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Port-Saint-Louis-du-Rhône tente de reprendre son destin en main. L'exemple de ses politiques sportives.

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par Laura Lemaire
Université Aix-Marseille - Master 2 Urbanisme et aménagement 2015
  

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Liste des annexes :

Annexe 1 : Poids des communes au sein du SAN Ouest Provence, Chiffres en valeur relative

Annexe 2 : Prix de l'immobilier dans les Bouches-du-Rhône, Base de données Perval :

Annexe 3 : Prix de vente des maisons à Port-Saint-Louis-du-Rhône et Venelles : Base de données Seloger.com

Annexe 4 : Entretien avec la Directrice Enfance, Education et Sports de Port-Saint-Louis-du-Rhône

Annexe 5 : Liste des associations sportives de Port-Saint-Louis-du-Rhône

Annexe 6 : Entretien avec la Directrice des Politiques sportives du SAN Ouest Provence

Annexe 7 : Programme politique de la liste « PSL gagnant »

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Annexe 1 : Poids des communes au sein du SAN Ouest Provence,
Chiffres en valeur relative :

Source : Site internet du SAN Ouest Provence :

http://www.ouestprovence.fr/index.php?id=825&no_cache=1&tx_ttnews[tt_news]=4932&cHash=720e7326 3c19327495055c37c7275e26

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Annexe 2 : Données extraites de la base de données Perval : Prix

moyens des biens immobiliers en Région PACA

Source : Base de données Perval des notaires de France accessible au public : Immobillier.notaires.fr Consulté le 25 août 2015

Remarque : La base accessible au public ne donne pas des informations plus précises que selon les 4 secteurs des Bouches du Rhône : Arles, Istres, Marseille et Aix-en-Provence.

Annexe 3 : Prix de vente des maisons à Port-Saint-Louis-du-Rhône et

Venelles : Base de données Seloger.com

Source : Base de données Seloger.com : Rubrique « les Prix de l'immobilier ».
Consulté le 25 août 2015

http://vendre.seloger.com/prix-immobilier.htm

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Remarque : Les données affichées sont calculées chaque semaine sur la base des prix de mise en vente.

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Annexe 4 : Entretien avec la Directrice Enfance, Education et Sports
de la Mairie de Port-Saint-Louis-du-Rhône et son assistant

Propos recueillis le 09/07/2015

Méthode :

Entretien semi-directif :

J'avais préalablement préparé une série de questions. J'ai donc dirigé l'entretien, organisé en une liste de questions autour de plusieurs thèmes. Cependant, je me suis permis de rebondir sur ce que disaient les personnes et donc d'autres questions se sont imposées.

Comment se définit une politique sportive ?

DIRECTRICE EDUCATION, ENFANCE ET SPORTS : Déjà, un diagnostic de l'existant pour avoir une vision globale de ce qui se passe sur la ville. Et je dirais après : ce qui va définir une politique sportive c'est les nouvelles tendances en matière de sports, les sports émergents.

ASSISTANT SERVICE DES SPORTS : Je dirais également : les associations sportives qui existent sur la ville. On est là pour les aider, les accompagner et eux en contrepartie appliquent la politique sportive.

DIRECTRICE : Oui et ensuite il y a la politique municipale. Nos élus ont des orientations, qu'ils ont affichées dans un programme, et tout cela, mixé, doit faire une politique sportive.

Justement, quelles orientations a annoncées la nouvelle municipalité dans la campagne en termes de politique sportive ?

DIRECTRICE : Lors de la campagne, les élus ont proposé comme orientation : soutien aux clubs sportifs par exemple. Mais je vais vous faire une photocopie de la plaquette.

D'après vous, quels sont les changements majeurs avec les mandatures précédentes ?

ASSISTANT : Tous les programmes sont innovants, après il faut avoir le temps de les réaliser. Et 6 ans, à la fois c'est très long et c'est très court. Pour initier quelque chose et le mettre en place. Par exemple, une piscine : le temps que le bureau d'études mène sa réflexion, que vous travailliez sur le projet, le mandat est achevé. Il y a des projets qui demandent plusieurs mandats.

Et en dehors de la politique d'équipements ?

DIRECTRICE : Ils ont promis un soutien aux clubs, ce n'est pas forcément des subventions. C'est de l'accompagnement. C'est favoriser les conditions d'accès, c'est se doter d'outils ou d'équipements. C'est adopter un mode de calcul des subventions. Le soutien, ça peut être tout ça.

ASSISTANT : Il a fallu aussi s'adapter à la réforme des rythmes scolaires et travailler là-dessus. C'est un axe qui n'a pas été lésé.

Justement, vous avez travaillé dans quel sens concernant les rythmes scolaires ?

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DIRECTRICE : Il a fallu qu'il y ait des actions sportives au niveau de l'école et le gros travail a consisté à adapter les horaires. Puisque maintenant l'école se termine à 15h45 et donc il faut utiliser un créneau qui va jusque 17h pour des activités sportives et qui est encadré par des professionnels comme les ETAPS, ce sont des professeurs de sports, fonctionnaires territoriaux qui interviennent dans les écoles primaires. Ils interviennent pendant les horaires de l'école et depuis la réforme, ils interviennent aussi après les horaires scolaires dans le périscolaire. Cela a été un gros travail cette année d'organiser tout cela.

Port-Saint-Louis est une ville avec une forte tradition communiste, est-ce-que vous pensez que cela a eu des conséquences en terme de politique sportive ?

DIRECTRICE : Non je ne pense pas.

Cette politique sportive, elle est définie par les élus et mise en oeuvre par les services ?

DIRECTRICE : Oui, les élus définissent des orientations et les services choisissent ensuite d'en sélectionner certaines. On peut choisir un axe et bien le développer. Nous, on a choisi plusieurs axes :

? Favoriser la pratique sportive au plus grand nombre

? Intégrer le sport comme outil d'éducation à la citoyenneté qui se décline en trois sous-axes : « sport et citoyenneté », « sport et santé » et enfin « sport et insertion »

? Soutenir les clubs et les sportifs

Et quel est le rôle de l'Office municipal des sports ?

DIRECTRICE : Son rôle, c'est de soutenir les clubs sportifs. L'OMS a un rôle important à jouer en étant l'interface entre les associations et la ville. Elle doit être dans la politique sportive.

Qui appartient à l'OMS ? Des élus ?

DIRECTRICE : Non, c'est séparé, c'est une association. C'est des personnes de la ville impliquées dans les associations mais pas toutes. Pour ce qui est de Port-Saint-Louis en tous cas. Mais en général c'est oui, surtout des responsables d'associations. En tous cas, ce n'est jamais des élus ou des personnes des services municipaux des sports.

Pourquoi à Port-Saint-Louis, le sport est-il rattaché à l'éducation à la jeunesse ?

DIRECTRICE : Jusqu'à présent, c'était le cas : le sport dépendait du service Education, Enfance et Sports. Mais on est en pleine restructuration et prochainement, elle sera rattachée à la vie associative. Parce que la nouvelle municipalité a souhaité redynamiser tous les secteurs d'activités et recentrer les Directions. Le deuxième point, c'est que je pars à la retraite et que tous les services qui étaient sous ma Direction vont être transférés sous d'autres Directions. Je m'occupais de l'Education, de l'Enfance et des sports et aussi de la logistique et de la restauration. Au 1er juillet l'Enfance a été transférée à la Direction Enfance, Citoyenneté, Famille, prochainement le Service des Sports avec la vie associative et ensuite la logistique et la restauration seront transférées, par étape jusque mon départ en retraite.

Y-a-t-il à Port-Saint-Louis une politique différente selon les quartiers ?

DIRECTRICE : Alors, il y a des associations, sportives ou pas qui ont des actions plus centrées sur les jeunes du quartier mais après, ils servent la politique sportive générale de la ville.

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En fait, je vous demande cela parce que je m'intéresse dans le cadre de mon mémoire aux hiérarchies urbaines. Y-a-t-il peut-être des secteurs de la ville cyclés par une politique sportive différente ? Des relations centre-périphéries ?

DIRECTRICE : Non pas vraiment. En plus, on est dans le domaine du loisir, ça peut être initier un tournoi sur un microsite, ce genre de choses, mais c'est pas vraiment du sport. Et non, je ne vois pas en quoi il y aurait une sectorisation.

En quoi consiste le soutien aux associations ?

ASSISTANT : Alors, le soutien n'est pas que financier mais peut-être matériel : les associations n'ont pas le budget pour avoir tout le matériel qu'elles souhaiteraient. On leur prête du matériel quand ils organisent des manifestations.

C'est aussi des moyens humains, les services techniques aident les associations pour transporter du matériel ou de la mise en place. Par exemple de tentes, de chapiteaux : ce ne sont pas les associations qui les mettent en place.

Il y a aussi des dotations, ça peut être des coupes, des t-shirts etc...

En fait quand on parle de dotations, c'est pas financier. Pour le côté financier, ce sont les subventions qui sont allouées une fois par an.

Comment fonctionnent les dotations de subventions, il y des conventions signées avec les associations ?

DIRECTRICE : Les conventions interviennent pour ce qui est de la fréquentation des équipements. Dans la convention, ressort ce qui est une convention indirecte, c'est-à-dire les fluides (eau, électricité), le fait que les associations ne paient pas de loyer. C'est une subvention indirecte.

ASSISTANT : En effet, la majorité des associations n'ont pas leur propres locaux et occupent des locaux municipaux qui leur sont attribués gratuitement.

DIRECTRICE : Oui, et la subvention directe, c'est la subvention pécuniaire. Les associations font une demande à la ville. Elles mettent leur nombre d'adhérents et font une demande chiffrée. Après, la ville abonde ou pas. La ville peut donner moins. Cela est décidé avec les élus, qui concertent et rencontrent les associations pour cerner les projets et les besoins.

Est-ce-qu'il y a des conditions pour l'attribution des subventions, comme c'était le cas par exemple pour les subventions du SAN Ouest Provence ? Car en effet, dans le cadre de sa politique sportive professionnelle, le SAN mettait à disposition des équipements pour les clubs mais en échange, les associations devaient s'engager à faire des manifestations, à intervenir dans le cadre scolaire par exemple.

DIRECTRICE : La ville le sous-entend mais officiellement il n'y a pas d'obligation. Mais une ville qui subventionne, c'est qu'elle entend derrière, c'est un retour sur investissement : c'est la participation aux politiques sportives et aux manifestations de la ville.

ASSISTANT: Oui, et la grande majorité des associations le savent et jouent le jeu. Ca se fait très bien.

DIRECTRICE : Oui et nous contrairement à Ouest Provence, on ne fait pas de conventions d'objectifs avec les associations. Dans une convention d'objectifs, vous avez le calcul de la subvention qui en découle. Et dans cette convention, vous avez des obligations à remplir et plus vous remplissez de conditions et plus vous avez

de subventions. Dans les conditions, vous avez le nombre d'adhérents, les conditions d'âge, les politiques sportives en faveur des jeunes, les formations des dirigeants. Tout cela s'additionne dans une convention d'objectif.

Nous ce sont simplement des conventions d'occupation de locaux.

A Port-Saint-Louis, aucun local n'est géré par le SAN ?

DIRECTRICE : Il y a seulement l'école de danse mais qui appartient au SAN justement.

Et est-ce-que la commune s'occupe du sport professionnel, en dépit du fait qu'il s'agisse d'une compétence intercommunale ?

DIRECTRICE : Non, le haut niveau, c'est Ouest Provence.

Mais y a-t-il des sportifs de haut niveau à Port-Saint-Louis ?

DIRECTRICE : Oui, on a un champion du monde de kite surf : Alexandre Caizergue. Mais la commune ne le subventionne pas. Enfin, la commune subventionne l'association dont il fait partie mais pas lui en tant que sportif de haut niveau.

Quelle est la place des sports nautiques dans la politique sportive communale ?

DIRECTRICE : Pour une ville comme Port-Saint-Louis qui est essentiellement bordée d'eau, on ne peut pas faire l'impasse. Alors oui, c'est très important pour la ville.

On a une base nautique municipale et un club nautique, il ne faut pas confondre, le club nautique étant une association et la base étant municipale. La base nautique a des activités envers les scolaires, les centres de loisir du lundi au vendredi et pendant les vacances scolaires. Et le week-end les associations nautiques prennent le relai avec leurs adhérents.

La base nautique existe depuis quand ?

DIRECTRICE : Elle a été municipalisée en 2010, avant elle était associative et existait depuis 2000. Et avant, il y avait des éducateurs sportifs qui faisaient les cours, c'était les prémices d'une base. Enfin, en 2000, le bâtiment de la base nautique a été construit par la ville et mis à disposition d'une association. Le bâtiment a toujours été municipal mais ce sont les activités qui ont été municipalisées en 2010.

Avant 2010, les éducateurs étaient du personnel des associations mais avec des diplômes et tout ce qu'il fallait. Aujourd'hui on a donc des ETAPS, des fonctionnaires territoriaux qui interviennent la semaine et pendant les vacances et des éducateurs associatifs le week-end.

Pour intervenir dans une école, il faut un agrément de l'éducation national : être ETAPS ou avoir un brevet national. Sinon, on ne peut pas être agréé.

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Pensez-vous que le sport est un outil de cohésion sociale ?

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DIRECTRICE : Oui absolument, j'en suis convaincue. C'est même un des derniers outils de cohésion sociale. Je vois le sport comme vecteur de cohésion, porteur de valeurs, alors que dans certains domaines on a tout perdu. Dans une ville de la dimension, je pense que le sport a beaucoup de valeurs à transmettre.

ASSISTANT : Je suis tout à fait d'accord. C'est une des dernières activités qui permet le regroupement de masses de personnes dans un but récréatif et de loisir. Mais la même chose pour la partie compétition, qui est organisée par les clubs. Je pense vraiment que c'est un vecteur de cohésion sociale.

Une question de détail : j'ai appris que le club de foot, l'Etoile sportive, avait beaucoup perdu d'adhérents : pourquoi ?

DIRECTRICE : Je pense c'est un effet de mode, je ne pense pas que ce soit le sport phare en ce moment et les jeunes s'en détournent. Ça marche un peu comme ça dans le sport. Vous avez des champions en ce moment de basket et le basket connait un regain d'activité. Ce qui se passe au niveau national a des répercutions au niveau local. Idem pour le hand.

ASSISTANT : Il y a plusieurs choses. Au niveau national, au foot on a pas eu aucun titre depuis longtemps. Il faut savoir qu'après 1998 par exemple, on a eu énormément d'inscriptions sur toute la France. Aujourd'hui, le foot est moins à la mode alors qu'on a des champions de hand et de basket. A cela s'ajoute le fait qu'à Port-Saint-Louis, on a des sports nautiques, ce qui enlève aussi des adhérents.

DIRECTRICE : oui et chez nous on constate une augmentation des adhérents au club de boxe. Je connais des jeunes qui étaient au foot et qui se dont tournés vers la boxe. C'est quelque chose qui prend bien. C'est un effet de mode. C'est surtout des jeunes qui changent de sport.

ASSISTANT : Oui, c'est vrai qu'il y a quelques années en arrière, quand on commençait un sport, on démarrait à 5 ans et on continuait jusqu'à l'âge adulte. Aujourd'hui, les enfants, on leur laisse le choix d'essayer un peu tout, de changer d'une année sur l'autre. Et au niveau municipal, du coup, on essaye de favoriser au maximum une diversité de sports.

C'est peut-être aussi parce qu'on a eu un gros développement du sport loisir, et qui dit sport loisir dit pouvoir essayer plusieurs sports et pas se consacrer à une seule activité et faire du haut niveau et de la compétition.

En termes d'équipements, qu'est-ce-qui vous parait le plus pertinent ?

DIRECTRICE : A titre personnel, je dirais une piscine mais en tant que responsable du sport, c'est quand même un très gros investissement donc je dirais : un nouveau gymnase. Nos gymnases sont encore corrects mais plus vraiment performants et nous donnent beaucoup de soucis en entretien.

ASSISTANT : Oui, et on arrive pas à accueillir toutes les associations dans les deux gymnases donc un nouveau gymnase (celui qui va être fait avec le nouveau collège) sera le bienvenu.

DIRECTRICE : Au niveau du stade, on a un bon terrain pelousé mais le stabilisé et le synthétique sont en mauvais état. Et du côté du sport nautique, on a une belle base nautique mais on pourrait développer plus d'activités si on avait des possibilités d'hébergement.

Mais ce que j'avais compris, c'était que si un nouveau gymnase était construit, un des deux qui existent serait détruit, non ?

DIRECTRICE : Oui c'est ce qui risque d'arriver mais il faut se poser la question d'avoir une structure qui peut accueillir les compétitions. Car par exemple, si on détruit le Gymnase Pierre de Coubertin, on a plus de gymnase pour accueillir des compétitions. Et je ne sais pas si celui du collège aura des gradins et sera de classe

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3 pour pouvoir accueillir des compétitions, notamment de hand. Je parle du hand parce que c'est eux qui sont montés au plus haut niveau. Quand on arrive à un certain niveau, on a les équipements qui doivent aller avec ou sinon le club ne va pas monter. C'est ce qu'il a failli arriver au hand il y a quelques années. Ou sinon, ils partent sur une autre ville pour pouvoir monter et la ville perdrait son potentiel.

Il faut faciliter la montée en puissance des clubs sportifs. Même si on est un excellent vivier de sportifs, arrivés à un certain niveau, on ne peut plus pratiquer sur Port-Saint-Louis sauf en entrainement.

Et qu'en est-il du développement du sport pendant la pause déjeuner à destination des salariés ? DIRECTRICE : Ça c'est plus du sport d'entretien, les sports de la forme, la gym, tout ça.

ASSISTANT : Oui, et ça existe déjà, vous avez des associations de gym qui se mettent à avoir un public adulte entre midi et deux et les soirs.

DIRECTRICE : L'association Box'n'form, la salle de musculation communale est ouverte aussi. Donc tous ceux qui travaillent sur la zone et qui veulent faire du sport à ces horaires-là viennent déjà.

Est-ce-que ça peut permettre d'être un argument pour faire venir des gens à Port-Saint-Louis dans une optique de développement local ?

ASSISTANT : Ce qui ne faut pas oublier, c'est que ça existe dans toutes les villes en fait, ce genre de chose et que ça date pas d'aujourd'hui. Ca fait longtemps que les associations se sont rendu compte qu'elles pouvaient attirer des adhérents dans ces créneaux.

Et ces activités entre midi et deux et le soir à destination des adultes marchent bien ? DIRECTRICE : Oui, quand il y a des activités, elles marchent très bien.

ASSISTANT : Oui, mais ce que je veux dire, c'est que c'est pas forcément une pluvalue de Port-Saint-Louis par rapport à ailleurs. Mais c'est qu'il faut savoir, c'est qu'à Port-Saint-Louis, le tissu associatif marche très bien. Pour 8000 habitants, on a 25 associations sportives.

DIRECTRICE : Oui et énormément de bénévoles. Le bénévolat est quelque chose ici de très développée, ce qui n'est pas forcément le cas ailleurs.

Est-ce-que le développement des mobilités douces comme le vélo en faisant des pistes cyclables rentre dans le cadre de la politique sportive ?

DIRECTRICE: Alors on a des pistes cyclables mais ça, ça rentre dans la compétence de services techniques dans les déplacement doux.

Mais j'avais lu que de moins en moins de gens s'inscrivaient dans les clubs parce qu'ils pratiquaient le vélo ou allaient courir seuls... Vous en pensez quoi ?

DIRECTRICE : Oui, ça c'est la nouvelle mouvance, c'est le sport urbain, c'est très à la mode, l'urban training ça s'appelle en anglais : vous faites du sport quand bon vous semble et comme bon vous semble et vous utilisez tout ce qu'il y a dehors, les barrières, les trottoirs, ce que vous voulez. C'est la nouvelle tendance et beaucoup de communes s'orientent là-dessus en créant des mini-parcs avec des appareils de remise en forme, c'est aussi une réflexion sur la ville.

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Mais justement, est-ce-que vous avez constaté un déclin du nombre d'adhérents des associations ? DIRECTRICE : Non pas forcément. Pas de pic important.

ASSISTANT : Oui, on a des années où ça change, le nombre d'adhérents change entre une activité puis l'autre mais, on voit pas de déclin particulier toutes associations confondues. Et attention, il faut savoir que l'un n'empêche pas l'autre. C'est-à-dire qu'on peut adhérer à une association et en parallèle faire de l'urban training tout seul. Aujourd'hui, on a moins de personnes qui restent dans la même activité tous les jours pendant plusieurs années : on va changer, on va en faire en groupe, en association et tout seul.

Maintenant, j'ai des questions concernant la place de Port-Saint-Louis au sein du SAN Ouest Provence. Il se trouve que Ouest Provence subventionne aussi les associations et donc aussi celles de Port-Saint-Louis, n'est-ce-pas ?

DIRECTRICE : Oui, dans le cadre d'un projet ou d'une manifestation par exemple. Ça arrive sur Port-Saint-Louis mais les associations déposent directement le dossier au SAN donc on ne maîtrise pas ces données- là. On a pas de retour, réellement même si les associations nous en parlent

Et existe-il à Port-Saint-Louis des équipements gérés par le SAN et mis à disposition de la commune ? DIRECTRICE : Non, pas ici.

ASSISTANT : Si l'école de danse, non ?

DIRECTRICE : Non, elle ne nous est pas mise à disposition puisque ce sont eux qui gèrent les créneaux. On a aucune prise.

Que pensez-vous du transfert de la compétence sport professionnel du SAN aux communes ?

DIRECTRICE : Moi, je vais vous parler financièrement : ça va être très lourd à supporter, sauf si c'est accompagner de ce qui va avec au niveau budget.

ASSISTANT : Et oui, le sport professionnel demande beaucoup de moyens, or ce sont les communes qui sont le moins riche entre le Conseil Général, les intercommunalités...

DIRECTRICE : Oui et il faut aussi prendre en compte le fait que l'Etat réduit ses dotations. Les communes vont être de moins en moins riches et pourront de moins en moins se permettre ce genre de choses.

Mais le SAN va transférer le sport professionnel avec la dotation qui va avec, non ?

DIRECTRICE : Oui, mais ça ne va durer qu'un temps. Jusqu'au transfert à la métropole. Que va devenir le sport professionnel après le transfert à la métropole ? Je ne sais pas. C'est la grosse inconnue.

Oui et la Directrice des sports de Ouest Provence me disait qu'étant donné que le coût du sport professionnel serait intégré aux dotations aux communes, le sport risquait sûrement de passer à la trappe après quelques temps. Tout comme la culture.

DIRECTRICE : Oui vous savez, les communes ont quand même des priorités donc c'est sûr que ce sera le cas. Sachant comme je vous le dis que les dotations de l'Etat aux communes ne font que diminuer et que les communes ont beaucoup, beaucoup de charges ! Enormément ! Même si l'Etat diminue les subventions, il en demande de plus en plus aux communes.

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Mais Port-Saint-Louis n'est pas vraiment concerné par ce transfert, n'est-ce-pas ? Puisqu'il s'agit du sport professionnel.

DIRECTRICE : Et bien je ne sais pas, peut-être par rapport à notre champion du monde ? Il y aura quelque chose derrière. Mais on parle ici du club de foot d'Istres, le club de basket d'Istres. Je fais exprès de dire le foot d'Istres, le basket de Fos, même si ce sont des clubs intercommunaux, parce qu'au départ, les clubs ont émergé de ces villes. Eux, ils vont avoir des charges importantes. De même pour le club de tir à Fos, le horseball à Grans.

Il n'y a que le champion du monde de kite surf qui est professionnel sur la commune ? DIRECTRICE : Oui.

J'ai lu le SCOT de Ouest-Provence, qui formalise un projet de hiérarchie territoriale entre les villes du SCOT en terme d'équipements sportifs, notamment selon le pourcentage de croissance démographique que peut absorber chaque ville d'ici 2030. Dans ce cadre, Port-Saint-Louis est un « pôle d'équilibre » et par rapport aux équipements sportifs, cela veut dire : développement d'équipements d'échelle communautaires et équipements liés au collège et au lycée. A votre avis, quel équipement de Port-Saint-Louis a ou pourrait acquérir un rayonnement communautaire ?

DIRECTRICE : Alors pour l'instant, il n'y en a pas. Mais pour un développement futur, je dirais la base nautique. Parce que moi je vois l'intercommunalité autrement. Pour moi dans un regroupement de commune, chaque commune devrait avoir une spécificité. C'est ma vision par exemple du sport de haut niveau : que chaque commune ait sa spécialité et y travaille, ce qui aurait fait une intercommunalité qui avance ensemble au lieu de se faire concurrence. Et Port-Saint-Louis pour moi dans ce cadre aurait dû être tournée vers le nautisme.

Mais actuellement, on peut pas dire que la base nautique de Port-Saint-Louis ait un rayonnement communautaire ?

DIRECTRICE : Non, on peut pas, parce que Fos, Istres, Miramas, toutes les communes ont leur base nautique.

Plus généralement, est-ce-que Port-Saint-Louis, pour vous, c'est la ville du bout du monde ?

DIRECTRICE : Alors, elle est éloignée de tout c'est vrai mais c'est pour les gens extérieurs qu'elle est au bout du monde mais quand on y habite, on ne se sent pas retiré du monde. Je trouve que c'est une belle ville qui vit bien.

Oui, mais visiblement, la ville a du mal à attirer des touristes et des nouveaux habitants, non ? DIRECTRICE : Oui, cela dépend de ce que les gens attendent.

ASSISTANT : Mais il y a un manque d'hébergement sur la commune, ça c'est sûr.

DIRECTRICE : Oui, c'est vrai, mais si les gens attendent de vivre comme à Marseille avec certes, beaucoup de possibilités de sorties mais la parfaite insécurité... au lieu de se contenter de ce qu'il y a à Port-Saint-Louis, et je pense, moi, qu'il y a déjà pas mal de choses. Mais vous savez, on regarde toujours ce qui se passe à l'extérieur... Et puis, ce que j'apprécie ici, c'est aussi la tranquillité, qui est une richesse, que les gens ne savent pas apprécier.

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ASSISTANT : Et au niveau, géographique, on ne peut pas vraiment dire que Port-Saint-Louis est au bout du monde : on est à une heure de Marseille, une heure de Montpellier et une heure d'Avignon, on ne peut pas dire qu'on est loin de tout.

DIRECTRICE : Oui les gens se plaignent tout le temps, que rien ne se passe à Port-Saint-Louis. Mais quand il se passe quelque chose, ils le dédaignent. Si la même chose s'était déroulée ailleurs, on aurait dit, ah, là-bas, il se passe quelque chose ! Donc les gens se plaignent tout le temps, mais ce dont on se rend compte, c'est que les gens ne veulent pas partir. Alors, oui, on est un peu loin de tout, on nous coupe deux ponts, on devient une île, et alors ? La Corse est une île, non ? Et alors !

Et dans le SAN, quelle est la place de Port-Saint-Louis ?

DIRECTRICE : Alors, il faut faire la différence entre les villes de la première période, qui ont conservé un certain statut, et les autres. Les villes de la première période c'est Fos, Istres, Miramas et les villes de la deuxième période c'est Grans, Cornillon-Confoux, Port-Saint-Louis. Le SCOT, c'est autre chose, c'est deux intercommunalités qui se sont regroupées : le SAN Ouest Provence et la Communauté d'agglomération du Pays de Martigues : Martigues, Port-de-Bouc et Saint-Mitre-les-Remparts. Par exemple, le SCOT joue un rôle dans les transports avec le réseau Ulysse qui permet de couvrir tout son territoire. Parce qu'avant, vous preniez Istres et Saint-Mitre : il y avait à peu près une vingtaine de kilomètre ou il n'y avait plus de bus. C'était aberrent. Alors le SCOT a permis de relier les réseaux de deux intercommunalités.

Mais par rapport au sport, le SCOT ne joue aucun rôle ?

DIRECTRICE : Non, ici, le sport amateur, c'est les communes et le sport professionnel, c'est Ouest Provence. Le SCOT ne joue aucun rôle outre le fait, comme vous l'avez dit, de faire un schéma de territoire avec une même orientation.

Est-ce-que la hiérarchie urbaine au sein du SCOT vous parait juste ?

DIRECTRICE : Moi, vue de Port-Saint-Louis, je la trouve injuste. Pourquoi n'aurions-nous pas de rayonnement extracommunautaire et les autres villes oui ? C'est pour ça que je vous disais, le foot c'est Istres, le basket, c'est Fos. Ce sont des émanations des communes, qui sont ensuite devenu des clubs intercommunaux. Mais ça n'a jamais été bien réparti parce qu'en fait c'est la question du rayonnement. La ville perd son rayonnement.

Qu'est-ce-que vous pensez de la création de la Métropole ? Quelles conséquences sur la commune à votre avis ?

DIRECTRICE : Moi je pense qu'on perd la proximité. Car toutes les décisions seront prises à Marseille et pas forcément dans la dimension que Port-Saint-Louis, ou une autre ville de faible importance pourrait l'attendre. Est-ce-que les décisions correspondront aux besoins des Port-Saint-Louisiens ? Les petites communes risquent d'être laissées pour compte.

Mais, visiblement le basket se structure au niveau métropolitain, qu'en pensez-vous ? ASSISTANT : Ca veut dire qu'un jeune qui est bon en basket, devra forcément aller à Marseille ?

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Non, l'idée apparemment, c'est de répartir les centres d'entrainement sur le territoire. Une classe d'âge à Aix, une autre à Istres ou à Fos par exemple.

DIRECTRICE : Dans ce cas-là, je trouve ça encore plus aberrant parce que c'est faire de la sélection entre ceux qui auront les moyens de pouvoir se déplacer et les autres. Mais est-ce-que les sports études seront cartographiés de cette façon ? Si oui, c'est grave. Parce que pour l'instant, on peut aller en sport étude à Arles ou à Istres. Si maintenant, les jeunes doivent aller à Aix ou à Marseille, c'est terminé ! Ou alors il faut aller en internat mais toutes les familles ne sont pas prêtes à ça. Qu'est-ce-qui sera mis avec pour que les familles puissent se le permettre ?

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera