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Eau et santé dans les campagnes des hautes terres de l'ouest du Cameroun. Cas de Babadjou dans le département des Bamboutos.

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par Ernestine LONPI TIPI
Université de Dschang - Master 2011
  

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2- Les initiatives associatives

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Les comités de développement sont des structures d'encadrement des acteurs de développement à l'échelle d'un quartier, d'un village ou d'un arrondissement. Ils ont été créés en 1977 par le décret présidentiel n°77/89. Ils avaient pour but de recueillir les doléances des populations à travers des tournées politiques et administratives et de les traduire en plans d'action de développement. Aujourd'hui, ces comités de développement regroupent les fils et filles qui prennent en main le développement social de leurs terroirs. A Babadjou, chaque quartier dispose d'un comité de développement constitué des élites extérieures et locales chargées d'entreprendre et de réaliser des aménagements devant permettre le développement social des quartiers concernés.

En ce qui concerne les actions de ces structures dans la recherche de l'eau potable, trois projets d'adduction d'eau potable ont été entrepris : projet Bamelo avec ses extensions que sont Pouot et Femdji, celui de Nguékong et celui de Balépo. Seuls les projets de Bamelo et de Nguékong ont été des réussites.

Tableau 25 : Les investissements par la communauté pour la réalisation des AEP en milliers de FCFA

AEP

Contribution de
la communauté

Assistance
extérieure
SATA- helvetas

Gouvernement camerounais

Total

Années

Bamelo

1 550

1 780

5 780

9 110

1981 - 1983

Extension de

Bamelo

5890

14085

0

19 975

1994 -

1997

Nguekong

2 200

2 000

0

4 200

1992 - 1995

Balépo phases

1 et 2

9 900

10 000

0

19 900

1994

Balépo phase3

4 265

6 183

0

10 448

1998

Total

23805

34048

5 780

63 633

 

Pourcentage en (%)

37

54

9

100

 

Source : calculé à partir des données obtenues dans les archives des comités de développement de Bamelo et Balépo

On peut noter dans ce tableau, trois grands projets communautaires d'adduction en eau potable et les investissements consentis. SATA helvétas est le plus grand bailleur de fonds avec 54% de participations. Son financement est conditionné par la capacité de la

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communauté à mobiliser environ 13%du total des investissements en espèces et les autres en nature, soit 17%.

a- Les projets Bamelo et Nguekong : des réussites

Ce sont les seuls projets d'adduction en eau potable qui ont réussi et sont encore fonctionnels aujourd'hui. Il s'agit des oeuvres des élites et des comités de développement des dits quartiers :

- Le projet d'adduction d'eau de Bamelo est le tout premier projet d'adduction d'eau potable de Babadjou. Il vit le jour en 1981 sous l'initiative d'une élite, M. LONTOUO TATSA M. dans le cadre du sous comité de développement et prend fin en 1983. Entre 1994 et1997, ce projet a connu des extensions sur les secteurs voisins notamment Femdji, Pouot et Mantsit.

C'est en 1992 c'est- à- dire en pleine crise qu'a vu le jour le projet d'adduction d'eau potable de Nguekong. Initialement prévu pour 6 ans il s'est achevé trois ans plus tôt. Si ce projet a réussi au moment où les campagnes étaient en pleine crise, c'est peut être parce qu'il reposait essentiellement sur les élites exerçant dans le secteur agricole (YEMELONG TEMGOUA, 2007).

Ces projets sont des adductions d'eau gravitaire dont les points de captage se trouvent sur les monts Bambouto. Si dans l'ensemble du groupement Babadjou, il n'y a qu'à Bamelo et à Nguekong qu'il existe une adduction d'eau potable fonctionnelle, c'est pour plusieurs raisons parmi lesquelles :

- La forte cohésion au sein des comités de développement desdits quartiers;

- l'ouverture d'un compte bancaire pour les actions de développement comme l'équipement en eau potable ;

- la forte implication de la population cible dans la réalisation et dans le suivi du projet. Par exemple, lors de la mise en place des adductions en eau, la participation de la population a été multiforme. Elle a contribué par des investissements humains : creusement des tranchées pour la pose des tuyaux, dons de pierres. En ce qui concerne le suivi de ces ouvrages, il a été formé un comité de gestion et des fontainiers qui sont rémunérés par les comités de développement. Or dans d'autres quartiers tel n'est le cas. Nous avons interrogé les populations sur les actions futures visant le développement des quartiers entreprises dans les réunions. Nous nous sommes rendus très vite compte que l'essentiel des opérations concerne l'électrification, l'entretien des routes et la construction des écoles. Le secteur de l'eau et par ricochet celui de la santé étant délaissé. (Voir figure 18)

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Source : Enquête de terrain décembre 2008

Figure 18 : Répartition des actions de développement dans les réunions de quartier à Babadjou

b- Un projet de grande envergure : l'adduction d'eau potable de Balépo

Ce projet a été entamé en 1994 par les populations de Balépo à travers le comité de développement sous la supervision technique de SATA helvétas une organisation non gouvernementale suisse installée à Bamenda. Une fois le projet lancé, les actions suivantes ont été entreprises :

- la construction de trois captages ;

- la construction de trois chambres de collecte ;

- la construction de deux brises charges

- la mise en place d'un château d'eau d'une capacité de 40mètres cubes;

- la réalisation de 16 bornes fontaines ;

- la formation d'un fontainier

- la protection de la zone de captage par la mise en place de 5000 arbres

Le coût total des réalisations se chiffrait à 30 348 000 FCFA sur 63 145 000 FCFA pour le seul projet. Les dépenses se répartissaient ainsi : 16.183 000 FCFA pour SATA helvétas et 14 165 000 FCFA pour la communauté.

Cependant, cette tentative fut un échec à cause d'un problème au niveau du montage, de la faisabilité du projet car de grande envergure avec un coût de réalisation très élevé. Ce qui fait que la population s'est très vite essoufflée du fait de la pauvreté accrue en milieu rural. Aujourd'hui, les réalisations entreprises par le passé sont abandonnées dans les îlots de végétation. C'est par exemple le cas de cette borne fontaine situé à l'entrée du CSI de Balépo.

Cliché : E. LONPI, mars 2009

Photo 13 : Borne fontaine non fonctionnelle à l'esplanade du CSI de Balépo réalisée dans le cadre du projet d'adduction en eau potable de Balépo

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