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La pisciculture dans l'arrondissement de Fokoué (ouest Cameroun). Contribution à  l'anthropologie du développement.

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par Fabrice NEMPE MANGOUA
Université de YaoundeI - Master 2010
  

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11. L'organisation sociale

L'organisation sociale et politique des Dschang impose le respect de l'autorité comme valeur cardinale la société Bamiléké est composée de multiple villages indépendants les uns des autres, avec à leur tête un chef, autorité politique et religieuse de la communauté. Le chef, appelé fo'o, est un descendant de la dynastie fondatrice du village. Son autorité est globale et s'étend sur tous les domaines : personnes, biens, terres. Afin de limiter son pouvoir qui frôle celui de la divinité, le chef est entouré d'un conseil de notables ; les 9 comme on les appelle en ce fondant sur leur nombre. Le conseil, qui reçoit la désignation du successeur au trône après avoir prêté serment d'en garder le secret jusqu'à la mort du chef est doté des pouvoirs importants. Bien qu'il puisse s'en passer, le chef n'agit jamais sans prendre son avis, et ses décisions sont généralement le résultat d'un consensus. Il est à noter que les membres du conseil des 9 sont inamovibles, puisqu'on y accède par voie de succession. Cette forme d'éligibilité confère à ces membres une certaine indépendance vis à vis du chef, celui- ci n'ayant pas le pouvoir de les démettre. En dehors du conseil des notables, le pouvoir politique repose aussi sur l'existence d'une multitude de sociétés plus ou moins secrètes, donc l'autorité dans leur domaine de compétence peut frôler la souveraineté.

La pratique de la pisciculture dans cette zone est le fruit de multiples programmes et projets de vulgarisation de cette activité par les corps de la paix américains à partir de 1996 et des services en charge de l'élevage et de la pêche. Cela se traduit sur le terrain par la présence d'une cinquantaine d'étangs piscicoles dont certains sont abandonnés. On note aussi le regroupement des pisciculteurs, en particulier le GIC du collectif des pisciculteurs intensifs de Fokoué et de Penka Michel (COPIFOPEM).

12. La vie politique

Elle est organisée et gérée par le Chef et ses collaborateurs. La vie politique tourne autour de la chefferie, qui est un grand domaine comprenant de nombreuses cases, suivant l'importance du village et du harem du chef. De grandes cases abritant les sessions de différents grands conseils de notables ou les conseils privés du chef s'intercalent entre les habitations des épouses du chef, qui vivent chacune dans son foyer en compagnie de ses enfants. Ces immeubles de taille relativement importante porte le nom du conseil qui y siège. Ainsi il existe donc autant de cases de conseils qu'il y a de conseils dans la chefferie. Les cases de conseil ont un caractère sacré : en dehors de la mère du chef, aucun membre de la gent féminine ne peut y pénétrer, pendant ou en dehors des sessions. Le service et l'entretien des lieux sont assurés par des serviteurs du chef. L'entrée dans ces lieux de débat est formellement interdite à toute personne non-membre du dit conseil. Avant la pénétration européenne, la chefferie, chef-lieu du village ou capitale de la cité dans le cas des villages indépendants ( Lah-Lepeù ) , était le lieu où se réglait toutes les questions politiques , sociales et économiques du village . Pour chaque type, le chef s'entourait des cadres coutumiers appropriés. Les principales affaires débattues dans ce lieu concernaient les questions de frontières, la levée des impôts, le règlement des litiges, les négociations commerciales, etc. Toutes les chefferies Bamiléké n'ont pas le même rang. On distingue deux grandes catégories :

1) Les chefferies de Lah-Lepeù : villages jamais dominés ni vaincus et indépendants. Ces chefferies sont généralement considérées comme des chefferies supérieures.

2) Les chefferies de Lah-To' : petit village dépendant d'une grande chefferie qui, soit les a soumises, soit les a offert sa protection. Dans ce cas, la chefferie supérieure assure les relations extérieures, les rapports politiques avec les autres villages, la défense et la sécurité du village sous protectorat. La chefferie supérieure peut comprendre plusieurs chefferies sous protectorat. Ces derniers ont un chef qui est considéré par le pouvoir central comme une sous chefferie construite selon les mêmes principes que la chefferie supérieure, mais avec une ampleur et une architecture moins étendue que celle-ci.

L'administration coutumière du village est assurée par les organes coutumiers locaux, mais les grands conseils de notables disparaissent au profit des conseils de la chefferie supérieure dont la juridiction s'étend uniformément aux chefferies sous protectorat. Toutefois, l'avis des chefs ou des notables des chefferies sous protectorat est requis pour toutes les questions concernant leurs localités. Par ailleurs, les notables des villages placés sous protectorat intègrent, avec leur rang et leurs titres, les grands conseils analogues de la chefferie supérieure.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault