WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'évaluation des effets de l'appui-conseil sur le développement des groupements de producteurs et des exploitations familiales agropastorales. Cas du programme ACEFA (Cameroun).

( Télécharger le fichier original )
par Albert Thibaut KASME
Montpellier Supagro - Master Agriculture, Alimentation et Développement Durable (A2D2) 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

6

2) CONTEXTE DE L'ETUDE

a) Contexte national

Comme on le dit souvent « Le Cameroun c'est toute l'Afrique en miniature ». Riche d'une diversité écologique exceptionnelle, il se situe à l'angle du Golfe de Guinée et profite d'une variété climatique et topographique lui prodiguant 5 zones agro écologiques distinctes, comme le montre la figure 1 (ci-dessous). Le pays se divise en 10 régions pour une superficie de 475 650 km2. (ONU, 2015).

Figure 1 Carte agro-écologique du Cameroun, source : Agro Cam

Depuis son indépendance en 1960, le Cameroun a une économie essentiellement basée sur l'agriculture et notamment les cultures de rente destinées à l'exportation telles que le café,

7

le coton et le cacao. L'agriculture est en effet un secteur majeur de l'économie du pays. Il contribue à hauteur de 20% du P11B et représente 40% des exportations totales du pays. Les surfaces agricoles potentiellement exploitables du Cameroun sont très importantes, le pays étant étendu et 62% de sa superficie totale est utilisable pour l'agriculture (DSDR 2003).

La chute des prix de ces produits sur le marché mondial, et la libéralisation de l'économie dans les années 80-90 entrainent la population camerounaise dans une grave crise. Après avoir connu un regain de croissance économique dans la seconde moitié de la décennie 1990, le Cameroun voit son taux de croissance du P11B diminuer de nouveau (de 4,23 à 3,32 % entre 2000 et 2007) (DSCE, 2009) . Cette baisse est particulièrement notable dans le secteur agricole dont la contribution au P11B a chuté de près de huit points entre 1992 et 2007. Cependant le secteur rural reste le premier employeur avec plus de la moitié de la population active (3,6 millions de personnes en 2007) (FAO, 2010). Ainsi on assiste à un accroissement de la pauvreté dans les zones rurales qui sont les plus touchées.

C'est dans ce contexte économique et social marqué par l'augmentation de la population, la fluctuation des prix des produits agricoles et alimentaires, que l'Etat et d'autres structures de développement décident de renforcer les capacités des paysans en vue d'augmenter la production agricole (Balkissou 2000 ; Faure et al. 2004). Ce monde paysan est principalement organisé selon le modèle de l'agriculture familiale. La notion d'agriculture familiale recouvre une multitude de dimensions, aussi n'est-il pas aisé d'en donner une définition. Selon la FAO «L'agriculture familiale englobe toutes les activités agricoles reposant sur la famille, en relation avec de nombreux aspects du développement rural. ». Ainsi l'agriculture familiale (family farming) désigne une des formes d'organisation de la production agricole regroupant des exploitations caractérisées par des liens organiques entre la famille et l'unité de production et par la mobilisation du travail familial excluant le salariat permanent. (Belieres et al, 2014). Ces exploitations familiales produisent la majeure partie des denrées alimentaires camerounaises (80%) et ce malgré une faible productivité (DSRP, 2003). Les cultures pratiquées sont des cultures d'exportations (cacao, banane, ananas, café, coton, palmier à huile) ainsi que des cultures vivrières (mil, sorgho, manioc, ignames) auxquelles s'ajoutent d'autres cultures telles que l'oignon, la pomme de terre et le haricot.

En réaction aux différentes crises et depuis 2003, le gouvernement camerounais rédige des documents qui redéfinissent les grandes lignes de sa stratégie économique. Le premier de ces documents a été le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) de 2003. La crise alimentaire de 2008 et les émeutes qui l'ont suivie ont remis au premier plan la question de la sécurité alimentaire et dans le même temps le secteur agricole est devenue une priorité du gouvernement camerounais. En 2009, une croissance en retrait pousse le gouvernement à redéfinir ses stratégies par le biais du Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE : document considéré comme un DSRP de deuxième génération). Les objectifs du pays ont évolué de la réduction de la pauvreté vers un développement économique générateur de croissance et d'emplois (DSCE, 2009). En voici les principaux objectifs à l'horizon 2020 :

? porter la croissance à 5,5% en moyenne annuelle dans la période 2010-2020 ;

? ramener le sous-emploi de 75,8% à moins de 50% avec la création de dizaines de milliers d'emplois formels par an dans les dix prochaines années ;

? ramener le taux de pauvreté monétaire de 39,9% en 2007 à 28, 7%.

8

Les quatre ministères de l'agriculture au sens large (MINADER, MINEPIA, MINEFOF, MINEP) se sont rapprochés et en cohérence avec la direction prise à l'échelle nationale ont défini une stratégie commune en rédigeant le Document de Stratégie de Développement du Secteur Rural (DSDSR, 2003). Ce document a, depuis, été révisé de nombreuses fois et a continué à être renouvelé même après l'arrivée à terme du DSRP en 2006. Il manifeste la volonté des pouvoirs publics de passer à une agriculture de seconde génération c'est-à-dire une agriculture moderne et plus intensive.

Le DSDSR place l'exploitation familiale au centre de l'appareil productif camerounais et mise sur le potentiel de cette unité de production à être une source d'emploi salarié et de revenu. Ces exploitations se caractérisent par de faibles niveaux de production et de productivité qui expliquent pour beaucoup la faiblesse des revenus des familles agricoles et la pauvreté élevée en milieu rural. Ainsi de nombreux programmes de développement se sont intéressés aux exploitations familiales agropastorales (EFA) et agissent sur elles au travers des groupements de producteurs (GP) ou groupements d'initiative commune (GIC) (DSDSR, 2003). Leurs aides sont généralement de la fourniture d'intrants et de service de formation technique. Certaines structures d'encadrement axées sur la vulgarisation puis le CEF sont aussi mises en place.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo