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Conflits hommes-faune sauvage en Inde du sud: déterminants spatiaux et socioculturels


par Paul Badaire
Le Mans Université - Master Gestion des Territoires et Développement Local 2018
  

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7.5. Attitudes envers la résolution des conflits hommes-animaux

Les attitudes envers la résolution des conflits ont ensuite été examinées pour déterminer les types de mesures favorisées par les habitants de la zone du PRA et si ces choix sont déterminés en partie par les filtres socioculturels. La question suivante a été posée : « Comment ces conflits peuvent être limités ? ».

Plusieurs options ont été proposées : ségrégation spatiale (mur, clôtures...), compensation financière systématique des dégâts causés, offres d'emplois stables, tuer les animaux problématiques, relocaliser les animaux problématiques, augmenter le nombre de gardes forestiers. Il a également été spécifié qu'il était possible de suggérer d'autres mesures.

Lors de la pré-enquête, les options de compensations financières et d'emplois ont été interprétées comme un choix de préférence par les individus interviewés. En discutant avec ces personnes, il s'est avéré que la compensation est jugée permettre une forme d'agriculture plus intensive, alors que l'offre d'emplois est comprise comme permettant d'offrir un revenu rendant superflu l'utilisation de la terre. Les options de relocalisation et d'élimination des animaux problématiques ont également été perçues globalement comme un choix de préférences. Il a été ensuite décidé de présenter ces options sous la forme de deux questions de préférences (une pour compensation/emploi et une pour relocalisation/élimination) entre citant deux options ensemble. La possibilité de ne pas choisir ou de choisir les deux a bien entendu été laissée. Finalement, il s'est avéré que respectivement seulement 14 et 5 (sur 84) personnes ont signalé les deux à la fois.

La mesure privilégiée par les habitants de la zone du PRA est la ségrégation spatiale entre leurs parcelles et les animaux sauvages. Ils souhaitent en grande majorité l'instauration de barrières barbelées autour de leurs parcelles. Les autorités de l'AWS ont, en effet, mis en place plusieurs techniques de ségrégation physique en bordure de l'AWS (barrières électriques, tranchées, mur en ciment et pierres), mais les habitants ont signifié qu'elles n'étaient pas efficaces. Quelques personnes ont cependant suggéré d'agrandir les murs (qui font 2 mètres de haut).

La relocalisation des personnes dans un autre endroit avec une parcelle de taille similaire est cependant exclue par la majorité des répondants (79 sur 84). Ce résultat aussi marqué est assez étonnant. Ceci peut être expliqué par le fait que les perceptions de la vie dans la zone du PRA soient globalement positives. 40% soutiennent l'augmentation du nombre de garde-

79

forestiers. Cependant un grand nombre a signifié qu'ils étaient déjà nombreux et que les augmenter ne servirait pas à réduire significativement les conflits.

Un tiers des résidents supporte la relocalisation des animaux problématiques. Beaucoup ont exprimé cependant l'impossibilité d'une telle mesure face au nombre de sangliers. 31 personnes (36%) sont en faveur de tuer les animaux problématiques, dont 26 ont spécifié seulement les sangliers. Une relation significative (X2=8,4021, p=0,015, n=84) a été trouvé entre le fait d'avoir obtenu des bénéfices de la part de l'AWS et le soutien à la relocalisation des animaux problématiques. Les hypothèses que les hommes privilégieraient la relocalisation alors que les femmes plutôt l'élimination ont également été émises. Les femmes supportent plus l'élimination des animaux problématiques que les hommes (X2=3,906, p=0,0488, n=84). Les jeunes et les personnes âgées sont en revanche significativement moins en faveur de l'élimination (X2=13,632, p=0,001, n=84).

Deux-tiers soutienne la mise en place d'un système de compensation financière systématique et efficace, alors qu'un tiers supporte la création d'emplois pour créer un revenu stable. Ces résultats vont dans le sens d'un désir de vivre plus de l'agriculture.

Attitudes envers la résolution des conflits

80

 

75

 
 
 

Nombre de personnes en faveur

Sur 84 personnes

40

70

60

50

30

20

10

0

5

36

31

28 27

55

Figure 19 : Attitudes envers la résolution des conflits

Les résidents de la zone du PRA demandent donc en priorité la mise en place de barrières barbelées autour de leurs parcelles de terrain. Très peu supportent la relocalisation des habitants. Malgré la récurrence des problèmes, ils montrent un fort attachement à la zone du PRA. Ceci peut-être néanmoins dû à un manque de confiance dans la réalisation d'un tel programme. Le

80

fait qu'une amélioration de la compensation financière soit beaucoup plus demandée que l'offre d'emploi stable, montre une certaine forme de préférence pour l'agriculture.

Les personnes liées à l'AWS, soit par un emploi ou en participant à un comité d'écodéveloppement, favorisent la relocalisation des animaux plutôt que leur élimination. Le fait d'être en contact avec les gardes forestiers et les gestionnaires de l'AWS, peut être interprété comme une sensibilisation accrue au bien-être des animaux. Les personnes âgées et les jeunes y semblent également plus sensibles. Les femmes, en revanche, montrent une tendance à privilégier l'élimination des animaux sauvages (principalement des sangliers). Le fait que soit ces dernières qui s'occupent principalement de l'agriculture quand le mari possède un travail peut expliquer ce sentiment, notamment sur les sangliers qui sont cités comme étant les plus problématiques.

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