WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Droit de l'urbanisme et innovation architecturale. Des rapports ambivalents.

( Télécharger le fichier original )
par Laura Lemaire
Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence - Diplôme de l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre 3) Le contrôle de l'esthétique par le juge administratif

§1) Les moyens de contrôle du juge administratif

1)Présentation et fondement

Nous avons montré dans les deux chapitres précédents que le droit de l'urbanisme est très contraignant pour les architectes puisque la délivrance du permis de construire dépend du respect de critères esthétiques. Ces critères esthétiques rejoignent la notion de patrimoine : patrimoine architectural mais on pourrait également parler d'un patrimoine paysager et naturel puisque dans chacun des cas, il s'agit de protéger quelque chose qui existe déjà et qu'on refuse de voir disparaître. Le permis de construire est donc une manière de contrôler préalablement l'esthétique des construction. C'est le mode le plus simple de contrôle de l'administration sur l'esthétique des constructions.

Cependant, le juge administratif intervient lorsqu'il est saisi par un administré qui estime qu'un permis de construire a été refusé ou accordé à tord. Le permis de construire est en effet un acte administratif unilatéral et tant que tel, il est toujours contestable devant un juge administratif. On est alors dans la dimension contentieuse du droit de l'urbanisme. Le juge administratif est en effet considéré en droit français comme le garant des libertés individuelles face aux éventuels excès de l'administration. Le juge administratif va alors effectuer un contrôle de l'esthétique.

Il est à noter qu'on ne s'intéressera ici qu'au contrôle esthétique, c'est à dire un cas particulier de contentieux de l'urbanisme lié à l'irrégularité d'actes émanant de l'autorité administrative. Le juge administratif dispose en effet de nombreux autres objets de de

contrôle : contentieux fiscal et contentieux des ordonnances d'expropriation
notamment.58

58 GUILLOT, DARNANVILLE : Droit de l'urbanisme, 3e édition . Edition Ellypse, 2012 Cinquième partie : Le contentieux de l'urbanisme » p. 157 à 184

37

2) Deux niveaux de contrôle

Le juge administratif exerce deux niveaux de contrôle sur les permis de construire selon qu'il s'agit d'une acceptation ou d'un refus : un contrôle minimum en cas de permis de construire accepté et un contrôle normal en cas de permis de construire refusé.

Le contrôle minimum : Dans le cas où le permis de construire est accordé, le juge refuse de se substituer à l'autorité administrative : il effectue donc un contrôle minimum et pourra invoquer une erreur manifeste d'appréciation.59 L'expression « erreur manifeste » signifie que l'erreur de l'administration doit être importante : une erreur de légalité n'est pas suffisante pour que le permis de construire soit annulé. Dans l'arrêt de principe, il s'agissait de la réalisation d'un ensemble de 300 logements sur les rives du lac artificiel de Sainte-Croix. L'administration compétente avait accordé le permis de construire, mais suite à une contestation, le juge administratif a considéré que l'acte devait être annulé car, en dépit de la dimension modérée de chacune des constructions et du style provençal retenu, la construction altérait le paysage.

Le contrôle normal : dans le cas d'un permis de construire refusé, le juge va procéder à un contrôle normal. le juge administratif va contrôler la légalité de la décision et s'il y a atteinte aux lieux avoisinants.60 Le juge n'effectue donc pas un simple contrôle de légalité puisqu'il interprète la règle. Effet dans l'arrêt de principe il s'agissait d'un permis de construire refusé car la construction aurait été comprise dans une perspective monumentale sur une place. Le juge administratif se reconnaît le droit de contrôler d'une part la reconnaissance de perceptive monumentale et d'autre part l'atteinte portée à cette perspective par la construction. En l'espèce, le juge a statué que « la place ne saurait être regardée dans son ensemble comme une perspective monumentale », il n'était donc pas nécessaire d'examiner si le projet de construction y portait atteinte.

On voit ici le rôle de garant des libertés individuelles du juge administratif. En effet, le contrôle du juge administratif en matière esthétique est plutôt favorable au bénéficiaire du permis de construire. En effet, le contrôle le plus approfondi (c'est à dire le contrôle normal) se fait en cas de refus de permis de construire et d'autre part, le juge se réserve un réel pouvoir d'appréciation.

59Arrêt du Conseil d'État 9 mai 1971 SCI résidence de Castellon 60 Arrêt du Conseil d'État du 4 Avril 1914 Gomel

38

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera