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Conflits hommes-faune sauvage en Inde du sud: déterminants spatiaux et socioculturels


par Paul Badaire
Le Mans Université - Master Gestion des Territoires et Développement Local 2018
  

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7.6. Attitudes envers une gestion collective des conflits hommes-animaux

Les attitudes envers une gestion collective des conflits ont ensuite été analysées à partir de la question « Seriez-vous prêts à vous engager dans une initiative collective de réduction des conflits ?». Trois réponses ont été proposées : réunissant les habitants et les autorités de l'AWS, réunissant seulement les habitants, aucune.

Une question sur l'implantation d'une forme d'assurance collective, où les membres paient un premium chaque mois et sont indemnisés lors de dégradations agricoles, a également été prévue. Seulement, cette question s'est avérée particulièrement difficile à faire comprendre lors de la pré-enquête. Elle a donc été malheureusement laissée de côté.

L'importance des cinq filtres socio-culturels dans la détermination des réponses a été, en outre, étudiée.

57% des individus interviewés ont exprimé un intérêt à intégrer une initiative de gestion collective des conflits en partenariat avec l'AWS. Parmi ces personnes, la plupart ont montré une réelle volonté de participer dans une telle structure. 7% ont déclaré de ne pas vouloir participer si l'AWS était incluse, mais être prêt à rejoindre une structure comprenant seulement les habitants. Ils ont exprimé qu'il ne servait à rien d'incorporer les autorités de l'AWS car ces derniers ne sont pas attentifs à leurs besoins et requêtes. Parmi les 30 personnes ne souhaitant pas participer dans une initiative collective (36%), 22 ont cependant fait part de leurs désirs de voir leurs opinions communiquées à l'AWS, mais qu'ils ne souhaitaient pas s'engager.

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Plusieurs personnes âgées ont communiqué le fait que l'idée est intéressante mais qu'ils ne se sentent pas capables d'y participer.

Les personnes ressentant une forme d'insécurité se prononcent significativement en faveur d'une initiative collective, alors que les autres privilégient la simple expression de leurs opinions ou aucune des propositions (X2=5,4265, p=0,0198, n=84).

Attitudes envers une initiative de gestion collective des conflits

60 50 40 30 20 10 0

 
 

48

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

22

 
 

6

 
 

8

 
 
 
 

Initiative avec l'AWS Initiative sans l'AWS

Expression des Aucun

opinions

Sur 84 personnes

Nombre de personnes

Figure 20:Attitudes envers une initiative de gestion collective des conflits

Il semble donc exister un fort désir d'intégration dans la gestion des conflits hommes-animaux chez les habitants de la zone du PRA, gestion jusqu'à maintenant exclusivement opérée par les autorités de l'AWS. Il est intéressant de noter que le sentiment d'insécurité est fortement lié à cette volonté de participation.

L'étude des déterminants socio-culturels de ces représentations et attitudes a donc montré une certaine uniformité dans la construction de ces dernières. Elle a néanmoins permis de souligner plusieurs faits intéressants. Le fait d'être en contact plus fréquent avec les autorités de l'AWS, à travers des travaux temporaires ou la participation à un comité d'écodéveloppement, semble s'accompagner d'une sensibilisation accrue à la faune sauvage et aux efforts de gestion de l'AWS. Les bénéfices reçus de part de l'Aralam Farm ne s'accompagnent cependant pas d'une modification des attitudes.

Les personnes âgées ressentent plus les effets négatifs de la coexistence avec les animaux, car elles sont certainement plus dépendantes de l'agriculture. Les personnes ayant entre 25 à 55 ans sont les moins satisfaites de la gestion des conflits et les femmes sont celles

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qui privilégient le plus l'élimination des animaux problématiques. Le fait d'avoir une famille à charge et plus de responsabilités peut donc amener une forme de frustration et d'impatience plus importante.

D'une manière générale, la faune sauvage provenant de l'AWS fait donc partie intégrante de la vie des populations de la zone du PRA. Elle impacte fortement la vie quotidienne locale à la fois en limitant les possibilités d'agriculture qui représentent une source potentielle de revenus et de nourriture, et en instillant un sentiment d'insécurité qui peut être très néfaste. Les sangliers et les éléphants sont respectivement les plus mis en cause.

Malgré ces difficultés, les habitants supportent néanmoins la protection de ces animaux. Ils sont attachés à la vie dans la zone de la PRA, comme le montre le très faible nombre de personnes supportant la délocalisation des habitants et la vision globalement positive de la vie à proximité de l'AWS.

Il est très souvent ressorti des interviews que les habitants souhaitent une séparation des espaces humains et animaux plus marquée.

Bien que les mesures de réduction des conflits mises en place par les autorités de l'AWS ne soient pas efficaces, la gestion de la faune sauvage par ces derniers n'est estimée insatisfaisante que seulement par un tiers des habitants. Il semble exister une certaine forme de conscience de la difficulté de la tâche pour les gestionnaires. Une amélioration de la réactivité des gardes forestiers, notamment en cas de problèmes avec les éléphants, est cependant demandée.

La mise en place de barrières barbelées autour des parcelles est la mesure de prévention des conflits la plus demandée. La relocalisation des animaux problématiques est exclue par beaucoup à cause de son infaisabilité pratique. Plus d'un tiers favorise l'élimination des animaux problématiques, en particulier les sangliers. Un système de compensation financière efficace des dégâts est également privilégié, notamment vis-à-vis de l'assurance d'un emploi stable et régulier. Ceci semble donc confirmer le désir de ces personnes de pouvoir subvenir à leurs besoins principalement par l'agriculture. Les personnes interviewées, notamment celles ressentant une forme d'insécurité, sont globalement favorables à la création d'une structure de gestion des conflits hommes-animaux réunissant à la fois les résidents et les autorités de l'AWS. La mise en place a minima d'un dialogue plus développé avec ces derniers est une préoccupation partagée par la majorité.

83

8. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Cette partie abordera d'abord les limites rencontrées. Les résultats obtenus seront ensuite discutés. Enfin, des pistes de solutions pour réduire les conflits hommes-animaux en périphérie de l'AWS et leur impact seront proposées.

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