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L'évaluation des effets de l'appui-conseil sur le développement des groupements de producteurs et des exploitations familiales agropastorales. Cas du programme ACEFA (Cameroun).

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par Albert Thibaut KASME
Montpellier Supagro - Master Agriculture, Alimentation et Développement Durable (A2D2) 2014
  

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e) Conseil mis en oeuvre

Tous les CGP étudiés ont entre 9 et 11 groupements à suivre. Dans la grande majorité des cas, le CGP a ses GIC dans une même aire facilitant ainsi leur travail.

D'une manière générale, un conseiller visite normalement un GIC une fois par mois et travaille avec eux pendant environ 2 heures. Les dates des visites sont fixées lors des CLG auxquels il assiste chaque mois. Il peut avoir des visites supplémentaires en fonction des problèmes que rencontre le GIC ou un membre du GIC et en fonction des activités programmées.

Le travail du conseiller commence tout d'abord par une sensibilisation du GIC qui souhaite entrer dans ACEFA sur les procédures et le fonctionnement d'ACEFA. Après signature de la convention de mise à disposition, le conseiller explique aux membres les différents termes de la convention.

Après cette étape, le conseiller passe à l'étape caractérisation et diagnostic qui nécessite pour les conseillers de nombreuses visites (3 à 4 descentes selon un conseiller) et plusieurs mois de travail. C'est au cours de cette phase que le conseiller utilise la fiche de caractérisation et cherche à analyser l'environnement externe comme interne du groupement. Cette étape est la plus importante car c'est d'elle que découlera les activités futures du conseiller avec le GIC. A la fin de ce travail, le conseiller présente ses résultats aux membres et ensemble, ils voient comment résoudre les problèmes soulevés ou renforcer les points forts du groupe. Ces solutions sont déclinées dans un plan de développement subdivisé en plan d'action. Ensuite commencent les activités de conseil à proprement parler.

Les types d'activités développées pendant cette phase varient peu d'un conseiller à l'autre. Généralement le conseiller commence par la vie associative avec la formation d'un bureau si

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inexistant, la sensibilisation sur les rôles des membres du bureau et le renforcement de leurs capacités. Ensuite le conseiller passe à la gestion avec des formations sur la tenue des documents de gestion (administrative, comptable et financière). Il cherche à améliorer sinon à introduire les services rendus. Concernant le domaine de la production, les conseillers essaient d'encadrer les GIC sur les productions collectives ou essaient de stimuler les groupes à avoir des productions collectives que ce soit en élevage ou en agriculture avec une légère préférence pour des activités de leur domaine de spécialisation. Par exemple l'un des conseillers du MINEPIA a réorienté les activités de 2 GIC des poulets de chair vers les poules pondeuses. Ces GIC phares font dans l'élevage. Par contre ceux du MINADER ne semblent pas montrer de préférences. Cela pourrait être dû à leur passé de chef de poste agricole.

En l'absence de productions collectives, les conseils sont beaucoup plus des conseils de résolution ponctuelle des difficultés individuelles des membres avec des formations sur l'itinéraire technique des activités individuelles dominantes dans le GIC.

D'une manière générale, les conseils collectifs sont donnés sous formes de formations à la fin desquelles les producteurs reçoivent des fiches techniques. Ce système permet aux producteurs d'avoir un support afin de se rappeler des étapes de l'itinéraire technique. Ces documents sont des guides pour les producteurs et reprennent les points abordés lors de la formation.

Encadré : activités de conseil mis en oeuvre par le conseiller C1

« En gestion, généralement nous avons des groupements non nantis en gestion. Ce qui fait que dans la majorité des cas quand on arrive il n'y a pas de documents. (...) On les sensibilise sur le bien-fondé de ces documents, s'ils peuvent en acheter tant mieux. Quand ils achètent, nous essayons de les montrer comment tracer les différents documents comptables. On trace les documents et on met à leur disposition. (...)En gestion, nous essayons de suivre cette activité (collective) d'établir le compte de résultat et leur bilan. Nous intervenons aussi en gestion administrative. Et nous les aidons aussi en gestion financière et comptable. (...) Bon la vie associative, il y a des aspects. Vous savez de groupes qui ne font pas de rapports de réunion. C'est à nous de les sensibiliser par rapport au bien-fondé des documents, leur montrer comment on fait. (...)Dans la majorité des cas ces services n'existent pas. Nous essayons de les stimuler, de les stimuler à créer des SR au sein du groupe. (...)Généralement nous les formons aussi en production. Pour leurs activités collectives, on fait des formations et même des recyclages. On les accompagne dans le suivi et les formations pour ceux qui veulent vraiment l'appliquer. »

Ainsi comme nous venons le voir, les conseillers s'écartent peu des activités telles qu'elles sont définies dans le cahier de charges. Il y a très peu d'adaptation des activités de conseil selon les besoins des producteurs. Cela peut être dû à la nature du dispositif de suivi-évaluation qui évalue les conseillers sur des critères tel que nombre de GIC accompagnés en services rendus, en telle ou telle spéculation.... Ainsi les conseillers inconsciemment ou non sont dirigés vers un modèle de groupements ou producteurs tel que ACEFA veut. C'est-à-dire un groupement qui rend des services rendus, qui a une gestion des activités et une production collective et le producteur qui tient une comptabilité, produit pour vendre.... ACEFA dans le conseil qu'il veut donner aux producteurs a trop mis l'accent sur la production. A cela s'ajoute la formation de techniciens des conseillers. Conséquence, les conseils techniques occupent une grande part des activités de conseil. Ainsi d'une certaine manière, ACEFA reste encore

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influencé par la vulgarisation mais cette vision n'est pas directement imposée aux producteurs. Les conseillers essaient d'expliquer le bien fondé des pratiques qu'ils veulent faire connaître. Quelques conseillers cependant, même s'ils sont peu, ont développé une activité dont l'appellation varie d'un conseiller à l'autre « démonstration ou formation au champ ». Cette activité consiste pour le conseiller, sur demande des membres d'un GIC, à montrer en pratique l'application d'une technique culturale. Les moyens sont mobilisés soit par le GIC soit par un membre du GIC. Ces 2 conseillers sont du MINADER et ont un passé de chef de poste agricole. C'est peut-être la raison de cette pratique. Cette activité a été instaurée sur proposition du conseiller mais validée par les membres.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore