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évolutions et perspectives de la littérature de jeunesse dite "engagée"

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par Caroline Lecomte
Université de Limoges - Master 2 Édition 2008
  

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2.4.1. La concrétisation imageante

La première grande opération est « la concrétisation imageante » par laquelle une image s'impose dans l'esprit du lecteur et lui permet de concrétiser la scène et les personnages. Elle est le résultat d'une réaction du lecteur qui puisent dans sa personnalité intime, sa culture profonde, son imaginaire afin de pouvoir répondre aux sollicitations d'une oeuvre. Cette visualisation permet de s'investir affectivement et de donner corps à la scène. Le choix des images mentales est tout à fait singulier, révélateur de la sensibilité, des goûts et du sens que le lecteur donne à ces dernières. La concrétisation imageante témoigne aussi des représentations et des projections que le lecteur peut avoir sur le personnage à un moment de l'histoire. On voit déjà bien à travers cette opération par laquelle le lecteur, et donc l'enfant, entre en relation avec le texte que l'implication affective du sujet et son engagement personnel sont essentiels dans le processus d'appropriation de l'oeuvre.

2.4.2. L'identification

La deuxième opération est celle par laquelle le lecteur s'attache affectivement aux personnages. Profondément marquée par des phénomènes d'adhésion et d'assimilation, l'identification est une opération que l'on peut rapprocher du transfert psychanalytique et c'est celle que décrit Bruno Bettelheim dans sa Psychanalyse des contes de fées quand il aborde la manière dont l'enfant transfère ses angoisses inconscientes sur les différents personnages du récit. Le lecteur va se reconnaître ou

37LACELLE Nathalie et LANGLADE Gérard, « Former des lecteurs/spectateurs par la lecture subjective des oeuvres. », in Enseigner et apprendre la littérature aujourd'hui, pour quoi faire?, Presses Universitaires de Louvain, 2007, p.55-64.

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reconnaître un de ses proches dans un personnage, dans sa sensibilité, sa psychologie, ses doutes et angoisses, la situation qu'il traverse. Il va compatir à ses malheurs, partager ses bonheurs, trembler pour son sort, etc. Il peut ainsi projeter sa propre histoire dans le cours du récit et y voir la façon dont les problèmes s'y nouent et/ou s'y dénouent.

Cette opération par laquelle le lecteur s'engage affectivement dans le récit est souvent invoquée par les censeurs de la littérature de jeunesse. Le raisonnement est simple, l'enfant s'identifie au personnage, si celui-ci commet des actions amorales ou délictueuses, l'enfant risque lui-même de les commettre à son tour et de s'en trouver pervertie. Cette vision est réductrice car elle oublie que l'enfant est aussi capable de se distancier pour exprimer son approbation ou son rejet.

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