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La pisciculture dans l'arrondissement de Fokoué (ouest Cameroun). Contribution à  l'anthropologie du développement.

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par Fabrice NEMPE MANGOUA
Université de YaoundeI - Master 2010
  

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4. LA PROBLEMATIQUE

Le développement rural se présente sous divers aspects, mais il est plus particulièrement assimilé au développement du secteur agricole, qu'on considère généralement qu'il est le mieux à même de réduire la pauvreté et garantir la sécurité alimentaire. La pisciculture constitue une composante importante parmi les systèmes de production et d'exploitation agricole. Elle revêt une importance à caractère économique, car la commercialisation du poisson d'eau douce élevé, en tant que produit issu de cette activité, peut permettre à ses praticiens d'accroitre leurs revenus et améliorer leurs conditions de vie.

Outre le revenu, les avantages de la pisciculture dans le développement rural concernent la santé, la nutrition, la réduction de la vulnérabilité et la durabilité de l'exploitation agricole. Selon M. Halwart du département des pêches à la FAO (2005), la pisciculture pratiquée dans le cadre de petits systèmes de production fournit des protéines animales de haute qualité et des acides gras essentiels, des vitamines et des minéraux, surtout pour les groupes vulnérables tels que les femmes enceintes et les mères allaitantes, les nourrissons et les enfants d'âge préscolaire, à des prix qui sont généralement abordables, même pour les segments les plus pauvres de la communauté.

Par ailleurs, à titre d'avantages indirects, il convient de citer la disponibilité accrue du poisson sur les marchés locaux, ruraux et urbains, ainsi que la réduction concomitante des dépenses des ménages grâce à une consommation moindre d'autres produits de l'exploitation constituant des sources de revenu. Eu égard à tous ces atouts, il n'est guère surprenant que la production piscicole ait rapidement progressé depuis les années 1970, et ait été le secteur de production alimentaire ayant connu la croissance la plus rapide dans de nombreux pays depuis près de deux décennies (taux de croissance de plus de 11% par an depuis 1984), Halwart, 2005.

La pisciculture jouit donc d'un intérêt économique et nutritionnel certain, au regard de son rôle dans l'acquisition des moyens de subsistance en milieu rural et de ses apports dans l'alimentation des populations. C'est ainsi que dans d'autres univers culturels lointains, la pisciculture a été introduite et vulgarisée avec succès, notamment en République Centrafricaine (Deceuninck, 1982) et au Sénégal (Diouf, 1990).

Au Cameroun, la pisciculture pratiquée est uniquement celle en étangs et en eau douce (Satia, N.B.P., 1991). Dans l'ouest du pays, plus précisément dans l'arrondissement de Fokoué (Dschang), l'élevage de poisson a été introduit dans le but d'aider les paysans à accroitre leurs revenus. A ces débuts, le produit de la pisciculture était destiné à l'autoconsommation. Il se limitait simplement à une consommation par les familles de quelques producteurs. Mais, en raison des moyens financiers très limités, des techniques d'élevage rudimentaires et des difficultés liées au creusage des étangs, la pisciculture à Fokoué a connu une période d'inactivité. Quelques années plus tard, avec l'arrivée des Peace Corps (ONG américaine), puis la Coopération Française, et d'autres institutions de recherche telles que l'IRAD, le CIRAD et la FASA de l'université de Dschang, les pisciculteurs ont acquis de nouvelles connaissances et techniques leur permettant d'améliorer leur rendement. Aussi, face à des récoltes plus conséquentes, les producteurs (organisés en un GIC) ont décidé de passer d'une pisciculture d'autoconsommation à une pisciculture marchande. Quelque temps après les premières expériences de vente, on a pu observer que les pisciculteurs abandonnaient peu à peu leurs étangs. C'est ainsi qu'on est passé de près de 40 pisciculteurs à moins d'une dizaine. En plus, de nouvelles interventions des ONG et des institutions de recherche n'ont pas suffi à susciter de façon durable, l'intérêt des paysans pour la pisciculture. C'est la situation qui nous a amené à nous poser les questions suivantes :

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus