question de la durabilité, qui ne peut être garantie que par une performance financière de l'IMF, reste posée et elle est compromise par les impayés engendrés par l'inefficacité et l'inefficience de la politique de crédit, l'inefficacité de la mobilisation des ressources financières, la mauvaise gestion des ressources humaines, les problèmes de gouvernance etc.

Dans ce cadre, le problème fondamental auquel les IMF sont confrontés quotidiennement dans l'exercice de leur activité, et qui sert d'alerte est le suivant : les crédits accordés à la clientèle sont-ils convenablement remboursés ? Pour maîtriser ce risque à travers des prises de décisions adéquates, il convient de disposer de bonnes informations qui découlent d'un bon système d'information et de gestion.

En effet, il appartient à l'IMF d'évaluer le risque, qui lui est parfaitement inconnu ex-ante et qui peut évoluer ex-post, une fois le crédit accordé, en fonction des comportements futurs du débiteur est, donc l'IMF n'aura pas nécessairement connaissance, ou encore au gré des aléas affectant la situation de l'entrepreneur ; on parle alors d'asymétrie d'information.

On distingue deux formes d'asymétrie d'information à savoir : l'aléa moral et la sélection adverse36(*).

La première, l'aléa moral, qui correspond à une forme d'opportunisme ex-post, fait référence à la difficulté pour une IMF d'identifier les clients qui risquent de ne pas rembourser.

En effet, une fois le crédit contacté, certains des débiteurs risquent de modifier leur comportement. Le défi pour la banque est d'identifier ceux qui vont continuer à faire attention et ceux qui vont modifier.

Une solution serait de pouvoir identifier les individus qui respectent l'esprit de leur contrat et ceux qui ne le respectent pas. On pourrait alors sélectionner les abus des seconds sans rien changer dans la relation avec les premiers.

Ce type de contrôle est souvent difficile à établir et même quand il est possible, il est extrêmement coûteux.

La seconde forme, parallèlement à l'aléa moral, est le problème de la sélection adverse, qui correspond à une forme d'opportunisme ex-ante et où il peut arriver qu'il soit impossible d'égaliser l'offre des vendeurs et la demande des acheteurs.

Il faut noter que, dans certains cas, la sélection adverse peut aboutir à un rationnement du marché. Ainsi, une augmentation du taux d'intérêt peut entraîner une modification du profil des emprunteurs (ne viennent que ceux avec des projets plus risqués) avec pour conséquences des taux de défaillance plus élevés, lesquels se répercutent sur les résultats.

Certes, pour maîtriser cet environnement d'asymétrie d'information et diminuer les risques potentiels, les IMF développent plusieurs outils autour d'une approche basée sur la relation avec la clientèle et des formes de garantie dont la caution solidaire. Il faut ajouter à cela des outils préventifs (analyse des dossiers, collecte et traitement des données recueillies, enquêtes de moralité et autres).

Pour Laurence SCIALON37(*), la relation entre banque et ses déposants est empreinte d'asymétrie d'information. Le fameux modèle de Diamond, circonscrit ce problème informationnel du côté du passif, les déposants étant les seuls à savoir quand ils retireront leurs dépôts.

Les déposants subissent également une asymétrie d'information quant à l'évaluation de la qualité de l'actif bancaire et donc de la solvabilité de la banque.

De ce qui précède, ESTELLE M, et al38(*), identifient quatre dimension de la performance organisationnelle ; la pérennité de l'organisation, l'efficience économique, la valeur des ressources humaines et la légitimité de l'organisation auprès des groupes externes. Pour ces auteurs :

- La pérennité de l'organisation est assurée par trois éléments : la qualité du produit ou service, la rentabilité financière et la compétitivité.

- L'efficience économique se réfère aux deux éléments suivants :

o L'économie des ressources : degré auquel l'organisation réduit la quantité d'input tout en assurant un bon fonctionnement du système ;

o La productivité : quantité ou qualité des biens et services produits par l'organisation par rapport à la qualité de ressources utilisées pour leur production durant une période donnée.

- La valeur des ressources humaines s'apprécié à travers : la mobilisation des employés et le développement des employés ;

- En fin, la légitimité de l'organisation auprès des groupes externes s'apprécie à travers la satisfaction des bailleurs des fonds (actionnaires, prêteurs,...), la satisfaction de la clientèle, la satisfaction des organismes régulateurs et la satisfaction de la communauté.

En mettant l'accent sur la satisfaction de la communauté, ces auteurs pensent entre autres au nombre d'emplois créés par l'organisation dans la communauté.

Ainsi, la performance financière d'une IMF est subordonnée à plusieurs facteurs à savoir :

· une volonté accrue à devenir autosuffisante financièrement ;

· la réduction de la structure de ses charges en s'alignant sur les marges financières en vigueur dans les marchés locaux ;

· une application très stricte du taux de défaillance de la clientèle ;

· l'augmentation de la productivité du personnel ;

· l'adaptation du mécanisme de crédit aux demandes du marché local ;

· une mobilisation appropriée des ressources financières ;

· une gouvernance efficace et efficiente fruit d'une forme juridique conséquente.

* 34 SILEM A. et al, Lexique d'économique, 2ème édition, Dalloz, Paris, 1989,

* 35 OSSENI INNOUSSA A., Op.cit

* 36 SENZIRA NAHAYO P., Micro-économie, Cours inédit, UNIGOM, L1, Economie, 2009

* 37 SCIALON L., Op.cit, P.43

* 38 ESTELLE M. at al Les indications de la performance, Guérin Montréal, Québec, 1996, PP 3-15

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