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Impacts de la variabilité pluviométrique sur les productions agricoles dans la commune de Mont-Rolland des années 1950 aux années 2000.

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par Gilbert Sidy Lamine MBENGUE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - MASTER en GEOGRAPHIE, RESSOURCE ENVIRONNEMENT DEVELOPPEMENT (RED) Option : Climatologie 2014
  

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II - La réorganisation de l'espace agricole

La terre étant un support de développement, une structuration bien adaptée la rendrait non seulement plus valeureuse, mais aussi y favoriserait une vie plus harmonieuse. Et pour ce, un SIG Participatif de la localité, à partir duquel une réorganisation du terroir avec les paysans, permettra à ces derniers d'avoir un meilleur aperçu des potentialités de leur Commune. En effet, un Plan d'Occupation et d'Affectation du sol (PAOS) a été lancé le 19 Aout 2014 par la Commune de Mont-Rolland. Ce plan visant une décision consensuelle du découpage du terroir en zone d'agriculture, d'élevage, d'habitats, d'industrie ou d'autres activités, pourrait permettre une meilleure gestion des terres et une redynamisation de l'agriculture en permettant une bonne identification des zones potentielles pour les cultures irriguées et une meilleure prévention des échecs ; par exemple l'échec du bassin de rétention de Mont-Rolland pourrait être évité ; mais aussi en réglant un problème majeur : la divagation. En effet, l'un des principaux objectifs du PAOS est de régler le conflit agriculteurs-éleveurs à travers une charte qui sera établie au terme du plan41. Cependant l'établissement de chartes suffira-t-elle dans un contexte de sous exploitation des terres à empêcher les troupeaux de pénétrer les grandes surfaces en jachère ou bien même, réduire les dommages causés par les oiseaux et insectes ? Ne doit-on pas aller vers une articulation des actions, pour leur réussite ?

En effet il faudra sensibiliser les populations à la réoccupation des jachères, pour un PAOS efficace. Autrement dit, la sensibilisation pour la réoccupation de l'espace agricole doit accompagner le PAOS, afin de réduire les risques d'échec. Ainsi, l'exploitation de grandes surfaces agricoles pourrait non seulement éviter une exposition des champs à une divagation des troupeaux, mais aussi réduire les dommages causés par les animaux aussi bien en période de semis qu'en période de murissement des graines, notamment par les oiseaux et insectes

41 YVES LAMINE CISS, maire de la Commune de Mont-Rolland (entretien Octobre 2014)

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car cela entrainerait une diminution du ratio par unité de surface. Ces dommages sont souvent à l'origine à la fois d'un faible développement des plantules et de faibles rendements qui découragent les paysans à renouveler leurs emblavures, renforçant du coup les effets de l'irrégularité de la pluviométrique.

De manière pratique, ce retour à la terre peut s'effectuer par l'accompagnement de ceux qui sont disposés à cultiver leurs champs, et pour ceux qui ne le sont pas, de trouver des méthodes de prêts, ou d'affectations obligatoires, dont les conditions seront fixées dans une ambiance de collaboration des différents acteurs, car nombreux sont ceux qui disent aujourd'hui «touche pas au champ de mon grand-père» sans y mener aucune activité pendant une, voire des dizaines d'années, malgré loi 64-46 du 17 juin 1964 qui déclare que la terre est inaliénable et doit être allouée aux sénégalais susceptibles de la mettre en valeur. Ainsi la question du foncier demeure primordiale pour redynamiser notre agriculture.

En outre, beaucoup de projets d'agriculture privés ont été réfutés par les paysans, qui ont refusé de livrer leurs champs, allant des propositions les moins attractives aux plus alléchantes. Quelques refus sur une centaine de paysans sont capables de bloquer l'implantation d'un projet dans cette société égalitaire où chaque individu représente presque en lui-même un «véto». Récemment en 2013, selon Pape Diène42, la location des terres cultivables à Loukouss fut bloquée par le refus de quelques paysans alors que le promoteur avait proposé l'aménagement de deux espaces, dont l'un, équipé d'un forage sera sous la propriété des paysans. La contradiction réside dans le fait que ces populations qui mènent une vie précaire, finissent toujours par regretter le non aboutissement des projets à cause du refus de livrer les terres. Les principales causes sont l'attachement culturel à la terre, la méfiance vis-à-vis des promoteurs privés mais aussi la propriété individuelle des champs qui requiert en cas de projet une décision consensuelle de tous les propriétaires.

Aujourd'hui, face à une telle situation, la formation d'un comité d'accueil et d'étude des projets agricoles, composé de tous les acteurs locaux et de techniciens spécialisés pourrait aboutir à la concrétisation d'une première entreprise agricole privée digne de ce nom.

Ainsi l'intégration de l'agriculture d'entreprise, à coté de l'agriculture familiale, avec la création d'emplois, réduirait beaucoup les effets de la pauvreté. Cela n'est pas éloigné de l'idée décrite dans une méthode mixte consistant à recourir à l'agriculture d'entreprise tout en

42 Résident du village de Loukhouss et ancien Président de la Communauté Rurale de Mont-Rolland

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sécurisant le paysan en faisant de lui un salarié mais aussi en lui aidant à préserver sa fibre verte ou sa ruralité par l'attribution d'un lopin de terre qui pourra servir comme «jardin du dimanche». (A NDIAYE, 2011). En effet, une méthode semblable à ce dernier est entrain même d'être mise en place dans le cadre d'un projet piloté par l'Agence Nationale d'Insertion et de Développement Agricole (ANIDA). C'est dans ce cadre que le conseil local de développement, présidé par le sous-préfet de Pambal a adopté le 10 avril 2014 ce projet de mise en place d'une ferme agricole dans la zone de «Yéhé» pour les jeunes de Mont-Rolland. Ainsi ces paysans bénéficieront certes d'un certains nombre d'emplois, mais ils auront l'occasion de mener leurs propres activités paysannes dans d'autres secteurs qui ne sont pas concernés par le projet. Ce projet de l'ANIDA qui concerne 100ha, dont 50ha attribués à un promoteur privé, est repris dans la même zone du Projet CARITAS qui avait échoué et a aussi suscité quelques refus : deux oppositions sur une vingtaine d'intervenants lors de son adoption (Commune de Mont-Rolland, 2013). Des oppositions qui justifient que le débat n'est pas encore clos sur le foncier qui doit être étudié et statué au niveau local dans la mesure où les lois nationales auront toujours la difficulté de prendre en compte de manière scrupuleuse les particularités locales. Cependant, ce projet apprécié par une grande majorité de la population va démarrer par une phase expérimentale sur une surface de 6 ha, avec la création d'une trentaine d'emplois au moins, dont les aménagements viennent de débuter.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci