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Conflits hommes-faune sauvage en Inde du sud: déterminants spatiaux et socioculturels


par Paul Badaire
Le Mans Université - Master Gestion des Territoires et Développement Local 2018
  

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8.1. Limites rencontrées

D'une manière générale, il convient d'être prudent vis-à-vis de l'utilisation de données issues de méthodes qualitatives, comme celle du questionnaire, quand le sujet abordé peut soulever des réactions importantes. Il peut y avoir des risques d'exagération. Les dommages perçus et les dommages réels peuvent en effet être différents (Dickman, 2010). En outre, un échantillon de 84 personnes peut être trop limité pour certaines analyses.

Plus spécifiquement, les données obtenues sur les conflits hommes-faune sauvage lors de l'enquête se sont avérées insuffisantes pour mener à bien l'analyse des configurations spatiales favorisant le risque de dégradations agricoles. Les données sur la fréquence de venue des sangliers et des sambars sont, en effet, trop asymétriques, et leurs analyses perdent toute portée. Je ne m'attendais pas du tout à ce que tous les foyers signalent des dégradations agricoles, et qu'une grande majorité observe des sangliers et des sambars quotidiennement. Des données sur l'ampleur des dégâts provoqués auraient pu permettre d'offrir une variable assez différenciée pour être analysée correctement.

La fréquence des venues des sangliers et des sambars a pu être de plus exagérée par les personnes interviewées par exaspération vis-à-vis de l'ampleur des dégâts causés. Ces deux espèces venant principalement la nuit, les estimations des visites peuvent être biaisées. Les venues des macaques ont pu également être sous-estimées, étant donné leur petite taille et l'omniprésence d'arbres dans la zone du PRA.

Une analyse plus profonde du volet temporel aurait offert des indices intéressants sur la variation des risques de dégradations par les herbivores. Par exemple, selon les saisons, les éléphants peuvent varier leurs régimes alimentaires et donc leurs rythmes de raids agricoles (Loarie et al., 2009). Ceci demande néanmoins une étude plus longue et plus régulière sur une année. Une comparaison sur plusieurs années de l'amplitude des conflits avec les variations climatiques (pluies, sécheresse et inondations) pourrait également donner des pistes de réflexions intéressantes. Les animaux peuvent également favoriser certaines cultures à une

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étape particulière de croissance des espèces végétales cultivées (Jayson, 1998). L'étude des régimes alimentaires des animaux et des disponibilités en ressources alimentaires dans l'AWS (ainsi que leur variation temporelle) permettrait de mieux saisir les motivations les poussant à sortir de l'AWS. D'une manière générale, une meilleure compréhension du point de vue de l'animal est certainement nécessaire.

Il eût également été intéressant de procéder à une analyse par grille en comparaison à l'analyse des lignes les plus courtes entre la forêt et les foyers, afin d'étudier plus en détail l'influence de la densité humaine et de la couverture des sols.

De même, demander une justification des réponses sur la question de l'impact ressenti sur la vie quotidienne (par exemple sur la sécurité alimentaire, sur la sécurité financière, sur l'insécurité...) aurait permis de mieux comprendre la nature de l'impact causé par les venues de la faune sauvage.

Surtout, une des limites principales de ce mémoire est que je n'ai pas eu le temps de rediscuter avec les autorités de l'AWS des résultats obtenus, notamment sur le volet social et sur les réactions vis-à-vis des cas d'urgence. Je compte néanmoins y remédier dès que possible.

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