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La pisciculture dans l'arrondissement de Fokoué (ouest Cameroun). Contribution à  l'anthropologie du développement.

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par Fabrice NEMPE MANGOUA
Université de YaoundeI - Master 2010
  

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4. « Faire la pisciculture » : Une pratique non objectivable

Les facteurs du non adoption de la pisciculture dans les Exploitations Familiales agricoles ne sont pas seulement liés à un conditionnement socioculturel, un contexte économique précaire ou des déterminants individuels. Le séjour que nous avons passé auprès des paysans nous a permis de comprendre que ces facteurs sont aussi à chercher dans leurs comportements, relevant tant du collectif que de l'individuel. En effet, parlant de « faire la pisciculture », il y a ce que les paysans disent et il y a ce qu'ils font. On observe dans leurs comportements une distance entre le discours et la pratique.

Dans le discours, les paysans font preuve d'un engagement sans précédent, d'une volonté de pratiquer la pisciculture de manière intensive et à grande échelle. C'est ainsi que, nous avons pu entendre l'un d'eux dire lors d'une de leurs réunions :

« Nous sommes prêts à faire de la pisciculture et à vendre le poisson dans tout le village, même jusqu'à un niveau départemental. Tout ce qui nous manque ce sont les financements ».

Lorsque des réunions sont organisées avec la présence des chercheurs, les paysans y assistent de manière ponctuelle et massive. Bref, si l'on devait s'enquérir de l'évolution de la pisciculture dans l'arrondissement de Fokoué, à partir des discours des paysans, alors on affirmerait sans ambages que la pisciculture à toutes ses chances de réussir.

Pourtant, dans la pratique, « faire la pisciculture » n'est pas totalement objectivable. Il y a bien un décalage entre ce qui est dit et ce qui est fait, car les données ne permettent pas de relever ce que poulain (2002) appelle un « comportement réel ». En effet, la plupart des paysans de Fokoué ne pratiquent pas réellement la pisciculture. A ce sujet, une illustration prégnante nous vient à l'esprit. Une tournée avait été organisée par le collectif des chercheurs, où il était question de visiter les étangs. Nous avons le souvenir que certains d'entre eux étaient quasiment inaccessible, car abandonnés par leurs propriétaires. Les chemins qui y menaient étaient envahis par les mauvaises herbes, preuve que personne n'y était allé depuis longtemps. Tout ceci montre que la pratique de la pisciculture dans l'arrondissement de Fokoué est approximative. Par ailleurs, un autre fait significatif qu'il convient ici de relever est que lors des réunions où les chercheurs étaient absents, on constatait également de nombreuses absences du côté des paysans. Au vu de ce qui précède, nous nous posons inéluctablement la question de savoir pourquoi les paysans veulent faire croire qu'ils s'investissent, ou sont prêts à s'investir dans la pisciculture, alors que les observations témoignent du contraire. En d'autres termes, où se situe leur intérêt dans le projet d'asseoir la pisciculture dans leur arrondissement ?

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